ANALYSE DE LA COMPETITIVITE DES VOLAILLES PRODUITES

ANALYSE DE LA COMPETITIVITE DES VOLAILLES PRODUITES

COMPETITIVITE ET MARCHE DE LA VIANDE DE VOLAILLE 

 Définition de la compétitivité 

 Selon la définition courante, la compétitivité représente la « capacité à faire face à la concurrence et à occuper une position forte sur le marché. Cette notion peut concerner une entreprise, un secteur ou une économie nationale tout entière » [7].  La compétitivité est un moyen de mesurer si une technologie ou un produit survivra et prospérera commercialement [4].  La compétitivité est la faculté des entreprises ou des industries d’un pays à être compétitifs avec d’autres pays [9].  La compétitivité peut être déterminée par deux différents moyens de faire face à la concurrence : « vendre moins cher que les concurrents des produits Hollande Ghana Belgique Royaumes-… France Benin 0 10 20 30 40 50 Pays de provenance Pourcentage de poussins Poucentage des poussins d’un jour GHANA TOGO EUROPE : -Hollande -Royaume Unis -France BENIN Voie terrestre Voie aérienne 4 similaires (compétitivité prix) ou vendre des produits de meilleure qualité (compétitivité hors-prix). La qualité s’entend ici au sens large comme tout élément tel qu’au même prix, un produit soit préféré à un autre » [15]. Ainsi, la compétitivité peut être étudiée à des échelles différentes, selon qu’il s’agisse de producteurs, firmes, secteurs, filières ou nations. Elle peut aussi être analysée sous l’angle des facteurs prix (coûts de production) ou des facteurs hors-prix (différentiation du produit ou service, organisation des agents impliqués) 

Déterminants de la compétitivité 

Pour apporter plus de clarté sur les facteurs pouvant affecter la compétitivité [8], un cadre conceptuel intégrant les différents déterminants de la compétitivité a été proposé (figure 4). Figure 4 : déterminants de la compétitivité Source : [8] Le secteur avicole dans les pays de l’UEMOA est plus affecté par les déterminants sectoriels tels que la technologie, la productivité, les caractéristiques des produits, l’économie d’échelle mais aussi la régulation fiscale monétaire et politiques des échanges. Au niveau international, les déterminants qui interviennent sont les conditions du marché mondial, les préférences et les arrangements [17]. I.2.3-Marché mondial de la viande de volailles En 2006, la production mondiale de viandes de volailles a été estimée à plus de 75,8 millions de tonne dont 0,3 % seulement provient de l’UEMOA [17]. Cette production a progressé pour atteindre 107,4 millions de tonne en 2013 [23]. Les Dotation en ressources (terre,…) Technologie Productivité Caractéristiques du produit Economies d’échelle Coût de commercialisation et de transport Régulation fiscale monétaire et politiques des échanges Compétitivité Taux de change Conditions du marché mondial Préférences et arrangements Coût de transport international Niveau national ou Sectoriel Niveau international 5 premiers producteurs mondiaux sont les Etats-Unis avec plus de 20,4 millions de tonnes. Ils sont suivis par la Chine (17,5 millions de tonnes), le Brésil (13,4 millions de tonnes) et l’UE (12,8 millions de tonnes). Les Etats-Unis sont le premier exportateur et occupent 46 % du marché mondial. La Chine est deuxième suivie du Brésil et de l’Union Européenne [23]. Dans l’espace UEMOA, le Togo n’occupe que l’avant dernière place dans la production avicole

