Vers un modèle générique de mobilité

Vers un modèle générique de mobilité

La continuité des services, que ce soit des points de vue temporel et contex- tuel ne peut aujourd’hui être assurée de manière générique dans un environnement hétérogène. Aucune des différentes approches présentées dans l’état de l’art de ce mémoire (cf. 2.3) n’ont permis de dégager de solution qui adresse cette problé- matique globale. L’étude de plusieurs cas, dans l’ims puis dans le Web, avec des services de types distincts met en évidence l’absence de modèle générique qui traite le Service en tant que tel, indépendamment de son implémentation. L’absence éga- lement d’un modèle complet assurant la gestion de la mobilité jusqu’au bout, c’est à dire jusqu’à l’utilisateur. Les différentes approches que nous avons étudiées ou même implémentées jus- qu’à présent sont intéressantes à plusieurs titres : elles proposent des mécanismes efficaces dont nous chercherons à nous inspirer mais aussi elles mettent en évi- dence, dans leur réalisation, les fonctions qui manquent à une gestion complète de la continuité. S’il est un dénominateur commun entre la quasi-totalité de ces so- lutions, c’est certainement une mobilité appliquée à un très bas niveau, le Service étant délaissé au détriment de son implémentation : l’application, le protocole, la session. Le nombre important de mécanismes de mobilité purement réseau comparé aux quelques approches applicatives présentes dans la littérature est révélateur.Certes, des mécanismes assurent aujourd’hui la mobilité de données spécifiques dans des conditions particulières mais le monde réel dans lequel vit l’utilisateur est hétérogène, composé de terminaux, de réseaux, d’applications différents, cha- cun possédant des caractéristiques propres qu’il est nécessaire de considérer et d’exploiter.

Ce double constat nous mène alors à considérer le Service d’un point de vue différent, plus haut niveau, plus abstrait, afin de dégager des propriétés générales qui puissent être exploitées par un modèle générique de gestion de la mobilité. C’est grâce à un niveau d’abstraction suffisant des concepts connus jusqu’alors qu’il sera possible de définir un tel modèle et de proposer (ou écarter) une solution de mobilité unifiée.Ce chapitre sera dédié à la redéfinition de la notion de service, conformément à l’état de l’art présenté en première partie de ce mémoire mais vu sous un angle dif- férent, plus haut niveau, afin de dégager des propriétés générales. Ensuite, d’après les travaux et les recherches déjà réalisés nous définirons les fonctions clés d’un mo- dèle générique et complet de mobilité capable d’assurer la continuité des services et une expérience utilisateur optimale.Il est nécessaire de reconsidérer le concept de Service, sans pour autant re- mettre en cause les définitions et les propriétés présentes dans l’état de l’art. Le terme de « service », comme nous l’avons vu, peut être employé dans de nombreux contextes et prendre des sens relativement différents. Dans le cadre de nos travaux de recherche qui se limitent au domaine des Technologies de l’Information et de la Communication, nous proposons une définition formelle du service, cohérente par rapport à la littérature tout en posant une base claire pour les réflexions à venir.

Ainsi, un service est constitué de deux éléments : la logique qui est la raison d’être du service et le contexte, un ensemble de ressources (des données) produites et consommées par la logique. Cette représentation est indépendante de toute implémentation ; l’instanciation du service, nécessaire pour pouvoir être délivré à un utilisateur, est réalisée via une application qui implémente cette logique et gère la contexte (en totalité ou en partie), cf Figure 6.1.L’application qui peut être assimilée au système ou même au terminal hôte est qualifiée de manière simplifiée d’« interface ». Il est important de comprendre, et c’est la force de la vision du concept de service proposée, que l’interface n’est qu’une instance du service qui implémente la logique à sa manière. Le même service peut ainsi être perçu différemment par l’utilisateur en fonction de l’interface et de ses capacités matérielles, logicielles et environnementales, bien que la logique de service soit la même elle sera interprétée différemment. Cette propriété confère plus de souplesse et d’adaptabilité au service, l’utilisateur sera plus libre dans sa sélection d’interface qu’il ne fera plus par nécessité mais par choix. La Table 6.1 présente quelques exemples de services.

 

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