analyse de l’indépendance des auditeurs après la création du H3C

analyse de l’indépendance des auditeurs après la création du H3C

La question de l’indépendance des Big a été soulevée avec véhémence, comme suite évidente aux scandales financiers de 2001, dont notamment celui d’Enron. Le montant anormalement élevé des honoraires perçus par Arthur Andersen, lors de la mission d’audit, a été un élément à charge qui a fortement contribué à la condamnation de ce groupe d’auditeurs. travers la promulgation de la loi de sécurité financière « SOX » en 2002. Cette nouvelle loi a consacré une série d’articles à l’indépendance des commissaires aux comptes. La réaction du législateur américain s’apprécie également à travers la création du PCAOB, organisme chargé principalement de la mission de surveillance de la profession d’audit. Dans la même perspective, le législateur français a adopté une stratégie similaire à celle de son homologue américain. Il a créé, suite à la promulgation de la loi de sécurité financière, le H3C, institution chargée, entre autre, de l’inspection des commissaires aux comptes et de la garantie de leur indépendance. Au cours de notre deuxième analyse empirique, l’indépendance des auditeurs est mesurée par le logarithme népérien des honoraires d’audit reçus par les deux commissaires aux comptes lors de chaque exercice comptable. Cette variable expliquée (Indépendance des auditeurs) a fait l’objet de plusieurs études empiriques du contexte américain depuis les années 80 (Knapp, 1985; Pany and Reckers, 1983; Levitt, 2000; DeFond et al., 2002).

Vu l’opacité qui caractérise les données relatives aux honoraires d’audit, nous avons exclu l’année comptable 2000/2001 de la période soumise à l’étude. Sur la base de références académiques, nous utilisons un modèle similaire à celui de Fränkel et al. (2002), Ruddock et al. (2006) et Amir et al. (2010). La variable dépendante de notre modèle empirique est l’indépendance des auditeurs mesurée par le logarithme népérien du total des honoraires d’audit perçus par les commissaires aux comptes titulaires, lors de la mission d’audit légal. Faut-il noter cependant que dans la littérature comptable on relève l’emploi de deux mesures d’indépendance des commissaires aux comptes : les honoraires des conseillers et le logarithme népérien du total des honoraires d’audit. Selon Ashbaugh et al. (2003) et Francis et al (2006), la deuxième mesure est privilégiée par rapport à la première, car elle reflète l’importance du client par rapport à son auditeur. Partant des arguments de ces deux auteurs, nous choisissons le logarithme népérien du total de l’honoraire d’audit (LTFEE) pour mesurer l’indépendance des auditeurs. Lorsque le LTFEE est élevé, cela signifie alors que les auditeurs manquent d’indépendance. Il est utile de préciser que les honoraires d’audit dépendent des caractéristiques des entreprises et des facteurs propres à l’auditeur même. Ces facteurs seront introduits dans notre modèle comme étant des variables de contrôle. Plusieurs chercheurs font appel aux variables de références issues des travaux de Simunic (1980), notamment les risques, la taille et la complexité de l’entreprise cliente. Les résultats empiriques de l’étude de cet auteur sont relativement similaires à ceux qui sont obtenus dans des études menées dans d’autres contextes. Quant à la différence relevée dans les résultats de ces études, elle serait liée à l’environnement juridique et règlementaire propre à chaque pays (Taylor et Simon, 1999). Selon l’analyse de Hay et al. (2006), les études qui ont traité les Pour tester nos deux hypothèses relatives à l’indépendance des auditeurs, nous faisons recours à la méthode utilisée par Amir et al. (2010) relative aux déterminants des honoraires d’audit intra période.

Parmi les variables de référence, discutées dans les travaux de Simunic (1980), Palmrose (1986 à,), Pong et Whittington (1994), figure la taille des entreprises. Il est un fait attesté, dans le cas des entreprises de grande taille, les problèmes d’agence sont souvent significatifs, ce qui exige un effort additionnel de la part des auditeurs pour vérifier la totalité des transactions réalisées. La mesure par le logarithme népérien du total actif est supposée avoir une incidence positive sur les honoraires d’audit (Abbott et al. 2003).  Afin de mettre en relief cette variable, la littérature comptable évoque la notion de complexité avec ses diverses mesures. La diversité sectorielle des entreprises, le nombre des filiales consolidées, la cotation sur plusieurs marchés financiers et la structure de l’actif sont les principales mesures de la complexité utilisées (Hoitash el al., 2007). Dans le cadre de notre étude, le choix ne porte que sur deux mesures de la complexité seulement, à savoir : Le choix de ces deux mesures est motivé par deux raisons. Pour la première variable, la cotation sur des marchés financiers internationaux nécessite un travail d’audit supplémentaire, vu la différence des normes entre les pays et l’effort de coordination avec les auditeurs étrangers, d’où des dépenses supplémentaires en honoraires d’audit pour les entreprises. Pour la deuxième mesure, une immobilisation corporelle importante exige la mobilisation d’auditeurs industriels fortement expérimentés, afin d’évaluer avec justesse la valeur marchande des immobilisations. Cette situation entraine l’intervention d’auditeurs industriels subsidiaires pour l’exercice de cette mission. Théoriquement, cette démarche peut faire augmenter sensiblement les honoraires d’audit des commissaires aux comptes.

 

Cours gratuitTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *