Développement physique et physiologique

Depuis le début de la vie humaine, le corps est en constante croissance. Cette dernière est marquée par des périodes d’accélération et de décélération à certains moments de la vie. En outre, la première année d’existence de l’enfant est touchée par une étape de croissance très importante puis, celle-ci vient à diminuer les années suivantes. À la période de l’adolescence, cette croissance physique atteint la même puissance que celle de la première année de vie. Le corps de l’adolescent subit alors des changements extraordinaires et de nouvelles fonctions apparaissent. Ces transformations sont imprévisibles et incontrôlables (Cloutier et Drapeau, 2008, p. 38).

Cette période est caractérisée par un changement physique important, selon Cannard (2010, p. 37). En effet, les transformations pubertaires se définissent par la croissance des caractères sexuels, par l’acquisition d’une taille définitive ainsi que par le développement de la fonction de reproduction et de fertilité. Les jeunes vivent un changement corporel important, c’est pourquoi, ils seront amenés à redécouvrir leur corps, à se l’approprier et à l’accepter.

Le changement physique

Dans un premier temps, l’adolescence est caractérisée par une poussée staturale qui est bien plus rapide chez la fille que chez le garçon. Effectivement, ce développement apparaît quelques années plus tôt chez les adolescentes. Ensuite, les transformations des caractères sexuels se manifestent tels que la pilosité pubienne, la croissance mammaire et le développement des organes génitaux. Puis, apparaissent les premières menstruations chez les filles, la mue de la voix et les premières éjaculations chez les garçons. De manière générale, les transformations pubertaires se traduisent différemment chez les adolescents. En outre, les différences personnelles amènent des changements en termes de précocité, de durée et d’intensité. Néanmoins, ces transformations surviennent à peu près au même moment de leur vie (Cannard, 2013, p. 37-39).

Pour les filles, l’augmentation de la poitrine est le premier facteur qui annonce l’arrivée de la puberté, comme le mentionne Coslin (2006, p. 22). Celles-ci sont partagées entre fierté et gêne. D’une part, le retard de croissance est mal vécu et renvoie à un sentiment d’infériorité par rapport aux pairs. La croissance de la poitrine est source d’inquiétude et d’angoisse, car les jeunes filles se rendent compte qu’elles quittent leur enfance pour découvrir un monde encore méconnu. Des difficultés au niveau de la forme de la poitrine peuvent également apparaître selon le rapport à son corps mais également selon la représentation de l’image d’un idéal féminin transmise par la société. D’autre part, la croissance de la poitrine peut être vécue comme un sentiment de satisfaction. Les adolescentes peuvent alors percevoir ce phénomène comme le déploiement d’une féminité, d’une coquetterie. Le développement des seins est ressenti comme la partie la plus sexualisée de leur corps. À la puberté, l’élargissement du bassin est également une inquiétude primordiale pour les jeunes filles pouvant les amener à vouloir maigrir afin de stopper ce phénomène. Dans ce cas, les problématiques liées à l’anorexie et à la boulimie peuvent apparaître.

Le développement des organes génitaux apparaît durant l’adolescence tant chez la fille que chez le garçon. Cette période les amènera à découvrir leur corps par le biais de la masturbation. Les adolescents peuvent ressentir de la crainte, de la culpabilité face à ces actes. De plus, la puberté génitale accroît les hormones sexuelles et produit des cellules reproductives, étant les ovules chez les filles et les spermatozoïdes chez les garçons. Les premières règles et la première émission spermatique définit la « puberté fertile », acquise vers 16 ans pour le garçon et vers 13 ans pour la fille. L’âge de cette étape peut être différente selon l’environnement de vie, le niveau socio-culturel ou certaines particularités personnelles (Coslin, 2006, p. 22-23).

L’arrivée de la menstruation est l’événement le plus marquant pour les filles dans le développement pubertaire. Elle indique le départ de leur capacité reproductive et d’un nouveau statut social, celui de femme. L’apparition des règles peut alors être vécue de manière positive ou négative selon les informations reçues par leur entourage. L’adolescente peut alors apercevoir dans la menstruation la joie de donner la vie et de découvrir son nouveau rôle de femme ou alors elle peut ressentir de l’angoisse et de la peur face au sang quittant son corps. L’éducation a un impact important sur la représentation positive ou négative des premières règles (Coslin, 2006, p. 25).

