Approche globale de la microfinance

Madagascar est classé parmi les dix pays les plus pauvres dans le monde avec un PIB par tête inférieur à un dollar par jour, et doit donc faire face à la lutte contre la pauvreté par un appui au développement surtout rural qu’urbain, par un accroissement de la production, par une amélioration de la part du secteur dans le PIB, par une augmentation des revenus des ménages et des paysans et par conséquent une amélioration de leur niveau de vie.

Une politique pour la réduction de la pauvreté doit donc être clairement définie et un moyen pour promouvoir le développement du pays doit être mis en œuvre. C’est ici qu’entre la notion de microfinance qui est un système d’intermédiation financière au niveau local incluant du crédit et des facilités de dépôts et s’adressant aux populations à faible revenu et aux petites et micros entreprises rurales et urbaines.

Approche globale de la Microfinance

Généralités sur la microfinance

Concept de la microfinance 

Historique de la microfinance 

a) Date de démarrage :
Le microcrédit a pris véritablement son essor dans les années 1980, bien que les premières expérimentations remontent au début des années 1970 au Bangladesh en particulier et dans quelques autres pays. Par rapport à la situation antérieure qui se caractérisait par l’octroi de crédits subventionnés, effectués le plus souvent par des non spécialistes, la différence tient à l’importance accordée au remboursement, à la fixation d’un taux d’intérêt couvrant le coût de la prestation du crédit et au ciblage de groupes de clients n’ayant le plus souvent pour seule autre source de crédit que le secteur informel. L’accent est donc mis aujourd’hui sur la création d’institutions locales pérennes destinées à servir les pauvres. En Afrique, les pratiques de la microfinance sont encore plus anciennes, surtout celles qui relèvent de la collecte de la petite épargne. Dans des pays comme le Burkina Faso ou le Cameroun par exemple, les premières coopératives d’épargne et de crédit ont vu le jour au cours des années 60.

b) Les clients de la microfinance :
Le client du type des services de microfinance est une personne dont les revenus sont faibles et qui n’a pas accès aux institutions financières formelles, faute de pouvoir remplir les conditions exigées par ces institutions (documents d’identification, garanties, dépôt minimum, etc.). Il mène généralement une petite activité génératrice de revenus dans le cadre d’une petite entreprise familiale. On peut distinguer généralement deux types de clients de la microfinance :
• dans les zones rurales, ce sont souvent de petits paysans ou des personnes possédant une petite activité de transformation alimentaire ou un petit commerce ;
• dans les zones urbaines, la clientèle est plus diversifiée : petits commerçants, prestataires de services, artisans, vendeurs de rue, etc.

On les dénomme généralement sous le terme de micros entrepreneurs et la plupart de ces micros entrepreneurs travaillent dans le secteur informel ou non structuré. C’est donc aux individus qui composent ce segment de marché exclu ou mal servi par les institutions financières classiques (banques, assurances) que s’adresse la microfinance.

Définition de la microfinance

Pour beaucoup de personnes et pour le grand public en particulier, la microfinance se confond avec le microcrédit. La microfinance désigne les dispositifs permettant d’offrir de très petits crédits (« microcrédit ») à des familles très pauvres pour les aider à conduire des activités productives ou génératrices de revenus, leur permettant ainsi de développer leurs petites entreprises.

Avec le temps et le développement de ce secteur particulier de la finance partout dans le monde, y compris dans les pays développés, la microfinance s’est élargie pour inclure désormais une gamme de services plus large (crédit, épargne, assurance, transfert d’argent, etc.) et une clientèle plus étendue également. Dans ce sens, la microfinance ne se limite plus aujourd’hui à l’octroi de microcrédit aux pauvres mais aussi bien à la fourniture d’un ensemble de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel. La différence principale, par rapport au crédit classique, est que le microcrédit est orienté sur une cible nouvelle : les pauvres et les exclus. Il reconnaît leurs talents, leurs besoins et leur capacité à rembourser les prêts. Au lieu de les éliminer, par avance, de la clientèle du crédit parce que les méthodes, les critères et les garanties ne sont pas adaptés à leur situation, il invente des méthodes et des garanties qui leur conviennent. Au lieu de leur imposer l’objet de leur prêt, il est à l’écoute de leurs besoins. Il permet ainsi de découvrir que les gens exclus du crédit bancaire sont, comme les autres, dotés de l’esprit d’entreprise, de la capacité de jugement et qu’au plus, ils remboursent plutôt mieux que les riches. Microcrédit comme microfinance s’adressent à cette cible nouvelle. Mais l’un et l’autre ne proposent pas les mêmes services.

