CONTRIBUTION A L’ETUDE DES GRENOUILLES MANTELLA

CONTRIBUTION A L’ETUDE DES GRENOUILLES MANTELLA

Méthode d’études physico-chimiques des alcaloïdes 

Extraction d’alcaloïdes totaux

Principe L’extraction des alcaloïdes est fondée, en règle générale, sur le fait qu’ils existent à l’état de sels ou de combinaisons solubles d’une part, sur leur caractère basique d’autre part. Par conséquent, il en résulte la solubilité différentielle des bases et des sels dans l’eau et dans les solvants en fonction du pH. Méthode Les composés organiques avec les alcaloïdes sont extraits par un solvant organique. Le mélange ainsi obtenu est alors agité à plusieurs reprises avec une solution aqueuse acide. Les alcaloïdes se solubilisent sous forme de sels dans la phase aqueuse suivant la réaction : Au cours de cette opération, les impuretés restent en solution dans la phase organique. Les solutions aqueuses de sels d’alcaloïdes sont alcalinisées par une base pour régénérer les alcaloïdes. Les alcaloïdes sont extraits de nouveau par un solvant organique. L’épuisement de la phase aqueuse est poursuivi jusqu’à ce que tous les alcaloïdes soient repassés en phase organique.. [23] 

Chromatographie sur couches minces (ccm)

C’est une chromatographie d’adsorption solide – liquide. La phase mobile ou « éluant » constituée soit par un solvant unique, soit par un mélange de solvants, progresse par capillarité le long d’une phase stationnaire dite «adsorbant » solide, finement divisée, fixée au préalable sur une plaque de verre, d’aluminium ou de matière plastique. [24] [25] Chaque constituant de l’échantillon évolue avec sa vitesse propre derrière le front du solvant. N R3 R1 R2 + AH N R3 R1 R2 H + A °° _ 25 Cette vitesse dépend des forces électrostatiques retenant le composant sur l’adsorbant d’une part, de sa solubilité dans la phase mobile d’autre part. Généralement, les constituants de faible polarité sont élués plus rapidement que les composants polaires. Le comportement d’un constituant particulier dans un système chromatographique déterminé est défini par rapport à sa référence frontale notée Rf En pratique, la chromatographie sur couches minces permet : – l’analyse qualitative d’un mélange ; – l’identification rapide des constituants d’un mélange. L’observation de la plaque aux rayonnements ultraviolets (uv), généralement aux longueurs d’onde λ = 254 nm et λ = 354nm, suivie de sa révélation à l’aide d’un réactif approprié aide beaucoup à l’interprétation du chromatogramme obtenu.

Chromatographie en phase gazeuse (cpg)