Répercussions psychologiques 

Le début de la puberté apparaît entre 8 et 13 ans chez la fille et entre 9 et 14 ans chez le garçon, comme le mentionne Cannard (2010, p. 41). Ces changements physiques peuvent se réaliser en moins de 2 ans ou alors s’étendre sur 6 à 7 ans, ce qui peut engendrer des conséquences sur le vécu des adolescents. En effet, ils ont parfois quelques difficultés à s’adapter aux changements de leur corps et ressentent une certaine angoisse. L’adolescent ne se reconnaît plus et éprouve de l’inquiétude face à son avenir. Lorsqu’un retard pubertaire intervient chez le jeune garçon, des conséquences sur le plan des interactions sociales peuvent survenir. En outre, ces adolescents sont davantage exposés au rejet de leurs pairs et éprouvent de la difficulté à s’intégrer. En ce qui concerne les filles, le retard des transformations pubertaires provoque un décalage avec leur catégorie d’âge. Elles peuvent alors adopter des comportements non-adaptés afin de ressembler aux autres et ainsi se sentir davantage intégrées.

La précocité pubertaire intervient de manière plus positive chez les garçons. En d’autres termes, ils se sentent davantage attirants et performants et obtiennent également une reconnaissance de leur entourage. Ceux-ci montreront alors plus de confiance et d’assurance dans leurs relations sociales. Sur le plan féminin, la précocité pubertaire n’est pas valorisée. Les jeunes femmes se sentent marginalisées par leurs semblables moins précoces ainsi que par les garçons pour qui le développement pubertaire est plus lent. Elles ont souvent une image d’elles-mêmes plutôt négative, car elles ont eu moins de temps pour se préparer à ces changements et elles remarquent le décalage avec leurs pairs. De plus, leur développement prématuré posera des difficultés au niveau du regard des garçons plus mûrs et pourra engendrer une surveillance parentale plus stricte. Cependant, une puberté précoce n’a pas uniquement des aspects négatifs. Cet atout leur permettra d’avoir davantage confiance en elles, de se sentir valorisées et de s’apercevoir des compétences supplémentaires qui les aideront à développer des relations sociales (Cannard, 2010, p. 42).

Les changements physiques provoquent chez l’adolescent des difficultés à reconnaître et accepter son corps. Effectivement, celui-ci est en grande transformation ce qui renvoie le jeune à sa propre image, mais également à l’image que les autres ont de lui. L’apparence physique, la popularité et la valorisation sociale jouent un rôle essentiel dans l’acceptation des changements physiques de l’adolescent. De plus, l’idéal de beauté véhiculé par les médias a un impact important sur l’élaboration de l’image personnelle des jeunes. Certains types de physique sont considérés comme étant plus attirants que d’autres. Cette considération corporelle favorise une estime de soi plus importante pour ces jeunes, leur permettant ainsi d’être perçus comme plus aimables et plus doués par leur entourage, selon l’étude de Patzer. (1985) cité par Cannard (2010, p. 43). Dès lors, les enfants moins attirants physiquement seraient davantage défavorisés au niveau des gratifications personnelles. Ce phénomène décrit les stéréotypes sociaux liés à l’apparence. Les adolescents vont alors essayer de se conformer à ces clichés de beauté, croyant que seule l’apparence compte. Lorsque l’image corporelle ne correspond pas aux normes de beauté, l’adolescent risque de se dévaloriser physiquement et de développer une faible estime de soi.

Table des matières

1. Introduction
2. Choix de la thématique
2.1 Question de départ
2.2 Problématique
3. Hypothèses
4. Objectifs
5. Cadre théorique
5.1 Introduction à l’adolescence
5.2 Développement physique et physiologique
5.2.1 Le changement physique
5.2.2 Répercussions psychologiques
5.2.3 Conduites alimentaires
5.2.4 Sommeil
5.3 Développement cognitif
5.3.1 Approche développementale selon Piaget
5.3.2 Traitement de l’information
5.3.3 Développement cognitif et conduites éducatives parentales
5.4 Développement social
5.4.1 L’attachement
5.4.2 Relations aux pairs
5.5 Développement sexuel
5.5.1 Pulsions et stades libidinaux
5.5.2 Facteurs influençant le développement sexuel et répercussions possibles
5.5.3 L’amitié, l’amour, la sexualité
5.5.4 Facteurs influençant le comportement sexuel
5.6 L’intimité à l’adolescence
5.6.1 Droit au respect de la vie privée
5.6.2 Définition et construction de l’intimité
5.6.3 Découverte du corps et rapport à soi
5.6.4 Découverte de l’autre et rapport aux autres
5.7 Besoins et difficultés des adolescents en institution
5.7.1 Besoins des adolescents en matière d’intimité
5.7.2 Difficultés des adolescents en institution
5.8 Rapport des professionnels face à l’intimité des jeunes en
foyer
5.8.1 Les professionnels face à l’intimité des adolescents
5.8.2 L’institution
5.8.3 Facteurs influençant l’identité du jeune
5.8.4 Actes autorisés ou interdits en institution
5.8.5 La sexualité en institution
5.8.6 Abus sexuels
5.9 Rapport de genre entre éducateurs et adolescents
5.9.1 Rapport de genre entre les travailleurs sociaux
6. Conclusion

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