ANALYSE DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DE LA BRIQUETERIE

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Espace sous climat tropical d’altitude

La zone dont fait partie le milieu est caractérisée par le climat des Hautes Terres Centrales malgaches du type tropical à deux saisons bien distinctes (alternance saison chaude et humide – saison fraîche et sèche).
D’après le tableau n°7 , la température moyenne annuelle est voisine de 18,5°C avec une moyenne mensuelle de 15,5°C du mois de juin au mois d’août. La température moyenne minimale de cette saison est de 11,8°C tandis que la moyenne maximale peut atteindre 18,2°C. Par ailleurs, la saison chaude et ensoleill ée s’étend sur 7 mois, du mois d’octobre au mois d’avril. Janvier est le mois le plus chaud avec une température maximale de 27,4°C .
Les précipitations enregistrées en une année sont de 1106,3 mm. Le mois de novembre est le plus arrosé (92,19 mm) avec un maximum qui peut aller jusqu’à 306,5 mm tandis que le mois le plus sec est juin (4,2mm.

Dynamique spatiale de la ressource en eau

Le réseau hydrographique de la région présente deuxniveaux d’écoulement : la rivière d’Ikopa et celle de Sisaony (cf. Carte n°2 ).
L’allure de la courbe du graphe 9 varie en moyenne autour de 17,54 mm3/s. Ce débit est faible entre 2005 et 2006 à cause de l’insuffisance des pluies par rapport à celui de 1997 – 1998 (24,33mm3/s) et de 1999 – 2000 (24,03 mm3/s).

La Rivière de Sisaony

Sisaony traverse la partie sud de la station d’Ampitatafika (carte n°2) . Son lit varie autour de 20 m de large. Son débit ne s’accroît quelors d’une forte perturbation cyclonique. Les simples précipitations n’influent pas beaucoup sur cette rivière.
Ainsi, les deux rivières constituent une ressource importante pour le fonctionnement du milieu et restent suffisantes pour assurer le besoin en eau des briquetiers.

Paysage de relief assez modéré

Itaosy est entouré par des reliefs à pente faible et à différentes altitudes à partir de 1250 mètres.
Le profil topographique d’Ambaniala met, par exemple, en évidence deux unités bien distinctes : le versant et le bas-fond.
Le versant : est la première unité topographique qui s’échelonn entre 1245 et 1275 m d’altitude correspondant aux versants à pente abrupte. Il représente environ 15 à 20% de la superficie totale de la zone et encadre le sud-ouest et le nord-est de la zone. L’ouest est plus élevé selon le profil topographique.
Le bas-fond: est le deuxième élément de cet ensemble topographique. Il se trouve en dessous de1245m d’altitude avec une pente inférieure à 5% en moyenne. Il présente environ 75 à 80% de la superficie totale de la zone. 75 à 80% de la superficie totale de la zone.
La structure géologique du secteur d’Itaosy s’apparente à celle du bassin versant de l’Ikopa, typique des Hautes Terres centrales de Madagascar. Elle est principalement composée de roches granitiques entourées par des formations superficielles, des alluvions. Les roches mères de la zone d’étude sont métamorphiques, composées des roches leucocrates4 formant le socle précambrien.
L’affleurement des zones granitisées est « le résultat d’une transformation chimique et minéralogique in situ des roches originelles du socle » 5. Les collines et les interfluves de la région ont subi une granitisation intense pendant l’ère précambrienne. Ceci se traduit par l’existence de vastes ensembles de roches granitiques au sud et de roches migmatites granitoïdes au centre. Ce sont surtout des roches dures qui sont profondément altérées. Elles sont disposées de façon étirées.