Objectifs de la microfinance 

Lutte contre la pauvreté 

L’importance accordée à la microfinance par l’ensemble des bailleurs de fonds repose sur l’idée qu’elle constitue un moyen efficace de lutte contre la pauvreté. En effet, la microfinance apporte aux bénéficiaires un élément de sécurité des activités face aux aléas, une sécurité par rapport aux relations de dépendance vis-à-vis des usuriers, mais aussi des autres sources de financement traditionnelles. En même temps, l’intervention des IMF introduit l’apprentissage d’une meilleure gestion et un changement de comportement face à la consommation et aux dépenses. Enfin, les principes de fonctionnement d’une IMF concourent au développement de la vie des paysans à la base par la responsabilisation des acteurs, par le sens d’appartenance à une structure ou par l’émergence de leaders.

Assurer une meilleure collecte d’épargne 

Actuellement, la mobilisation de l’épargne reste toujours faible par rapport aux montants des prêts octroyés d’où le choix de la microfinance avec comme objectif la mobilisation de l’épargne. En effet, l’épargne est importante car elle permet d’assurer une certaine indépendance vis-à-vis des fonds externes. L’épargne constitue la première source de l’investissement. Afin d’atteindre cet objectif de la microfinance, la mission de l’IMF est de rendre accessible à la population des services d’épargne et de mettre en place des systèmes de contrôle interne efficace qui assurent la sécurité des dépôts des membres.

Table des matières

Introduction
1ère Partie : Approche globale de la microfinance
Chapitre I – Généralités sur la microfinance
Section 1 – Concept de la microfinance
Paragraphe 1 – Historique de la microfinance
Paragraphe 2 – Définition de la microfinance
Paragraphe 3 – Objectifs de la microfinance
Section 2 – Approche théorique de la microfinance
Paragraphe 1 – Fondements théoriques
Paragraphe 2 – Différents types et caractéristiques d’une Institution de Microfinance
Chapitre II – La microfinance comme un moyen de lutte contre la pauvreté
Section 1 – Le crédit de groupe
Paragraphe 1 – Description du crédit de groupe
Paragraphe 2 – L’impact du crédit de groupe sur les clients
Section 2 – L’impact de la microfinance sur les pauvres
Paragraphe 1 – Comment atteindre les pauvres ?
Paragraphe 2 – Amélioration de la situation des pauvres
Section 3 – Le microcrédit
Paragraphe 1 – Description du microcrédit
Paragraphe 2 – Les éléments nécessaires à la réussite du microcrédit
Chapitre III – La viabilité et la pérennité d’une IMF
Section 1 – La notion de pérennité
Section 2 – Les divers types de viabilité
Paragraphe 1 – La viabilité sociale
Paragraphe 2 – La viabilité institutionnelle
Paragraphe 3 – La viabilité financière
Section 3 – Les déterminants de la viabilité financière
Paragraphe 1 – La politique de crédit d’une IMF
Paragraphe 2 – Les indicateurs de performance
2ème Partie : La microfinance pour promouvoir le développement durable à Madagascar, avec l’Etude du Cas CECAM
Chapitre I – La microfinance à Madagascar
Section 1 – L’instauration de la microfinance à Madagascar
Paragraphe 1 – Politique du gouvernement en matière de microfinance
Paragraphe 2 – Le rôle des bailleurs de fonds
Section 2 – L’évolution de la microfinance à Madagascar
Paragraphe 1 – L’origine (avant 1990)
Paragraphe 2 – La phase d’émergence des IMF (1990 – 1995)
Paragraphe 3 – La phase de développement et de croissance (depuis 1996)
Section 3 – Situation et évolution de l’activité de microfinance à Madagascar
Paragraphe 1 – Evolution de l’effectif dans les IMF
Paragraphe 2 – Les acteurs de la microfinance
Paragraphe 3 – Evolution des activités de la microfinance
Chapitre II – La microfinance et les politiques de développement appliquées à Madagascar
Section 1 – La microfinance et l’approche sectorielle
Section 2 – La microfinance et la réduction de la pauvreté
Section 3 – Les axes stratégiques de développement
Paragraphe 1 – Axe stratégique 1
Paragraphe 2 – Axe stratégique 2
Paragraphe 3 – Axe stratégique 3
Chapitre III – Etude de Cas CECAM
Section 1 – Présentation du CECAM
Paragraphe 1 – Le crédit et l’épargne
Paragraphe 2 – Les clients du réseau CECAM
Section 2 – Les impacts des services CECAM
Paragraphe 1 – Un apport significatif de ressources dans l’économie des ménages, y compris les pauvres
Paragraphe 2 – La perception de l’impact du service CECAM
Paragraphe 3 – Le crédit comme facteur d’amélioration de la production agricole et de la sécurité alimentaire pour les groupes moyens et pauvres
Section 3 – La contribution du réseau CECAM dans le développement à travers la LVM
Paragraphe 1 – Principes de base de la LVM
Paragraphe 2 – Stratégie adoptée par rapport aux risques
Paragraphe 3 – L’impact de la LVM
Conclusion

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