ANTIOXYDANTS ET METHODES D‟EVALUATION DE L‟ACTIVITE ANTIOXYDANTE

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Discussion

Dans le but de valoriser nos ressources locales, il nous a été proposé d‟étudier l‟activité antioxydante de Mitragyna inermis, une espèce de la famille des Ru-biacées. Des tests phytochimiques et antioxydants ont été réalisés afin d‟évaluer l‟activité antioxydante de différents extraits de Mitragyna inermis. Pour ce faire, une méthode spectrophotométrique utilisant le radical 2,2 diphenyl-1-picryl hy-drazyle (DPPH●) a été mise sur place.
Pour effectuer ces études nous avons réalisé l‟extraction des composés des feuilles et de l‟écorce avec du méthanol pour obtenir l‟extrait total. Le rendement de l‟extrait méthanolique des feuilles est de 24,89% et de l‟écorce 19,64%. D‟après ces résultats nous pouvons dire que les feuilles ont plus de composés bioactifs que l‟écorce. Pour avoir plus d‟informations phytochi-miques sur Mitragyna inermis, un screening phytochimique a été réalisé sur les extraits de cette plante afin de caractériser la présence ou non d‟alcaloïdes, des tanins, des flavonoïdes, des anthracènes, des hétérosides cardiotoniques et enfin des saponosides. Les travaux antérieurs ont révélé que le screening phytochi-mique a été fait sur cette plante (Ouedraogo, et al., 2001 Konkon et al.,2006). Donc les feuilles et l‟écorce contiennent des composés à savoir les d‟alcaloïdes, des tanins, des flavonoïdes, des anthracènes, et enfin des saponosides. L‟abondance en principes actifs confère à la plante des propriétés pharmacolo-giques remarquables, ce qui pourrait justifier ses multiples indications thérapeu-tiques et pour lesquelles elle est utilisée en traditherapie. Ces classes de compo-sés chimiques ont été indexés comme étant responsables de l‟activité anti-inflammatoire des plantes médicinales (De Pouvourville, Bader.,1991). Cette étude nous a permis de confirmer les bases pharmacologiques de l‟utilisation en médecine traditionnelle de l‟infusion des feuilles de M. inermis. Apres extrac-tion, nous avons évalué l‟activité antioxydante des extraits en utilisant le radical DPPH. Le test au DPPH• (2,2-diphényl-1-picryl-hydrazyle), selon le protocole décrit par Scherer et al. (2009) est utilisé. Le radical DPPH• est l‟un des subs-trats les plus utilisés généralement pour l‟évaluation rapide et directe de l‟activité antioxydante en raison de sa stabilité et la simplicité de l‟analyse (Bo-zin et al., 2008). Le DPPH•, un radical de couleur violette, est réduit en un com-posé de couleur jaune en présence de composés antiradicalaires. L‟intensité de la coloration mesurée à la spectrophotométrie est inversement proportionnelle à l‟activité anti radicalaire des composés dont on souhaite déterminer l‟activité. Cette méthode permet en absence de tout artefact significatif de dire dès lors que la tendance est établie, que la drogue testée renferme une ou des substances douées d‟activités antioxydantes. En effet, les substances contenues dans l‟extrait bien qu‟étant douées de propriétés antioxydantes peuvent avoir un mé-canisme d‟action différent de celui mis en jeu dans le piégeage du DPPH●. Les extraits méthanoliques des différentes parties de la plante à savoir les feuilles et l‟écorce présentent une activité antioxydante. Cette activité est dose-dépendante avec le test de DPPH● utilisé.
