INFECTONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES EN MILIEU ESTUDIANTIN

INFECTONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES EN MILIEU ESTUDIANTIN

RISQUES ET CONSEQUENCES DE L’ACTIVITE SEXUELLE CHEZ LES JEUNES 

Les rapports sexuels avant le mariage sont communs dans bien des pays du monde et seraient en augmentation dans toutes les régions [38]. Au Sénégal, 56% des femmes ont déclaré avoir eu des rapports sexuels avant l’âge de 20 ans et 47% des hommes avant l’âge de 22 ans d’après l’Enquête Démographique et de Santé à Indicateurs Multiples (EDS-MICS) de 2011 [1]. Chez les jeunes, le taux de rapports sexuels non protégés est élevé. Cela entraîne des grossesses accidentelles, des IST dont l’infection à VIH / SIDA, et des avortements pratiqués dans des conditions dangereuses.

 Les grossesses non désirées 

Une grande proportion des naissances n’est pas planifiée. Le non recours à la contraception explique dans une large mesure le taux élevé de grossesses et de naissances non planifiées que l’on observe chez les jeunes. Chaque année, environ 15 millions de femmes de moins de 20 ans ont un enfant. Ces naissances représentent plus de 10% de l’ensemble des naissances qui surviennent dans le monde entier .Le taux de grossesses accidentelles est nettement plus élevé chez les célibataires que chez les femmes mariées et il concernerait trois grossesses sur quatre dans de nombreux pays [21]. La grossesse a souvent des conséquences psychosociales lourdes, surtout pour la jeune fille, tant médicales, obstétricales, psychiques qu’économiques. 

Les avortements provoqués clandestins

 Selon l’OMS, les grossesses accidentelles des jeunes filles sont à l’origine d’au moins 4,2 millions d’avortements pratiqués chaque année dans des conditions dangereuses sur le continent africain . L’avortement constitue une des premières causes de mortalité maternelle en Afrique. Au Sénégal, les statistiques concernant l’avortement ne sont pas toujours fiables. Malgré les risques qu’il comporte, l’avortement provoqué est une pratique courante. 5 Celles qui recourent le plus à l’avortement clandestin ont généralement moins de 20 ans. Le besoin de dissimuler ces grossesses, le manque de moyens, l’interdiction de l’avortement dans bon nombre de pays, notamment africains, rendent difficile la réalisation d’une IVG poussant les jeunes à solliciter des prestataires non formés pour la plupart. Les conséquences des complications médicales et obstétricales voire même psychologiques à court, moyen et long termes sont nombreuses : infections génitales, tétanos, perforations utérines, hémorragies, décès, douleurs pelviennes chroniques, infertilité .Selon l’ASBEF, malgré une régression des cas de grossesses non désirées, donc d’avortements provoqués, avec l’avènement de la contraception d’urgence ainsi qu’une utilisation plus fréquente du préservatif, constatée au niveau des centres conseils pour adolescents, l’avortement provoqué demeure une préoccupation. En plus des avortements clandestins, l’infanticide est une autre des conséquences préoccupantes des grossesses non voulues ; 111 infanticides ont été commis entre 2003 et 2007 au Sénégal .

Les infections sexuellement transmissibles (IST) 

Les infections sexuellement transmissibles (IST) englobent non seulement les maladies anciennement appelées vénériennes et « liées directement et exclusivement à la copulation et à l’union des sexes », mais aussi d’autres affections dont la transmission se fait éventuellement lors de rapports sexuels mais pas de façon exclusive [31]. Les IST posent de véritables problèmes de santé publique en raison de leur fréquence et de leurs conséquences. Actuellement, le problème majeur est celui posé par les infections virales en particulier celle due au VIH. En terme de contagion, de morbidité et de mortalité, les infections virales (VIH et hépatites) sont les seules qui restent préoccupantes parce que toujours mortelles à court ou à moyen terme. Selon l’ONUSIDA, «la moitié des nouveaux cas de SIDA 6 survient chez les 15-24 ans ». L’atteinte de cette tranche de la population entraîne une fragilisation du tissu social [9,21,38]. Néanmoins, les autres IST posent des problèmes non négligeables (infertilité, avortement, accouchement prématuré, dysplasie et cancer du col) aux conséquences sociales désastreuses [21]. La plupart des jeunes ont des connaissances limitées concernant les IST et leurs symptômes, beaucoup ne se font pas soigner ou font de l’automédication. Ils se rendent rarement dans les structures sanitaires. Les rapports sexuels non protégés, le changement fréquent de partenaires et le multipartenariat sexuel sont des facteurs de risque

