IMPACT DE LA CRISE DES MATIERES PREMIERES AGRICOLES SUR LA COMMERCIALISATION DES INTRANTS D’ALIMENT DU BETAIL

IMPACT DE LA CRISE DES MATIERES PREMIERES AGRICOLES SUR LA COMMERCIALISATION DES INTRANTS D’ALIMENT DU BETAIL

Situation sur le marché international

Généralités sur la crise de 2008 

L’année 2008 a été marquée par les « émeutes de la faim » à cause de la cherté des produits alimentaires consécutive à l’augmentation des cours des matières premières en général et agricoles en particulier. Cette hausse a EISMV/Dakar ; Master PADD, Option Economie et Politique d’Elevage 9 commencé depuis 2004 sur le marché international avant d’atteindre le sommet au courant de 2007-2008 (Voir figure n°4). Une flambée jamais observée des cours des sous-produits de ces matières utilisées comme aliments du bétail s’en est suivie. Les sous-produits des oléagineux comme les graines de coton se sont de plus en plus raréfiés sur le marché sous-régional (Amoussou, 2009; Assani, 2009). De façon générale, les céréales et les oléagineux ont fait l’objet de concurrence entre la consommation humaine, animale et la fabrication des agrocarburants. Cette situation a menacé la sécurité alimentaire dans le monde (FAO, 2009). Mais, la chute des cours a été brutale de 2008 à 2009. Elle fut de 40% pour le pétrole, d’indice 180 à 120 pour les céréales et de 190 à 127 en indice de prix pour les oléagineux (INSEE, 2010). Malgré tout, les prix restent un peu plus élevés que ceux des années précédant la crise. L’accalmie observée au courant de 2009-2010 ne marque pas la fin de la crise car elle n’est pas le fait d’une augmentation de la disponibilité alimentaire (FAO, 2010). La récession économique mondiale et la chute des cours du pétrole en sont évoquées. Sources : INSEE France, 2010 Figure n°4 : Indices des prix des matières premières Cette hausse tendancielle des cours s’explique par plusieurs facteurs classés en deux catégories dont les facteurs intrinsèques et les facteurs extrinsèques.

 Les facteurs intrinsèques 

 Les facteurs intrinsèques définissent le niveau de la croissance mondiale qui a atteint 5,2% en 2007 avant de clôturer à 3% en 2008. En réalité, les prix EISMV/Dakar ; Master PADD, Option Economie et Politique d’Elevage 10 ont varié sous l’emprise du jeu de l’offre et de la demande. Parmi les éléments les plus déterminants, on peut citer l’accroissement de la demande ainsi qu’une hausse de revenus venant des pays émergents, la chute des cours du dollar, le développement du bioéthanol, les fluctuations des cours du pétrole et les phénomènes spéculatifs (OCDE- FAO, 2010). L’absence de régulation a empiré la situation des marchés. Le prix record du pétrole et l’essor du bioéthanol demeurent les principaux facteurs (FAO, 2009). En effet, la tendance s’est installée en premier lieu dans le cas des produits pétroliers avant de se généraliser progressivement pour les autres produits de base comme les céréales. La volatilité observée concernant les produits énergétiques se transmet aux produits agricoles à travers l’essor des agro-carburants qui sont fabriqués à partir des matières comme le blé, le maïs, le soja et la canne à sucre. La production mondiale des agrocarburants a augmenté de 15% par an en cinq ans depuis 2000 (François Lerin et al, 2009). Heureusement, leur rentabilité économique est conditionnée par le cours des carburants fossiles…. 

 Les facteurs extrinsèques

Les facteurs extrinsèques sont les aléas climatiques comme les sécheresses et les inondations. Les pertes de production engendrées par les aléas climatiques sont estimées à 1,6% suite à la sécheresse en Australie au courant de 2006-2007 et une inondation en Argentine.

