DIAGNOSTIC DE L’INFECTION A VIH

DIAGNOSTIC DE L’INFECTION A VIH

PHYSIOPATHOLOGIE DE L’INFECTION A VIH 

Le VIH entraîne une destruction du système immunitaire de l’hôte et la réponse immune de ce dernier est incapable d’éradiquer l’infection. En effet l’infection commence par une phase aiguë, partiellement contrôlée par la réponse immune adaptative puis progresse vers une infection chronique des organes lymphoïdes périphériques. 

 CINETIQUE DES MARQUEURS LORS D’UNE INFECTION PAR LE VIH 

12 semaines après l’infection, la charge virale est réduite à des niveaux très basuniquement détectables par des techniques de grande sensibilité telle que la PCR et reste constante plusieurs années. De même, les taux de CD4+ diminuent progressivement durant cette période de latence clinique à cause de la réplication virale très active. Quand ces taux atteignent des valeurs critiques ( environ 200/mm3), les risques d’infections opportunistes sont très élevés. La période suivant l’infection mais qui précède toute possibilité de détection des anticorps (jusqu’à 6 semaines) est communément appelée « fenêtre sérologique ». [35]Les anticorps mis en évidence avec les techniques Western blot et ELISA « sandwich » sont de classe IgG alors que ceux décelés par les techniques de compétition appartiennent aux classes IgG, IgA et IgM. La cinétique des marqueurs sérologiques a permis de suivre de façon chronologique l’évolution des différents anticorps et antigènes dans le sérum des patients. En outre la révélation d’anticorps spécifiques peut dépendre de la méthode de détection employée. C’est pourquoi il est nécessaire de comprendre non seulement l’évolution de la réaction immunitaire, mais aussi les principes des épreuves de dépistage qui sont utilisées.  Certains anticorps persisteront tout au long de l’infection et de la maladie, tandis que d’autres diminueront au point de devenir indétectables. La période de séroconversion intervient 2 à 6 semaines au plus tôt, de 6 à 14 mois au plus tard après le contage. Cette période de latence semble fonction de la quantité d’inoculum et de la voie de transmission : plus longue par transmission sexuelle que par transfusion. Les anticorps aux protéines gag (p55, p24) apparaissent assez tôt après l’infection, tandis que les anticorps aux produits env et pol se produisent en même temps ou un peu plus tard. Ainsi, des épreuves destinées à déceler surtout des éléments gag peuvent livrer des résultats positifs avant celles qui sont destinées à détecter des anticorps env, d’où l’importance de l’épreuve employée dont dépend la détection de ces anticorps spécifiques. Les anticorps à la p24 peuvent se raréfier au fur et à mesure que la maladie avance et que la protéine virale (antigène p24) se développe dans le sérum. L’antigène p24 apparaît très tôt dans le sérum mais à des quantités très faibles pouvant échapper aux méthodes de dépistage des antigènes. 

DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE DES INFECTIONS A VIH 

Les épreuves diagnostiques de dépistage de l’infection à VIH sont nombreuses et variées, et ont beaucoup évolué. Le diagnostic de l’infection à VIH repose sur la mise en évidence des anticorps spécifiques de ce virus (diagnostic sérologique indirect) et sur la détection du virus lui-même ou de certaines de ces composantes (diagnostic direct). 

DIAGNOSTIC DIRECT 

Bien que la sérologie soit la méthode la plus communément utilisée pour le diagnostic de l’infection à VIH, il est nécessaire de recourir, dans certains cas, à des techniques de biologie moléculaire ou de culture virale : primo-infection, enfant né de mère séropositive, résultat de WB indéterminé. 

L’ISOLEMENT VIRAL 

La technique la plus répandue se fonde sur la mise en culture des cellules mononucléées du sang périphérique

Particules viralesdans plasma

On effectue une coculture de lymphocytes de l’échantillon contenant le virus avec des lymphocytes de donneur sain qui stimulent la multiplication virale, le tout entretenu pendant 4 à 6 semaines. La mise en évidence du virus repose sur l’étude du surnageant de culture par détection et quantification de l’antigène p24 ou de l’activité transcriptase inverse. L’isolement viral est une technique coûteuse en temps et en moyens, du fait de la durée de la culture et des moyens mis en œuvre pour détecter le virus. De plus, le risque lié à la manipulation d’un virus hautement pathogène impose de travailler dans des conditions de sécurité bien codifiées au sein de laboratoires spécialement équipés de façon à protéger aussi bien les manipulations que les personnes. 

RECHERCHE D’ANTIGENE 

L’antigénémie p24, quoique intéressante à doser, n’est détectable qu’aux deux extrémités de la maladie : lors de la primo-infection, avant la séroconversion, et lors de l’évolution vers le SIDA. L’épreuve de détection d’antigènes emploie la technique ELISA 3ième génération 

DETECTION DES ACIDES NUCLEIQUES PAR PCR [6]

La Polymerase Chain Reaction ou PCR est une technique de détection et d’identification in vitro des acides nucléiques pro viraux.  Les acides nucléiques sont extraits par lyse des cellules mononucléées du sang périphérique, puis soumis à des cycles comportant chacun trois étapes : – dénaturation de l’ADN double brin à chaud (95-100°) – hybridation des amorces: hybridation des chaînes mono caténaires à des brins complémentaires synthétiques. – extension des amorces: elle se fait grâce à une ADN-polymerase thermostable (Taq.) – cycles de réplication : un cycle dure en général 2 à 3 minutes. Au terme d’une trentaine de cycles, un brin d’ADN est amplifié en 10 millions de copies. La détection et l’identification des chaînes caténaires peuvent se faire par électrophorèse en gel avec révélation enzymatique des oligoméres nucléotiques marqués. La PCR est la méthode la plus sensible que l’on connaisse pour l’identification du HIV . Elle est utile pour les cas suivants : – diagnostic précoce de l’infection par HIV – suivi d’une thérapeutique antivirale– diagnostic de l’infection par HIV chez le nouveau né– distinction entre HIV1 et HIV2 – cette technique est aussi utile pour clarifier les situations sérologiques confuses (disparité dans les résultats entre ELISA et WB) Par ailleurs, elle est sujette parfois à de faux positifs ou de faux négatifs. Très utile pour les  laboratoires de recherche, elle n’est pas encore indiquée pour les laboratoires de routine. 

 DIAGNOSTIC INDIRECT 

Il repose sur la mise en évidence des anticorps spécifiques des protéines virales. Ces dernières étant immunogènes, vont induirent la production d’anticorps chez le sujet infecté. De nombreuses méthodes existent pour le dépistage de ces anticorps. 

LES TESTS DE DEPISTAGE 

TECHNIQUES IMMUNOENZYMATIQUES 

L’ELISA (Enzyme Linked Immuno Sorbent Assay) est la technique immuno enzymatique la plus couramment utilisée pour la recherche d’anticorps anti-VIH. Simple, rapide, sensible et spécifique, elle s’adapte au dépistage de grandes séries de sérums sous forme de nombreuses trousses commercialisées. Cependant, avec les différences épidémiologiques d’une région à une autre et d’un groupe de population à un autre, leur évaluation préalable est nécessaire pour le choix du test appropriée à chaque situation.Plusieurs épreuves ELISA existent dont trois catégories couramment utilisées 

* ELISA INDIRECT (figure VI)

Le sérum est ajouté à la phase solide contenant l’antigène et le tout est incubé pendant une période et à une température spécifique. La réaction antigène-anticorps est révélée par un conjugué couplé à une enzyme. La  densité optique est d’autant plus élevée que la concentration d’anticorps est grande. 

* ELISA PAR COMPETITION (figure VII)

On ajoute en même temps à la phase solide l’échantillon et le conjugué. L’anticorps anti-VIH du sérum entre en compétition avec le conjugué (qui est un anticorps dirigé lui aussi contre l’antigène VIH) pour occuper les sites réactifs sur l’Ag lié. Ici, la quantité inconnue d’anticorps présents dans l’échantillon sera inversement  proportionnelle à l’intensité de coloration produite. 

* ELISA PAR CAPTURE D’ANTIGENE (figure VIII) 

Un anticorps monoclonal très spécifique dirigé vers un déterminant antigénique est fixé au support afin de « capturer » l’antigène spécifique du VIH. Ces ELISA peuvent être de  type direct ou compétitif

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
1 – HISTORIQUE
2 – RAPPEL VIROLOGIQUE
2.1 – MORPHOLOGIE
2.2 – ORGANISATION GENETIQUE
2.3 – VARIABILITE GENETIQUE
2.4 – CYCLE REPLICATIF
3 – PHYSIOPATHOLOGIE DE L’INFECTION A VIH
3.1- CINETIQUE DES MARQUEURS LORS D’UNE INFECTION PAR LE VIH
4- DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE DES INFECTIONS A VIH
4.1 – DIAGNOSTIC DIRECT
4.1.1 – ISOLEMENT VIRAL
4.1.2 – RECHERCHE DES ANTIGENES
4.1.3 – DETECTION DES ACIDES NUCLEIQUES PAR
PCR
4.2 – DIAGNOSTIC INDIRECT
4.2.1 – TESTS DE DEPISTAGE
4.2.1.1 – TECHNIQUES IMMUNOENZYMATIQUES
4.2.1.2 – EVOLUTION DE LA TROUSSE ELISA
4.2.1.3 – TESTS RAPIDES/SIMPLES
4.2.2 – LES TESTS DE CONFIRMATION
4.2.2.1 – WESTERN BLOT ( immunotransfert)
4.2.2.2 – AUTRES METHODES
DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE ET PERFORMANCES DES TESTS
1 – MATERIEL
1.1 – CENTRE D’ ETUDE
1.2 – POPULATION D’ETUDE
1.3 – MATERIELS ET REACTIFS UTILISES
1.3.1 – MATERIEL
1.3.2 – REACTIFS DE L’ETUDE
2 – METHODOLOGIE
2.1 – PRELEVEMENT
2.2 – ECHANTILLONNAGE ET CODIFICATION
2.2.1 – ECHANTILLONNAGE
2.2.2 – CODIFICATION
2.3 – METHODE
2.3.1 – PROCEDURE
2.3.2 – CALCULS
2.3.3 – PRINCIPE DES TESTS
2.3.3.1 – TESTS DE L’EVALUATION
2.3.3.2 – TESTS DE LA STRATEGIE DE
REFERENCE
3 – RESULTATS
3.1. – PERFORMANCES DES TESTS RAPIDES
3.1.1 – PERFORMANCES DES TESTS RAPIDES NON
DISCRIMINATIFS
3.1.2 – PERFORMANCES DES TESTS RAPIDES
DISCRIMINATIFS
4 – DISCUSSION
5 – CONCLUSION

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