Vérification de l’étanchéité du joint caoutchouc-dent et désinfection de la feuille de digue

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Caractéristiques socioprofessionnelles

Sur les 150 chirurgiens-dentistes interrogés, 48 sont de sexe masculin soit 32% et 102 de sexe féminin soit 68% avec un sexe ratio de 2,105. L’analyse des résultats a montré que la moyenne d’âge des chirurgiens-dentistes est de 31.33 avec un âge minimum de 23 ans et maximum de 62 ans. Nous constatons que le nombre de femmes est largement supérieur aux hommes. Ceci pourrait s’expliquer par une tendance à une féminisation des études médicales dans le monde.

Utilisation de la digue

Le taux d’utilisation

Nos résultats ont montré que 10% des praticiens du secteur privé marocain utilisaient la digue lors de leurs traitements thérapeutiques chez un adulte. Ces résultats sont comparables avec ceux trouvé dans la littérature d’une manière générale. En effet, en Europe, Lynch (31) en Irlande a trouvé que 15% des praticiens seulement utilisaient la digue dans tous les cas de restaurations postérieures comme antérieures. De même Soldani (43) a trouvé dans son étude que 17% des praticiens londoniens utilisaient la digue au cours des restaurations. La même tendance a été retrouvée par Van Dijken (47) en Suède avec 17,6%. En revanche cette tendance n’est pas uniforme, en effet une étude en Nouvelle-Zélande a montré une prevelance d’utilisation de la digue de 57% lors des thérapeutiques endodontiques (39). Par contre, en Belgique, seuls 35,5% des praticiens l’utilisent en Endodontie (32). En Afrique, les travaux menés par Udoye (46) ont montré que seuls 18% des praticiens nigérians utilisent la digue lors de leur thérapeutique. En Amérique, des résultats similaires aux nôtres ont été retrouvés dans les travaux de Hill (22) au Mississipi (Etats-Unis) qui révèlent un taux d’utilisation de la digue de 17%. Cependant, des taux d’utilisation plus faibles ont été également rapportés dans la littérature (22).

Les raisons de l’absence d’utilisation de la digue

Celles évoquées dans notre étude par 147 praticiens étaient la Perte de temps (52.7%), refus du patient (36%) et le problème d’allergie (9.3%). Ces mêmes raisons ont été évoquées en Irlande par la majorité des praticiens d’après l’étude de Lynch (31). Le même constat a été fait au Nigéria et en Jordanie comme rapporté respectivement par les travaux d’Udoye et Ahmad (46,1). Par contre, dans l’étude de Hill (22), les raisons avancées concernant l’absence d’utilisation se résument principalement à l’inconfort et au manque d’utilité. Pour l’argument de la perte de temps évoqué par certains praticiens dans notre étude avec une prévalence de 52.7%, les travaux de Reid (41) et Stewardson ont révélé qu’il faut approximativement deux minutes pour la mise en place de la digue durant les soins dentaires.

Les Avantages de la digue

150 chirurgiens-dentistes du secteur privé trouvent de multiples avantages à la digue dont une meilleure visibilité, l’asepsie, la sécurité du patient, le succès du traitement, la facilité des soins et une meilleure ergonomie dans le travail. Cette même remarque a été faite par Lynch (31) dans son étude où 41% des praticiens considèrent la digue comme un excellent moyen d’éviter l’inhalation d’instruments endodontiques. Soldani (43) dans son étude chez les praticiens londoniens révèle que pour 65% d’entre eux la digue assure la sécurité du patient et que pour 52% des praticiens londoniens elle assure un meilleur résultat par rapport à la longévité des restaurations. De plus, la présence de la digue empêche l’ingestion de solution d’irrigation ainsi que le mercure lors des déposes d’amalgame et protège les tissus mous contre d’éventuels dommages de ces produits. Selon les travaux de Hill (22), 42% des praticiens du Mississipi ont pensé que l’utilisation de la digue influe sur la qualité des restaurations. De plus, El-Din (17) a montré que lorsque la digue est utilisée, il y avait une diminution de 98% des bactéries à un mètre du champ opératoire. Plusieurs avantages ont été également reconnus par les praticiens ivoiriens dans l’étude de Avoaka (6) et sont répartis comme suit : l’ergonomie (25 %), le gain de temps (17 %), la sécurité du patient et du praticien (65,9 %), le confort opératoire et surtout la qualité des soins relevée par 69 % d’entre eux. Tous ces résultats confirment donc l’importance de la digue qui en plus de la siccité du champ opératoire constitue une véritable barrière contre les agressions chimiques et bactériennes (14) et protège à la fois la dent, le patient et l’équipe soignante (15, 33,49).

Les inconvénients de la digue

Parmi les inconvénients cités par les praticiens la perte de temps vient en premier avec une prévalence de 52.7%, suivi de la difficulté de pose ou bien les patients n’acceptent pas la digue (36%), ou un problème d’allergie pour certains patients qui ont allergie au latex (9.3%). Ces mêmes inconvénients sont rapportés par Avoaka (6) et coll. qui trouvent approximativement les mêmes proportions avec respectivement 25 % pour la perte de temps, 46,6% pour la difficulté de pose et 45,5 % pour la non-adaptation de la digue à tous les cas.

La formation sur la digue

Nos résultats ont montré que 70,7% des praticiens marocains ont reçu leur formation sur l’utilisation de la digue lors de leur formation universitaire initiale. Les travaux d’Avoaka et coll. (6) avaient montré que 80,7 % des praticiens de la cote d’ivoire avaient eu à utiliser la digue en travaux pratiques, en enseignements dirigés ou lors de vacations cliniques. Ces auteurs ont également trouvé que tous les chirurgiens-dentistes ivoiriens avaient au moins reçu des enseignements théoriques sur la digue. En ce qui concerne l’acquisition de connaissances par la formation post universitaire, elle était représenté par les ateliers de formation et l’apprentissage personnel en omni pratique et a intéressé 17 chirurgiens-dentistes interrogés (soit 18,8 % de l’échantillon). Ces résultats sont plus élevés que ceux d’Avoaka (6) qui avait trouvé que 12,4 % des praticiens ivoiriens avaient participé à des séances de formation continue sur l’utilisation de la digue. Cette formation continue est pourtant très importante au vu des résultats de Mala en Grande-Bretagne (34). En effet, ces auteurs rapportent que 98% des étudiants de l’université de Cardiff utilisent la digue lors des thérapeutiques endodontiques et que 62% d’entre eux pensent que leur utilisation de la digue diminuera une fois qu’ils auront fini les études universitaires.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LA DIGUE REVUE DE LA LITTERATURE
I. GENERALITES
1.1. Historique D’utilisation de la digue
1.2. Définition
1.3. Eléments constituant la digue
1.3.1. Feuille de caoutchouc ou latex
1.3.2. Cadre porte digue
1.3.3. Crampons ou Clamps
1.3.4. Pince porte clamp ou porte-crampon
1.3.5. Pince emporte-pièce ou pince à perforer
1.3.6. Le gabarit
1.3.7. Matériel annexe
1.4. Mise en place de la digue
1.4.1. Etapes préliminaires
1.4.1.1. Préparation psychologique du patient
1.4.1.2. Préparation de la zone d’intervention à isoler
1.4.1.3. Choix et essayage du crampon
1.4.1.4. Préparation de la feuille de caoutchouc
1.4.2. Pose de la digue proprement dite
1.4.2.1. Isolation d’une dent
1.4.2.1.1. Technique du tous ensemble
1.4.2.1.2. Digue et clamps en même temps.
1.4.2.1.3. Digue et clamps séparés
1.4.2.2. Isolation de Plusieurs dents
1.4.2.2.1. Technique à perforations unitaires
1.4.2.2.2. Technique de perforation allongée
1.4.3. Pose du Cadre
1.4.4. Vérification de l’étanchéité du joint caoutchouc-dent et désinfection de la feuille de digue
1.5. Radiographies sous digue
II. LA DIGUE EN RESTAURATION ADHESIVE
2.1. Avantages de la pose de la digue
2.1.1. Isolation de qualité
2.1.2. Facilité d’accès
2.1.3. Meilleure visibilité
2.1.4. Ergonomie améliorée
2.1.5. Qualité meilleure
2.1.6. Gain de temps et confort du praticien
2.1.7. Le confort du patient
2.1.8. Asepsie
2.1.9. La digue comme protection contre l’ingestion et l’inhalation
2.2. Inconvénients
2.2.1. Le temps et la difficulté de pose
2.2.2. Le coût
2.3. Facteurs empêchant l’utilisation de la digue
2.3.1. Les causes liées à l’enseignement
2.3.2. Les causes liées au praticien
2.3.3. Les causes liées au patient
III. AUTRES TYPES DE DIGUES ET ACCESSOIRES
3.1. Quick dam
3.2. L’Optra Dam
3.3. Digue liquide
3.4. Opti Dam
3.5. Insti Dam
3.6. Crampon à usage unique Insti-clamp
3.7. Soft-clamp
DEUXIEME PARTIE : ATTITUDES ET CONNAISSANCES DES CHIRURGIENS DENTISTES PRIVE AU MAROC SUR L’UTILISATION DE LA DIGUE EN PROCEDURES ADHESIVES
I. JUSTIFICATIF ET OBJECTIFS
II. METHODOLOGIE
2.1. Nature et type d’étude
2.2. Population d’étude
2.2.1. Critères d’inclusion
2.2.2. Critères d’exclusion
III. DEROULEMENT DE L’ENQUETE
IV. DIFFICULTES
V. ANALYSE STATISTIQUE
VI. RESULTATS
6.1. Caractéristiques socio-professionnelles
6.1.1. Sexe
6.1.2. Age
6.2. Utilisation de la digue lors des restaurations
6.2.1. Restauration aux composites
6.2.2. Restauration à l’amalgame
6.2.3. Restauration aux CVI
6.3. Utilisations de la digue chez les adultes
6.4. Les avantages de l’utilisation de la digue
6.5. Difficultés lié à l’utilisation de la digue
6.6. Impact de l’utilisation de la digue sur la longévité des restaurations
6.7. La mise en place de la digue
6.8. Le besoin des formations la digue
VII-DISCUSSION
7.1. Caractéristiques socioprofessionnelles
7.2. Utilisation de la digue
7.2.1. Le taux d’utilisation
7.2.2. Les raisons de l’absence d’utilisation de la digue
7.2.3. Les Avantages de la digue
7.2.4. Les inconvénients de la digue
7.2.5. La formation sur la digue
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE

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