HISTORIQUE DE LA TELEMEDECINE

Généralités sur la télémédecine

En 1998, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit la télémédecine comme étant « une activité professionnelle qui met en oeuvre des moyens de télécommunication numériques permettant à des médecins et d’autres membres du corps médical de réaliser à distance des actes médicaux pour des malades. La télémédecine informative est un service de communication audiovisuelle interactif qui organise la diffusion du savoir médical et des protocoles de prise en charge des malades et des soins dans le but de soutenir et d’améliorer l’activité médicale » .

Les prémices de la télémédecine voient le jour avec l’arrivée du téléphone, inventé par Bell en 1876 10. Elle a ensuite été utilisée par le hollandais Willem Eintoven, prix Nobel11, dans les années 1920 sous forme de « télécardiogramme », puis dans les années 50 avec Jacob Gerson-Cohen pour transmettre des images radiologiques, elle a également été grandement développée dans les années 70 par les puissances américaines, russes et européennes dans le cadre des projets spatiaux pour connaitre l’état de santé des équipages dans l’espace. C’est ce processus, d’abord lent et progressif, puis en accélération constante depuis les années 80 qui aujourd’hui permet d’envoyer à des milliers de kilomètres le dossier complet d’un patient incluant imageries et biologies.

La France et la télémédecine

La télémédecine est en premier lieu un acte médical à distance tel qu’il est définit pour la première fois dans l’article 32 de la loi n° 2004-810 du 13 août 2004 relative à l’assurance-maladie : « la télémédecine permet entre autres, d’effectuer des actes médicaux dans le strict respect des règles de déontologie mais à distance, sous le contrôle et la responsabilité d’un médecin en contact avec le patient par des moyens de communication appropriés à la réalisation de l’acte médical »12.Le cadre légal de la télémédecine est posé par la loi Hôpital Patients Santé Territoire (HPST) n° 2009-879 du 21 juillet 2009: « La télémédecine est une forme de pratique médicale à distance utilisant les technologies de l’information et de la communication. Elle met en rapport, entre eux ou avec un patient, un ou plusieurs professionnels de santé, parmi lesquels figure nécessairement un professionnel médical et, le cas échéant, d’autres professionnels apportant leurs soins au patient. Elle permet d’établir un diagnostic, d’assurer, pour un patient à risque, un suivi à visée préventive ou un suivi post-thérapeutique, de requérir un avis spécialisé, de préparer une décision thérapeutique, de prescrire des produits, de prescrire ou de réaliser des prestations ou des actes, ou d’effectuer une surveillance de l’état des patients. ».

La loi du 23 mars 202017, promulguée pendant l’état d’urgence sanitaire vient temporairement assouplir ces contraintes. En effet, pour réduire les risques de contaminations liés au COVID-19, les consultations à distance ont été possibles pour les patients avec des médecins qu’ils n’avaient jamais fréquentés, des consultations téléphoniques étaient possibles dans certains cas, et enfin les consultations étaient prises à 100% en charge par l’assurance maladie. Ces règles sont actuellement encore en vigueur lors de la rédaction de cette thèse.

Génèse du COVID-19

Le 31 décembre 2019, les autorités chinoises auraient averti l’OMS quant à la découverte de cas de pneumopathies d’étiologies inconnues dans la région de Wuhan19. Le 3 janvier 2020, la Chine annonce que 44 patients sont concernés. Sur ses 44 malades, 11 sont considérés comme grave. Les médias chinois affirment également que le marché de Wuhan d’où se serait propagé la maladie a été fermé le 1er Janvier 2020 pour être désinfecté, car, toujours selon les autorités chinoises, une partie des malades seraient des travailleurs du marché aux poissons de cette ville. Les symptômes décrit sont la dyspnée, la fièvre, ainsi que des lésions pulmonaires relativement invasives et bilatérales19.

En France, c’est le site Sputnik France, (site controversé20 crée par le gouvernement russe) qui aurait évoqué en premier « 27 cas de pneumonie virale enregistrés en décembre » dans la province du Hubei. Cette information prend une portée bien différente quand un journal, lu par des centaines de milliers de lecteurs chaque jour, La voix du Nord, évoque dans un article « une mystérieuse épidémie »21 le 3 Janvier 2020.Depuis, peu de réponses, mais de nombreuses questions persistent. En Janvier 2021, une dizaine d’experts indépendants mandatés par l’OMS ont été envoyés en Chine pour essayer de percer le mystère de ce coronavirus. L’OMS devait « identifier la source zoologique du virus et déterminer par quelle voie il s’était introduit dans la population humaine, y compris en examinant le rôle potentiel d’hôte intermédiaire ». Peu enclin à aider ce contingent de scientifiques22, le pouvoir chinois est accusé de ne pas collaborer à cette mission.