CANCER BRONCHO-PULMONAIRE SUR SEQUELLES DE TUBERCULOSE PULMONAIRE

CANCER BRONCHO-PULMONAIRE SUR SEQUELLES DE TUBERCULOSE PULMONAIRE

La fumée de tabac 

Le lien entre le cancer broncho-pulmonaire et la fumée de tabac a été démontré pour la première fois dans une grande étude épidémiologique des années 1950 . La force de l’association entre le tabac et le cancer broncho-pulmonaire est l’exemple-type en épidémiologie d’une relation causale d’exposition et de survenue d’une maladie . Un fumeur actif a 20 à 40 fois plus de probabilité de développer un cancer du poumon en comparaison à une personne n’ayant jamais fumé. L’argument essentiel sur le rôle du tabagisme passif dans la survenue du cancer bronchique réside dans le fait que des taux élevés de nicotine et de goudrons cancérigènes sont retrouvés dans les urines des sujets exposés au tabagisme environnemental 

Les séquelles de tuberculose pulmonaire

Les données de la littérature sont en faveur de l’association des maladies chroniques respiratoires et du cancer broncho-pulmonaire primitif [59]. Le risque relatif de cancer broncho-pulmonaire primitif pour les sujets ayant des antécédents de tuberculose pulmonaire est de 1,72 selon une méta-analyse faite par Darren R. Brenner et al.portant sur 30 études dont 11 menées en Amérique du Nord, 15 en Asie et 4 en Europe. Tableau I : Résultats d’une méta-analyse de 30 études sur le risque relatif de cancer broncho-pulmonaire sur séquelles de tuberculose pulmonaire . Une étude menée en Chine conclu à un risque 11 fois plus élevé chez les patients qui avaient des antécédents de tuberculose pulmonaire . Le risque de cancer broncho-pulmonaire apparait plus grand dans l’intervalle de 1 à 5 ans qui suit le diagnostic de tuberculose pulmonaire et persiste même audelà de 20ans [59]. 6 McDonnell et Longues en 1981 avaient démontré que le tabagisme contribuait au risque de cancer broncho-pulmonaire associé à une cicatrice post tuberculeuse.

Les autres substances cancérigènes

Le radon est un gaz naturel inerte et radioactif, issu de la chaîne de dégradation de l’uranium. Il a un potentiel cancérigène au niveau du poumon lorsqu’il est inhalé. Le risque de cancer du poumon est augmenté chez les mineurs d’uranium, fumeurs ou non [56]. L’association du tabagisme actif et de l’exposition à l’amiante multiplie le risque de cancer broncho-pulmonaire non à petites cellules. D’autres substances sont associées à une augmentation du risque de cancer du poumon. On peut citer le béryllium, l’arsenic, l’acide chromique, les dérivés du chrome, du nickel, ou des oxydes de fer, les vapeurs de diesel, la houille, les hydrocarbures aromatiques polycycliques [25, 50]. II.4. La prédisposition génétique Il existe des variations d’activité des enzymes responsables de la détoxification des xénobiotiques et donc susceptibles de favoriser un cancer bronchopulmonaire. Il peut s’agir d’une baisse ou d’une aberrance de leur activité. Selon les études, la présence du locus 6q23-25 confère une susceptibilité au cancer bronchique [1]. Les antécédents familiaux de cancer bronchique sont prédictifs d’une augmentation du risque de cancer bronchique [38]. III. ONCOGENESE La réparation des dommages aux tissus causés par la tuberculose pulmonaire conduit à une fibrose pulmonaire et à la cicatrisation . Les cicatrices post tuberculeuses ou les lésions fibreuses anciennes résiduelles de la tuberculose pulmonaire, déforment le système sanguin et lymphatique comme décrite par Friedrich [50] et d’autres auteurs. Elles créent une lymphostase permettant le 7 dépôt de substances cancérigènes et le développement du processus malin . Selon Dvorak [52], les tumeurs peuvent être considérées comme des « plaies qui ne guérissent pas ». Il a noté les différences et les similitudes entre la cicatrisation normale et la génération pathologique d’un tissu conjonctif qui sert de support à la prolifération et à l’invasion des cellules néoplasiques [52]. Il est de plus en plus courant que l’inflammation chronique causée par la tuberculose pulmonaire peut conduire au développement du cancer bronchopulmonaire. [35, 39, 53]. Cette notion était déjà introduite dans les années 1800 par Virchow qui a estimé que de nombreux « irritants » pourraient être impliqués dans les dommages tissulaires, l’inflammation et la prolifération cellulaire [52]. Nalbandian [41] a présenté la preuve expérimentale que l’infection chronique liée à la tuberculose pulmonaire déclenche une série d’événements qui conduit à un remodelage du tissu pulmonaire ou l’activation d’une voie de différenciation typique résultant de la transformation maligne [5, 29, 17, 41, 63]. L’inflammation peut contribuer à l’oncogenèse en fournissant au microenvironnement tumoral des molécules bioactives telles que les facteurs de croissance ou les facteurs pro- angiogéniques .Le développement du cancer du poumon suite à une inflammation chronique causée par la tuberculose pulmonaire est lié à :  La libération par les cellules inflammatoires (macrophages, neutrophiles, éosinophiles) de nombreux médiateurs chimiques capables d’induire une prolifération cellulaire accrue et une mutagenèse.  L’activation d’un oncogène

