ETUDE DE LA FAUNE MYRMECOLOGIQUE DE L’ENCLOS D’ACCLIMATATION DE KATANE

ETUDE DE LA FAUNE MYRMECOLOGIQUE
DE L’ENCLOS D’ACCLIMATATION DE KATANE

 Zone d’étude

La Réserve de Faune du Ferlo Nord (RFFN), créée le 21 mars 1972 par le décret n° 72.237 était gérée jusqu’en 1996 par la Direction des Eaux et Forêts, Chasse et Conservation des Sols (DEFCCS). Sous les effets conjugués de la chasse illégale, de la coupe de bois, du surpâturage et de la sécheresse, la biodiversité de la réserve s’est fortement réduite. Certaines espèces de Reptiles (Tortues), Mammifères (Gazelles) et d’Oiseaux (Autriches) ont des densités proches de l’extinction. Avec la réduction de la couverture végétale, les dunes sableuses, résultantes de l’érosion des sols dénudés, se multiplient. Pour faire face à cette situation, la RFFN a été rattachée en 1996 à la DPN qui a lancé un programme de réintroduction d’espèces menacées ou disparues de la réserve. Un enclos d’acclimatation de 550 ha a été mis en place à Katané en 2003 accompagnée d’une première phase de réintroduction de gazelles (BA, 2003). Une première phase de réintroduction de tortues a été faite en 2006 (DEVAUX, 2006). L’enclos a connu une extension en 2009 ; puis une deuxième phase de réintroduction de tortues en 2011 dont nous en informe l’un des participants Mr Alain SECK (Chef du laboratoire de Zoologie des invertébrés terrestres de L’IFAN). Sa superficie actuelle est de 700 ha. 

Situation géographique

Situé au nord-est du Sénégal, l’immense Ferlo se déroule sur 250 km d’ouest en est, de Tiamène à Matam, et autant, du nord au sud, de Podor à Koungheul. La Réserve de Faune du Ferlo Nord se trouve au sud du bassin du fleuve Sénégal, entre Linguère et Matam (Fig. 1). Elle fait partie de la zone sylvo-pastorale du Ferlo (MICHEL et al, 1969). L’enclos d’acclimatation de Katané (15° 17’ 531 et 13° 57’ 508) se trouve à une trentaine de Km au nord de Ranérou (15° 29’ 252 et 14° 06’ 820). 12 Figure 1. Localisation du site de l’étude (Cartes modifiées de la DPN) 

Climat

Le climat est de type Sahélien. Les données climatiques (pluviométrie, température, humidité relative et insolation) de la station météorologique la plus proche du site de Katané disponibles sont celles de Ranérou obtenues au niveau d’ANAMS. II.1.2.1. Précipitation Les précipitations sont uniquement de type orageux (LEROUX, 1976). D’une manière générale, la saison des pluies couvre une période allant de juin à octobre. Les mois de juillet, août et septembre sont les mois les plus pluvieux (fig. 2). Le cumul annuel fait une valeur de 445 mm pour l’année 2007 et 710,6 mm en 2009. Ranérou Vers Matam Vers Linguère Katané 13 Figure 2. Moyennes mensuelles pluviométriques enregistrées à la Station de Ranérou en 2007 et 2009. (Source ANAMS).

Température

Figure 3. Moyennes mensuelles des minimas et des maximas des températures enregistrées à la station de Ranérou en 2007 et 2009. (Source ANAMS).  La température, liée au rayonnement globale solaire, atteint son maximum avant et après la saison des pluies. Le mois de janvier est uniformément le mois le plus froid (14,69°), le mois de mai (43,91°) est généralement le mois le plus chaud (fig. 3). Les moyennes maximales et minimales des températures sont respectivement (37,77°), (22,15°) en 2007 et (37,25°) et (21,95°) en 2009.

Humidité relative

L’humidité relative indique le degré de saturation de l’air et est donnée en pourcentage. Elle atteint son maximum pendant la saison des pluies (fig. 4). Figure 4. Moyennes mensuelles des minimas et des maximas des humidités relatives en pourcentages enregistrées à la station de Ranérou en 2005 et 2007. (Source ANAMS). 

Insolation

 L’insolation ou l’ensoleillement est la durée totale en heure au cours de laquelle le soleil n’a pas été caché par les nuages. Chaque année, l’insolation est moins importante en saison des pluies (de juin à septembre) qu’en saison sèche (tab. I). 

Relief, sol et végétation

Cette réserve s’étend sur des territoires sahéliens de faible relief dominés par les sols sableux. Ces sols sont de type ferrugineux tropical non lessivés sur sable et grés appelé dior (Michel, 1965). Les paysages sont de type steppe et savane arbustive (MICHEL et al, 1969) avec un Tapis herbacé très riche (BA, 2003). Parmi les espèces végétales, on observe : Bombax costatum, Pterocarpus erinaceus, Combretum glutinosum, Acacia senegal, Balanites aegyptiaca et Boscia senegalensis. Cependant le milieu a connu une désertification. Les zones sablonneuses s’étaient multipliées et les vents érodent fortement les sols mis à nu (MICHEL et al, 1969).

