Contribution à l’étude de la phase larvaire externe du cycle évolutif Cordylobia anthropophaga,

Contribution à l’étude de la phase larvaire externe
du cycle évolutif Cordylobia anthropophaga,

Stades larvaires

Les éléments parasitaires à l’origine des myiases cutanées (nodules furonculoïdes) sont des asticots communément appelés « ver de Cayor ». Ce sont en fait des larves de Cordylobia anthropophaga (BLANCHARD, 1893).

Les larves de premier stade (L1)

Il s’agit de larves issues de l’éclosion immédiate des œufs dans le milieu extérieur. Elles sont de couleur blanche, agiles et mesurent 0,5 à 1 mm de long. Elles possèdent 13 segments et un céphalosquelette nettement visible (NEUVEU-LEMAIRE, 1938 ; ZUMPT, 1965 ; CAVALLO-SERRA, 1975 ; HENDRIX et Coll., 1995). Les segments sont couverts de minuscules épines qui deviennent denses et frappant sur le douzième (12ème) segment. Le treizième (13ème) segment est petit et comporte une paire d’épines et quatre paires de processus numériques. Ces derniers interviennent dans la locomotion de la larve lui permettant de se fixer au sol et de se tenir debout sur la partie postérieure, pendant que la partie antérieure s’agite à la recherche d’un hôte (ZUMPT, 1965). Echelle : 1 / 65 Figure 1 : larve de premier stade (L1) de Cordylobia anthropophaga (BLANCHARD, 1893) (Source : ZUMPT, 1965)

Larves de deuxième stade (L2)

Elles sont issues de la maturation des larves de premier (L1). Selon ZUMPT (1965), les larves de deuxième stade (L2) diffèrent des larves de premier stade (L1) par la présence d’épines cuticulaires noirâtres irrégulièrement réparties entre le troisième (3ème) et le huitième (8ème) segments. Le neuvième (9ème ) et le onzième (11ème ) segments sont presque nus. Le treizième (13ème) segments est dépourvu d’épines. Le céphalosquelette est fortement sclérifié et armé de deux (2) sclérites labiales en forme de crochets. Elles mesurent en moyenne 2,5 à 4 mm de long. Echelle : 1 / 17,5 Figure 2 : larve de deuxième stade (L2) de Cordylobia anthropophaga (BLANCHARD, 1893) (Source : ZUMPT, 1965)

Larves de troisième stade (L3)

Elles sont obtenues après mutation des L2. Elles atteignent des tailles plus grandes allant de 8 à 15 mm de long sur 3 à 5 mm de large. Elles ont un corps de forme ovalaire constitué de douze (12) segments de couleur blanc sale parsemés d’épines noirâtres courbées vers l’arrière et fortement fixées sur au moins huit (8) segments. Les derniers segments sont quant à eux recouverts en partie. Cette couverture est constituée d’écailles triangulaires dont la pointe située en arrière empêche l’extraction du ver en le maintenant dans les tissus à la manière d’un ardillon. L’extrémité antérieure est arrondie et porte une paire de crochets buccaux visibles au microscope électronique à balayage. Ces crochets ont manifestement un rôle destructeur pour les tissus dans lesquels vivent les larves. Sur l’extrémité postérieure de la larve se trouve deux (2) plaques stigmatiques qui jouent un rôle important dans l’identification de l’espèce. Ces plaques stigmatiques portent chacune trois (3) fentes d’allure curviligne et sont entourées d’un éléments chitineux appelé péritrème. Ce péritrème est percé en général à sa périphérie d’un pseudo-orifice :le bouton (ZUMPT, 1965 ; CAVALLO-SERRA, 1975). Echelle : 1 / 6,5 Figure 3 : Larve de troisième stade de Cordylobia anthopophaga (BLANCHARD, 1893) (Source : ZUMPT, 1965)

Stade nymphale

Les nymphes sont formées dans les pupes de couleur marron-noir et mesurent en moyenne 11,5 mm de long sur 6,5 mm de large. La partie postérieure de la pupe est coupée et effilée et on observe des côtes parallèles d’apparence allongé (ZUMPT, 1965)