 Marché togolais des volailles et des viandes de volailles 

Commercialisation des volailles issues de l’aviculture traditionnelle 

Chaque jour, un peu plus de 200 000 têtes de volailles font l’objet de transactions commerciales sur les marchés au Togo. Sur le total des volailles commercialisées, 37% sont retrouvées dans la Région Maritime (dont 9% dans la commune de Lomé) [16]. Les poules sont les plus rencontrées suivies des pintades (figure 5). Figure 5 : Répartition des espèces de volaille selon leur disponibilité sur le marché Source : [16] Suivant leur provenance, 99% des volailles sur pieds rencontrées sur le marché togolais sont produites au Togo dont 32,7% proviennent de la Région Maritime et 29,1% de la Région des Savanes. Les trois autres régions (Kara, Centrale et Plateaux) partagent les 37,2%. Seulement, 1% des volailles vendues sur pieds vient des pays limitrophes à savoir : le Benin (0,4%), le Ghana (0,4%) et le Burkina Faso (0,2%) [16]. A Lomé, les flux endogènes des volailles sont assez faibles (figure 6). Figure 6 : Flux de volaille reçus à Lomé par Provenance Source : [16] 61% 28% 4% 1% 6% Poule Pintade Canard Dinde Pigeon 40% 29% 28% 2% 1% Maritime Plateaux Savane Centrale Kara 6 La commercialisation au détail des volailles locales (poules, coqs, pintades, canards et pigeons) est une activité menée majoritairement par les femmes. Les hommes sont rencontrés dans la vente en gros, particulièrement dans le commerce des pintades. Cette commercialisation se fait dans les différents marchés de la capitale et ceux de l’intérieur du pays. Les volailles locales sont vendues directement sur pieds par les commerçants dans les marchés et points de vente. Certains producteurs viennent eux-mêmes vendre leurs volailles directement dans les marchés [3]. Le prix des volailles varie selon les espèces. Ces prix ont connu une hausse de 2005 à 2009 (tableau I). Tableau I : Prix des volailles et augmentation en F CFA sur les marchés de Lomé (2005 et 2009) Espèces 2005 2009 Augmentation de prix Coq 1482 – 1544 1500 – 3000 18 – 1456 Poule 1200 – 1500 1800 – 2000 500 – 600 Pintade 1641 – 1934 2000 – 2500 359 – 566 Canard 3500 – 4800 5000 – 7000 1500 – 2200 Canne 2000 – 2500 2800 – 3500 800 – 2000 Pigeon 500 – 600 700 – 800 100 – 200 Source : [2] et [3] L’élevage traditionnel ne fait pas l’objet d’une exportation au Togo. Au niveau transfrontalier, on observe parfois la circulation de volailles locales entre marchés des villages frontaliers 

Commercialisation des volailles issues de l’aviculture moderne 

Le marché des produits de l’aviculture moderne est essentiellement local. Le Togo est déficitaire en produits carnés [3]. Le commerce des volailles (poulets de chair et les pondeuses reformées) du secteur moderne est dirigé par les grossistes et les détaillants. Ceux-ci s’approvisionnent directement dans les fermes. Les marchés cibles sont ceux de la capitale (Lomé) et des grandes villes des autres régions du pays [3]. Pour les coquelets et les poules reformées, ils sont vendus directement sur pied aux bars-restaurants et aux ménages. Quelques rares producteurs de poulets de chair, parfois sur la demande des clients procèdent à l’abattage artisanal [2]. Sur pied, une poule de réforme coûte 2000 F CFA/unité, le coquelet 3000 F CFA tandis que le poulet de chair abattu est à 1800 F CFA/kg .

Déficit et importations des viandes de volailles au Togo

 Le Togo reste déficient en viandes de volailles, estimés à : 10613 tonnes en 2005 ; 47566 tonnes en 2008 et 52012 tonnes en 2009 [3]. Pour combler ce déficit, des quantités énormes de viandes de volailles dont une part importante venant des pays de l’Union Européenne, sont importées et commercialisées sur le marché togolais. Ces importations portent essentiellement sur des carcasses entières et des découpes [11]. Les découpes de 7 volailles correspondent mieux aux besoins de la consommation d’une population à faible pouvoir d’achat [36]. Ces quantités importées ont été réduites en 2006 suite à l’application de l’Article 1er de l’Arrêté interministériel n°78/12/MAEP/MCIA du 25 Octobre 2005 interdisant les importations au Togo, des volailles vivantes, domestiques ou sauvages, des viandes de volailles et de leurs dérivés en provenance des pays touchés par l’épidémie de la grippe aviaire. Depuis 2008, ces importations ont connu une augmentation dépassant les 10 000 tonnes par an (figure 7). Depuis lors, le Togo fait parti des pays de l’Afrique de l’Ouest qualifiés de destinations des viandes de volailles potentiellement affectés par le programme de restitution à l’exportation de l’Union Européenne (UE).

