Etude économétrique de la fonction de production algérienne

Etude économétrique de la fonction de production algérienne

L’analyse de la stationnarité nous permet de déterminer l’ordre d’intégration, l’utilisation des données pour tester la présence d’une relation à long terme par la cointegration est soumise à des conditions quant aux caractéristiques des séries. Le principal est le fait qu’elles soient toutes intégrées du même ordre. Pour tester cette caractéristique il faut déterminer si les séries sont stationnaires en niveau ou si la variable admet une stationnarité en différence. Pour vérifier l’existence de la cointégration entre les variables intégrées de même ordre, il faut exécuter le test de cointégration de Johansen, puis en cas de cointégration, passer à l’estimation d’un modèle à correction d’erreur, il s’agit ici de proposer dans un modèle intégré une représentation statique qui constitue une cible de long terme et une représentation dynamique de court terme. La décomposition de la variance et l’analyse impulsionelle nous permettent d’analyser la dynamique du court terme entre les variables de notre fonction de production. On présente dans cette section les tests de Dickey Fuller, Phillips Perron et le test de Kwiatkowski, Phillips, Schmidt et Shin (KPSS). Les tests de Dickey Fuller et Dickey Fuller augmenté permettent de déterminer si la série est stationnaire et dans le cas d’une nonstationnarité de quel type il s’agit : TS ou DS. Si la série étudiée est de type TS, il convient de la stationnariser par régression sur le temps et le résidu d’estimation est alors étudié selon la méthodologie de Box-Jenkins. Par contre, si la série étudiée est de type DS, il convient de la stationnariser par passage aux différences selon l’ordre d’intégration. 

Présentation des variables

A partir des travaux théoriques et des diverses études empiriques sur la fonction de production, nous allons faire appel à deux variables susceptibles d’affecter le niveau de la production en Algérie. Les facteurs (ou agrégats économiques) retenus dans l’analyse sont : le produit intérieur brut (PIB), la population totale occupée (PTO) et le stock de capital (K). La croissance économique se propose de déceler les principaux facteurs de production qui, selon différentes combinaisons sont appelés à assurer une croissance constante et soutenue des principaux agrégats économiques à long terme.

La population totale occupée notée PTO

La population totale en Algérie est approximativement subdivisée en deux sousensembles. D’une part la population dite active, d’autre part la population dite inactive. Font partie de la population active tous ceux qui sont occupés et les personnes à la recherche d’un emploi (STR) c’est-a-dire la population totale occupée et la population totale disponible. Il va de soi que la population active comprend toutes les personnes ayant concrètement un emploi et également toutes celles qui, à un moment donné, se trouvent être demandeurs d’emploi. La population totale occupée (PTO) qui représentera dans cette étude le facteur travail est constituée donc par l’ensemble des personnes qui travaillent ou qui ont une activité rémunératrice en argent ou en nature.

Le produit Intérieur Brut

Le produit Intérieur Brut Réel à prix constant 2005 (en million de $, prix Chain) est égal à: Le choix de cet agrégat est fait en se conformant à certains usages, motivés du reste par la théorie économique et qui stipulent que l’indicateur utilisé doit être proche de la valeur ajoutée. Nous utiliserons donc cet agrégat comme indice de l’activité économique. 

Le stock de capital physique

Pour le stock de capital physique à prix constant 2005 (en million de $). La base de données Penn World Table 7.0 ne fournit pas d’informations sur le capital physique. Ainsi, nous avons construit notre stock en utilisant la méthode de l’inventaire permanent décrite par Van Pottelsberghe (1997). Ainsi, le stock de capital physique « K » de l’année « t » est égal à son stock en « t-1 » ajusté d’un taux de dépréciation plus l’investissement « I » en t : Où, It : Investissement Réel = RGDPL* POP* KI ; RGDPL : Produit Intérieur Brut à prix constant 2005 (en million de $, prix Laspeyres) ; POP : Population (en millier) ; I : Part de l’investissement dans le revenu total (en %) ; : Taux de dépréciation (7%). 164 La construction du stock de capital nécessite donc la connaissance du taux de dépréciation et du stock de capital pour une année. On retiendra dans cette étude un taux de dépréciation constant de 7 pour cent, celui retenu par Nehru et Dhareshwar (1993) dans une étude portant sur la construction de stocks de capital pour 92 nations de 1950 à 1990 est de 4 pour cent. Une analyse de sensibilité concernant le choix du taux de dépréciation du capital (entre 3 et 5 pour cent) pour le cas guinéen montre que celui-ci affecte (à un dixième près) l’évolution tendancielle et conjoncturelle du stock de capital. Le stock de capital physique initial K0 est égal à l’investissement initial I0 divisé par la somme du taux de croissance annuel g de l’investissement It et du taux de dépréciation δ. La condition initiale du stock de capital est déterminée comme suit : g : Moyenne géométrique du taux de croissance de l’investissement réel durant 1960-2009 L’hypothèse concernant le niveau du stock de capital physique pour une année est aussi délicate. On suivra ici la méthode développée par Harberger (1978). Cette méthode repose sur l’hypothèse d’une fonction de production de type Cobb-Douglas à rendements constants. A l’état d’équilibre stationnaire, les taux de croissance du capital et du revenu sont égaux. On peut alors en déduire le niveau du capital: il est égal au ratio investissement sur la somme du taux de dépréciation et du taux de croissance de l’économie. Cette dernière équation montre que le taux de croissance du stock de capital est aussi égal au taux de croissance de l’investissement. On observe cet équilibre en Algérie en 1982 pour la période 1960-2009, où l’investissement brut et le PIB évoluent pratiquement à la même vitesse (Données du Penn World Table 7.0). On en déduit alors le niveau du stock de capital pour 1982. Ensuite, on extrapole après le milieu de la période ou on projet avant le milieu de la période en conformité avec la méthode de l’inventaire, en choisissant un taux de dépréciation du capital. 

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