Les principes décrits pour les deux types de chromatographie précédents demeurent valables pour le cas de la cpg. Elle est réservée à des constituants volatiles ou volatilisables par dérivation des composés relativement peu volatiles. On a à faire à une chromatographie gaz – solide. On l’utilise souvent dans l’analyse des composés volatiles. Elle permet, en effet, de bien séparer les différents constituants d’un mélange plus ou moins complexe, de les identifier (analyse qualitative) et d’en connaître leur teneur (analyse quantitative).  Lorsque l’échantillon à analyser est injecté, il subit une vaporisation dans la chambre d’injection. Ses constituants sont ensuite entraînés par le gaz vecteur vers la colonne où se produira la séparation. Ils sont plus ou moins longuement retenus par la phase stationnaire suivant leur masse molaire, leur volatilité et /ou leur degré de polarité (affinité). Cette fixation étant temporaire, au bout d’un certain temps les molécules sont entraînées par la phase mobile. Distance parcourue par la substance Rf = Distance parcourue par le front de l’éluant 26 Pour une colonne capillaire OV1, la phase stationnaire a la structure suivante : n H3C Si O CH 3 CH 3 Si CH 3 CH 3 O Si CH 3 CH 3 O CH 3 n H3C Si O CH 3 CH 3 Si O Si CH 3 CH 3 O CH 3 (a) (b) Figure 18 : Structures a) de diméthylpolysiloxane et b) de 5%-phényldiméthylsiloxane [13] La phase mobile est l’azote. Celui-ci est supposé neutre vis-à-vis des constituants du mélange. Remarque Pour les alcaloïdes des amphibiens On utilise couramment d’autres types de colonnes : 5%- phényl 95%-diméthylsiloxane et 5%-phényldiméthylsiloxane. A la sortie de la colonne se trouve un détecteur relié à un enregistreur. Le passage d’un constituant dans le détecteur entraîne une excitation électronique (courant électrique dans le cas d’un détecteur par ionisation de flamme – FID), ceci se traduit par un pic au niveau de l’enregistreur, dont l’aire est en corrélation avec la teneur massique du constituant considéré. On obtient pour l’ensemble des constituants un chromatogramme. Le nombre de pics recensés correspondra, en principe, au nombre de constituants présents dans l’échantillon dans le cas où la résolution de chromatogramme est bonne. 27 Le temps de rétention tR est la durée de séjour d’un constituant dans la colonne ; il s’agit d’un paramètre caractéristique de chaque constituant dans une phase stationnaire donnée, pour des conditions opératoires parfaitement définies. Le fonctionnement d’un chromatographe en phase gazeuse est représenté sur le schéma 2 Schéma 2 : Représentation schématique du fonctionnement d’un chromatographe en phase gazeuse. (HAMON M., PELLERIN F., GUERNET M., MAHUZIER G., Méthode de séparation Tome 2 : Méthodes spectrales et analyses organiques, Masson, Paris Milan, Barcelone, Mexico, (1990), p 208) 

Couplage cpg/spectrométrie de masse (cpg/sm)

Spectrométrie de masse

La sm est une technique de détermination de structure. Elle donne accès à la masse moléculaire d’un composé et aux divers fragments issus de l’ion moléculaire, lesquels permettent de remonter à la structure moléculaire initiale Les réactions de fragmentation se produisent à l’état gazeux. La base de la sm est la production d’ions positifs à partir d’une molécule neutre, détectés par le rapport m/z où m représente la masse de l’ion et z sa charge, généralement égale à +1. Deux principales techniques les plus utilisées en sm sont succinctement décrites. En ionisation chimique (ic) A la place d’un faisceau d’électrons, c’est un gaz réactif ionisé préalablement qui va réagir à son tour sur les molécules de l’échantillon provoquant ainsi l’ionisation de ce dernier. En général, on utilise comme gaz réactif (en anglais, reactant gas) le méthane, l’isobutane et l’ammoniac. Soient RH le gaz réactif et M l’échantillon : RH + ne RH + (n+1)e RH + M……..H……..R MH R + + + M Lors que l’affinité protonique de M (APM) est supérieure à celle de R. L’ionisation chimique requiert peu d’énergie et par conséquent, ne favorise pas une fragmentation importante. De ce fait elle donne des spectres plus simplifiés, comportant un pic important voisin d’une unité de masse du pic moléculaire, généralement formé par gain d’un ion hydrogène (M+H). En impact électronique (ie) L’ionisation est obtenue par bombardement de la molécule à l’aide d’un faisceau d’électrons : MNA+° est l’ion moléculaire. Il acquiert une énergie interne suffisante pour la fragmentation +° MNA MN + A MN + A + ° +° MNA MNA + 2e e +° 29 La procédure de dégradation peut se poursuivre si MN +° et MN+ ont encore une énergie interne suffisante [30, 31, 33, 34]. Note Les ions à nombre impair d’électrons ont une masse paire sauf s’ils contiennent un nombre impair d’azote. Au cours de l’ionisation par ie, il y a toujours formation d’ions négatifs, en faible quantité (< 4%), qui sont décelés en inversant la polarité des collecteurs. Ces ions peuvent aussi être utilisés pour suivre la fragmentation des molécules. Le couplage cpg/sm La cpg et la sm sont deux méthodes compatibles si un mélange séparé par cpg peut être analysé individuellement à l’aide de la sm. Le couplage cpg/sm en ic permet d’obtenir un chromatogramme avec les masses moléculaires. A partir de ce résultat, il est possible de faire une identification préliminaire du constituant. Le couplage cpg/sm en impact électronique fournit des données additionnelles, susceptibles de conduire à la structure : on cherche à élucider celle – ci en se basant sur les différentes fragmentations caractéristiques. 

