Le système éducatif d’hier et d’aujourd’hui

Le système éducatif d’hier et d’aujourd’hui

La situation du contexte éducatif irakien

Selon le Secrétariat général du Conseil des ministres irakiens (2005), l‟article (34) de la Constitution irakienne (2005) souligne l‟importance accordée à l‟éducation et à l‟enseignement : « Premièrement : l‟éducation est un facteur essentiel pour le progrès de la société et un droit garanti par l‟État, elle est obligatoire au niveau primaire ; l‟État garantit la lutte contre l‟analphabétisme. Deuxièmement : l‟éducation gratuite, à tous les niveaux, est un droit pour tous les Irakiens. Troisièmement : l’État encourage la recherche scientifique à des fins pacifiques dans le but de servir l‟humanité, et encourage la créativité, l‟innovation et les diverses manifestations de génie. Quatrièmement : l‟éducation privée et publique est garantie et règlementée par une loi » (Constitution irakienne, 2005) (Notre traduction). Dans son analyse de la situation de l‟éducation en Irak, publiée en avril 2003, l‟UNESCO (2003 : 48) confirme l‟importance qu‟accorde la Constitution irakienne au droit à l‟éducation qu‟elle garantit pour tous les citoyens quel que soit leur âge. D‟ailleurs, l‟État a également mis en place une politique pour combattre l‟analphabétisme, initiative citée dans les textes de L‟UNESCO : « Une loi promulguant une „Campagne Nationale Complète d‟Éradication Obligatoire de l‟Analphabétisme‟ fut promulguée en 1978 et fut le point de départ d‟une grande campagne de lutte contre l‟analphabétisme ». L‟Irak est un pays complexe de par son découpage territorial. En effet, il est composé de plusieurs gouvernorats et de nombreuses villes. Il existe plus de treize mille établissements Le système éducatif d’hier et d’aujourd’hui 20 d‟éducation tous niveaux et toutes catégories confondus. La plupart de ces gouvernorats, possède une direction éducative. Cependant, dans quelques grands gouvernorats, tels que Bagdad et Ninive, il est possible de trouver plus d‟une direction en fonction des villes qui composent le gouvernorat. Toutes ces directions sont alors placées sous l‟autorité d‟un directeur général de l‟éducation, lui-même rattaché au Ministère de l‟Éducation dont le siège se situe à Bagdad. Il faut signaler qu‟il n‟existait pas d‟établissements privés en Irak jusqu‟aux années 90. Néanmoins, dans les années suivantes, des crèches, des écoles ainsi que des lycées ont progressivement ouvert leurs portes aux élèves. En effet, pour répondre aux demandes d‟un certain nombre d‟intéressés par l‟ouverture d‟institutions scolaires privées, le Ministère de l‟Éducation a autorisé l‟inauguration d‟établissements éducatifs privés à condition qu‟ils respectent toutes les instructions appliquées dans les établissements publics. La plupart des intéressés étaient d‟anciens enseignants, souvent retraités, qui connaissaient bien le système éducatif et les instructions du secteur public. Un certain nombre de parents ont accueilli positivement cette évolution dans la mesure où cela offrait de meilleures conditions d‟apprentissage du fait du nombre réduit d‟élèves par classe (ente 10 et 20 élèves) dans ces établissements. Des classes moins chargées permettent à l‟enseignant d‟expliquer les leçons plus aisément que dans les établissements publics qui comptent plus de quarante élèves par classe. Les méthodes d’enseignement s‟articulent, selon Mohammed et Mohammed (1991 : 41‑ 42), autour de trois éléments fondamentaux : l‟apprenant, l‟enseignant et le manuel. L‟objectif principal de l’éducation est le transfert de la leçon, de concepts, d‟informations, de connaissances