Methodologie

L’échantillonnage a été réalisé au mois de septembre 2010, vers la fin de la saison des pluies.

Stations étudiées

Les stations étudiées ont été choisies en fonction de la topographie, de la végétation et du sol. En tout, 6 stations réparties en 4 habitats ont été prospectées. Habitat 1(Station 1 et 5) Elles sont situées à l’entrée de l’enclos sur une pente légère qui se termine sur une petite mare temporaire. La végétation, assez touffue, est majoritairement composée chez les ligneux d’épineux tels que Balanites aegyptiaca, Ziziphus mauritiana, Acacia seyal, Dichrostachys cinera. On y retrouve aussi Grewia bicolor, Anogeisus leicarpus, Combretum nigrans, Combretum micranthum, Guiera senegalensis, Adenium obesum, Dalbergia melanoxylon, Pterocarpus lucens. La strate herbeuse, non négligeable, est composée notamment de Merremia aegyptiaca qui forme une couverture au dessus des strates herbeuses et ligneuses. Habitat 2 (Station 2) L’habitat 2 correspond à la station 2 située sur un petit plateau à pente douce caractérisée par une prairie herbacée parsemée de quelques rares arbustes (Calotropis procera, Boscia senegalensis, Balanites aegyptiaca, Acacia senegal, Combretum glutinosum, Combretum aculeatum). Par endroit, on note des zones nues au sol encrouté témoins d’une forte dégradation du milieu. 16 Habitat 3 (Station 3 et 6) Cet habitat est situé sur un plateau à un niveau relativement plus élevé par rapport aux habitats précédants. C’est un habitat relativement bien boisé de l’enclos. La végétation originelle est présente. Les espèces ligneuses dominantes sont: Acacia seyal, Guiera senegalensis, Pterocarpus lucens. Boscia senegalensis, Balanites aegyptiaca, Acacia senegal sont bien représentés. On retrouve aussi Adenium obesum, Dalbergia melanoxylon, Combretum micranthum, Combretum aculeatum, Commiphora africana. Les espèces herbacées sont rencontrées dans les 2 stations. Habitat 4 (Station 4) L’habitat 4 se trouve sur une pente douce qui descend vers la grande mare de l’enclos. Le sol est très humide. On note beaucoup de crevasses (emplacements de grands arbres disparus) masquées par la strate herbeuse très touffue. La végétation ligneuse est également très dense. Les espèces ligneuses majoritaires sont: Guiera senegalensis et Grewia bicolor. On y retrouve aussi Balanites aegyptiaca, Acacia senegal, Acacia seyal, Pterocarpus lucens, Combretum micranthum C. aculeatum, C. glutinosum, Anogeisus leicarpus, Dalbergia melanoxylon, Boscia senegalensis. Commiphora africana, Adansonia digitata et Acacia ataxacantha sont caractéristiques de cette station. Elles ne sont pas du tout rencontrées dans les autres stations ou sinon y sont très faiblement représentées. 

Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I. GENERALITES SUR LES FOURMIS
I.1. Définitions et caractères généraux
I.1.1. Différentes castes
I.1.2. Nids et cycles de la fourmilière
I.1.3. Vie de la fourmilière : le comportement social
I.1.4. Régimes alimentaires des Fourmis
I.2. Systématique et répartition géographique
I.2.1. Systématique
I.2.2. Répartition géographique
I.3. Fourmis antérieurement signalées au Sénégal
CHAPITRE II. MATERIEL ET METHODE
II.1. Zone d’étude
II.1.1. Situation géographique
II.1.2. Climat
II.1.2.1. Précipitation
II.1.2.2. Température
II.1.2.3. Humidité relative
II.1.2.4. Insolation
II.1.3. Relief, sol et végétation
II.2. Methodologie
II.2.1. Stations étudiées
II.2.2. Méthodes d’échantillonnage
II.2.2.1. Pièges à fosse
II.2.2.2. Chasse à vue
II.3. Traitement des données
II.3.1. Identification des espèces
II.3.2. Calcul de la fréquence
II.3.3. Calcul de la constance
II.3.4. Calcul de l’abondance
II.3.5. Analyses statistiques
CHAPITRE III. RESULTATS ET DISCUSSION
III.1. Résultats
III.1.1. Inventaire des espèces de Fourmis
III.1.2. Quelques observations écologiques sur les Fourmis
III.1.3. Fréquences
III.1.4. Constances
III.1.5. Abondances
III.1.5.1.Au niveau de l’enclos
III.1.5.2.Au niveau des stations
III.2. Discussion
CONCLUSION ET PERSPECTIVES

projet fin d'etudeTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *