Contexte de l’étude, la Roumanie vue depuis Oradea

Contexte de l’étude, la Roumanie vue depuis Oradea

Pour comprendre la configuration de la ville, son organisation socio-spatiale à l’heure actuelle et les questions en matière d’urbanisme que celle-ci soulève, il est important d’étudier l’histoire de la ville d’0radea. Dans cette partie, nous retracerons le développement de la ville d’Oradea, son évolution durant quatre époques déterminantes : l’Empire Austro-Hongrois, la période communiste, la transition post- communiste et l’entrée dans l’Union Européenne. Ces quatre périodes font référence à des contextes politiques différents, et même en totale contradiction. Nous cherchons à comprendre leur éventuels interventions dans la « fabrique de l’urbain », dans la gestion de l’espace plus généralement. Dans le dernier chapitre, nous nous intéresserons aux impacts de ces différentes périodes sur la morphologie de la ville d’Oradea ainsi que sur son organisation actuelle tant sur le plan démographique que spatial. Située au carrefour des routes commerciales de grande importance, dans une région entre les montagnes et les plaines, Oradea a représenté, pendant longtemps, la principale porte d’entrée de l’Occident. Cette position favorable permit à la cité, qui ne représentait alors qu’une forteresse (la citadelle actuelle), de prospérer durant le Moyen–Age. En 1692, après 30 ans d’occupation ottomane, les Austro- Hongrois prirent la toute petite citadelle mais les combats furent tellement intenses qu’ils détruisirent la quasi-totalité de la forteresse. Ce n’est qu’au XVIIIème siècle, sous l’empire austro- hongrois, qu’elle commença à s’étendre au-delà de ses remparts. L’ingénieur vénitien Franz Anton Hillebrandt redessina celle-ci dans le style baroque, en témoigne le musée Țării Crișurilor ou encore le palais de l’évêché. L’arrivée du chemin de fer au cours du XIXème amena la ville à l’ère de l’industrialisation et permit une connexion directe entre Vienne et la Transylvanie au sein de ce vaste empire. Parallèlement, une communauté juive vit le jour, elle ne cessera de grandir .

Cette position, au sein de l’empire mais à la frontière de l’espace roumain et de l’Europe centrale a contribué à la construction d’une ville multiculturelle aux influences diverses. L’une des traductions visibles de cette multi culturalité se retrouve au niveau architectural. La ville d’Oradea porte la marque d’un courant très particulier et indissociable d’une période, la fin du XIXème siècle: l’Art Nouveau. Deux grands courants Art nouveau cohabitent à Oradea, l’un d’origine hongroise qui s’inspire du folklore et joue sur les courbes et les motifs floraux, l’autre plus typé roumain est plus strict, plus géométrique et se rapproche de la Sécession viennoise. Elle a été le terrain de jeu pour de nombreux architectes de l’empire qui ont créé de véritables petits palais, témoignant de l’essor économique de la ville à cette époque. Ces riches heures sont notamment liées au dynamisme de la communauté juive d’Oradea. Le passage de l’Aigle Noir, ou Vuturul Negru, est sans doute le bâtiment Art Nouveau le plus emblématique de la ville. Bâti entre 1907 et 1909 par les architectes juifs hongrois, Marcell Komor et Dezso. Bâti pour abriter les cabinets de deux avocats juifs hongrois Dr. Kurlander Ede et Dr. Adorjan Emil, il abrite aujourd’hui de nombreux cafés et clubs représentant le point névralgique de la vie nocturne de la ville.  On peut également prendre comme exemple la maison d’Adorjan II, deuxième bâtiment commandé par Emil Adorjan. L’architecture est symétrique avec une façade richement décorée et des balcons en fer forgé aux motifs floraux et végétaux. Construit en 1904 par Ferenc Sztarill, et imaginé par Dezso Jakab et Marcell Komor, il est un témoignage de l’âge d’or qu’a connu Oradea au début du XXème siècle et de la richesse architecturale que possède cette ville. Rapidement après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, le communisme a été institué en Roumanie comme il le fut dans une grande partie de l’Europe Centrale et de l’Est. Dans le processus, le contrôle communiste est construit par le biais des organes répressifs de la période d’avant-guerre qui ont permis les excès du règne de Nicolae Ceausescu dans les années 1970 et 1980.

 

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