ou de compétences aux étudiants afin de développer leur personnalité et de contribuer au développement de la société. Le processus éducatif est devenu plus complexe qu’il ne l’était auparavant parce qu‟il est constitué de nombreuses étapes et de fonctions qui doivent se combiner harmonieusement pour aboutir à un résultat positif pour l’éducation. La recherche d‟une telle harmonie explique l’intérêt des éducateurs, à l’époque, pour le développement et l‟élaboration de nouvelles méthodes d’enseignement, plus efficaces et plus productives que les méthodes classiques. Les objectifs du secteur de l‟éducation résident dans le développement de l’individu, en l‟occurrence l‟apprenant, à différents égards : développer ses capacités cognitives et affectives mais aussi lui transmettre un savoir-faire grâce à des techniques et des méthodes 21 d’enseignement basées sur les philosophies et les théories de l’apprentissage appropriées, y compris la théorie constructiviste dont l‟utilisation s‟est répandue dans les milieux éducatifs. Selon la classification des experts, les objectifs les plus importants des programmes et de l’éducation sont, en général, de trois types. En effet, selon Lutangu Seleti (2001), ils sont cognitifs, affectifs et psychomoteurs ou gestuels. Pour qu‟une approche soit complète, elle doit respecter l‟ensemble de ces objectifs. Cependant, des études montrent que le système éducatif irakien, selon Danha Mati (2011), privilégie le cognitif, négligeant ainsi d’autres aspects liés à l’appréciation, aux sens et à l’habileté manuelle et gestuelle. L’aspect cognitif est prioritaire et est appliqué à plus de 90%. En dépit de la gravité de ce rapport, les Ministère de l’Éducation et le MESRS n‟œuvrent pas pour changer cette tendance. Le 9 décembre 2012, le Ministre de l‟Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique lance une nouvelle stratégie nationale pour l‟éducation et l‟enseignement supérieur pour les années 2012-2022 : « Le Ministère a adopté la création de dix nouvelles universités réparties entre la plupart des provinces de l’Irak et l‟inauguration de vingt-huit facultés liées aux investissements, dans ces provinces, des ressources naturelles et à la réalisation du développement durable qui auront la capacité d’absorber la totalité des bacheliers du ministère de l’éducation et d’accueillir plus de cent quarante-deux mille étudiants au cours de l’année académique 2012-2013 dans les universités et les instituts techniques » (MESRS, 2013) (Notre traduction). Cette stratégie est récente et se concentre sur la performance scientifique basée sur l’étude et sur l’avenir en prenant en compte la continuité et la flexibilité. C‟est un processus de construction permanente et continue afin d‟absorber toutes les variables du secteur et son environnement interne et externe. Il s‟agira d‟abord d‟établir des objectifs puis d‟agir sur la surveillance de l’évaluation. En Irak, les gouvernements successifs ont essayé, après le changement global de 2003, de développer les secteurs de l‟éducation et de l‟enseignement supérieur, qui ont été largement touchés par les conséquences politiques, économiques et sociales, pour essayer de rattraper le retard enregistré dans plusieurs secteurs en comparaison avec les pays voisins et les autres pays du monde. Le MESRS (2012 : 5) affirmait que « C‟était une bonne opportunité que le gouvernement irakien collabore avec les Organisations de l’UNESCO et de l’UNICEF depuis 2008 et avec la banque internationale dans le but de préparer la stratégie nationale de l‟éducation et de l‟enseignement supérieur en Irak.» (Notre traduction de l‟arabe.

