Évolution des pratiques de conseil aux voyageurs en 2017

Consultation médicale avant le départ 

Actuellement, 69 % des pharmaciens recommandent aux patients de consulter un médecin ou un service spécialisé avant un départ en voyage. Ce pourcentage est une moyenne à nuancer suite à la remarque de quelques pharmaciens. En effet, la destination, les conditions de séjour, les pathologies associées, l’âge des personnes sont des éléments qui influencent l’orientation par les pharmaciens des voyageurs dans le parcours de prévention.
Depuis 2003, on constate une baisse de 10 % du conseil de recourir à une consultation d’un médecin par les officinaux.
Cela semble mettre en évidence une meilleure maitrise de cette thématique par les pharmaciens. Cependant, les vaccins et les traitements antipaludiques ne sont délivrés que sur prescription médicale.

Pharmacien et formation 

Du fait du développement des voyages de plus en plus « exotiques », 60 % des pharmaciens ne s’estiment pas suffisamment informés sur les conseils de prévention concernant la santé des voyageurs contre 52 % en 2003.
La majorité des pharmaciens (84 %) souhaiteraient donc l’accès à une banque de données spécifiques sur internet (VS 50 % en 2003). Néanmoins 60 % des pharmaciens aimeraient avoir à leur disposition des documents écrits du type guides pratiques, fiches thématiques et 47 % seraient intéressés par des sessions de formation continue. Les pharmaciens montrent toujours l’envie d’être informés et formés.

Sujets les plus abordés par les voyageurs aux comptoirs des officines 

De nos jours, les sources d’interrogation les plus fréquentes des voyageurs sont : la prévention anti-vectorielle, la diarrhée et ses traitements, la vaccination, la protection solaire, le contenu de la trousse à pharmacie, le paludisme et sa chimioprophylaxie médicamenteuse, la prévention du mal des transports. Les sujets les moins évoqués sont : la prévention de l’insuffisance veineuse et des phlébites en avion, les moyens de désinfecter l’eau, disponibilité et la conservation des médicaments lors d’un voyage.
Dans moins de 1 % des cas, la prévention des effets secondaires du décalage horaire, la prévention du mal des montagnes et l’aspect administratif et législatif sont abordés par les voyageurs ; Taux pratiquement identique dans l’enquête de 2003.En 2003, on remarque que les moyens de désinfecter l’eau étaient présents dans les 6 premiers sujets d’interrogation contrairement à la trousse à pharmacie. Le paludisme était le deuxième sujet d’interrogation avec 81 % alors qu’aujourd’hui, il est en 6ème position à 60 %. La prévention anti-vectorielle est en revanche en tête avec 87 % des sujets les plus abordés en 2017.
La médiatisation de certaines épidémies (notamment dues à des virus transmis par des moustiques comme le virus Zika, le virus du chikungunuya, le virus de la dengue) a accru la sensibilité des professionnels de santé et des voyageurs à une protection plus adaptée. Maintenant, nous allons vérifier si les connaissances sur le traitement et la prévention des différentes pathologies ou risques relevées lors de l‘enquête de 2003 ont évolué depuis 2003.

Paludisme, chimioprophylaxie et traitement présomptif 

Actuellement, 79 % des pharmaciens estiment connaître les destinations exposant les voyageurs au paludisme et 58 % sont capables de préciser la chimioprophylaxie adaptée pour une destination.
En 2003, les destinations impaludées étaient connues par 85 % des pharmaciens et 75 % étaient en mesures de préciser le médicament prophylactique recommandé pour cette destination. Concernant la durée de traitement prophylactique après avoir quitté la zone impaludée, plusieurs possibilités existent : 84 % des pharmaciens ont répondu « arrêt du traitement prophylactique après une semaine » et 50 % «après 3 semaines ou plus». A noter comme en 2003, 1 pharmacien sur 10 ne connait pas la durée du traitement prophylactique.
Lorsqu’une prescription d’antipaludiques parait inhabituelle ou inadaptée, seulement 96 % des pharmaciens vérifient sa validité dans leur documentation et 94 % des pharmaciens appellent le prescripteur (données stables par rapport à 2003).

Protection personnelle anti-vectorielle 

Les deux marques de répulsif anti-moustiques les plus conseillées en Haute-Normandie sont l’Insect Ecran® peau à 87 % (contre 64 % en 2003), suivi de la marque Cinq sur Cinq® à 60 % (idem en 2003).
Les autres marques délivrées sont : Moustifluid® (7%), Pranarom® (3%), Puressentiel® (2%), Apaisyl® (2%), Moustidose® (1%), Biovectrol® (1%) et 1 % des pharmaciens interrogés conseillent des huiles essentielles. En 2003, les pharmaciens délivraient des produits anti-moustiques de la marque Butix®, Prébutix®, Mousticologne®.
Les répulsifs proposés ne sont pas toujours adaptés aux zones tropicales. Il est important de vérifier les compositions (la seule molécule à avoir une AMM est le DEET) et de connaître la concentration en produit actif efficace contre l’insecte vecteur du paludisme.
On remarque que 6 % des pharmaciens recommandent l’utilisation des gammes de répulsifs anti-moustiques à base d’huiles essentielles comme la citronnelle. Les huiles essentielles ne sont pas recommandées car elles ont une efficacité inférieure à 20 minutes et celles à base d’agrumes exposent à un risque de photosensibilisation.
Les insecticides pour vêtement sont préconisés par 94 % des pharmaciens, sachant que le plus délivré est la marque Insect Ecran® vêtement à 90 %, suivi par la marque Cinq sur Cinq® à 32 %. On remarque que les pharmaciens le conseillent de plus en plus par rapport à 2003 où il était déjà conseillé par 86 % des pharmaciens.
Il est à noter que 52 % des pharmaciens conseillent l’usage d’une moustiquaire imprégnée d’insecticide et seulement 11 % recommandent l’emploi de kit de ré imprégnation pour moustiquaires. En 2003, 39 % des pharmaciens proposaient des moustiquaires imprégnées et 14% un kit de ré-imprégnation. On constate une légère augmentation des préconisations d’usage des moustiquaires imprégnées mais cela ne se traduit pas nécessairement par un acte d’achat. La protection anti-vectorielle prioritaire : Si le rapport coût-bénéfice du cocktail de produits prescrits et/ou conseillés dissuade les voyageurs, alors les pharmaciens conseillent d’acheter en priorité : Dans 72 % des cas : la chimioprophylaxie médicamenteuse ; Dans 24 % des cas : des répulsifs cutanés ; Dans 3 % des cas : une moustiquaire imprégnée. Depuis l’enquête de 2003, les habitudes n’ont pas évolué.
Il paraît essentiel de mettre l’accent sur les dispositifs évitant de se faire piquer : l’usage d’une moustiquaire imprégnée et de répulsifs plutôt que d’avoir à entreprendre un traitement médicamenteux préventif.
Sachant que la conjugaison de tous ces moyens est la meilleure garantie d’éviter la survenue d’un accès palustre.

Table des matières

INTRODUCTION 
PREMIERE PARTIE : ENQUETE COMPARATIVE «LE PHARMACIEN ET LA SANTE DES
VOYAGEURS » REALISEE AUPRES DES PHARMACIENS D’OFFICINE DE HAUTE-NORMANDIE
1. Description de l’étude 
2. Méthodologie 
3. Résultats chiffrés 
4. Exploitation des résultats et comparaison aux résultats de l’étude de Camille Clayssens 
4.1. Pharmaciens ayant répondu aux questionnaires
4.2. Fréquence à laquelle les pharmaciens sont interrogés sur ce thème par des patients. 38
4.3. Sources d’informations utilisées
4.4. Consultation médicale avant le départ
4.5. Pharmacien et formation
4.6. Sujets les plus abordés par les voyageurs aux comptoirs des officines
4.7. Paludisme, chimioprophylaxie et traitement présomptif
4.8. Protection personnelle anti-vectorielle
4.9. Vaccinations préconisées
4.10 Traitement conseillé en cas de diarrhée
4.11 Traitement pour désinfecter l’eau de boisson
4.12 Problème de santé au retour de voyage
5. Conclusion et perspectives 
DEUXIEME PARTIE : LES SUJETS FREQUEMMENT ABORDES EN OFFICINE PAR LES VOYAGEURS
1. Vaccinations du voyageur 
1.1 Généralités
1.2 Vaccination de routine
1.2.1 Coqueluche
1.2.2 Diphtérie-Tétanos-Poliomyélite
1.2.3 Rougeole-Oreillons-Rubéole
1.3 Vaccination préconisée selon la destination, les conditions et la durée du séjour
1.3.1 Choléra
1.3.2 Encéphalite japonaise
1.3.3 Encéphalite à tiques
1.3.4 Fièvre typhoïde
1.3.5 Grippe saisonnière
1.3.6 Hépatite A
1.3.7 Hépatite B
1.3.8 Rage
1.3.9 Tuberculose
1.4 Vaccinations obligatoires
1.4.1 Fièvre jaune
1.4.2 Méningite
1.5 Conseils aux voyageurs «pressés»
2. La diarrhée du voyageur
2.1 Définition
2.2 Epidémiologie
2.2.1. Agents causals
2.2.2. Facteurs de risques
2.2.3. Mode de transmission
2.3 Prévention de la diarrhée du voyageur
2.3.1. Mesures d’hygiène alimentaire
2.3.2. Traitement de l’eau de boisson
2.3.3. Prophylaxies médicamenteuses
2.4 Prise en charge de la diarrhée
2.4.1. Réhydratation
2.4.2. Traitements symptomatiques
2.5 Conseils diététiques en cas de diarrhée
3. Protection personnelle anti vectorielle 
3.1. Principaux arthropodes vecteurs de maladie
3.1.1. Acariens : les tiques
3.1.2. Insectes
3.2 Quelques pathologies émergentes
3.2.1. Le chikungunya
3.2.2. La dengue
3.2.3. Le virus zika
3.2.4. La maladie de Lyme
3.3 Prophylaxie anti vectorielle individuelle
3.3.1. Prophylaxie d’exposition mécanique
3.3.2. Prophylaxie d’exposition chimique
3.3.3. Autres mesures de protection personnelle anti-vectorielle
3.3.4. Les produits à déconseiller
4. Paludisme et sa chimioprophylaxie médicamenteuse 
4.1. Epidémiologie
4.2. Vecteurs et agents pathogènes
4.3. Répartition géographique
4.3.1. Europe
4.3.2. Afrique
4.3.3. Amérique
4.3.4. Asie
4.3.5. Océanie
4.3.6. Proche et Moyen Orient
4.4. Prévention du paludisme par chimioprophylaxie médicale
4.5. Traitement présomptif
5. Prévention des problèmes de santé liés aux moyens de transport 
5.1. Transport routier
5.2. Transport maritime
5.3. Transport aérien
5.3.1. Prévention des thromboses veineuses
5.3.2. Syndrome du décalage horaire
5.3.3. Contre-indications individuelles au voyage aérien
5.4. Mal des transports
5.4.1. Mécanisme
5.4.2. Symptômes
5.4.3. Facteurs de risques
5.4.4. Différentes cinétoses
5.4.5. Conseils
5.4.6. Traitements antinaupathiques
6. Prévention des risques liés à l’environnement 
6.1. Prévention lié à l’exposition solaire
6.1.1 Risques liés à l’ensoleillement
6.1.2. Prévention solaire
6.2. Prévention du mal aigüe des montagnes
6.2.1. Définition du mal aigüe des montagnes
6.2.2. Contre-indication à l’altitude
6.2.3. Prévention du mal des montagnes
6.2.4. Traitements prophylactiques
6.3. Prévention des accidents liés à la plongée
6.3.1. Risques liés à la plongée sous-marine
6.3.2. Contre-indications à la plongée
6.3.3. Prévention
7. Trousse médicale de voyage 
7.1. Caractéristiques de la trousse à pharmacie
7.2. Conseils à prodiguer sur la forme et le transport des médicaments
7.3. Composition de la trousse à pharmacie
7.3.1. Douleur et fièvre
7.3.2. Système digestif
7.3.3. Antibiotique
7.3.4. Sphère ORL
7.3.5. Plaies et contusions
7.3.6. Paludisme et piqures d’insectes
7.3.7. Eaux et hygiène
7.3.8. Allergie
7.3.9. Autres éléments à emporter selon la destination
7.4. Traitement des affections chroniques
7.5. Plaquette à destination du voyageur en annexe 14
CONCLUSION 
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 
ANNEXE

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