LE PRURIT APRES LE BAIN

LE PRURIT APRES LE BAIN

L’histamine 

Elle est le médiateur le plus connu du prurit, mais elle ne peut l’expliquer à elle seule, d’autant plus que son effet ne dure pas plus d’une heure[12]. Elle agit par l’intermédiaire des récepteurs Hl et non des récepteurs H2. Les récepteurs H3 voire H4 pourraient également intervenir dans l’apparition du prurit[13]. L’histamine serait responsable du phénomène d’allokinesis. Elle rend la zone de la peau où elle est en action anormalement sensible à d’autres stimuli (tels que le frottement lors du bain, le séchage après le bain et le changement de température de l’eau) .Elle agit en outre par la modification des terminaisons nerveuses et des récepteurs des neuropeptides lors d’un prurit . Ce phénomène est notamment observé chez les patients atopiques. Le taux sérique d’histamine est élevé à l’état basal (lié à l’hyperhydrose). Ce taux d’histamine est encore plus élevé chez des patients qui ont un prurit après le bain. En outre, les antagonistes H1 de l’histamine ne parviennent pas à soulager de manière significative les symptômes de ce prurit.De récentes études ont montré que les antihistaminiques H4 seraient plus efficaces que lesantihistaminiques H 1 dans le prurit induit expérimentalement. Ces récepteurs H4 sont doncde nouvelles cibles intéressantes pour de futures thérapies[26].  L’acétylcholine est un médiateur du prurit essentiellement chez les patients atopiques. Il agit sur les terminaisons nerveuses, mais aussi sur des récepteurs situés sur les lymphocytes, les kératinocytes, les fibroblastes dermiques et les cellules endothéliales. En outre l’augmentation de cette activité cholinergique a été notée chez les patients souffrant d’un PA au niveau de fibres nerveuses entourant les glandes sudorales eccrines. Chez les patients non atopiques, l’acétylcholine est un médiateur de la douleur par l’intermédiaire des récepteurs cholinergiques muscariniques [13]. 8 Greaves et all ont noté un effet préventif et curatif de la scopolamine (antagoniste à l’acétylcholine) sur le prurit après le bain chez deux patients. Les sites traités après l’exposition à l’eau, sont restés asymptomatiques tandis que la peau environnante présentait un prurit [18].  L’activité cutanée fibrinolytique (AFC) Les patients atteints de prurit aquagénique (PA) présentent uneaugmentation des niveaux de l’AFC après exposition à l’eau alors qu’elle est normale avant l’exposition à l’eau[5,19,30].  La sérotonineest un médiateur peu prurigineux qui peut également intervenir dans la physiopathologie du PA. Elle agit au niveau périphérique indirectement en stimulant les mastocytes pour libérer de l’histamine et au niveau central, par l’intermédiaire des récepteurs 5HT3de la sérotonine (en rapport avec le système opioïde). La bradykininegénère peu de prurit, essentiellement par stimulation des mastocytes pour la production d’histamine. Elle a un rôle plus important dans la médiation de la douleur. Elle stimulerait également la substance P, le CGRP et les prostaglandines E2 et sensibiliserait les terminaisons nerveuses à d’autres stimuli chimiques. Les protéinasessont aussi des médiateurs du prurit. La trypsineet la chymotrypsineentraînent un prurit important qui est inhibé par les antihistaminiques, suggérant que leur action est liée à l’histamine. De plus, la tryptase pourrait agir au niveau de récepteurs PAR-2 (Protéinase ActivatedReceptor 2), situés au niveau des fibres nerveuses sensitives

Médiateurs intervenant dans la modulation du signal

 Augmentation de la sensibilité 

  • Les prostaglandines (PGEI, PGE2, endoperoxydases) sont peu pruritogènes seules mais peuvent par contre potentialiser le prurit de la polyglobulie de Vaquez (PV) par la vasodilatation locale qu’elles induisent [5,19,34] . 9 • Les interleukines 2,4 et 6,sont les cytokines donton a prouvé leurs responsabilités dans le prurit. D’autres cytokines sont trouvées en grande quantité dans les zones prurigineuses sans avoir pu démontrer leur rôle (comme la TNFα) [11,31]. • Le Nerve Growth Factor (NGF)stimule la production de tryptase par les mastocytes.Il est produit par les cellules épithéliales, sous l’action de l’histamine, afin de réguler la sensibilité de la peau[35]. 

 Diminution de la sensibilité  

Les endocannabinoïdesont un rôle dans le prurit encore mal identifié .Ils ont une action plutôt anti-pruritogène, en bloquant le prurit induit par l’histamine. Cependant, lors de l’inflammation, ils stimulent les récepteurs TRPVl (TransientReceptorPotentialVanilloid 1) des endovanilloïdes et auraient alors un rôle pruritogène[33].  Les endovanilloïdesont un rôle qui varie selon la durée de stimulation de leurrécepteur. [33]  Deux récepteurs au froid semblent intervenir dans la modulation du prurit,mais avec des mécanismes encore mal connus : ce sont les récepteurs à ANKTMl (Ankyrinlike protéine withtransmembranedomains 1) et les récepteursCMRl (Cold Menthol Receptor 1) ou TRPM8 (TransientReceptorPotentialM 8)

Médiateurs agissant sur les mastocytes

  • Les neuropeptides comme la substance P ou le VIP (Vasoactive IntestinalPolypeptide) sont des agents très puissants d’histamino-libération mastocytaire. Ceci explique la bonne efficacité des antihistaminiques. Cependant, ils agissent directement au niveau des terminaisons nerveuses, des cellules endothéliales, des lymphocytes et des cellules de Merkel. Enfin, ils peuvent entraîner une allodynie pouvant intensifier le prurit médié par l’acétylcholine.

 Médiateurs de mécanisme mal connu

  • Les leucotriènessont plutôt des médiateurs de l’inflammation mais il semblerait quecertaines thérapeutiques antileucotriènestraitent le prurit. • D’autres médiateurs interviennent dans le prurit : il s’agit du CGRP (Calcitonin Gene Related Peptide), du CRH (Corticotropin-Releasing Hormone) et de l’endothéline. L’histamine a toujours été considérée comme le médiateur principal. En réalité, de nombreux autres médiateurs que l’histamine interviennent dans le PAB avec des mécanismes différents tels que l’acétylcholine. Cela peut conduire à la libération de l’histamine et d’autres médiateurs des mastocytes. Des niveaux élevés d’histamine et d’acétylcholine pourraient expliquer le PAB. L’absence de modifications cutanées lors du PAB, pourrait être expliquée par l’arrimage, la libération persistante de l’histamine dans la peau qui peut-être induite par la transpiration normale. Cela peut créer un état chronique de tolérance et empêcher le développement d’un seuil de concentration d’histamine suffisante pour induire des papules, même avec le défi de l’eau.

Table des matières

PREMIERE PARTIE
I. Introduction
II. Rappel
2.1. Physiologie
2.1.1. Les fibres nerveuses
2.1.2. Stimuli et médiateurs du prurit
2.1.2.1. Stimuli physiques
2.1.2.2. Cellules médiatrices
2.1.2.3. Médiateurs du prurit
2.1.2.4. Médiateurs intervenants dans la modulation du signal
2.1.2.4.1. Augmentation de la sensibilité
2.1.2.4.2. Diminution de la sensibilité
2.1.2.5. Médiateurs agissant sur les mastocytes
2.1.2.6. Médiateurs de mécanisme mal connu
2.1.3. Prurit et atopie
2.2. Diagnostic
2.2.1. Diagnostic positif
2.2.1.1. Interrogatoire
2.2.1.2. Examen clinique
2.2.1.3. Examens complémentaires
2.2.1.4. Tests allergologiques
2.2.2. Diagnostic différentiel
2.2.2.1. Urticaire aquagénique
2.2.2.2. Urticaire au froid
2.2.2.3. Urticaire de contact à la chaleur
2.2.2.4. Dermographisme
2.2.2.5. Urticaire cholinergique
2.2.2.6. Aquadynie
2.2.3. Diagnostic étiologique
2.2.3.1. Le prurit aquagénique
2.2.3.2. Le prurit sénile
2.2.3.3. La polyglobulie de Vaquez
2.2.3.4. Prurit secondaire aux prises médicamenteuses
2.2.3.5. Autres étiologies
2.3. Traitement
2.3.1. Moyens
2.3.1.1. Mesures générales
2.3.1.2. Les traitements locaux
2.3.1.2.1. Les moyens Chimiques
2.3.1.2.2. Les moyens physiques
2.3.1.3. Traitements généraux
2.3.1.4. Prise en charge psychologique
2.3.2. Indications
2.3.2.1. Prurit aquagénique
2.3.2.2. Prurit sénile
2.3.2.3. Polyglobulie de Vaquez
DEUSIEME PARTIE
1. Matériel et méthodes
1.1. Type et période d’étude
1.2. Cadre d’étude
1.3. Malades
1.3.1. Critères d’inclusion
1.3.2. Critères de non inclusion
1.4. Méthodes
1.5. Méthode de saisie et d’analyse desdonnées
2. Résultats
2.1. Epidémiologie
2.1.1. La fréquence
2.1.2. La répartition selon le sexe
2.1.3. La répartition selon l’âge
2.1.4. La répartition géographique
2.2. Les aspects cliniques
2.2.1. Les terrains
2.2.1.1. Les terrains médicaux et chirurgicaux
2.2.1.2. Les terrains d’atopie personnelle
2.2.1.3. Les terrains d’atopie familiale
2.2.1.4. Les antécédents familiaux de PAB
2.2.2. L’itinéraire thérapeutique
2.2.3. Les caractéristiques du prurit
2.2.4. L’examen clinique
2.2.4.1. Les manifestations cutanées
2.2.4.2. Les manifestations extra-cutanées
2.2.5. Les modalités du bain
2.3. Les explorations complémentaires
2.3.1. Les examens biologiques
2.3.2. Les explorationsallergologiques
2.4. Les aspects étiologiques
2.5. Les aspect évolutif
2.5.1. Le traitement
2.5.2. L’évolution après traitement
DISCUSSION
CONCLUSION
RECOMMENDATIONS
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE

 

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