  Tendance sur les marchés locaux

 La volatilité des prix a entraîné l’incertitude sur les marchés internationaux. Le phénomène est directement relayé par les marchés locaux. Certains pays continentaux comme le Niger ont vécu la crise avec plus d’acuité. C’est le cas de presque tous le pays en développement dont les dépenses alimentaires occupent environs 80% des budgets des ménages (FAO, 2009). La FAO estime que la crise a engendré 115 millions d’affamés dans le monde en 2008. 2. Perspectives D’après les analystes, cette crise persisterait dans les années à venir car les mêmes causes subsistent hormis la chute des cours du pétrole (FAO-OCDE, 2010). Les prix de ces matières premières n’ont pas baissé suite à une libération de l’offre. Aujourd’hui, la population mondiale s’élève à 6,4 milliards d’habitants. Elle passerait à près de 9 milliards en 2050 d’après l’ONU. La croissance mondiale se maintiendrait dans les 4% du moins au cours de la prochaine décennie contre 6% dans les pays en développement. Ainsi, l’accroissement de la demande sera continu. EISMV/Dakar ; Master PADD, Option Economie et Politique d’Elevage 11 Pour sortir de la crise, la FAO propose une augmentation de la disponibilité alimentaire de l’ordre de 70% selon la FAO. Conclusion partielle Malgré les potentialités existantes, l’offre locale en aliments concentrés reste insatisfaisante ou sous-exploitée. Le recours aux sous-produits agroindustriels importés s’impose particulièrement durant les périodes de soudure. Mais les effets de la crise sur le marché international des matières premières renseignent sur la nécessité de compter sur les potentialités locales. La solution passera par l’intensification des productions agricoles en général. DEUXIEME PARTIE: Impacts de la crise des matières premières agricoles sur la commercialisation des intrants des aliments du bétail au niveau de la Communauté Urbaine de Niamey 

  Matériel et méthodes 1- Matériel

 Zone d’étude et échantillonnage 

La zone d’étude est constituée par les sources d’approvisionnement en aliments concentrés et les zones de concentration des animaux dans la CUN. EISMV/Dakar ; Master PADD, Option Economie et Politique d’Elevage 12 Cette dernière est composée de cinq communes y compris les villages localisés à la périphérie (MAT/DC, 2008). Les zones de concentration des animaux sont représentées par les cinq axes: axe Ouallam, axe Torodi, axe Tillabéry, axe Say et axe Filingué (voir carte n°1). Les éleveurs enquêtés sont au nombre de 60 soit une dizaine par axes et 10 éleveurs de la station laitière de Kirkissoye. Les éleveurs sont choisis selon la taille du troupeau (du petit au grand). Source : IGNN/2009, adaptation Carte n°1 : Région de Niamey Les lieux d’approvisionnement en aliments du bétail sont les trois marchés (Tourakou, Rive droite et Dobou sarey). La répartition des acteurs interrogés est donnée dans les tableaux 4 et 5. Tableau 4 : Répartition des grossistes interrogés en fonction des communes (blé et tourteau de coton) Grossistes Communes CAMAVET II EISMV/Dakar ; Master PADD, Option Economie et Politique d’Elevage 13 BIOGERM Aliment-bétail V Total 2 Tableau 5 : Répartition des commerçants des SPAI interrogés en fonction des marchés (Son de blé et tourteau) Marchés Acteurs (blé et tourteau de coton) Communes Demi-grossistes Détaillants Tourakou 5 8 II Dobou Sarey 12 2 III Rive droite – 2 V Total 17 12 3 La chaîne des acteurs impliqués dans le commerce des sous-produits importés est complétée par les transporteurs qui sont au nombre de 5 et leur syndicat (SNTMN). Les acteurs de la filière de sons des céréales locales (mil, sorgho, maïs) rencontrés aucours de l’enquête sont données dans le tableau 6. Tableau 6 : Répartition des vendeurs des sons locaux interrogés en fonction des marchés Marchés Détaillants Communes Tourakou 20 II Dobou Sarey 02 III Rive droite néant V Total 22 03 EISMV/Dakar ; Master PADD, Option Economie et Politique d’Elevage 14 Les responsables des unités agro-industrielles que sont l’UAB, la BRANIGER et la RINI ont aussi été interrogés. Pour ce qui concerne les institutions d’appui, nous avons rencontré 3 associations d’éleveurs qui sont: GAJEL, PFP, AREN. Les responsables publics de développement dont la DDP et la DREIA ont aussi été interrogés.

