Connaissance sur l’artisanat et son poids dans le domaine socio-économique

Parmi les différents secteurs à Madagascar, le secteur artisanat occupe une grande place. Comme d’autres domaines, ce champ de travail engage un marché d’exportation même si cela ne représente que 2% de la totalité du marché. D’où le thème : « Le secteur artisanat à Madagascar, à la conquête de marché à l’exportation ».

Le degré de l’ouverture à un marché extérieur est un indice pour mesurer le développement d’un tel domaine en question. C’est la raison pour laquelle on doit considérer le marché extérieur. Le problème ici est donc de répondre à la question suivante : comment mesurer le degré d’ouverture du marché accaparé par l’enjeu artisanal vers le marché extérieur ? A partir de cela, on peut connaître si ce secteur est en développement ou non.

Le conquête du marché extérieur s’avère bien difficile aussi est-il important de faire savoir d’abord le secteur artisanat à Madagascar. Il s’agit de définir les participants de ce domaine, les enjeux de l’artisanat, c’est-à-dire une description de l’environnement qui pourra avoir une relation avec l’extérieur. Ensuite, on peut se positionner sur le marché extérieur. Dans ce cas, il faut faire une étude portant sur la situation du marché à l’exportation du secteur artisanat malgache.

Eléments de définition et classification

L’artisanat peut se définir comme un centre d’activité. En tant qu’activité, le métier peut se faire à la main. Dans le cas actuel, l’artisanat ne reste pas seulement un travail manuel mais accompagné d’utilisation des machines, d’outils ou des équipements modernes. On considère comme artisanat traditionnel, les différents types suivants :
– l’artisanat de production utilitaire : ce type est principalement rural. Il s’agit de transformer des matières premières locales en biens de consommation traditionnelle populaire, soit pour l’usage familial, le troc, soit pour la vente. On peut citer par exemple le panier, les nattes ou chapeaux en fibre végétale.
– l’artisanat folklorique ou d’art populaire : il inspire des traditions locales ou régionales. Ici on utilise aussi des matières premières locales mais la production est destinée à la consommation locale ou à l’exportation.

Par exemple : les broderies, les produits rabanniers etc.
– l’artisanat de production : cette catégorie utilise des matériaux importés ou de récupération des objets ou de l’équipement, d’usage traditionnel dans les zones rurales. Par exemple : marmites en fonte d’aluminium, petit outillage et équipements agricoles.

On peut distinguer trois (3) catégories d’artisanat de production travaillant sous différentes formes :

➥ l’artisanat qui produit des biens utilitaires
➥ l’artisanat de service
➥ l’artisanat d’art .

Le premier généralise tout un large éventail d’activités. Dans cette catégorie, les différents types d’activités peuvent être classés comme suit : vannerie, sparterie, tissage, travail de cuir, travail de métaux, transformation agro-alimentaire, travail de papier, briquetterie, huilerie, poterie etc.… Le second concerne les réparateurs mécaniques, les électroménagers et coiffeur etc. L’artisanat d’art est composé par la sculpture, la marqueterie, la lapidairerie, la bijouterie, la fabrication d’art en corne, la poterie, la céramique etc.

On peut présenter aussi l’artisanat à Madagascar sous les formes suivantes :
– l’artisanat domestique : exercé en complément d’une activité principale, il se rencontre dans la monde rural avec le travail agricole. En zone urbaine, il s’agit d’activité effectuée par les femmes pour surplus de budget familial.
– l’artisanat professionnel : correspond à une spécialité technique exercée en plein temps. En milieu rural, il peut être généralisé ou spécialisé. En milieu urbain, le secteur informel fournit une part déterminante des emplois.

Mécanismes et organisations des activités artisanales

Les coopératives ou pré coopératives se rencontrent par endroit. Elles possèdent la plupart du temps des ateliers construits et sont dotées d’équipements d’assez grande valeur. La plupart des artisans contactés travaillent pour leur propre compte. Quelques uns sont déjà expérimentés dans le travail en coopérative mais ils préfèrent travailler seuls maintenant. Les artisans ne rejettent pourtant pas l’idée du travail en commun. Beaucoup souhaitent la création d’associations ou d’unions professionnelles (mais non pas en tant que coopératives politisées ou syndicats), pour défendre leurs intérêts et pour leur permettre de se concerter.

Voici quelques associations d’artisans à Madagascar :
– Association des Vanniers Malagasy (AVAMA) Cité Masikarà Andravoahangy
– Association Nationale pour le Développement de l’Artisanat (ADEVA) à Andohatapenaka.
– Coopérative FIHARIANA – Gro Pro AAFIVE à Manakambahiny
– Centre National de l’Artisanat Malagasy (CENAM) à 67 Ha.

En ce qui concerne la relation des artisans et les chambres de métier, diverses raisons expliquent l’adhésion ou la non adhésion. Le motif de non adhésion aux chambres de métier est causé par la méconnaissance de l’objectif et la mode d’adhésion aux chambres des métiers. Dans les autres cas, l’inexistence des chambres de métiers dans quelques communes a été dominante. L’utilisation abusive de l’association pour quelques dirigeants à des fins autres que les fins prédéfinis (détournement de fonds, fins politiques…) a crée une hésitation voire refus des autres artisans de s’y inscrire. Cela incite aussi certains membres à démissionner. En 2002, seul un artisan sur dix (10) a déclaré membre d’une chambre de métier .

Profil des artisans

Tout d’abord, est artisan, la personne morale ou physique.
– exerçant une activité de transformation des matières locales ou importées ou de prestation de service répondant à des besoins sociaux ;
– Utilisant principalement le travail manuel à l’exécution de cette activité pour 50% au moins des tâches ;
– Produisant une petite série ;
– Faisant la déclaration de l’exercice du métier au niveau de son Fokontany ;
– Ayant un nombre de travailleurs en plein temps limité à 16 .

Pour les professionnels, ils conviendraient d’ajouter la délivrance d’une carte professionnelle, le paiement des taxes et impôts. Concernant le profil des artisans, une unité de production artisanale sur trois (3) a été détenue par des femmes. Ce qui n’est pas surprenant, si on se réfère à l’implication des femmes dans les activités artisanales à Madagascar. Pourtant le ménage de ces artisans se rassemble aux six (6) personnes en moyenne, dont deux (2) impliqués directement dans la production artisanale. Dans la plupart des cas, ces artisans sont aussi des chefs de ménage et ils sont âgés de 40 ans en moyenne. Un autre aspect de l’activité artisanale malgache est aussi de faible qualification des artisans. En effet, le niveau moyen des artisans est la classe de 7ème , une raison qui rend difficile le développement de l’activité.

Table des matières

INTRODUCTION
Partie I : Présentation du secteur artisanat à Madagascar
Chap. I : Connaissance sur l’artisanat et son poids dans le domaine socio-économique
Section 1 : Aperçu sur l’artisanat Malagasy
1. Eléments de définition et classification
2-Mécanismes et organisations des activités artisanales
3-Profil des artisans
4-Les activités artisanales selon les régions
5-Relation artisanat – autres secteurs
Section 2 : Caractéristiques de l’artisanat à Madagascar
1- La production
2- L’approvisionnement
3-Marché et commercialisation
Chap. II : Les éléments constitutifs du secteur artisanat à Madagascar
Section1 : L’environnement de l’artisanat
1- L’environnement juridique
2- L’environnement douanier et le marché international
3- Recherche – développement, formation
Section 2 : Le système institutionnel
1- Ministère de l’industrialisation, du commerce et du développement du secteur privé
2- Les institutions publiques intéressées par l’artisanat
3- Le secteur privé
Partie II : Le secteur artisanat à Madagascar dans le cadre du marché à l’exportation
Chap. I : Généralités du marché extérieur occupé par le secteur artisanat
Section 1 : Les caractéristiques des produits artisanaux malagasy offerts au marché extérieur
1 – Les quantités des articles et les articles les plus commercialisés sur le marché extérieur
2 – Les qualités des articles
3 – Les options d’expédition
Section 2 : Les participants au niveau du marché à l’exportation du secteur artisanat
1 – Les opérateurs locaux et les artisans
2 – Les grands importateurs des produits artisanaux
3 – Le secteur douanier
Chap. II : La place du secteur artisanat sur le marché extérieur
Section 1 : Madagascar dans le cadre de l’AGOA
1 – Historique et définition de l’AGOA
2 – Fonctionnement de l’AGOA et description des marchés dans l’AGOA
3 – L’organisation des foires internationales
4 – Madagascar classé dans la catégorie 5
Section 2 : La performance du secteur artisanat Malagasy sur le marché à l’exportation
1 – La performance de Madagascar devant l’AGOA
2 – Le secteur artisanat Malagasy dans l’optique de compétitivité
Le secteur artisanat à Madagascar, à la conquête du marché à l’exportation
Partie III : Les problèmes du secteur artisanat et des recommandations pour le développement du secteur
Chap. I : Les problèmes rencontrés par le secteur artisanat et son marché extérieur
Section 1 : Les problèmes rencontrés par les artisans
1 –Le domaine information
2 –Le domaine formation
3 –La recherche – développement
4 – Différends sur les mécanismes et organisations
Section 2 : Les problèmes liés à l’environnement du secteur artisanat
1 –Problèmes liés à l’environnement financier
2 – Les problèmes liés à la production
3 – Litiges sur l’environnement du commerce
Chap. II : Recommandations pour le développement du secteur artisanat
Section 1 : Recommandations pour les artisans
1 – Au niveau de l’information
2 – Conseils sur la formation
3 –Le domaine recherche – développement
4 – Sur le plan mécanisme et organisation
Section 2 : Recommandations sur les articles de l’artisanat
1 – La production des petits équipements
2 – La fabrication des nouveaux modèles d’articles
Section 3 : Conseils sur l’environnement artisanal
1 – Dans le domaine financier
2 – Le domaine fiscal – douanier
3 – Sur l’environnement du commerce
CONCLUSION
ANNEXE

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