Couverture végétale en perpétuelle évolution

L’hydrographie et la topographie de la région conditionnent généralement la végétation des marais. Les plaines d’Itaosy furent recouvertes de végétation propre à un milieu marécageux avant leur mise en valeur.Des espèces végétales typiques du milieu humide ou aquatique se trouvaient à Itaosy, avec dominance des Cyperaceae.
La formation herbeuse pousse sur les pentes des collines ou versants. Elle est dominée surtout par Aristida, Heteropogon et Hyparrhenia. Ce type de végétation est très dégradé actuellement et n’arrive même plus à couvrir la moitié des versants.
La formation forestière originelle sur les versants des collines était dominée par des forêts à sous bois herbacé et/ou une sylve à liche ns d’altitude de l’Imerina6. Actuellement, on enregistre la disparition de ces formations, et une grande diminution de ces arbres. Les seuls qui subsistent sont le fait de l’homme : reboisement ou plantation de pins, d’eucalyptus, de jacarandas et de manguiers sur les sommets et versants des collines.

Dynamique de la population dans le milieu social

Zone de migration récente importante

Itaosy a connu un peuplement récent qui s’est réalisé par étape à différentes époques. D’après nos enquêtes, seuls 12,07 % des occupants du milieu sont autochtones.
Les mouvements migratoires externes sont le fait principalement des travailleurs saisonniers ou permanents, des marchands ambulants et des travailleurs dans les petits métiers, ainsi que des migrations qui s’apparentent à un exode rural des jeunes, en quête de travail à Antananarivo car la proximité de la Capitale facilite les déplacements.
La mobilité des habitants va ainsi dans un double sens vers la périphérie à cause de la disponibilité de terrains à bâtir ou de la vie m oins chère, et vers la Capitale (Antananarivo) à cause de l’attraction des équipements et infrastructures centraux.

Croissance exceptionnelle de la population

Le taux d’accroissement naturel de la population de la région atteint 2,8 % par an. La densité moyenne de la population d’Itaosy est de 323,6 hab. /km². Elle est répartie inégalement à travers les Fokontany.
Le tableau n°9 montre la répartition de la population et la densité par Fokontany. Andranonahoatra est le plus peuplé (14.044 habitants), Atsimombohitra le moins peuplé avec seulement 680 habitants. C’est aussi le Fokontany qui a la plus petite superficie avec 5ha. On comprend ainsi la gravité de l’explosion démographique survenue en particulier depuis la fin des années cinquante. Viennent ensuite les facilités d’acquisition de terrain et les conditions de vie plus abordables.

Structure par âge et par sexe de la population

La répartition selon l’âge et le sexe de la populat ion permet de déterminer le nombre de personnes à charge, les besoins en consommation et enfin les exigences socio-économiques.
La pyramide des âges d’Itaosy montre une base extrê mement large et un rétrécissement régulier qui s’accélère à partir de40 ans (graphe 3). Elle est significative d’une population très jeune. Les personnes âgées de 24 à 40 ans représentent les 20,9 % de l’effectif total, les classes d’âges 44 à 60 ans comptent pour 5,1%, les 65 ans et plus sont au nombre de 631, soit 1,2 % dont 327 sont des hommes.

Proportion de la population active

Le taux de population active est fort dans la zone. Parmi les 9181 chefs de ménage, 89,1 % font partie de la population qui exerce une activité professionnelle.
Les chefs de ménage en quête d’emploi représentent 9,9% (tableau n°11 ), soit à la suite d’un arrêt momentané de travail, soit pour trouver un premier emploi. Cette faible proportion varie sensiblement selon le milieu de résidence. Si elle ne représente que 3% dans le Fokontany d’Andrady, elle atteint 45% à Andrefambohitra. Le taux le plus élevé de la population active est enregistré dans le Fokontany d’Andrady (97%) tandis que le taux le plus bas est 55 % à Andrefambohitra. 45 personnes actives âgées de 15 à 45 ans exploitent environ 12 ares de cultures. Le taux d’actifs (89,1%) est très élevé par rapport à la surface agricole exploitée à Itaosy.