Le système éducatif du pays

Le système éducatif irakien est dirigé et contrôlé par l‟État qui finance en totalité tous les domaines de l‟éducation publique. Il est considéré comme l‟un des meilleurs du MoyenOrient. Avant 1991, le système éducatif en Irak, selon l‟UNESCO (2003), figurait parmi les meilleurs de la région avec un taux de participation générale de 100% pour l‟enseignement primaire et de hauts taux d‟alphabétisation, tant pour les femmes que pour les hommes. L‟éducation et la santé étaient gratuites à tous les niveaux. Dans les années 1980, un programme gouvernemental visant à éradiquer l‟analphabétisme chez les hommes et les femmes irakiens a été mis en place et a porté ses fruits. L‟éducation supérieure, et tout particulièrement dans les institutions scientifiques et technologiques, était d‟un niveau comparable à celui des pays développés et bénéficiait d‟un personnel d‟encadrement de haute qualité. Selon l‟UNESCO, cité par Leyla Aïssani (2012), « jusqu‟en 1989, l‟Irak allouait 5% de son budget à l‟éducation. C‟est plus que le taux maximal dans les pays en voie de développement, qui se situe à 3,8%. L‟Irak était également la destination préférée des étudiants du Moyen-Orient et du monde arabe. » Des milliers d‟étudiants s‟y sont rendus pour étudier et améliorer leurs connaissances. À cette époque, l‟année scolaire débutait au mois de septembre et s‟achèvait au mois de juin. Dès l‟âge de deux ans, le Ministère de l‟Éducation prenait à sa charge l‟éducation préscolaire et primaire (la crèche ou jardins d‟enfants et l‟école), l‟éducation secondaire (filière générale, professionnelle ou encore la formation des enseignants), l‟intermédiaire (le collège) et le lycée. Chaque niveau exigeait un minimum d‟années d‟études et de formation. L‟éducation préscolaire durait deux ans et permettait la scolarisation des enfants à partir de l‟âge de quatre ans, comme le stipule l‟article 8 du chapitre 4 de la loi n°22 de 2011 du Ministère de l‟Éducation. Selon la Base de Législation Irakienne (2011), l‟éducation se répartit comme suit : Premièrement : A- Le cycle d’enseignement primaire est de six (6) ans. 23 B- L’enseignement secondaire, dont la durée est de six (6) ans, se compose de deux niveaux : l‟intermédiaire dont la durée est trois (3) ans et le niveau du secondaire dont la durée est trois (3) ans aussi. Le niveau du secondaire est divisé en deux types de filières : la filière générale et la filière professionnelle. Deuxièmement : A- L‟éducation élémentaire dont la durée est de neuf (9) ans se compose d’un niveau primaire dont la durée est de six (6) ans et d‟un niveau collège dont la durée est de trois (3) ans. B- Le ministère travaille sur l’extension progressive de l’éducation élémentaire à toutes les zones déterminées par le ministre pour la généraliser et la rendre obligatoire. En ce qui concerne l‟éducation primaire, l‟élève y entre à l‟âge de six ans et doit effectuer six ans de scolarité organisées comme suit (Cf. Tableau 1) : L’école primaire- Système éducatif irakien Ou école élémentaire- Système éducatif français Niveauxirakiens Classe 1 Classe 2 Classe 3 Classe 4 Classe 5 Classe 6 Âge 6 ans 7 ans 8 ans 9 ans 10 ans 11 ans Examen Oral Oral Oral Oral-écrit Oral-écrit Écrit Niveaux français CP CE1 CE2 CM1 CM2 – Tableau 1: L’école primaire. Le système éducatif irakien compte six années d‟école primaire, contrairement au système éducatif français dans lequel, selon le Ministère de l‟Éducation nationale (2016), « l’école élémentaire accueille les enfants scolarisés de 6 à 11 ans. Elle est mixte et gratuite si elle est publique. Elle comporte cinq niveaux : le CP, le CE1, le CE2, le CM1 et le CM2. Les locaux des écoles appartiennent aux communes qui ont la charge de leur entretien ». De nombreuses différences existent entre le système éducatif français et le système irakien. Vasconcellos (2013 : 44) souligne qu‟« en France, l‟école propose aux enfants un volume horaire qui figure parmi les plus élevés au monde tout en étant concentré sur un nombre de jours de travail parmi les plus faibles (Cavet, 2011). Pour y remédier, le Ministère de l‟Éducation nationale engage en 2013 une réforme de l‟organisation de la journée, de la semaine et de l‟année scolaire dans le premier degré ». 24 En Irak, à la fin de la sixième année, les élèves doivent passer un examen comparable au brevet dont les sujets sont préparés par le Ministère de l‟Éducation pour toutes les écoles du pays. Cet examen est ouvert à tous les élèves du pays et aux élèves vivant à l‟étranger et scolarisés dans des écoles irakiennes. Si l‟élève réussit l‟examen, il est autorisé à passer au niveau supérieur. Il existe plus de dix écoles complémentaires irakiennes dans le monde ; elles se trouvent à Paris, à New Delhi, à Kuala Lumpur, à Moscou, à Kiev, à Bucarest, à Sofia, à Téhéran, en Tunisie, au Maroc, en Chine, en Australie, en Géorgie et à Pretoria. Ces écoles permettent aux élèves de suivre une formation comparable à celle proposée au pays et donc de prétendra à un niveau équivalent à celui des élèves scolarisés en Irak. D‟après la loi n°22 de 2011 chapitre 4 article 16 (Base de Législation Irakienne, 2011) du ministère de l‟éducation, « le Ministère de l’Éducation, en coordination avec le MESRS, organisent l‟inauguration et le travail des écoles à l’extérieur de la République de l’Irak, selon les exigences et la nécessité de la formation et pourvoient à leurs besoins » (Notre traduction).

