LE MIL EN AFRIQUE ET DANS LE MONDE

ALACK CARACTERISATION DE TROIS VARIETES DE MIL CULTIVEES AU SENEGAL (SOUNA 3, THI)

Le terme « mil » regroupe un ensemble de graminées alimentaires caractérisées par la petitesse de leur grain. Les espèces ont des caractéristiques physiques, chimiques, nutritionnelles, des besoins édaphiques et climatiques ainsi que des cycles de croissance qui leur sont propres (FAO, 1997). Le mil est la céréale de base traditionnelle au Sénégal et dans la plupart des pays d’Afrique et d’Asie, où elle est majoritairement produite (FAO, 1995 e t 1997). Au Sénégal, les céréales représentent 65% des apports énergétiques et 61% des apports en protéines.

Le mil représente 50% de l’ensemble de la production céréalière sénégalaise (1999-2003), d’où sa place de choix dans l’alimentation des populations sénégalaises (NDIAYE, 2004). Dans le cadre de la politique de valorisation des produits céréaliers locaux au Sénégal, le développement des produits roulés fermentés à base de farine de mil (céré, cakri, arraw…)2 constitue une alternative intéressante à la consommation des céréales importées (riz et blé) du point de vue alimentaire et économique depuis la dévaluation du franc CFA en 1994. De ce f ait, avec la rénovation de la chaîne de transformation entreprise depuis quelques années, il y a une multiplication d’unités de transformations de céréales, ce qui se traduit par la production de tout une gamme de produits plus ou m oins transformés (farines, semoules, brisures…) dérivés du mil et du maïs notamment (GUEYE, 1997). Plusieurs groupements d’intérêts économiques (GIE) de type semi-industriel se sont développés pour proposer ces produits sous forme séchée et emballée.

Le Programme de Promotion des Céréales Locales (PPCL, 1993-2002) exécuté par ENDA- GRAF en collaboration avec l’ITA grâce au financement de l’Union Européenne, a permis aux transformateurs des céréales locales, d’avoir un contrôle sur leur production du point de vue composition chimique et microbiologique, pendant 5 a ns [1997-2002] (TOTTE, et al., 2003). En effet, les acteurs de cette filière se doivent d’offrir aux consommateurs des produits de qualité répondant à leurs exigences. Ceci implique donc une réorientation des modèles de consommation en favorisant l’amélioration et la rationalisation des techniques traditionnelles de transformation et en identifiant les meilleures variétés pour des transformations spécifiques (NDIR et NGING, 1989). Selon l’étude de marché réalisée par le Projet Initiative Mil/Sorgho (GAYE et al.,2003), il ressort en ce qui concerne les plats à base de mil, que les ménages sénégalais ont l’habitude.

LE MIL EN AFRIQUE ET DANS LE MONDE

Le sorgho et le mil sont depuis des siècles d’importantes denrées alimentaires de base dans les régions tropicales semi-arides d’Asie et d’Afrique. Ils restent les principales sources d’énergie, de protéines, de vitamines et de sels minéraux pour des millions d’habitants parmi les plus pauvres de ces régions (FAO, 1995). Dans les régions productrices d’Afrique et d’Asie, 95 % du mil est consommé par l’homme. En Afrique, la culture du mil est pratiquée dans un gr and nombre de pays, notamment au Nigéria, Niger, Bourkina Faso, Mali, Sénégal et au Soudan (FAO, 1997). Dans la plupart des régions du monde, le mil est consommé localement et sert de culture vivrière de subsistance.

La production commerciale du mil est risquée, surtout en Afrique, car l’absence de débouchés commerciaux importants signifie que la fluctuation de la production se répercute de façon particulièrement sensible sur les prix dans les régions où le mil est la principale culture vivrière (FAO, 1997). L’Afrique est la seule zone du monde où l a production du m il augmente, ayant passé de 8 millions de tonnes en 79 – 81 à 11 millions de tonnes en 92 – 94. L’augmentation de la production du mil s’est surtout fait durant la première moitié de la décennie 1980. Depuis, elle s’est maintenue par une augmentation des superficies cultivées, surtout au Sahel, et dans une moindre mesure d’autres pays de la région. Dans plusieurs pays africains, les rendements ont stagné ou diminué en partie parce que les cultures sont de plus en plus pratiquées dans des régions où les sols sont pauvres et la pluviométrie faible et irrégulière (FAO, 1995). L’Asie, l’Afrique et l’ex-URSS produisent la presque totalité des mils cultivés dans le monde, comme l’indique le tableau suivant.

LE MIL DANS L’AGRICULTURE SENEGALAISE

d’environ 197 000 km2, dont 54 500 km2 sont à vocation agricole. Le secteur primaire occupe une place importante dans l’économie du pays et contribue pour près de 23 % à la formation du Produit Intérieur Brut. Le sous secteur agricole représente 45% des activités du secteur primaire et occupe les 2/3 de la population. Essentiellement pluviale, l’agriculture sénégalaise reste très dépendante des aléas climatiques et repose principalement sur la production de mil (culture vivrière) et d’arachide (culture de rente) qui occupent plus des 3/4 des surfaces cultivées. Les zones de culture du mil sont principalement le bassin arachidier (centre du pays) et la région de Tambacounda (BROUTIN et al., 2000). La culture du mil reste dominante dans le pays avec plus de 600 000 tonnes en 2002 suivi de loin de celle du riz avec 150 000 tonnes (ANONYME, 2005).

Les principales cultures céréalières sont le mil et le sorgho qui, souvent ne sont pas dissociés dans les statistiques agricoles. On estime que 10 à 20 % de la production annuelle, soit 50 à 150 000 tonnes sont commercialisées, le reste étant autoconsommé (BROUTIN et al., 2000). Selon Badjeck et al. (2004), la culture du mil représente 33% de la production totale en 2004 contre 43% en 2003 et 52% entre 1999 -2003 comme le montre le tableau 2. Elle couvre presque l’ensemble du territoire et demeure majoritairement paysanne où les récoltes sont destinées à l’alimentation de la communauté locale (ANONYME, 2005). Tableau 2 : Production céréalière au Sénégal : contribution des principales céréales à la production totale en 2004 comparée à 2003 et à la moyenne 1999-2003 (en tonnes) Source : BADJECK et al., 2004 La baisse de la production du m il constatée réduit l’offre céréalière et rend difficile la reconquête des marchés urbains par les céréales locales.

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