Impact de l’absence des médias audiovisuels sur le développement social

Le secteur médiatique est l’un des secteurs clés du développement social, favorisant le changement de la mentalité, des comportements, la sensibilisation des masses, l’accès à l’information de toute sorte, les innovations et autres. Tout ceci à travers la radio qui est l’un des outils faisant partie du secteur médiatique. Vu ces avantages que procure le secteur médiatique, la Chefferie de Nindja reste le grand perdant dans ce secteur clé de développement à cause de l’inexistence d’aucun des outils du secteur médiatique dans cette entité.

Au regard de cette réalité dans la chefferie de Nindja dont l’inaccessibilité à l’information tout comme à la communication a des conséquences sur le vécu quotidien des habitants qui sont aussi énormes dans chaque domaine de la vie en observant la réalité qui se vit dans ce milieu. C’est ainsi, soucié du développement de la chefferie de Ninja qui passerait aussi par les outils d’accès à l’information et à la communication ; nous avions manifesté la volonté de mener notre recherche sur le secteur médiatique, car ayant un impact sur le développement social et plus particulièrement sur le secteur agricole ; sanitaire et environnementale.

Depuis que l’acte de scission du territoire de Kabare en deux chefferies par l’Assemblée Provinciale du Kivu à travers l’Edit N° 04 du 10 octobre 1961 et consacrée par l’ordonnance présidentielle N° 67-221 du 03 Mai 1967 (Source : Bureau administratif du territoire de Kabare, rapport annuelle 2008), la chefferie de Nindja n’a jamais connu des avancées dans le Secteur Médiatique, en l’occurrence la Radio et la télévision. Cette situation est facteur de l’inaccessibilité à l’information par le canal de la radio jusqu’aujourd’hui.

C’est pourquoi nous avons voulu mener une étude, non plus exhaustive, mais un aperçu du rôle que peut jouer la radio dans cette chefferie dans le secteur agricole, sanitaire et environnemental. Dans ce sens notre étude tente de fournir une orientation à ceux qui ont la responsabilité d’élaborer et ou financer les projets des villageois.

Dans le secteur agricole, la population de la chefferie de Nindja utilise jusqu’à ce jour des techniques rudimentaires, traditionnelles et non adaptées aux différentes cultures. Ceci suite à un faible accès à l’information concernant l’utilisation et l’importance des nouvelles techniques agricoles. Face à cette situation, c’est la pauvreté qui s’accentue tout au long de leur vécu quotidien. Avec ces techniques traditionnelles, les champs agricoles se sont appauvri, ils ne produisent plus comme il se doit, l’infertilité a pris de la place à cause de la mauvaise utilisation du sol, le rendement est devenu faible et tout ceci occasionne l’insécurité alimentaire qui renvoie à des maladies.

Sur le plan sanitaire, la situation est très préoccupante. La population de la chefferie de Nindja éprouve d’énormes difficultés pendant les périodes des épidémies comme le choléra, la rougeole et autres maladies comme la malaria, diarrhée (maladies des mains sales). Faute d’accès à l’information, la population de Nindja a du mal à différencier les épidémies et autres maladies courantes, l’ignorance des mesures préventives. Suite à cette situation, la plupart de la population fait recours aux chambres de prière ; « phénomène MUJAKAZI », à l’automédication et souvent même à la croyance religieuse. Cette population est aussi en majorité non instruite et en cas des maladies, elle croit toujours en la sorcellerie. Ceci s’explique par l’ignorance, le non accès à l’information de ce qui se fait ailleurs et l’insuffisance des structures sanitaires.

En ce qui concerne le secteur environnemental, la situation est très critique. Néanmoins, la chefferie de Nindja renferme un très grand espace vert. Cependant, celui-ci ne cesse de se détériorer du jour au jour suite à la pression exercée sur ce dernier par cette population. L’abattage accélérer des arbres, la déforestation, l’exploitation exagérée des charbons de bois et des planches, l’utilisation des techniques agricoles rudimentaires, l’agriculture sur brulis etc., en sont les indicateurs. Tous ces abus faits sur l’environnement se font dans l’ignorance des mécanismes de protection de l’environnement et de gestion durable des ressources naturelles.

C’est dans ce contexte que cette étude s’inscrit et veut mener des recherches sur la perception de toutes les couches de la population (administrés et administrant) sur la nécessité d’implanter une antenne de radiodans la chefferie de Nindja afin de faciliter l’accès à l’information, briser l’ignorance, éduquer à travers différentes thématiques, mais aussi évoquer les conséquences due à l’absence des mass médias en l’occurrence la radio sur les trois Secteurs (agricole, sanitaire et environnemental) .

La méthode se définie selon Grawitz M comme étant un ensemble des opérations intellectuelles, des disciplines cherchant à atteindre les vérités qu’elle poursuit, les démontrent et les vérifient. Pour réaliser ce travail, nous avons fait recours à la documentation, à l’observation, à l’entretien avec quelques habitants de la chefferie de Nindja vivant dans les trois groupements qui composent cette chefferie et d’autres vivant à Bukavu avec une question d’échange à savoir : « Que pensez-vous de l’absence d’une antenne de radio à Nindja par rapport à d’autres chefferies de la province du Sud-Kivu et quelles en sont les conséquences sur le plan développemental ? ». A l’aide de cette question d’échange, nous avons obtenu des avis divers. Par la documentation, nous avons lu plusieurs articles scientifiques et ouvrages que nous allons énumérer dans la bibliographie et dans lesquels nous avons tiré : la radio rurale locale, notre arbre à palabre, savoir communiquer à l’ère des nouveaux médias, les médias en Afrique, les radios communautaires dans les milieux ruraux, etc. De l’observation, nous avons eu à relater les faits, les réalités de ce milieu et à part ça nous sommes natifs de ce milieu, nous connaissons bien la situation qui sévit à Nindja. Pour déterminer notre échantillonnage, nous avons fait recours à l’échantillon aléatoire stratifié de 90 personnes ; en raison de 40 enquêtés du groupement d’IHEMBE comme c’est le groupement le plus peuplé de cette chefferie ; 20 dans le groupement de LUHAGO ; 20 dans le groupement d’IRHEGABARHONYI et 10 des ressortissants de Nindja vivant à Bukavu. Nous avons fait la ronde de cette chefferie en raison de trois jours pour chaque groupement pour récolter les données auprès de nos enquêtés.

