Activité biocide des feuilles d’Azadirachta indica A. Juss, de Crataeva religiosa Forst et de Senna occidentalis L

Activité biocide des feuilles d’Azadirachta indica A. Juss, de Crataeva religiosa Forst et de Senna occidentalis L

Généralités sur Crataeva religiosa Forst 

 Description botanique et position systématique 

 Description botanique 

  1. religiosa est un arbuste de 5 à 6 m de haut et présente une couronne ronde. Avec l’âge, il peut avoir jusqu’à 10 m voire même 16 m de hauteur. Son tronc est rond et peut avoir un gros diamètre avec l’âge. Le fût est généralement ramifié à sa base et présente des écorces brunes rousses claires avec des lenticelles bien visibles et grises, s écaillant à la base du tronc. Les feuilles en touffe terminale, apparaissent après les fleurs. Elles sont en trois folioles acuminées, obovales, de 6 à 10 cm de long ; les latérales sont asymétriques. Les pétioles ont une surface lisse et présentent des longueurs d’environ 7,5 cm. C. religiosa fleurit entre janvier et avril. Les fleurs ont des racèmes terminaux cours, souvent de 25 à 20 mm incurvés d’un côté. Elles sont blanches, mais présentent des étamines violettes. Elles sont également finement parfumées avec parfois l’extrémité des pétales mauve, pâle et rose. Elles apparaissent à la saison sèche après la défeuillaison. 57 Feuilles et fleurs (www.summagallicana.it ) Feuilles et inflorescences Figure 15 : Feuilles, fleurs et inflorescences de Crataeva religiosa Les fruits sont ronds, jaunes ou brun clair à maturité et présentent des diamètres compris entre 3,5 et 8 cm. Ils sont suspendus à des pédoncules qui se lignifient de 5 à 6 cm. Leur péricarpe est mince, dur et fissuré. A l’intérieur des fruits, on a une masse blanche, farineuse et fibreuse mais très douce avec 10 à 15 graines réniformes et brun noir. On a des fruits matures en novembre. Figure 16 : Feuilles et fruits de C. religiosa

Systématique de Crataeva religiosa 

Forst C. religiosa est une plante de la famille des Capparidacées. La première partie de son nom fait l’honneur de Crataevus, botaniste grec et le second terme de son nom d’espèce relate le fait qu’il est souvent trouvé à proximité des lieux de vénération du seigneur tout puissant. La plante présente la position systématique suivante : Embranchement : Spermaphytes 58 Sous-embranchement : Angiospermes Classe : Dicotylédones Sous-classe : Dialypétales Série : Thalamiflores Ordre : Pariétales Famille : Capparidacées Genre : Capparices Espèce : Crataeva religiosa Forst. Crataeva religiosa Forst 1786 présente une synonymie très riche : Crataeva religiosa G. F., C. adansonii Oliv., Crataeva brownii Korth. ex Miq., 1870, Crataeva guineensis Schumach et Thonn., 1827., Crataeva hansemannii K. Schum., 1888. Crataeva laeta DC., 1824., Crataeva religiosa var. nurvala (Buch. Ham.) Hook. F et Thomson, 1872 (Détienne et Jacket, 1999). Les noms vernaculaires de C. religiosa sont : Wolof : horel, sebire Sérère : ngorol, ngoral Peul : nayibi, naiki, naiko 

Distribution 

religiosa est une plante commune dans toute la zone sahélo-soudanienne. Elle est fréquente dans les vallées sahéliennes du Sénégal, du Niger et de Kanadougou. On peut également trouver cette plante dans la partie Sud de la zone des forêts humides. Elle s’étend du Sénégal au Nigeria en traversant les zones sèches du Sahara. Cette plante est aussi présente en Inde et en Birmanie. En Inde, elle est rencontrée dans l’Inde péninsulaire, dans sa partie ouest, au Gange à l’Est de l’Inde, à Tripura et à Manipur (Williamson, 2002). Il est aussi trouvé dans Sikkim et Andman et Île Nicobar (Pullaih, 2006 ; Udaysing et Gaikwad, 2011). Cette plante est également rencontrée au Myanmar, à la Malaisie, en Indonésie et Sri Lanka. Les fleurs contenant du nectar sont attirantes pour une gamme large d’insectes et d’oiseaux. En effet, le papillon Pieridae (Hebomoa glaucippe) rend souvent visite à cette plante. La plante est aussi rencontrée le long des ruisseaux et dans les fourrés près de la mer, mais aussi dans les lieux de culte. C. religiosa est planté comme arbre d’ornement de par ses belles fleurs (PMP, 2011). Au Sénégal, C. religiosa est inégalement répartie. Elle est commune dans les vallées du Sénégal, de la Falémé et des affluents de la Gambie. On la trouve sur le littoral depuis SaintLouis jusqu’à la Guinée portugaise, ainsi que dans les vallées et galeries sèches à l’intérieur 59 du pays. C. religiosa vit aussi en peuplements hétérogènes dans les limons inondables ripicoles de la Koulountou et du Niokolo-Koba. C’est une plante qui a besoin d’un sol bien humide. Dans le Sahel, zone sèche, on la trouve près des rivages et des mares. Elle supporte bien les inondations périodiques. 