Les CI50 des extraits méthanoliques des feuilles et l‟écorce de Mitragyna inermis (khoss) sont respectivement 0,60 ± 0,5773 mg/ml et 4,50 ± 0,5773 mg/ml. L‟acide ascorbique pris comme référence, testé dans les mêmes conditions a donné une CI50 égale à 0,143mg/ml. D‟après ces résultats, on constate que les feuilles et l‟écorce présentent des activités antioxydantes modérés par rapport à l‟acide ascorbique. Ces éléments en particulier les phénols jouent un rôle impor-tant dans l‟activité antioxydante de plusieurs substances naturelles (Makris et al. ,2004)
L‟acide ascorbique présente un pouvoir antioxydant (PA) très supérieur à l ex-traits des feuilles et l‟écorce mais plus proche des feuilles. Cela confirme que les feuilles présentent une meilleure activité antioxydante. En effet, certains auteurs ont rapporté que les composés polyphénoliques des végétaux, comme les flavonoïdes, sont doués d‟une grande activité antioxy-dante. Les flavonoïdes agissent principalement comme antioxydants par différents mé-canismes : inhibition d‟enzymes par chélation traces impliqués dans la produc-tion de radicaux libres, piégeage des radicaux libres et une surveillance et pro-tection des systèmes de défense antioxydant (Pietta,2000). Ils stabilisent les es-pèces réactives de l‟oxygène comme l‟ion peroxyde, le radical hydroxyle HO●, l‟oxygène singlet 1O2 (Monica et al.,2010). Divers organismes prônent des con-seils diététiques pour la prévention du cancer de l‟athérosclérose et d‟autres ma-ladies chroniques comme l‟hypertension artérielle (Bronner, 1996). Donc, les fruits et légumes exerceraient un effet protecteur (Cox et al.,2000). La CI50 des feuilles est de 0,60 mg/ml plus proche que celle de la référence, cela pourrait être expliqué par la teneur en polyphénols et en alcaloïdes des feuilles supérieure à celle de l‟écorce (Koné, 2018) Les études faites par Koné à l‟université lorraine, vient de confirmer les résultats de ce travail. IL approuve que les feuilles de Mitragyna inermis ont une meil-leure activité antioxydante que celle de l‟écorce. D‟après ce résultat, les feuilles pourraient être une source potentielle d‟antioxydants naturels pouvant être bénéfiques dans la prévention des maladies dégénératives liées au stress oxydatif.

CONCLUSION

L‟utilisation des plantes dans le traitement des maladies est une pratique qui date de longtemps. Dans le développement de l‟industrie pharmaceutique, les plantes médicinales occupent toujours une place importante dans la disposition théra-peutique. Des recherches sur la pharmacopée traditionnelle ont permis d‟acquérir une connaissance plus approfondie de la composition chimique et de l‟activité pharmacologique des plantes. Les antioxydants sont de plus en plus impliqués dans le traitement de nom-breuses maladies chroniques telles que l‟hypertension artérielle, le diabète, l‟athérosclérose mais aussi dans les évolutions physiologiques tel que le vieillis-sement. Il est également important de souligner le rôle dans la prévention du cancer. Le stress oxydatif possède des effets néfastes sur la santé de la population et en particulier chez les patients avec des maladies chroniques et aigues. Beaucoup de plantes ont montré des effets bénéfiques par rapport à des modèles d‟étude du stress oxydatif. Ce travail de thèse a été mené dans le but de valoriser nos ressources locales avec comme objectif de déterminer la capacité antioxydante des extraits métha-noliques des feuilles et l‟écorce de Mitragyna inermis et de rechercher les grou-pements phytochimiques présents dans cette plante.