 Matériel de recherche 

Le matériel de recherche est constitué par : – Les fiches d’enquêtes et bloc note – Le matériel informatique – Les Outils de pesée : peson de 300g, sachets plastic 2- Méthodes d’enquête : L’enquête s’est déroulée en deux phases : la phase exploratoire et l’enquête proprement dite.

 La phase exploratoire

 La phase exploratoire a été consacrée à la collecte des données bibliographiques et aux entretiens avec les personnes ressources. Les données sur l’élevage ont été tirées des rapports d’activités ainsi que les annuaires statistiques du ministère en charge de l’élevage. Les données sur la crise internationale du marché agricole ont été tirées en grande partie sur les ressources en ligne. La phase préliminaire à la préparation des enquêtes a été repartie en des entretiens ouverts avec les groupes d’éleveurs et les personnes ressources (DREIA, association d’éleveurs et commerçants). Ce qui nous a permis de bien fixer l’objet de notre travail mais aussi de mettre les producteurs en confiance. 

  Phase d’enquête proprement dite 

Les enquêtes ont été conduites sur la base d’un questionnaire et de quatre (4) guides d’entretien aux acteurs suivants : éleveurs, industriels, commerçants, institutions d’appui, et aux associations d’éleveurs. Une séance d’enquête dure environs 40 minutes. Le guide d’entretien avec les industriels permet d‘appréhender l’impact de la crise sur l’approvisionnement et leur rôle dans la commercialisation mais aussi les stratégies développées. Le guide d’entretien avec les commerçants permet de faire la situation des marchés à travers les impacts sur les niveaux de l’offre et de la demande des intrants utilisés, les marges bénéficiaires mais aussi les stratégies développées pour y faire face.

Table des matières

1èrePARTIE : Elevage et contraintes alimentaires dans la CUN
CHAPITRE I: Caractéristiques de l’élevage dans la CUN
1. les principaux systèmes de production
1.1. Le système extensif
1.2.- Le système intensif
1.3. Le système semi-intensif
2. Rôles du cheptel
3. L’alimentation du bétail communal
3.1. Le bilan fourrager
3.2. Les aliments concentrés utilisés par le bétail communa
3.2.1. Les sources locales d’approvisionnement
3.2.2. Les sous-produits agro-industriels importés
CHAPITRE II : Situation sur le marché international
1. Généralités sur la crise de 2008
1.1. Les facteurs intrinsèques
1.2. Les facteurs extrinsèques
1.3. Tendance sur les marchés locaux
2. Perspectives
DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE I : Matériel et méthodes
1- Matériel
1.1. Zone d’étude et échantillonnage
1.2. Matériel de recherche
2- Méthodes d’enquête
2.1. La phase exploratoire
2.2. Phase d’enquête proprement dite
3. Traitement et analyse des données
CHAPITRE II : Résultats, discussion et recommandation
I. Présentation des résultats
1. Impact sur les sources d’approvisionnement
1.1. Les issues de blé et le tourteau de coton.
1.1.1. Le coût de transport
1.1.2. Coût de revient du tourteau importé du Burkina Faso
1.1.3. Accessibilité aux producteurs
1.2. Les sources locales
1.2.1. Les produits de l’UAB de Niamey(tableau)
1.2.2. Les sous-produits agro-industriels locaux
2. Impact sur les pratiques d’élevage
2.1. Caractéristiques socioprofessionnelles des éleveurs
2.2. Le système d’approvisionnement
3. Stratégies développées
3.1. Les éleveurs
3.2. Les associations d’éleveurs
3.3. L’Etat et les institutions de développement
3.4. Les commerçants
II. Discussion des principaux résultats
1. Impact sur le système de commercialisation
2. Stratégies des acteurs
2.1. Les éleveurs
2.2. L’Etat et les institutions de développement
III. Recommandations
Conclusion
Référence
ANNEXES

 

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