Comparaison des moyennes d’âge et du sexe ratio

Comparaison des moyennes d’âge et du sexe ratio

Nous avons réalisé une étude prospective allant du 14 février 2011 au 02 juillet 2012 portant sur les patients reçus en ambulatoire et en hospitalisation dans les services de médecine interne et de dermatologie de Dakar. Nous pouvons considérer notre population comme représentative de la population de patients présentant un lupus systémique et suivis dans les différents centres de recrutement. En effet, le recrutement était exhaustif seuls 04 patients étaient exclus car ne satisfaisant pas aux critères d’inclusion. Quoique multicentrique, notre étude ne peut être exempte de biais de sélection car seuls les patients consultants dans les structures sanitaires de référence de la région de Dakar étaient inclus. En effet du fait de l’inaccessibilité tant géographique que financière au niveau de ces structures sanitaires, la majorité des patients présentant le lupus systémique n’ont pu être consulté et de ce fait était exclus. Les principales limites étaient représentées par le faible taux de réalisation des examens complémentaires notamment l’immunologie (90% pour la NFS, et 92 % pour la CRP). Le recueil de nos données est valide comme en témoigne l’association que nous avons trouvée entre la présence des Anticorps anti SSa(Ro) et des avortements à répétition.

La validité externe de notre étude Nos données sont comparables aux données de la littérature, Les aspects socio démographiques Le lupus systémique est une maladie de la femme adulte, la prédominance féminine du lupus érythémateux systémique est rapportée aussi bien dans les séries occidentales qu’africaines. Notre série est en concordance avec ces dernières, nous avons eu 92% de femmes contre 8% d’hommes soit un sexe ratio de 0,09. La rareté des connectivites en général et du lupus systémique en particulier chez les hommes était rapportée par différents auteurs. L’âge moyen dans notre série était de 36,18ans avec des extrêmes de 14 à 60ans. La tranche d’âge comprise entre 30 et 39 ans était la plus représentée, ceci étant similaire à celle observée dans les différentes études où le lupus est plus fréquent dans la tranche d’âge de 10 à 40ans.

Aspects cliniques

La moyenne d’âge rapportée et la prédominance féminine ne comportent pas de particularité. La majorité de la population avait un bas niveau socio-économique, dans notre contexte en l’absence de système de subvention des soins, les patients avaient tendance à avoir d’autres recours thérapeutiques tels que la tradithérapie retrouvés chez 33% de nos patients. Les conséquences ont été l’allongement des délais diagnostics, l’épuisement financier. Les circonstances de diagnostic du lupus sytémique étaient variables : cutanées, rhumatologique, cardio-vasculaire, respiratoire, neurologique, hématologique confirmant le polymorphisme de la maladie lupique. En outre, au cours de l’interrogatoire de nos patientes, nous avons retrouvé la survenue d’avortement à répétition soit 50% des grossesses pouvant aller jusqu’à 5 avortements pour une même patiente. Dans les études les plus récentes, la mortalité fœtale reste élevée soit 37% dans la série de Junger et Al [60] lorsque la grossesse a été contemporaine au début du lupus et à 23% lorsque la grossesse a eu lieu chez une lupique non stabilisée.

Dans notre étude, la fièvre n’a pas été objectivée, elle a été rapporté par le malade, il s’agirait plutôt d’une fièvre d’allégation présente chez 98% de nos malades. La fréquence varie selon les études mais s’approche de celle de Dubois 86% [60], de celle de Ka et coll. 93% [99]. Il faut signaler que la fièvre peut prendre la forme d’une fébricule mais parfois peut être supérieure à 38 degrés et peut même dépasser 39 degrés sans être d’origine infectieuse. Rarement isolée, la fièvre est quasi constante, elle est présente à un moment ou à autre de l’affection chez la plupart des malades. L’asthénie et l’amaigrissement accompagnent volontiers cette fièvre, quasi constante dans notre étude représentant 100% dans notre série conformément aux données de la littérature qui considèrent l’asthénie comme le signe fonctionnel le plus fréquent : 80 à 100% des malades .

Les manifestations cardiaques électriques étaient polymorphes : tachycardie sinusale aux troubles de la conduction, troubles de la repolarisation et les hypertrophies cavitaires. Signalons toutefois que la tachycardie sinusale était associée dans la totalité des cas à une anémie qui pouvait être multifactorielle. Au cours du lupus systémique les manifestations cardiaques sont préoccupantes du fait qu’elles peuvent intéresser toutes les tuniques, se manifester de façon bruyante et être même responsable d’une décompensation cardiaque. C’est ainsi que nous avons retrouvé trois cas de décompensation cardiaque et 02 cas de tamponnade dont un cas retrouvé dans les antécédents. Cliniquement, la tamponnade se manifestait par la survenue de douleur thoracique, de dyspnée, de pouls paradoxal de Kussmall, d’hypotension artérielle, de turgescence spontanée des veines jugulaires, d’hépatomégalie, d’ascite de petite abondance. Il peut arriver des fois où les patients ayant une péricardite asymptomatique se plaignent de douleur thoracique [78,87].Signalons qu’à l’inverse ces manifestations cardiaques peuvent être symptomatiques.

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