CONNAISSANCES, ATTITUDES ET PRATIQUES SUR LE DIABÈTE

CONNAISSANCES, ATTITUDES ET PRATIQUES
SUR LE DIABÈTE

Diabète dans le monde

Le diabète est un problème majeur de santé publique. L’OMS évoque une « véritable épidémie mondiale ». Le nombre de cas de diabète est passé de 30 millions en 1985 à 135 millions en 1995. Ce chiffre est passé de 177 millions en 2000 à 234 millions en 2003 [71]. En 2012, le nombre de sujets diabétiques dans le monde était estimé à 371 millions selon la FID. Selon les toutes dernières estimations, l’OMS suggèrent que 552 millions de personnes dans le monde seront diabétiques d’ici 2030 [44]. Le diabète de type 2 touche principalement 300 millions de personnes soit 6,6% de la population adulte [44]. Ce chiffre augmente de 7 millions chaque année. Aux États-Unis, le diabète sucré est en expansion constante. Quinze millions de personnes, soit 8% de la population sont atteintes avec des différences selon l’ethnie. Les afro-américains sont 1,7 fois plus susceptibles de développer le diabète de type 2 dont 10,8% d’entre eux qui sont atteints. Ce taux est de 10,2% chez les hispano-américains, de 12% chez les amérindiens et de 50% chez l’indien Pima adulte en Arizona [72]. La prévalence varie aussi selon les groupes raciaux. Elle est de 10% chez les noirs et 5,7% chez les blancs [27]. En Europe on estime à plus de 21 millions de diabétiques de type 2 avec une prévalence entre 2 et 4%.Figure 1 : Estimation du nombre de diabétiques dans le monde en 2013 [44] Figure 2 : Projection de la prévalence du diabète dans le monde.

Diabète en Afrique

L’Afrique n’échappe pas à cette augmentation de l’incidence du diabète sucré. On parle d’épidémie galopante pour le diabète de type 2. En 1901, Albert Cock, médecin missionnaire en Ouganda rapportait que « Le diabète est assez rare et 12 très mortel ». Ce n’est qu’au début des années 60 que son existence a été affirmée. Par la suite, diverses études dans différents pays d’Afrique noir l’ont confirmé. Les données étaient basées sur des statistiques hospitalières. Les fréquences oscillaient entre 2 à 6% en milieu urbain [12]. En Afrique du nord, selon l’IDF édition 2012, un adulte sur 9 est atteint de diabète sucré avec une prévalence de 10,9% dont 52,9% des personnes diabétiques ne seraient pas diagnostiquées. En Afrique Sub-saharienne, le diabète était longtemps considéré comme une maladie rare. Pour les 20 prochaines années, l’Afrique sub-saharienne devrait enregistrer la plus forte augmentation mondiale du nombre de cas de diabète. Les prévalences actuellement observés en Afrique sub-saharienne laissent penser que la seule évolution démographique générera 9,5 millions de cas de diabète supplémentaires entre 2010 et 2030 [43, 33]. En 2013, 12,1 millions d’adultes étaient diabétiques dont 15% seulement ont été diagnostiqués. D’ici 2030, l’Afrique sub-saharienne devrait recenser 23,9 millions d’adultes atteints de diabète sucré .

Diabète au Sénégal

Au Sénégal nous ne disposons pas de données exactes sur la prévalence nationale, les statistiques proviennent d’études hospitalières. Payet trouvait déjà une fréquence de 1,1% en 1960 à Dakar [60]. Déjà en 1965, une étude réalisée en zone suburbaine de Dakar basée sur la glucosurie à jeun avait estimé à 1,73 % la prévalence globale du diabète sucré  ; la glycosurie n’étant habituellement positive que pour des glycémies supérieures ou égales à 1,80 g/l, il est clair que beaucoup de cas de diabète n’aient pas été pris en compte lors de cette étude. Et curieusement, une autre étude basée sur la glycémie capillaire au hasard menée en 1996 a rapporté une prévalence de 0,75 % en milieu rural .Le nombre limité des sujets de ces études et l’inadéquation des moyens diagnostiques permettent cependant d’affirmer que ces données sont sousestimées. Au Centre antidiabétique Marc Sankalé de Dakar, référence nationale dans la prise en charge du diabète sucré, le nombre de nouveaux cas est passé de 200 par an entre 1980 et 1990 à plus de 2000 cas par an à partir de 2000[37]. Selon la FID, on compte actuellement au Sénégal 160110 cas de diabètes. Les statistiques hospitalières ont l’avantage de mieux mettre en évidence l’augmentation du nombre des diabétiques en service de médecine interne d’un CHU de Dakar [29] de 1,1% en 1957 elle passe à 4,4% en 1960 [62], à 6,96 % en 1979[54] puis 8,56 % en 1984[33]. Une étude réalisée en 1999 à l’hôpital principal de Dakar avait montré que le diabète est la première cause d’hospitalisation médicale d’adulte [54]. Une enquête sur les facteurs de risques cardiovasculaires chez 1424 sujets résidants à Saint-Louis du Sénégal, rapportait en 2010 une prévalence du diabète sucré de 10,4% ; bien loin des 1,73% retrouvés par Baylet et coll. [12] en zone ambulatoire à Dakar. A Guéoul, en zone semi-urbaine du Sénégal, une étude observationnelle, transversale, descriptive réalisée en décembre 2012 auprès de 1411 individus rapportait une prévalence de 7,2 % dont 5,4 % de cas connus et 1,8 % de cas nouvellement dépistés. Les autres facteurs de risque cardiovasculaire étaient une HTA dans 46,4%, une obésité dans 12,9%, une sédentarité dans 56,1%, la dyslipidémie dans 61,1% dont 59,5% de cas ignorée. Ainsi vraisemblablement le Sénégal comme les autres pays en voie de développement n’est nullement épargné par cette pandémie ; le diabète sucré dont la prévalence est en perpétuelle augmentation .Le Sénégal a réalisé en 2015 la première enquête nationale utilisant l’approche STEPSwise qui permet l’identification et la surveillance des facteurs de risque des MNT dans les pays en développement. L’objectif principal de cette enquête est de mesurer les principaux facteurs de risque communs aux MNT chez les personnes âgées de 18 à 69 ans. Le statut glycémique est ignoré par 84, 7% de la population. Parmi ceux qui ont subi une mesure de glycémie, 1,3% a été diagnostiqué diabétique. La prévalence globale du diabète est de 2,1%. Les hommes sont plus touchés que les femmes (2,5 % contre 1.6 %). Le diabète est plus fréquent en zone urbaine (2 ,9 %) contre 1,3 % en zone rurale [86]. 3.2. Répartition selon l’âge et le genre [44]. La prévalence du diabète augmente avec l’âge. De plus, l’âge de début du diabète de type 2 est de plus en plus jeune du fait notamment de l’augmentation de la prévalence de l’obésité, contribuant également à l’augmentation du nombre absolu de diabétiques Le diabète frappe de façon équivalente à peu près les deux genres. Il atteint plus fréquemment les hommes dans 60 à 65% des cas avant l’âge de 40 ans, cependant cette proportion s’inverse ensuite après l’âge de 40 ans

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
1. DEFINITIONS.
2. CLASSIFICATION DU DIABETE SUCRE
2.1. Nouvelle classification
2.2. Ce qui est modifié dans cette classification
3. EPIDEMIOLOGIE DU DIABETE
3.1. Répartition géographique
3.1.1. Diabète dans le monde
3.1.2. Diabète en Afrique
3.1.3. Diabète au Sénégal
3.2. Répartition selon l’âge et le genre
4. ETIOPATHOGENIE
4.1. Biosynthèse de l’insuline
4.2. Rôle de l’insuline et implications de son déficit
4.3. Diabète de type 1 (DT1)
4.4. Prédisposition génétique au diabète de type 1
4.5. Mécanisme d’auto immunité
4.6. Les facteurs d’environnement
4.7. Le Diabète de type 2 (DT2)
1.1.1.1 La prédisposition génétique
1.1.1.2 Altération de l’insulinosécrétion et de l’insulinosensibilité
1.1.1.3 Facteurs environnementaux
1.1.1.4 Autres facteurs de risque
5. DIAGNOSTIC
5.1. Circonstances de découverte
5.1.1. Dépistage systématique
5.1.2. Dépistage dirigé
5.1.3. Manifestations cliniques
5.2. Critères Diagnostiques du Diabète sucré.
6. PARAMETRES DE SURVEILLANCE DU DIABETE SUCRE
7. COMPLICATIONS
7.1. Complications aiguës métaboliques
7.1.1. Acidocétose diabétique
7.1.2. Hyperosmolarité diabétique
7.1.3. Acidose lactique
7.1.4. Hypoglycémie
7.2. Complications infectieuses
7.3. Complications chroniques
7.3.1. Micro angiopathie
7.3.1.1. Rétinopathie diabétique (RD)
7.3.1.2. Néphropathie diabétique (ND)
7.3.1.3. Neuropathie diabétique
7.3.2. Macroangiopathie
7.3.2.1. Hypertension artérielle (HTA)
7.3.2.2. Ischémie myocardique
7.3.2.3. Artérite des membres inférieurs
7.3.2.4. Accidents vasculaires cérébraux
7.4. Pied diabétique
8. PRISE EN CHARGE
8.1. Buts
8.2. Moyens
8.2.1. Les moyens non médicamenteux : l’éducation
8.2.2. Les moyens médicamenteux
8.2.3. Traitement médicamenteux des autres facteurs de risque
8.2.3.1. Les anti-hypertenseurs chez le diabétique
8.2.3.2. Les hypolipémiants
8.3. Modalités du traitement de l’hyperglycémie
8.3.1. Dans le diabète de type 1
8.3.2. Dans le diabète de type 2
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
OBJECTIFS
Méthodologie
2.1. Cadre d’étude
2.1.1. Situation de la commune de Keur Massar
2.1.2. Situation sanitaire
2.1.3. Historique de la commune de Keur Massar
2.2. Type d’étude
2.3. Période d’étude
2.4. Population d’étude
2.5. Critères d’inclusion
2.6. Critères de non inclusion
2.7. Procédure de collecte des données
2.8. Saisie et analyse des données
2.9. Définition opérationnelle des données
RÉSULTATS
3.1. Résultats globaux
3.1.1. Données sociodémographiques
3.1.1.1. L’âge
3.1.1.2. Le genre
3.1.1.3. Le statut matrimonial
3.1.1.4. Le niveau d’étude
3.1.1.5. La profession
3.1.2. Connaissance du diabète
3.1.3. Attitudes Pratiques
3.1.4. Attitudes et pratiques chez les personnes diabétiques.
3.2. Résultats analytiques
Discussion

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