Imago ou mouche adulte

Ce Diptère non hématophage a été décrit par NEUVEU-LEMAIRE (1938). C’est une mouche de coloration grisâtre. Le mâle mesure en moyenne 8 millimètres de long et la femelle 8 à 10 millimètres. Mais selon ACHA et coll. (1989) c’est une mouche de couleur jaunâtre mesurant 9,5 millimètres de long. Pour ZUMPT (1965), la mouche a une taille variant de 6 à 12 millimètres et de coloration brun-jaunâtre. Cette mouche a une tête jaune testacée parsemée de poils, principalement au voisinage de la trompe. Les antennes également de couleur jaune ont leur dernier article de forme oblong et le style de couleur grisâtre et finement velues. Les yeux sont contigus chez le mâle mais séparés chez la femelle. Le thorax est gris testacé et présente deux bandes longitudinales noirâtres plus ou moins nettes suivants les individus et sont toujours effacées en arrière et portant des poils noirs raides, surtout sur les côtés. Les ailes sont transparentes et à peines enfumées. Les pattes sont également de couleur jaune testacée. L’abdomen a, dorsalement, la coloration générale du corps, avec des tâches noires, principalement en arrière. Ces tâches sont plus ou moins vives suivant les individus (ZUMPT, 1965 ; SOULSBY, 1968 et CAVALLOSERRA, 1975). Echelle : 1 / 7,5 Figure 4 : Mouche adulte (imago) de Cordylobia anthropophaga (BLANCHARD, 1893) (Source : SOULSBY, 1968) 3. Grandes lignes du cycle évolutif de Cordylobia anthropophaga (BLANCHARD, 1893) Le cycle larvaire commence à partir de la ponte des œufs par une femelle fertile. Au cours de sa très courte vie (24 à 48 heure), la mouche femelle pond 300 à 500 œufs. Les œufs pondus sont déposés sur le sol (le sable généralement), la paille et même les vêtements souillés par l’urine ou les matières fécales. La ponte se fait dans des endroits ombragés, jamais sur une peau nue.

.Description du cycle

On dénombre quatre stades au cours du cycle évolutif de la mouche Cordylobia anthropophaga (BLANCHARD, 1893).  1er stade larvaire (L1) Ce sont les larves issues de l’éclosion des œufs 1 à 3 jours après la ponte. Ces larves, agiles, peuvent rester à jeun environ 9 jours, voire même 15 jours dans certaines conditions (LECLERCQ, 1966) en attendant un hôte. La recherche de l’hôte par les larves L1 se fait par reptation et la pénétration dans la peau de l’hôte nécessite 25 secondes à une demi-heure en fonction de la peau. Ainsi, LECLERQ (1966) écrivait : « un revêtement cutané trop épais est défavorable pour l’évolution de la larve ». Chez l’hôte, la maturation de la larve se fait au bout de 3 à 4 jours pour donner la larve de 2ème stade.  2ème stade larvaire (L2) C’est le stade intermédiaire au cours duquel on observe une évolution de la larve. La mutation de la L2 intervient entre le 5ème et le 6ème jour pour donner la L3. L’évolution se fait sur place dans la peau de l’hôte.  3ème stade larvaire (L3) On est en présence de la larve qui a atteint son évolution complète. Elle sort de la peau entre le 7ème et le 9ème jour par le pertuis qui a servi à sa respiration et qui centre le « furoncle » et se retrouve dans le milieu extérieur où elle va évoluer en nymphe.  Le stade nymphal Retrouvé dans le sol, la nymphe nécessite 3 à 4 jours de maturation. C’est après ces jours de vie latente prépupale qu’elle se transforme en pupe. La pupaison dure environ 10 à 20 jours et abouti à l’éclosion de l’imago : mouche grise. D’après DANTEC et BOYE cités par NEUVEU-LEMAIRE (1928), l’adulte sort de l’enveloppe nymphale entre le 19ème et le 20ème jour. Quoique la jeune larve soit capable de pénétrer dans la peau de nombreux mammifères et parfois d’oiseaux, elle n’arrive pas toujours à maturité (LECLERQ, 1966)

Table des matières

INTRODUCTION
Chapitre I : Généralités sur Cordylobia anthropophaga
1.Importance
1.1.Importance médicale
1.2.Importance sanitaire
2.Taxonomie et morphologie de Cordylobia anthropophaga
2.1.Taxonomie de Cordylobia anthrpophaga (BLANCHARD, 1893)
2.2.Morphologie
2.2.1.Stades larvaires
2.2.1.1.Les larves de premier stade (L1)
2.2.1.2.Larves de deuxième stade (L2)
2.2.1.3.Larves de troisième stade (L3)
2.2.1.4.Stade nymphale
2.2.2.Imago ou mouche adulte
3.1.Description du cycle
Chapitre II : Méthodologie
1.Lieu et période d’étude
1.1.Lieu d’étude
1.2Période d’étude
2.Matériel
2.1.Animaux
2.2.Matériel de laboratoire
3.Manipulation
3.1. Préparation du milieu d’élevage des larves
3.2.Récolte des parasites
3.3.Obtention des adultes (imagos) : la mise en pupaison
3.4.Durée de la pupaison
3.5.Eclosion
Chapitre III : Résultats et discussion
1.Résultats
1.1.Durée de pénétration des Larves de troisième stade (L3) dans le sable
1.2.Durée de pupaison
Bac I (sable mouillé)
Bac II (sable sec)
Jours
Nombre de L3
Nombre de mouches récoltées
1.3.Morphologie des larves et des imagos
1.3.1.Morphologie des larves
1.3.2.Morphologie des imagos
1.4.Taux d’Eclosion et Taux de Mortalité Larvaire
2.Discussion
2.1.Méthodologie de travail
2.2.Rôle du milieu extérieur
2.3.Durée de pupaison
2.4.Morphologie des larves et des imagos
2.5.Taux d’Eclosion (TE) et Taux de Mortalité Larvaire (TML)
2.6. Le Taux de Mortalité des Imagos
CONCLUSION

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