Table des matières

Chapitre 1
1. Travaux bibliographiques antérieurs
1.1. Données zoologiques antérieures sur Mantella
1.2. Données antérieures sur les alcaloïdes d’amphibiens
1.2.1. Différentes classes d’alcaloïdes chez les amphibiens
1.2.1.1. Alcaloïdes monocycliques
1.2.1.2. Alcaloïdes bicycliques
1.2.1.3. Alcaloïdes tricycliques
1.2.1.4. Alcaloïdes pyridiniques
1.2.1.5. Alcaloïdes indoliques
I.2.1.6. Alcaloïdes stéroïdiques
1.3. Méthode d’études physicochimiques des alcaloïdes
1.3.1 Extraction d’alcaloïdes totaux
1.3.2. Chromatographie sur couches mincs (ccm)
1.3.3. Chromatographie en phase gazeuse (cpg)
1.3.4. Couplage cpg/spectrométrie de masse (cpg/sm)
1.3.4.1. Spectrométrie de masse
1.3.4.2..Le couplage cpg/sm
1.4. Fragmentations caractéristiques à la masse des alcaloïdes lipophiliques d’amphibiens
1.4.1. Alcaloïdes bicycliques
1.4.1.1. Décahydroquinolines et leurs derivés
I.4.1.2. Izidines
1.4.1.3. Pumiliotoxines et leurs congénères
1.4.1.4. Homopumiliotoxines (hPTX)
1.5. Spectrophotométrie infrarouge (ir)
1.5.1. Intérêt des spectres infrarouges dans l’analyse fonctionnelle des molécules polyatomiques
1.5.2 Vibration de Valence
1.5.2.1. Différents facteurs influençant υ
1.5.3. Vibrations de déformation
1.5.4. Vibrations harmoniques et bandes de combinaison
1.5.5. Couplage cpg/irtf
1.6. Tests biologiques
1.6.1. Principe
1.6.2 Test de toxicité de « Brine Shrimp »
Chapitre 2
2. Matériels et Méthodes
2.1.Répartition des sites et méthodes de collecte
2.1.1. Sites de collecte
2.1.2. Méthodes de collecte des données biologiques sur terrain
2.1.2.1 Capture des grenouilles
2.1.2.2 Dépeçage
2.1.2.3 Conservation des peaux
2.2 Extraction des alcaloïdes totaux
2.2.1 Liste des réactifs solvants
2.2.2 Préparation des réactifs ou des solvants à utiliser
2.2.2.1 préparation de l’acide chlorhydrique 0,1N
2.2.2.2 préparation de l’hydroxyammonium
2.2.2.3 Étapes de l’extraction ‘AT
2.3 Analyse des AT en ccm
2.3.1 Liste des matériels utilisés
2.3.2 Méthode
2.3.3 Identification des taches sur ccm
2.4. Analyse en cpg
2.4.1. Matériels utilisés
2.4.2 Conditions expérimentales
2.5. Couplage cpg/sm
2.5.1. Matériels utilisés
2.5.2. Conditions expérimentales
2.6. Couplage cpg / irt
2.6.1 Matériels utilisés
2.6.2 Conditions expérimentales
2.7. Test Brine shrimp
2.7.1 Matériels et réactifs
2.7.2. Procédure expérimentale
Chapitre 3
3. Résultats et Discussions
3.1. Collecte et description zoologique succincte de chacune des espèces obtenues
3.2. Description zoologique succincte de chaque espèce
3.2.1. Mantella aurantiaca Mocquard, 1900
3.2.2. Mantella baroni Boulenger, 1888
3.2.2.1 Andohan’i sity 2 (Anala Gara)
3.2.2.2. Fanjavala fokontany Ampahitra (Moramanga)
3.2.3 Mantella betsileo Grandidier, 1872
3.2.4. Mantella crocea Pintak & Böhme, 1990
3.2.4.1. Ambodivoasary
3.2.4.2. Marisiaka
3.2.4.3 Ankosy
3.2.5 Mantella laevigata Mathuen et Hewitt, 1913
3.2.6 Mantella madagascariensis