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS SUR LES CANCERS BRONCHOPULMONAIRES SUR SEQUELLES DE TUBERCULOSE PULMONAIRE
I. EPIDEMIOLOGIE
II. FACTEURS ETIOLOGIQUES
II.1. La fumée de tabac
II.2. Les séquelles de tuberculose pulmonaire
II.3. Les autres substances cancérigènes
III. ONCOGENESE
IV. LES ELEMENTS DU DIAGNOSTIC
IV.1. Circonstances de découverte
IV.2. Signes cliniques
IV.2.1. Interrogatoire
IV.2.2. Signes fonctionnels
IV.2.3. Signes généraux
IV.2.4. Signes physiques
IV.3. Signes paracliniques
IV.3.1. Radiographie thoracique
IV.3.2. TDM thoracique
IV.3.3. Biologie
IV.3.4. Fibroscopie bronchique
IV.3.5. Anatomie pathologique
IV.3.6. Autres examens à visé biopsique
IV.4. Bilan d’extension et classification
IV.4.1. Bilan d’extension
IV.4.1.1. Bilan d’extension loco-régionale
IV.4.1.2. Bilan d’extension à distance
IV.4.1.3. Bilan d’opérabilité et de résécabilité
IV.4.2. Classification TNM et stadification
V. PRISE EN CHARGE
V.1. Traitement curatif
V.1.1. Buts
V.1.2. Moyens et méthodes
IV.2.1.1. Moyens hygiéno-diététiques
IV.2.1.2. Moyens médicamenteux
1. La chimiothérapie
a. Les alkylants
b. Les anti-métabolites
c. Les inhibiteurs du fuseau
d. Les inhibiteurs des topoisomérases
e. Les antibiotiques anti tumoraux
2. Les thérapies biologiques ciblées
3. Les autres médicaments
IV.2.1.3. Moyen physique
IV.2.1.4. Moyens chirurgicaux
V.1.3. Indications
V.1.3.1. Traitement du cancer bronchique non à petites cellules
V.1.3.1.1. Formes opérables et résécables .
V.1.3.1.2. Formes inopérables
V.1.3.2. Traitement du cancer bronchique à petites cellules
V.1.3.2.1. Traitement des formes limitées
V.1.3.2.2. Traitement des formes diffuse
V.1.3.3. . Traitements palliatifs, traitements symptomatiques et la prise en
charge des effets secondaires des différents traitements
V.1.3.3.1. Traitements palliatifs et traitements symptomatiques
V.1.3.3.2. Prise en charge des effets secondaires des différents traitements
V.1.4. Surveillance, résultat et pronostic
V.1.4.1. Surveillance
V.1.4.2. Résultats
V.1.4.2.1. CBPC
V.1.4.2.2. CBNPC
V.1.4.3. Pronostic
V.1.4.3.1. CBPC
V.1.4.3.2. CBNPC
V.2. Traitement préventif
V.2.1. Prévention primaire
V.2.2. Prévention secondaire
DEUXIEME PARTIE : NOTRE TRAVAIL
I. OBSERVATIONS
II. COMMENTAIRES
II.1. Données socio-démographiques
II.2. Données cliniques
II.3. Données paracliniques
II.3.1. Imagerie thoracique
II.3.2. Biologie
II.3.3. Bactériologie
II.3.4. Fibroscopie bronchique
II.3.5. Thoracotomie
II.3.6. Examen anatomopathologique
II.4. Conduite à tenir
II.5. Evolution
CONCLUSION
REFERENCES

 

projet fin d'etudeTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *