Engraulis encrasicolus et de la sardine

Nous avons recueilli des données et des informations fondamentales sur la biologie de l’anchois, Engraulis encrasicolus et de la sardine, Sardina pilchardus peuplant le littoral extrême Est algérien. Deux grands axes ont été traités: la biologie de la reproduction et l’étude de l’âge et de la croissance. travers l’étude de plusieurs aspects à savoir: le sex-ratio, les stades de maturité sexuelle, la taille à la 1ère maturité sexuelle, la période de reproduction, la condition et la stratégie d’utilisation des réserves graisseuses, l’histologie des ovaires, le suivi de la dynamique ovocytaire, l’estimation de la fécondité et la détermination de la stratégie de ponte. Pour répondre à cette problématique, nous nous somme basés sur des critères d’ordres macroscopiques, pondéraux et microscopiques. Ainsi, on peut dire que l’anchois, E. encrasicolus et la sardine S. pilchardus du LEA ne présentent pas de dimorphisme sexuel apparent, le sexe n’est déterminé qu’après dissection et observation macroscopiques des gonades.

La proportion des sexes est importante dans la reproduction des 2 populations. Chez l’anchois, le sex-ratio est constant, le nombre des mâles est proche de celui des femelles alors que celui de la sardine est en faveur des femelles qui dominent dans les prises. Chez les 2 espèces, le sex-ratio varie en fonction de la taille et des saisons. Au cours du cycle sexuel, les gonades mâles et femelles d’E. encrasicolus et de S. pilchardus changent d’apparence et évoluent en fonction des phases du cycle reproducteur. On se basant sur des critères macroscopiques comme la forme, la couleur, la vascularisation, la taille et le volume occupé par la gonade dans la cavité abdominale, 5 stades de maturité sexuelle ont été établis pour les mâles et les femelles des 2 espèces: inactif, début de maturation, pré-ponte/pré-émission, ponte/émission, post-ponte/post-émission. Ces différents stades se succèdent au cours du cycle sexuel d’une façon cyclique.

E. encrasicolus et S. pilchardus sont des poissons de type gras, leurs réserves lipidiques sont stockées sous la peau et dans le mésentère avant de passer vers les gonades pour assurer les besoins énergétiques de la gamétogenèse. Dans les eaux du LEA, E. encrasicolus et S. pilchardus adaptent leurs stratégies d’utilisation des réserves graisseuses en reproduction dès la fin de leur 1ère année (âge 1) à une taille Lm50 de 10.40 cm pour l’anchois et 11.09 cm pour la sardine. Lorsqu’ils atteignent leurs maturités sexuelles, l’anchois se reproduit entre mars et octobre avec une ponte estivale et la sardine, entre octobre et avril avec une ponte hivernale. Chez les 2 espèces, l’étalement de la période de ponte traduit un grand potentiel reproductif. Un tel étalement, a pour conséquence un fractionnement de l’émission des œufs en plusieurs lots. Ce potentiel reproductif a été mesuré à travers l’estimation de la fécondité individuelle absolue où nous avons constaté que l’anchois peut émettre plus de 50.000 ovocytes de forme ovoïdes et la sardine pond plus de 45.0000 ovocytes sphériques.

L’examen histologique des ovaires d’E. encrasicolus et de S. pilchardus prélevés à différentes périodes du cycle reproducteur, et la détermination du degré de maturité du lot d’ovocytes le plus avancé présent dans l’ovaire, nous ont permis de constater 6 stades ovariens: ovaire immature, ovaire en maturation, ovaire mature (pré-ponte), ovaire en reproduction (ponte), ovaire en post-ponte et ovaire en repos sexuel. La distribution plurimodale des ovocytes et la présence simultanée d’ovocytes pré-vitellogéniques et vitellogéniques à différent stade de maturité avec des follicules post-ovulatoire au sein d’un même ovaire, confirme que l’émission des œufs se fait par lot. Ces résultat nous ont permis de considérer que l’anchois, E. encrasicolus et la sardine, S. pilchardus du LEA sont des espèces à ponte fractionnée. Nous avons étudié la biologie de la reproduction, l’âge et la croissance chez E. encrasicolus et chez S. pilchardus pêchés dans le littoral extrême Est algérien. Les données acquises contribuent à une meilleure connaissance de l’écobiologie de ces poissons indispensable pour tout établissement de modèles d’évaluation des stocks pour permettre leurs pérennités et leurs exploitations durables. Cependant de nombreux champs d’investigation restent ouverts, ils sont indispensables pour compléter les connaissances actuelles aussi bien sur l’anchois que sur la sardine.