Usage et intérêt de la plante 

Cette plante présente un intérêt capital, elle est employée dans l’alimentation, en médecine, en construction et comme combustible. Au Soudan, elle est occasionnellement utilisée pour la construction de meubles, d’outils aratoires, de mortiers, de selles, de roux et de cadres de portes et de fenêtres. On l’utilise aussi pour la fabrication de souliers et comme combustible. Les feuilles de C. religiosa donnent un légume et condiment. Les fruits et les graines sont occasionnellement mangés (en général grillés). Le bétail broute les feuilles et les rameaux, mais les digère mal. Les feuilles de la plante, les écorces de ses tiges ainsi que de ses racines sont utilisées en médecine. Au Sénégal, C. religiosa est très employée dans le domaine de la médecine et chaque ethnie en faisait un usage propre. C’est ainsi que les Sérères et les Wolofs l’utilisent comme médicament contre les héméralopies ainsi que contre toutes maladies des yeux. Les feuilles sont d’ailleurs vendues au marché de Dakar pour ces affections : on doit les bouillir dans de l’eau et les yeux du malade sont soumis aux fumigations. Elles sont aussi utilisées contre la jaunisse et la stérilité féminine. Dans le Sine Saloum, les fumigations de feuilles sont utilisées contre les migraines, les ictères et la fièvre jaune. Les poudres d’écorces et feuilles sont utilisées comme rubéfiantes par les toucouleurs du Ngémar (Kerharo & Adam, 1974). Cet emploi est surtout recommandé pour les kystes qu’on frotte avec la poudre grossière afin d’obtenir la rubéfaction et qu’on recouvre ensuite d’un pansement de fibres d’écorces et de rameaux feuillés. Dans le Cayor, les racines figurent dans quelques apozèmes recommandés pour le « diangara cadior ». Les racines sont également utilisées contre la fièvre et l’enflure. Les extraits des écorces contre les troubles gastriques et la lèpre. Les extraits de la plante ont des actions inhibitrices vis-à-vis de Shigegella dysenteriae. C. religiosa révèle aussi des propriétés anticancéreuses intéressantes. Abbott et al. ont constaté chez les animaux traités des réductions de tumeurs transplantables dans le rapport de 100, pris comme unité, 65 pour le sarcome 180 (avec les écorces de tige) ; à 61 pour le sarcome 180 et à 52 pour le carcinome du poumon (avec les feuilles) (Kerharo et Adam, 1974). Les rameaux sont émondés pour teindre en jaunes les tissus (mutilation de beaucoup d’arbres). C. religiosa produit une gomme (Von Maydell, 1981). Plusieurs auteurs ont mis en évidence le rôle ethnobotanique de cette 60 plante. Ainsi tous les organes de la plante peuvent être utilisés à des fins médicinales, les feuilles, l’écorce du tronc et l’écorce des racines (Nadkarni, 1979 ; Bhatachargee, 2001). L’écorce de C. religiosa est utilisée pour épurer le sang, pour rétablir le débit respiratoire, pour le traitement de la fièvre et certains troubles métaboliques. Elle est également utilisable pour lubrifier les articulations, humidifier la peau, guérir les plaies, maintenir la force et la vigueur. L’écorce est aussi remarquable dans le traitement des faiblesses cardiaques et du système immunitaire ainsi que des poumons. Les feuilles ont des vertus stomachiques et toniques, alors que les écorces des racines se comportent comme laxatif, stimulent l’appétit et élèvent la sécrétion biliaire. La sève de l’écorce est considérée comme remède à la tympanite et aux convulsions. Les feuilles de C. religiosa sont utilisées aux Philippines pour la régularisation des menstrues irrégulières. Le cataplasme de feuilles est utilisé pour le traitement des gonflements des pieds et des sensations de brûlures. Le broyat des feuilles et racines se montre efficace contre le rhumatisme. La décoction de l’écorce est utilisée dans le traitement des troubles de l’appareil urinaire et calculs urinaires et de certaines affections [http /www.bpi.da.gov.ph. 2009]. Au Bangladesh, cette plante est utilisée comme antidote à la morsure de certains serpents, pour le traitement de certaines affections respiratoires : bronchite, asthme, pneumonie, l’amygdalite et maux de gorge. Elle est également efficace contre certaines maladies de la peau (eczéma, abcès, gale, cicatrices et verrues), et contre certains troubles : dysenterie, constipation gastro-intestinaux, maux d’estomac, manque d’appétit, maux de tête et maux de dents (PMP, 2011). Le jus de fruits, de feuilles et de l’écorce est appliqué pour guérir les morsures de serpent, plaies et coupures infectées. Il augmente l’appétit et contrôle d’autres maladies de la peau (Sapkota, 2003). Les feuilles sont bouillies simplement pour être consommées avec du riz ou des beignets, ou préparées en sauce pour accompagner le « to » (pâte à base de farine de maïs, de sorgho ou de mil). L’espèce connait les mêmes utilisations au Mali, mais en plus, ses fruits sont consommés (MEA/SIFOR, 2009). Il ressort de notre analyse que C. religiosa est différemment utilisé selon la localité considérée. Rebecca et Diallo (2013) ont mis en évidence une utilisation différentielle des organes de cette plante suivant la localisation géographique au Burkina Faso.

