Généralités sur les plantes médicinales et leurs effets phytosanitaires

Inventaire des plantes utilisées pour la protection des cultures et des récoltes dans la région de Kédougou et évaluation de leurs activités antifongiques.

La majorité de la population de l’Afrique subsaharienne vit dans des zones rurales où la pauvreté et les privations sont difficilement soutenables (Mwanza & Kabamba, 2002). La plupart des ménages ruraux dépend directement ou indirectement d’une agriculture soumise aux aléas climatiques (Diao et al., 2010). En effet l’agriculture est l’un des principaux secteurs d’activités qui contribue au développement socio-économique des populations (Yarou et al., 2017a). Elle emploie plus de 52% de la population active en Afrique (Momgri, 2016). Cependant, la production agricole est limitée par de multiples contraintes abiotiques et biotiques qui affectent les rendements et les opérations post-récoltes qui en découlent. Les ravageurs de récoltes et les maladies causées par les micro-organismes (champignons, bactéries, virus etc.) font partie des obstacles les plus sérieux pour une bonne production agricole. Parmi ces micro-organismes, les champignons sont souvent considérés comme les plus importants aussi bien en nombre qu’en termes de dégâts occasionnés. L’utilisation de pesticides synthétiques pour les combattre a été couronnée de succès dans le monde (Aktar et al., 2009). Toutefois, en Afrique, l’enclavement de certaines zones, le coût élevé des pesticides et le manque d’informations sanitaires sont autant de raisons qui expliquent la réticence des agriculteurs à adopter ces produits de synthèse. Traditionnellement, les agriculteurs ont utilisé des formes de pratiques culturales et des produits à base de plantes pour lutter contre les ennemis de cultures. Aujourd’hui, les communautés locales continuent d’utiliser un ensemble de plantes pour lutter contre les ennemis des cultures et des récoltes. En outre, les observations des pratiques traditionnelles indigènes ont permis de découvrir des produits qui sont utiles dans la lutte contre les parasites. En effet, il est estimé qu’environ 25 % de tous les médicaments « modernes » sont dérivés directement ou indirectement de plantes médicinales par le couplage d’applications technologiques modernes (extractions successives, criblage à haut débit…) aux connaissances traditionnelles (Lehmann, 2013). Cependant, toutes les plantes antiparasitaires ne sont pas documentées malgré leur large utilisation par les agriculteurs en Afrique (Toumnou et al., 2012). Au Sénégal, l’usage de plantes pesticides par les ethnies minoritaires dans le domaine agricole est très répandu. Des extraits bruts de plantes locales sont utilisés dans les petits magasins par de nombreux agriculteurs pour lutter contre les insectes. La région de Kédougou par sa position biogéographique, offre une très grande diversité écologique et floristique. C’est l’une des rares régions du Sénégal où les cultures ancestrales.

Généralités sur les plantes médicinales et leurs effets phytosanitaires

La survie de l’humanité est étroitement liée à l’existence de diverses ressources naturelles. Les plantes médicinales constituent un groupe de plantes ayant une grande importance socio- économique car elles contiennent des composants actifs utilisés dans le traitement de diverses maladies. On peut les estimer à plus de 28 000 espèces répertoriées dans le monde (Lebrun, 2017). Une plante médicinale est une plante dont un des organes, par exemple la feuille ou l’écorce, possède des vertus curatives lorsqu’il est utilisé à un certain dosage et d’une manière précise (Chabrier, 2010). Ce sont toutes des plantes qui ont une ou des substances pouvant être utilisées à des fins thérapeutiques ou qui sont des précurseurs dans la synthèse de drogues utiles (Sofowora, 2010). La médication par les plantes ou phytothérapie était d’usage courant dans les plus anciennes civilisations qui s’intéressaient aux vertus curatives de certains végétaux. La date exacte de cette découverte n’est pas connue, mais il faudra se contenter de dire que quelque 3000 ans avant J-C l’homme connaissait les propriétés médicinales (et peut-être les effets toxiques) de certaines plantes de son environnement (Sofowora, 2010).

Cependant l’utilisation des plantes ne se limite pas à la santé animale, mais joue un rôle important dans la protection des cultures. En effet les organismes biologiques sont dotés d’importants médiateurs chimiques impliqués dans la communication entre espèces et présentant une grande variété d’effets. Parmi ces composés, ont été identifiées de nombreuses molécules qui présentent une action défensive du végétal contre les ravageurs (Urban & Urban, 2015). C’est donc à partir d’observations empiriques, constatant que certaines plantes se protégeant mieux que les autres contre des prédateurs qui importunaient aussi l’Homme, que se sont développés les premiers usages phytosanitaires des végétaux (Regnault et al., 2008). Il est difficile de systématiser dans le temps l’emploi des plantes ou extraits de plantes dans la protection des végétaux. On a toutefois trouvé au XVIIIème siècle, des publications traitant des formulations à base de plante pour lutter contre des insectes fléaux (regnault-roger et al., 2008).

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