Acteurs et processus impliqués dans la dynamique de la pêche sportive au Sénégal Cas de Dakar et de la Petite Côte

Acteurs et processus impliqués dans la dynamique de la pêche sportive au Sénégal Cas de Dakar et de la Petite Côte

Parmi les multiples activités aquatiques, la pêche dans sa diversité constitue l’une des plus importantes (FAO, 2006). Selon la finalité, on peut distinguer principalement : la pêche professionnelle (dite aussi commerciale) et la pêche récréative (sportive ou de loisir). Au niveau mondial, la pêche professionnelle est la mieux suivie ; l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) publie annuellement la « Situation mondiale des pêches et de l’aquaculture » où la pêche de loisir est à peine mentionnée (FAO, 2007). Au Sénégal, cette pêche récréative est également absente des rapports annuels de la Direction des Pêches maritimes (DPM) au niveau des Résultats généraux de la pêche maritime au Sénégal (MP/DPM, 2000, 2001, 2002) ; elle reste encore peu connue au Sénégal. Cette présente étude porte sur les acteurs et processus impliqués dans la dynamique de la pêche sportive au Sénégal, à travers le cas de Dakar et de la Petite Côte. L’European Anglers Alliance (EAA) définit la pêche récréative comme étant la pêche qui n’est pas commerciale avec plusieurs buts dont le challenge, le sport, la récréation, l’exploit et la relaxation (http://www.eaa-europe.org). Elle note également la préférence du terme « pêche sportive » pour la pêche à la ligne récréative par certains pays ou organisations. La FAO (1997) quant à elle définit la pêche récréative comme celle pratiquée principalement à des fins sportives avec un objectif secondaire de capture pour la consommation. Pitcher et Hollingworth (2002) partagent également cette définition. Cowx (2002) ajoute que cette dernière inclut des ventes de surplus de captures pour compenser les coûts. Les termes « pêche sportive et récréative » sont mentionnés par l’ICCAT (2003) alors que la « pêche de loisir » est parfois évoquée par la FAO (2007). Ainsi, pour cette présente étude, nous regrouperons les appellations « pêche récréative », « pêche sportive » et « pêche de loisir » sous le terme de « pêche sportive ». Par ce terme, nous entendons toute pêche à la ligne pratiquée à des fins de récréation, de loisir ou de sport sans but principal de commercialisation. Très pratiquée dans les pays développés (de l’Europe, Etats Unis, Canada, Australie, etc.), la pêche sportive mobilise, à titre fréquent ou occasionnel, un nombre important de personnes et cela peut représenter d’importantes ressources financières selon Cook et Cowx (2006). Par exemple, ces auteurs estiment qu’aux Etats-Unis, seulement moins de 12% de la population n’ont jamais participé à la pêche récréative, 38 milliards de dollars Etats Unis ont été dépensés en 1996 ; en 2004, les captures totales annuelles de la pêche récréative au niveau mondial ont été estimées à 47 milliards de poissons ; en Europe, la population de pêcheurs récréatifs est évaluée à 21,3 millions en 1998. L’organisation régulière à travers le monde de nombreux salons de pêche sportive et l’existence de journaux et de sites Internet spécialisés témoignent de la vivacité de cette activité dans ces pays.

Quant aux pays en développement qui sont des destinations privilégiées pour la pêche sportive (www.voyagesdepeche.com), l’organisation de la pêche sportive reste malgré tout encore timide ; la pratique de cette activité n’est pas encore une réalité pour les populations de ces pays. Toutefois, des pays comme le Sénégal ont décidé, pour promouvoir l’offre touristique dans son ensemble, de développer la pêche sportive. Celle-ci constitue un produit de contre-saison touristique (Wague, 2000) ; en effet, la saison touristique haute va de novembre à avril et celle basse de mai à octobre (source : Ministère chargé du tourisme) ; quant à la saison de pêche sportive, elle est haute en saison touristique basse tandis que sa basse saison coïncide avec la haute saison touristique (source : FSPS). C’est pourquoi, la Fédération sénégalaise de Pêche sportive (FSPS) a vu le jour en 1994 (encadré 2). Le Sénégal, à travers cette instance, est membre de l’IGFA, de la CIPS et de ses fédérations (www.fsps.sn). Cette fédération a connu des moments de gloire avec ses deux titres de champion du monde de « big game de traine hauturière » en 2002 et 2003, ainsi qu’un titre de vice champion du monde en 2003 (www.fsps.sn). Ces trophées mondiaux n’ont cependant pas marqué l’amorce d’un réel développement de la pêche sportive au Sénégal. La connaissance de cette pêche semble rester l’affaire des initiés. Ainsi, selon Wague (2000), très peu d’études portent spécifiquement sur la pêche sportive.

Strates géographiques et sites

L’étude porte sur les zones touristiques de Dakar et de la Petite Côte (cf. cartes2 de la figure 2). Ces deux zones sont ouvertes à la mer et jouent un rôle primordial dans l’activité touristique du Sénégal. En effet, Thiès avec la Petite Côte occupe la première place suivi de Dakar avec respectivement 27% et 22,7% de l’offre touristique nationale (MEF, 2005). L’essentiel de l’activité de pêche sportive est concentrée dans ces zones avec des structures spécialisées comme les centres et clubs de pêche sportive. Les skippers commandent les bateaux de pêche et jouent un rôle important dans l’activité de pêche elle-même. Nous distinguerons deux catégories de skippers : les skippers des structures (établissements d’hébergement touristique, centres et clubs) et les skippers free lance qui ne sont pas rattachés à une structure et qui opèrent pour leur propre compte. Ces skippers free lance sont : confectionner une base de données pour regrouper les données des enquêtes menées. Les requêtes ont été exportées vers Excel pour certains calculs et des graphiques.

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