Classification des IST

Les IST localisées sans atteinte générale

 Les IST les plus fréquentes dans notre contexte sont les suivantes:  Vulvo-vaginite gonococcique [31,32] Elle est causée par une bactérie à gram négatif (Neisseria gonorrhoeae). • Clinique Elles peuvent être aiguës ou chroniques. Dans la forme aiguë plus fréquente, la malade consulte pour des leucorrhées purulentes, fétides, une dyspareunie, des brûlures mictionnelles. A l’examen, la vulve et le vagin sont rouges, œdématiés, douloureux, on peut avoir une urétrite, une skénite, une bartholinite, une exocervicite. • Complications Les vulvo-vaginites gonococciques peuvent se compliquer de salpingites qui sont suivies de synéchies secondaires, causes d’hypofertilité ou de stérilité. • Traitements : on distingue deux modalités thérapeutiques ; – le traitement« minute »: il fait appel aux Céphalosporines de 3ème génération (Ceftriaxone*) à raison de 500 milligrammes en intramusculaire unique ou aux Fluoroquinolones (Ofloxacine*) 200 milligrammes à la dose de 2 comprimés en prise unique. 7 – le traitement classique : on utilise le Benzathine-Benzylpénicilline (Extencilline*) : une injection intramusculaire unique de 2,4 milli-unités internationales.  Vulvo-vaginite à Trichomonas vaginalis [31,32] Il s’agit d’une IST due à une bactérie, le Trichomonas vaginalis, assez fréquente dans les régions de polygamie. • Clinique Dans la forme aiguë typique, la malade consulte pour des pertes avec prurit vulvaire et dyspareunie. L’interrogatoire retrouve l’existence de brûlures mictionnelles avec parfois une altération de l’état général. A l’examen, la vulve est œdématiée, irritée ; l’examen au spéculum montre des leucorrhées verdâtres, un vagin et un col inflammatoires framboisés. • Traitement Le traitement repose sur les imidazolés: par exemple, Métronidazole (Flagyl*) à la dose de 4 comprimés par jour pendant 10 jours ou Flagyl* ovule à raison de 1 à 2 ovules par jour pendant 10 jours.  Vulvo-vaginites à Mycoplasmes et à Chlamydiae [31,32] • Clinique Les signes cliniques de ces IST sont pauvres : leucorrhées avec une forte réaction leucocytaire, parfois érosions minimes du col. Néanmoins, l’infection à Chlamydiae est redoutable par ses complications : cervicite, salpingite, infections pelviennes et surtout stérilité secondaire. • Traitement – Lorsqu’il s’agit d’une infection à Chlamydiae, il repose sur les cyclines : Tétracycline* à raison de 1,5 à 2 grammes / jour ou Doxycycline* 200 milligrammes / jour, pendant 15 jours. 8 – S’il s’agit d’infection à Mycoplasmes, on a recours aux macrolides (Roxithromycine*) 150 milligrammes à raison de 1 comprimé x 2 / jour pendant 10 jours.  Le chancre mou [31] Il s’agit d’une IST provoquée par une bactérie, Haemophilus Ducreyi (bacille de Ducreyi). • Clinique Après une incubation de 5 à 10 jours voire trois semaines, la lésion débute par une vésicule puis une pustule qui évolue vers l’ulcération. Cette ulcération peut être unique ou multiple, ovalaire à bords décollés, avec présence d’un double liséré jaune et rouge. Le fond est recouvert d’un enduit purulent, sanieux. La base est empâtée, mais non indurée. Le chancre mou est douloureux à la palpation et associé à une adénopathie inflammatoire aiguë. Il siège sur les organes génitaux de l’homme et de la femme. • L’évolution L’évolution spontanée du chancre mou se fait vers l’extension de proche en proche. Le ganglion inflammatoire se ramollit et forme un abcès fluctuant qui se fistulise en laissant échapper du pus: le bubon chancrelleux. En l’absence de traitement, la maladie peut guérir spontanément au bout de 7 à 8 mois au prix de séquelles importantes. • Le diagnostic Il est bactériologique par la mise en évidence des germes dans les sérosités. • Traitement Il est sensible aux sulfamides, au Cotrimoxazole ; par exemple : Bactrim* à la dose de 4 comprimés / jour pendant 7 jours, ou l’Erythromycine à la dose de 500 milligrammes per os 4 fois /jour pendant 7 jours. 9  Herpès génital [31] L’herpès génital est une affection chronique provoquée par un virus à ADN : le virus de l’herpès simplex. La transmission est interhumaine et se fait par contact direct. • Clinique Les lésions primitives de l’herpès sont des vésicules groupées en grappes sur un placard érythémateux. Ces vésicules perdent rapidement leur toit lorsqu’elles sont situées sur des muqueuses et prennent l’aspect d’érosions polycycliques. C’est une affection récidivante. La maladie se manifeste d’abord par une sensation de cuisson au niveau des organes génitaux, puis apparaît une rougeur. Sur cette macule rouge luisante, légèrement douloureuse puis prurigineuse, émerge un ensemble de petites vésicules remplies d’un liquide clair. Ces vésicules vont rapidement s’éroder puis se recouvrir de croutes. Des signes généraux peuvent s’y associer. Un ganglion douloureux, au niveau des plis inguinaux, accompagne le bouquet d’herpès. • Evolution La guérison spontanée est obtenue au bout de 10 à 15 jours. Les récidives sont fréquentes. • Diagnostic Il est fait grâce à la mise en évidence de corps de Unna sur un frottis étendu sur une lame du contenu d’une vésicule d’herpès. • Traitement Il fait appel aux antiseptiques, aux antiviraux type Acyclovir (Zovirax*) crème à 5% et Acyclovir comprimés à raison de 5 prises de 200 milligrammes / jour pendant 5 à 10 jours.  Condylomes vénériens ou «crêtes de coq» [31] Les condylomes sont des IST provoquées par des virus nommés Human Papillomavirus (HPV) dont on distingue plusieurs types, en exemples on peut citer: les HPV 6, 10, 16, 18, 31, 33.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LE POINT SUR LA QUESTION
I. RISQUES ET CONSEQUENCES DE L’ACTIVITE SEXUELLE CHEZ LES JEUNES
I.1. Les grossesses non désirées
I.2. Les avortements provoqués clandestins
I.3. Les infections sexuellement transmissibles (IST)
II. STRATEGIES DE PREVENTION
II.1. Programmes et politiques de santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes (SSRAJ)
II.2. La contraception
II.2.1. Problématique de la contraception chez les jeunes
II.2.2. Les méthodes contraceptives
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I. CADRE D’ETUDE
II. PATIENTS ET METHODE
III. RESULTATS
IV. DISCUSSION
CONCLUSION
RECOMMANDATIONS
REFERENCES
ANNEXES

 

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