Les techniques sont des outils au service des méthodes. Dans la réalisation de notre travail, nous avons utilisés les techniques suivantes :
➤ Le questionnaire d’enquête : nous avions conçu un questionnaire d’enquête qui a été adressé à un échantillon de la population de la chefferie de Nindja. A l’aide de ce questionnaire d’enquête, nous avions obtenu des données se rapportant à l’impact de l’absence des médias audiovisuels sur le développement social dans la chefferie de Nindja ; dont les mécanismes utilisés pour passer l’information et leurs faiblesses sur les trois secteurs (agricole, sanitaire et environnemental), leurs conséquences ainsi que le souhait de cette population d’avoir une station radio dans leur milieu.
➤ L’interview libre : à l’aide des interviews, nous avions inventoriés davantage les besoins exprimé de cette population d’accéder aussi aux moyens de communication et d’accès à l’information, les conséquences qu’elles subissent jour et nuit suite à l’absence de ces derniers.
➤ L’observation : par l’observation, nous avions eu à décrire la situation réelle de cette entité, nous avions eu à contempler avec œil les conditions précaires dans lesquelles vivent les habitants locaux de Nindja. L’inaccessibilité à l’information ainsi qu’aux moyens de communication fait partie des facteurs majeurs qui enclavent davantage cette chefferie.
➤ L’analyse documentaire : cette technique nous a permis de parcourir certains ouvrages et articles scientifiques en rapport avec l’objet de notre étude (la radio), l’importance ou rôle de la radio dans l’animation rurale, dans le développement des milieux ruraux.

DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE DU SUJET

Délimitation spatiale
Notre recherche s’effectue dans la chefferie de Nindja, territoire de Kabare, province du SudKivu en République Démocratique du Congo. C’est une chefferie dans laquelle nous assistons à une précarité des mass médias à l’instar d’autres chefferies de la province du Sud-Kivu.

Délimitation temporelle
Quant à la limite temporelle, notre recherche couvre la période allant de 1961, année qui marque la scission du territoire de Kabare en deux chefferies (Nindja et Kabare) jusqu’en 2020, année dans laquelle nous avions mené cette recherche. Durant cette période, la chefferie de Nindja n’a jamais connue des avancées dans le secteur médiatique ou dans le domaine de la communication. Voilà le pourquoi de cette étude.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
0.1. PROBLEMATIQUE
0.2. QUESTIONS DE RECHERCHE
0.3. HYPOTHESES DE LA RECHERCHE
0.4. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
0.5. CIBLES DE LA RECHERCHE
0.6. CHOIX ET INTERET DU SUJET
0.6.1. Choix du sujet
0.6.2. Intérêt du sujet
0.7. CADRE CONCEPTUEL
0.8. METHODOLOGIE
8.1. Méthode
8.2. Caractéristique des enquêtés
8.3. Techniques
0.9. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE DU SUJET
9.1. Délimitation spatiale
9.2. Délimitation temporelle
0.10. SUBDIVISION DU TRAVAIL
CHAPITRE I : LES MECANISMES D’ACCES A L’INFORMATION AGRICOLE, SANITAIRE ET ENVIRONNEMENTALE A NINDJA
I.1. LES MECANISMES
1.1.1. De la possession d’un poste radio au sein des ménages
1.1.2. Les techniques locales d’accès à l’information
I.2. LES FAIBLESSES DE CES MECANISMES
I.2.1. Sur le secteur agricole
I.2.2. Sur le secteur sanitaire
I.2.3. Sur le secteur environnemental
I.3. CONCLUSION PARTIELLE
CHAPITRE II : LES CONSEQUENCES DE L’ABSENCE D’UNE ANTENNE DE RADIO SUR LES TROIS SECTEURS DONT LE SECTEUR AGRICOLE, SANITAIRE ET ENVIRONNEMENTAL
II.1. LES CONSEQUENCES DE L’ABSENCE D’UNE ANTENNE DE RADIO SUR LE SECTEUR AGRICOLE
II.2. LES CONSEQUENCES DE L’ABSENCE D’UNE ANTENNE DE RADIO SUR LE
SECTEUR SANITAIRE
II.3. LES CONSEQUENCES DE L’ABSENCE D’UNE ANTENNE DE RADIO SUR LE
SECTEUR ENVIRONNEMENTAL
II.4. CONCLUSION PARTIELLE
CHAPITRE III : PROJET DE CREATION ET INSTALLATION D’UNE RADIO COMMUNAUTAIRE DANS LA CHEFFERIE DE NINDJA
III.1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU PROJET
III.2. OBJECTIFS DU PROJET
a. Objectif globale
b. Objectifs spécifiques
III.3. RAYON D’ACTION ET PUBLIC CIBLE
III.4. RESULTATS
III.5. ACTIVITES DU PROJET
III.6. MECANISMES DE MISE EN ŒUVRE ET DE SUIVI
III.7. CADRE LOGIQUE
III.8. CALENDRIER DE MISE EN ŒUVRE
III.9. BUDGETISATION DU PROJET
III.10. ORGANISATION
CONCLUSION GENERALE

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