Structure sociale du milieu

Itaosy se caractérise par une société bien hiérarchisée. L’inégalité sociale de la zone est due à la coexistence de trois couches sociales bien distinctes : les grands propriétaires considérés comme riches, les paysans de la classe moyenne et les pauvres ou les paysans sans terre.
les familles riches sont des ménages ne représentent qu’une minorité de 5%. Elles possèdent des moyens financiers et matériels agricoles complets pour l’aménagement des terres. Elles ont par exemple plus de seize bœufs, huit charrettes, une grande maison avec toiture en tôles; et engagent des salariés agricoles. Ils investissent environ 850.000 Ar chaque année dans la collecte des produits agricoles.
les ménages dits intermédiaires ou les paysans de la classe moyenne représentent 21% du total. Ils dépensent environ 120.000 Ar en une année surtout pour l’achat des intrants agricoles et des produits phytosanitaires. Ils peuvent engager 4 ou 5 salariés agricoles pour l’extension des terres. Ils investissent environ 230.000 Ar chaque année dans la collecte des produits agricoles.
les familles dites pauvres sont les ménages les plus nombreux et les plus démunis avec 74% du total. Ces ménages n’ont ni bœufs, ni charre tte et ne produisent que 0,4 tonnes de riz pour deux mois.
Cette structure sociale se répercute sur l’appropriation des terres, les revenus et sur la collecte des produits agricoles.

Couverture sanitaire dense

Le taux de fréquentation par la population des structures sanitaires est donné par le tableau suivant.
La zone compte en moyenne 4,8 établissements sanitaires par Commune, dont 26% sont des établissements publics. Les établissements « privés » sont très développés, fortement concentrés dans la Commune d’Andranonahoatra et dirigés surtout par des médecins indépendants.

Niveau d’instruction élevé

Le paysannat paraît instruit, si on se réfère au taux de scolarisation de la population d’Itaosy.
La proportion des habitants fréquentant les 62 établissements scolaires et les 3 universités privées d’Andranonahoatra sont en moyenne de 61,3% du total scolarisable. Les établissements publiques n’arrivent plus à assurer l’instruction des élèves tant. Cette zone est très peuplée, d’où une forte participation des écoles privées dans l’éducation.
Itaosy montre des taux de scolarisation supérieurs à ce que l’on rencontre ailleurs. L’intérêt pour l’enseignement supérieur est traduit par les 7% de population scolarisée. Cette motivation s’explique surtout par la proximité des établissements par rapport au village.

Cadre économique spécifique d’une zone rurbanisée

Infrastructures routières

Les axes routiers existants dans la zone sont relativement denses. Leur bon état de praticabilité favorise la forte densité de circulation, influant considérablement sur le désenclavement de la zone et le développement des activités, dont la briqueterie.
D’après la photo 3, Itaosy est traversé par la RIP 13, longue de 3 km, venant d’Antananarivo vers Itaosy, Bemasoandro, Andranonahoatra et Ambohidrapeto. Cette voie permet le déplacement quotidien de 88% des paysans vers la capitale. Le milieu est également desservi par une ruelle reliant la Commune d’Andranonahoatra avec Ambavahaditokana. Elle est en pavé et accessible en voiture toute l’année. Elle est aussi empruntée par les charrettes et véhicules transportant les produits vers les marchés locaux.

Activité à prédominance du secteur agricole

La zone présente tous les degrés d’intégration à une économie urbaine monétarisée.
Les activités des ménages agricoles peuvent être alors regroupées en trois catégories.
Les systèmes d’activités sont assez variés, avec toutefois la prédominance de l’agriculture comme seule activité du ménage : 64% du total enquêté. Le second groupe comprend des membres exerçant, outre l’agriculture, une activité salariée à plein temps (employés chez des particuliers à Antananarivo : gardiens, jardiniers, garde d’enfants pour les femmes ; ouvriers dans les entreprises industrielles franches de l’agglomération). Cette catégorie concerne 22% du total enquêté. Dans le troisième groupe, l’agriculture est secondée pardivers petits métiers à la maison, dont les recettes assurent l’achat par exemple des intrants, pour 14% du total enquêté.