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1- CONTEXTE DE L’AVICULTURE AU TOGO
I.1.1- Aviculture villageoise
I.1.2- Aviculture moderne
I.2- COMPETITIVITE ET MARCHE DE LA VIANDE DE VOLAILLE
I.2.1- Définition de la compétitivité
I.2.2- Déterminants de la compétitivité
I.2.3-Marché mondial de la viande de volailles
I.2.4- Marché togolais des volailles et des viandes de volailles
I.2.4.1-Commercialisation des volailles issues de l’aviculture traditionnelle
I.2.4.2-Commercialisation des volailles issues de l’aviculture moderne
I.2.5-Déficit et importations des viandes de volailles au Togo
I.2.6- Impact des négociations commerciales sur le marché des produits agricoles du Togo
I.2.6.1- Impact de l’OMC
I.2.6.2 -Impact du TEC UEMOA
I.2.6.3- Impact du TEC-CEDEAO
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DE LA COMPETITIVITE DES VOLAILLES
PRODUITES AU TOGO FACE A LA VIANDES DE VOLAILLES IMPORTEES
II.1- MATERIEL ET METHODES
II.1.1- Zone et période de l’étude
II.1.2- Matériel
II.1.3- Méthodes
II.1.3.1- Enquête exploratoire
II.1.3.2-Enquête descriptive transversale par questionnaire
II.1.3.2.1- Public cible
II.1.3.2.2-Echantillonnage
II.1.3.2.3- Collecte des données
II.1.3.2.4-Saisie et analyse des données
II.2.1- Réglementation togolaise sur l’importation et la commercialisation des produits carnés
II.2.2-Droits de douane sur les intrants et produits avicoles importés au Togo
II.2.2.1- Droit de douane sur les viandes de volailles importées
II.2.2.2-Droits de douane sur les intrants spécifiques à l’aviculture au Togo
II.2.3- Organisation du marché de volailles et des viandes de volailles de la commune de Lomé
II.2.3.1-Marché de volailles sur pieds
II.2.3.2- Marché des viandes de volailles
II.2.3- Compétitivité entre les volailles produites au Togo et les viandes de volailles importées
II.2.3.1- Disponibilité des volailles et des viandes de volailles
II.2.3.2- Quantités de volailles et de viandes de volailles vendues
II.2.3.2.1- Effectifs moyens de volailles vendus sur pieds par jour
II.2.3.2.2-Quantités de viandes de volailles importées vendues par jour
II.2.3.2.3-Quantités moyennes de viandes de poulets de chair produits au Togo vendues par jour
II.2.3.4-Prix des volailles et viandes de volailles et marges bénéficiaires
II.2.3.4.1-Prix de volailles sur pieds et marges bénéficiaires
II.2.3.4.2-Prix des viandes de volailles à l’importation et marges bénéficiaires des grossistes
II.2.3.4.3-Prix des viandes de volailles vendues aux détails et marges bénéficiaires des détaillants
II.2.3.4.4- Marge bénéficiaire brute des producteurs et vendeurs de viandes de poulets de chair produits au Togo .
II.2.3.5-Sensibilité des produits aux facteurs de variation de prix
II.2.3.6-Différentes présentations des viandes de volailles
II.2.3.7-Préférence et critères de choix des consommateurs
II.2.3.8- Connaissance des acteurs sur l’impact des importations sur la filière avicole
II.3- DISCUSSION
II.3-1. Limite de l’étude
II.3.2- Défaillance de la réglementation togolaise sur les importations de produits carnés
II.3.3- Risques de pertes liés à la commercialisation des volailles sur pieds
II.3.4-Différence de sensibilité des produits aux facteurs de variations de prix
II.3.5- Différence de quantités de volailles et de viandes de volailles vendues
II.3.6-Différence des prix des volailles, viandes de volailles et marges bénéficiaires
II.3.7-Différences de présentations des viandes de volailles commercialisées
II.3.8-Différence dans la consommation
II.3.9- Connaissance des acteurs sur l’impact des importations sur la filière avicole locale
II.4- RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIE

 

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