Les réserves corporelles et les métabolismes chez les ruminants
Les Réserves Corporelles
Le poids vif et l’état corpore

Le poids vif est non seulement lié à l’importance des réserves corporelles (adipeuses et masse musculaire) mais aussi au poids des contenus digestifs et utérins. Elle peut être aussi liée soit à la nature du régime, soit au stade physiologique notamment en début de lactation (Sauvant et al., 1979 ; INRAP, 1978). La ration influence le poids vif vide et la composition du gain de poids (John et al., 1985; Cissé et al., 2002). La supplémentation lipidique ne modifie pas le gain de poids vif ou d’état corporel après le pic de lactation mais tend à accroître la perte de poids en début de lactation, malgré l’accroissement du bilan énergétique calculé (Chilliard et Ollier, 1994).

La variation de l’état corporel est modifiée par plusieurs facteurs longtemps étudiés et connus. Les plus importants sont l’alimentation (Jarrige, 1972), le sexe (Mukhoty et Berg, 1971) et le génotype (Robelin et Geay, 1975). La composition chimique de la masse corporelle évolue dans le même sens que les différents tissus (INRAP, 1978). Ainsi, pendant la première phase de réalimentation, il y aurait un gain de protéines aux dépends des lipides et un gain de protéines plus élevé chez les animaux réalimentés que chez les animaux sans cesse bien nourris. Cependant le phénomène s’inversera par la suite. En définitive, à poids égal et si la durée de réalimentation le permet, tous les animaux tendent à avoir la même composition chimique (Tableau 1).

Les différents types de réserves corporelles

Les réserves corporelles sont essentiellement lipidiques et protéiques dans une moindre mesure. I. 2-1- Les réserves lipidiques Les réserves corporelles mobilisables en début de lactation sont essentiellement lipidiques, elles ne permettent donc que la compensation du déficit énergétique (INRAP, 1978). 13 Les réserves corporelles et les métabolismes chez les ruminants

Les Réserves Corporelles 

– Le poids vif et l’état corporel Les réserves de lipides du tissu adipeux sous-cutané représentent la plus grande part de la mobilisation, car ce sont les dernières graisses déposées qui sont les plus labiles (Chilliard, 1987a). Ainsi, les lipides des autres tissus le seront plus tard. Les lipides des os ne sont mobilisés qu’en cas extrêmes (Poisot, 1988a). La supplémentation lipidique tend à accroître les dépôts de lipides corporels chez le ruminant en croissance. Elle diminue la synthèse de novo d’acides gras dans les tissus adipeux sans changer l’activité de la protéine-lipase ni la capacité d’estérification totale des acides gras in vitro (Chilliard et Ollier, 1994).

Les acides gras ingérés sont orientés prioritairement chez la mamelle au cours de la lactation, période pendant laquelle la supplémentation en lipides n’augmente que faiblement l’ingestion d’énergie. Quand la température ambiante s’abaisse en dessous de la température critique inférieure, les déperditions de chaleur augmentent et l’animal les compense en augmentant sa thermogenèse, d’abord par un catabolisme partiel des nutriments ingérés, puis par l’utilisation des réserves lipidiques corporelles (Vermorel, 1982). I.

-Les réserves protéiques

Les réserves protéiques sont quantitativement moins mobilisables que les réserves lipidiques. Ceci appuie les thèses qui affirment que «ce sont surtout les dépôts adipeux qui sont évalués lorsqu’on fait l’estimation de l’état corporel des caprins » (Gun et al., 1988; Dedieu et al., 1991 ; Cissé et al., 1992). Quand le régime, en raison de fourrage de faible valeur nutritionnelle est déficitaire en azote fermentescible, une source d’azote fermentescible (urée, ammoniac) accélère la fermentation dans le rumen et augmente la consommation alimentaire (Pearson et Abdellatif, 1995).

Le niveau d’apport de protéines dans la ration exerce une influence sur la croissance (Gongnet et al., 1993). Par contre lorsque le taux protéique est élevé, il peut se traduire par une détérioration de l’état général de l’animal. Les femelles ont des réserves protéiques importantes. Une faible proportion est mobilisable au cours du démarrage de la lactation (rôle probable dans la satisfaction des besoins en acides aminés de la mamelle), selon Vermorel ( 1981). Des recherches démontrent que 50% des vaches hautes productrices sont en acétonémie subclinique en début de lactation en raison de la hausse rapide des besoins énergétiques (Laroche et Boyer, 2002).

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