La politique des langues officielles dans le pays

L‟arabe est la première langue enseignée dans tous les établissements publics tandis que le kurde est la première langue enseignée dans les régions kurdes. Après 2005 et avec l‟adoption de la nouvelle constitution, l‟enseignement du kurde a été introduit dans plusieurs établissements à l‟extérieur des régions kurdes, mais uniquement pour une année scolaire dans le secondaire. L‟article 4 de la nouvelle Constitution irakienne (2005) définit les langues du pays : « La langue arabe et le kurde sont les langues officielles de l‟Irak. Les Irakiens ont le droit d‟éduquer leurs enfants dans leur langue maternelle tels que les Turkmènes, les Assyriens et les Arméniens ». Cela doit être garanti au sein du gouvernement en charge de l‟enseignement, conformément aux orientations pédagogiques, ou dans toute autre langue dans les établissements d’enseignement privé. Le champ d’application de la langue officielle et l‟application des dispositions du présent article sont définies par une loi et doit assurer : « A. La publication du Journal officiel, dans les deux langues ; B. La conversation et l’expression dans des domaines officiels, tels que le Conseil des représentants, le Conseil des ministres, les tribunaux et les conférences officielles, dans l’une des deux langues ; C. La reconnaissance officielle et la publication de documents et de la correspondance dans les deux langues ; D. L‟ouverture des écoles qui enseignent les deux langues, en conformité avec les orientations pédagogiques ; E. L‟utilisation des deux langues dans toute affaire qui s‟effectue selon le principe de l’égalité notamment pour les billets de banque, les passeports et les timbres » La Constitution irakienne (2005), (Notre traduction). L‟existence de chaque nation sur la planète dépend de la langue et les perspectives comme le souligne Jampaz (2014) : « Les pays développés, et sur la base de cette théorie, sont soucieux de maintenir leur langue officielle, et travaillent toujours sur la formulation des politiques et mettent des programmes bien étudiés, qui assurent la durabilité, l’expansion et les perspectives de son emploi selon les bonnes méthodes, ont fait des efforts intensifs visant à normaliser la terminologie et le vocabulaire de l’argot, et l’intégration du vocabulaire scientifique développé dans le lexique ». (Notre traduction) Dans le monde, la plupart des pays adoptent des politiques linguistiques visant principalement à renforcer les bases de la langue officielle ou de plusieurs langues employées dans le pays, ou visant à mettre des obstacles pour limiter l‟emploi d’autres langues.

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