Ainsi, l‟extraction méthanolique de 25 g de poudre des feuilles et de l‟écorce ont donné respectivement des rendements 24,89% et 19,64%. Les feuilles avec un meilleur rendement contiennent donc plus de métabolites secondaires. Des travaux antérieurs, réalisés sur cette plante ont montré la présence d‟alcaloïdes, des tanins, des flavonoïdes, des anthracènes, et enfin des sapono-sides. Parmi les antioxydants végétaux, certains sont regroupés dans la famille des po-lyphénols en l‟occurrence les flavonoïdes et les tanins. Ce sont d‟importants agents protecteurs de notre santé. En effet, ces substances jouent un rôle impor-tant dans la lutte contre le stress oxydatif. Ainsi, l‟activité antioxydante des extraits a été étudiée en évaluant leur capacité à piéger le radical DPPH●. Ces résultats obtenus avec la méthode au spectropho-tomètre du radical DPPH● montrent que les extraits inhibent le radical a toutes concentrations étudiées. L‟acide ascorbique est utilisé comme référence. La CI50 des extraits méthanoliques des extraits des feuilles et de l‟écorce des tiges de Mitragyna inermis est respectivement 0,60 ± 0,58 mg/ml et 4,5 ± 0,58 mg/ml. Une activité antioxydante plus importante des feuilles par rapport à l‟extrait de l‟écorce mais reste inferieure a la capacité de piégeage du DPPH● par l‟acide ascorbique dont la CI50 est égale à 0,143 ± 0,06. La teneur en poly-phénols des feuilles supérieures à celle de l‟écorce pourrait être l‟une des raisons de cette grande différence d ‟activité antioxydante. Les feuilles pourraient être une source potentielle d‟antioxydants naturel pouvant être bénéfiques dans la prévention des maladies dégénérative liées au stress oxydatif. Enfin, en perspec-tives, les recherches pourraient s‟orienter vers l‟isolement et la caractérisation structurale des molécules impliquées dans cette activité ainsi que la détermina-tion du mécanisme d‟action.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE SUR Mitragyna inermis
I.DONNEES BOTANIQUES
I.1.Position dans la systématique
I.2.Description de la plante
I.3.Habitat et répartition géographique
I.4. Utilisations thérapeutiques
I.I.Composition chimique
I.I.I Données pharmacologiques et toxicité
CHAPITRE II : RAPPELS SUR LES RADICAUX LIBRES ET SUR LE STRESS OXYDATIF
I. Radicaux libres
I.1.Définition
I.2. Natures et sources des espèces réactives de l‟oxygène
I.3. Espèces réactives de l‟oxygènes
I.4. Autres espèces réactives dérivées de l‟oxygène
I.5. Espèces libres non oxygénées
I.6.Conséquences biologiques des radicaux libres
I.6.1. Action sur les protéines
I.6.2. Action sur acides nucléiques
I.6.3. Action sur les lipides
II. STRESS OXYDATIF
II.1. Définition
II.2. Stress oxydatif et pathologies
CHAPITRE III : ANTIOXYDANTS ET METHODES D‟EVALUATION DE L‟ACTIVITE ANTIOXYDANTE
I. Antioxydants
I.1.Source de défenses endogènes
I.2. Antioxydants enzymatiques
I.2.1 Superoxydes dismutases (SOD)
I.2.2. Catalases
I.2.3. Les glutathions peroxydases et réductases (GSHPX)
I.3. Antioxydants non enzymatiques
I.3.1. Glutathion
I.3.2. Acide urique
I.3.3. Transferrine
I.3.4. Bilirubine
II. Sources de défenses exogènes
II.1. La vitamine C
II.2. Vitamine E
II.3. Le β-carotène
II.4. Oligoéléments
II.5. Polyphénols
II.6. Flavonoïdes
II.7. Tanins
III. Antioxydants synthétiques
IV. Différentes méthodes d‟évaluation de l‟activité antioxydante
V. Piégeage du radical 2,2-diphényl-1-picrylhydrazyl (DPPH•)
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I. Cadre d‟étude
II. Matériel végétal
III. Appareillage
IV. Réactifs
V. Méthode d‟étude
VI.. Extraction
VII. Préparation des extraits
VIII. Tests phytochimiques ou screening
VIII.1. Caracterisation phénoliques
VIII.2. Caractérisation des flavonoïdes
VIII.3. Caractérisation des alcaloïdes
VIII.4. Recherche des saponosides
VIII.4. Caractérisation des hétérosides cardiotoniques
IX. Evaluation de l‟activité antioxydante
X. Méthode spectrophotométrique DPPH●
X.1. Mode opératoire
X.2. Expression des résultats
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION
I. RESULTATS
I.1.Extractions
I.2.Screening phytochimique des feuilles et de l‟écorce de tiges
I.3. Activité antioxydante
I.4. Méthode spectrophotométrique au DPPH●
II. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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