3.2.7 Mantella milotympanum
3.2.8. Mantella nigricans Guibé 1978
3.2.9. Mantella cf nignicans
3.2. Mantella pulchra Parker 1925
3.2. Mantella viridis Pintak & Böhme
3.2.12. Discussions
3.2.12.1 M. viridis
3.2.12.2 M. betsileo
3.2.12.3 M. leavigata et M. nigricans Camp Mantella
3.2.12.4 M. pulchra et M. baroni
3.2.12.5 M. madagascariensis
3.2.12.6. M. aurantiaca
3.2.12.7. M. milotympanum
3.2.12.8. M. crocea
3.3 Enquête Ethnozoologique
3.4. Extraction des alcaloïdes totaux des peaux de Mantella
3.5. Analyse chromatographique
3.5.1. Chromatographie sur couche mince (ccm)
3.5.1.1. Mantella baroni
3.5.1.1.1 M. baroni An’ala 2ème mission
3.5.1.1.2. M. baroni Fanjavala 2ème mission
3.5.1.1.3. M.baroni Fanjavala 3ème mission
3.5.1.2. Discussion
3.5.1.3. Mantella laevigata
3.5.1.3.1. M. laevigata camp Mantella 1ère mission
3.5.1.3.2. M. laevigata camp Mantella 2ère mission
3.5.1.4. M. laevigata camp Mantella 3ère mission
3.5.1.5. Discussion
3.5.2. Chromatographie en phase gazeuse (cpg)
3.5.2.1. Chromatographie en phase gazeuse sur colonne OV1
3.5.2.1.1. Mantella baroni
3.5.2.1.2. Mantella laevigata
3.5.2.2. Discussion
3.5.3. Analyse en cpg/sm
3.5.3.1. Cpg/sm ic et ie
Etude comparative des données en cpg/smic et en cpg/smie
Considération d’ordre général
Résultats pour M. laevigata « Camp Mantella » Marojej
3.5.3.2. Etude approfondie en cpg/sm de AT de Mantella laevigata de « Camp Mantella »
A. Recensement des alcaloïdes de AT à partir de son profil en cpg/sm ie
B. Etude comparative des neuf azabicyclo[4,3,0]non6,7ène5,8disubstitués
Hypothèse de fragmentation à la masse des azabicyclo[4,3,0]non6,7ène 5,8disubstitués
C. Etude approfondie en sm ie de azabicyclo [4,3,0]non6,7ène 5,8disubstitué 251P
Recherche de la place de la double liaison au sein de la molécule
D. Etude approfondie en sm ie de 5,6,8I 267U, indolizidine trisubstituée
E. Confirmation des résultats : Analyses des données en cpg/irtf
Etude préalable effectuée sur deux composés, dont la structure comporte des fonctions hydroxyles :
307G et 321B
Règle 3 azabicyclo[4,3,0]non6,7ène5,8disubstitué 251P 3
5,6,8I 267U
Attribution définitive des principaux pics sur le profil cpg/sm ie de M. laevigata « Camp Mantella » Marojejy, 1ère mission
3.6. Test de toxicité au « brine shrimp »
Calcul de ED
Conclusion
Références
Annexes
Annexe 1 : Divers types de fragmentations et les règles les régissant
1. Fragmentation des cations impairs ou radicauxcations
2. Fragmentation des cations à nombre pair d’électrons
Annexe 2 : Spectres de masse en ie des azabicyclo[4,3,0]non6,7ène5,8disubstitués
Spectres de azabicyclo[4,3,0]non6,7ène5,8disubstitués 233E et azabicyclo[4,3,0]non6,7ène5,8disubstitués
Spectres des azabicyclo[4,3,0]non6,7ène5,8disubstitués
Spectres des azabicyclo[4,3,0]non6,7ène5,8disubstitués
Spectres des azabicyclo[4,3,0]non6,7ène5,8disubstitués
Annexe 3 : Test de toxicité « Brine Shrimp »

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