Diversités des activités économiques

La particularité d’Itaosy revient à la présence à al fois des activités courantes en milieu rural et celles rencontrées en milieu urbain.
D’après le tableau 23, les activités non agricoles des exploitants enquêtés appartiennent à une catégorie assez particulière :
Pêche : représente 47,1% des activités non agricoles. Elle est pratiquée sur les plans d’eaux de faible importance du milieu. La pisciculture constitue une activité complémentaire importante après l’agriculture et l’élevage.
Artisanat : tient également une place importante après la pêche (24,7%). Plus de 19 personnes enquêtées vivent de l’artisanat à Itaosy.
Les activités commerciales intéressent 18,2% des agriculteurs. Le milieu compte environ 320 commerçants spécialisés dans la quincaillerie, le bois, la boucherie, les marchandises générales, les gargotes, … . Ces 3 dernières sont les plus exercées (17 au total). La quincaillerie est réservée uniquement aux paysans riches. Le transport et l’industrie sont faibles avec 10% au total des activités non agricoles, considérés comme activités annexes par rapport aux critères « revenus » pour les explo itants du milieu.

Table des matières

INTRODUCTION
Chap. I : DESCRIPTION DE L’ACTIVITE DE BRIQUETERIE
I .1 : Caractéristiques des briquetiers
I .2 : Type de mise en valeur en briqueterie
I .3 : Activités susceptibles d’être sources d’impacts
I .4 : Les enjeux de l’activité
I .4.1 : Au plan milieu physique
I .4.2 : Au plan milieu humain
I .4.3 : Au plan milieu économique
Chap. II : DESCRIPTION DU MILIEU RECEPTEUR
II .1 : Espace sous climat tropical d’altitude
II .2: Dynamique spatiale de la ressource en eau
II .2-1 : La rivière d’Ikopa
II .2.2 : La Rivière de Sisaony
II .3 : Paysage de relief assez modéré
II .4 : Couverture végétale en perpétuelle évolution
II .5 : Dynamique de la population dans le milieu social
II .5.1 : Zone de migration récente importante
II .5.2 : Croissance exceptionnelle de la population
II .5.3 : Structure par âge et par sexe de la population
II .5.4 : Proportion de la population active
II .5.5 : Structure sociale du milieu
II .5.6 : Couverture sanitaire dense
II .5.7 : Niveau d’instruction élevé
II .6 : Cadre économique spécifique d’une zone rurbanisée
II .6.1 : Infrastructures routières
II .6.2 : Activité à prédominance du secteur agricole
II .6.3 : Diversités des activités économiques
II .6.4: Système d’exploitation agricole prédominé par le faire valoir direct
Chap. III : ANALYSE DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DE LA BRIQUETERIE
III .1 : Les impacts négatifs majeurs éventuels
III .1.1 : Perte des nutriments des sols
III .1.2 : La menace de l’érosion des sols
III .1.3 : Gravité de l’inondation des rizières liée à la surexploitation des lits de rivières
III .1.4 : Problèmes d’attribution foncière
III .1.5 : Infection respiratoire aigu due à la fumée
III .2 : Les impacts positifs majeurs sur le plan socio-économique
III .2.1 : Le poids de la cohésion sociale
III .2.2 : L’amélioration des revenus des salariés de la mise en forme
Chap. IV : LE PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE DE LA BRIQUETERIE
CONCLUSION
Bibliographie
Annexes :
1- CALENDRIER DES TRAVAUX
2- FICHE D’ENQUETE
3- VOLET RELATIF AU PROJET POUR LE DEVELOPPEMENT COMMUNAL (ANDRANONAHOATRA)
4- STRATEGIE D’APPUI A LA GESTION ET A L’AMENAGEMENT DES TERROIRS VILLAGEOIS
(ITAOSY)

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