Table des matières

Dédicaces
Remerciements
Résumé
Liste des abréviations
Liste des tableaux
Liste des figures
Introduction générale
Chapitre I : Synthèse bibliographique
I. Généralité sur le niébé (Vigna unguiculata Walp.)
I.1-Origine et répartition géographique
I.2-Taxonomie et description
I.2.1-Taxonomie
I.2.2-Description
I.3. Les ennemis de la culture et du stock de niébé
I.3.1. Les insectes de pré-floraison
I.3.2. Les insectes de floraison/post floraison
I.3.3. Les insectes des stocks de niébé
I.4-Valeur alimentaire et importance économique
II. Généralités sur les Coléoptères Bruchidae
III. Généralités sur Callosobruchus maculatus
III.1. Répartition géographique
III.2. Description et position systématique
III.2.1. Description
III.2.2. Systématique
III.3. Reproduction
III.4. Dégâts de C. maculatus sur le niébé
IV. Méthodes de lutte contre les ravageurs des denrées entreposées
IV.1. Les techniques culturales
IV.2. Lutte chimique
IV.2.1. Les insecticides de contact
IV.2.2. Les fumigants
IV.3. Lutte physique
IV.4. Lutte biologique
V. Etat des connaissances sur l’effet insecticide des plante
VI. Généralités sur le neem Azadirachta indica
VI.1. Origine et répartition
VI.2. Taxonomie et Description du neem
VI.2.1. Taxonomie
VI.2.2. Description
VI.3. Usage et intérêt de la plante
VI.4. Composition chimique de la plante
VII. Généralités sur Senna occidentalis
VII.1. Description botanique et position systématique
VII.2. Origine et répartition géographique
VII.3. Utilisations et propriétés de la plante
VII.4. Composition chimique de la plante
VIII. Généralités sur Crateava religiosa
VIII.1. Description botanique et position systématique
VIII.1.1. Description botanique
VIII.1.2. Systématique de Crataeva religiosa
VIII.2. Distribution
VIII.3. Usage et intérêt de la plante
VIII.4. Composition chimique de la plante
Chapitre II : Tests de contact avec broyat de feuilles fraiches broyées
Introduction
I. Matériels et méthode
I.1. Récolte et conservation
I.2. Elevage de masse
I.3. Mode opératoire des tests de contact
II. Résultats
II.1. Effet ovicide
II.1.1. Effet ovicide des différentes plantes
II.1.2. Comparaison de l’effet ovicide
II.2. Effets adulticides
II.2.1. Effets adulticides des différentes plantes
II.2.2. Comparaison de l’effet adulticide des différentes plantes par dose
III. Discussio
Conclusion
Chapitre III : Tests de fumigation avec le broyat des feuilles fraiches
Introduction
I. Matériel et méthodes
II. Résultats
II.1. Effet ovicide
II.1.1. Effet ovicide des différentes plantes
II.1.2. Comparaison de l’effet ovicide
II.2. Effet adulticide
II.2.1. Effet adulticide des différentes plantes
II.2.2. Comparaison de l’effet adulticide de la fumigation par dose
III. Discussion
Conclusion
Chapitre IV : Tests de contact avec l’extrait aqueux 96
Introduction
I. Matériel et méthode
II. Résultats
II.1. Mortalité des œufs
II.1.1. Effet ovicide des différentes plantes
II.1.2. Comparaison de l’effet ovicide
II.2. Mortalité des adultes.
II.2.1. Effet adulticide de l’extrait aqueux des différentes plantes
II.2.2. Comparaison de l’effet adulticide de l’extrait aqueux des différentes plantes par dose
III. Discussion
Conclusion1
Chapitre V : Détermination de quelques paramètres biologiques
de C. maculatus sous l’impact de l’extrait aqueux de la poudre de certaines plantes (C. religiosa, S. occidentalis et A. indica)
Introduction
I. Matériel et méthode
II. Résutats
II.1. Le sex-ratio
II.2. La dissuasion de l’oviposition des rescapés de C. maculatus
II.2.1. La dissuasion de l’oviposition des rescapés de C. maculatus en fonction des plantes
II.2.2. Comparaison de l’effet dissuasif de l’oviposition des rescapés de C. maculatus des trois plantes en fonction de la concentration
II.3. Impact de la rémanence de l’extrait aqueux des différentes plantes sur l’émergence des adultes C. maculatus
II.4. Impact de la réménance de l’extrait aqueux des différentes plantes sur le nombre
d’œufs pondus par femelle de C. maculatus
III. Discussion
Conclusion
Conclusion générale et perspectives
Références bibliographiques
Annexes : Publications

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