INFLUENCE DE L’INTRODUCTION DE GENES EXOTIQUES SUR LA PRODUCTION LAITIERE DU ZEBU GOBRA

INFLUENCE DE L’INTRODUCTION DE GENES EXOTIQUES SUR LA PRODUCTION LAITIERE DU ZEBU GOBRA

SYSTEMES DE PRODUCTION

Selon la disponibilité des ressources fourragères et du type de conduite associé, trois systèmes de production sont rencontrés au Sénégal (cf. carte ci-dessous). Figure 4 : Carte des principaux systèmes de production

LE SYSTEME EXTENSIF

Il est basé sur l’exploitation direct des parcours naturels sans relation marquée avec l’exploitation agricole ; ce système peut-être décomposé en deux sous systèmes :  Le système pastoral qui concerne environ un tiers du cheptel en ruminants et qui se pratique dans les zones du Nord de l’isohyète 400 mm Ce système recourt à la transhumance en vue d’alimenter et d’abreuver les animaux. Ce système d’élevage transhumant se rencontre dans la zone sylvo-pastorale. Le système pastoral est essentiellement axé sur l’autoconsommation de la production laitière. Il est basé sur l’élevage de bovins et sur l’exploitation des ressources naturelles dont la disponibilité est fluctuante. La gestion du troupeau est marquée par la séparation des tâches. Si la conduite dans les pâturages et l’affouragement des animaux sont affectés aux hommes, l’entretien des jeunes bovins, la production et la commercialisation sont du ressort des femmes (Dia, D., 2004).  La principale race exploitée est la race locale (zébu Gobra ou zébu peulh sénégalais). Cependant la présence de Guzérat d’origine indienne dans les troupeaux est non négligeable. La majeure partie des Guzérat rencontrés dans les troupeaux est constituée de métisses issue du croisement avec le zébu peulh. La reproduction se fait par monte naturelle et ne fait l’objet d’aucune planification ou organisation de la part des propriétaires. L’hivernage ou ndungu est la période favorable à la reproduction. Ce qui fait que la plupart des naissances ont lieu à l’approche de la saison des pluies ou setsellé. La production laitière occupe une place considérable dans le système de production pastoral. Le déficit alimentaire en saison sèche dû à la saisonnalité des ressources constitue la contrainte majeure du système de production de lait, à la quelle s’ajoutent la faible production de la race locale, les problèmes de disponibilité et d’accessibilité aux aliments de bétail et les maladies. Dans l’analyse de la quantité totale de lait produite par l’animal, il faut tenir compte de celle consommée par le veau et de celle réservée à l’homme (20 à 35% de la production de lait/vache/j). Cette concurrence est souvent mentionnée comme un élément critique des systèmes pastoraux. Les peuls s’efforcent de prolonger la période de lactation afin d’assurer l’approvisionnement en lait de leurs familles. Cela se traduit par un accroissement considérable de la quantité de lait prélevée et a des conséquences néfastes sur les performances de la reproduction.  Le système agro-pastoral qui touche 50% du cheptel, est caractérisé par une certaine sédentarisation et une relation un peu plus marquée avec les activités agricoles. Ce système serait né de la sédentarisation des pasteurs traditionnels Peul mais aussi de l’intérêt manifeste des agriculteurs traditionnels d’autres ethnies vis-à vis de l’agro pastoralisme, favorisant ainsi l’utilisation accrue des productions animales (fumure et traction animale) à des fins agricoles et une valorisation des résidus de récolte par le bétail. Ce système est centré sur l’exploitation des races Gobra et Djakoré en zone arachidière et Ndama au sud. Il concerne 67% du cheptel national (DIREL, 1998). Traditionnellement, dans ce système, l’autoconsommation, et dans une moindre mesure le troc, étaient les formes d’utilisation du lait; la production de viande et la traction animale étant les objectifs principaux des agropasteurs (Faye, 1993). Compte tenu de l’existence de pâturages plus fournis et des habitudes d’utilisation des sous-produits pour la complémentation des animaux et de l’existence d’une demande urbaine en produits laitiers, plusieurs tentatives d’intensification de la production laitière ont été introduites dans ce système par des projets ou sociétés parapubliques. Ces tentatives ont porté sur l’installation d’étables fumières autour des villes de Kolda, Vélingara et Tambacounda par la 5 Société de développement des fibres textiles (SODEFITEX) et l’ISRA (Dièye et al. 2002). L’insémination artificielle (IA) a fait son apparition dans le bassin arachidier en 1994 avec le projet PAPEL (Projet d’appui à l’élevage), dans le but d’améliorer le niveau de production laitière des races locales. Des exploitations mixtes intensifiées (EMI) sont créées progressivement autour des femelles croisées. La production laitière dans ce contexte, revêt en plus de son rôle social dans la consommation, une importance économique. L’exploitation de vaches métisses permet d’améliorer le niveau de production laitière (environ 6 litres/vache/jour) et les revenus des producteurs (Dia, 2004). Malgré les performances enregistrées au niveau de ce système, des contraintes à l’amélioration de la production persistent. C’est le cas notamment de la disponibilité des aliments en saison sèche, des difficultés de commercialisation des produits laitiers, du faible taux de réussite de l’insémination artificielle et de son coût relativement élevé. 

LE SYSTEME PERIURBAIN INTENSIFIE

Ce système est rencontré essentiellement dans la zone des Niayes de Dakar-Thiès. Il concerne moins de 1% du cheptel bovin et repose principalement sur l’utilisation des vaches exotiques (Montbéliarde, Jersiaise, Holstein, Girolando) en stabulation permanente pour la production de lait. Il est issu d’initiatives privées avec l’appui de la recherche zootechnique (ISRA) et touche une grande diversité de minorité de producteurs essentiellement d’origine citadine citadins. Dans la plupart des cas, ces acteurs ont une occupation principale (fonctionnaires, commerçants, industriels, etc.) leur garantissant des disposants de plus de moyens financiers pour faire face aux importants investissements de départ (Ba Diao, 1991). Le lait frais constitue le principal produit. Il est écoulé soit directement à partir des fermes, soit à travers des kiosques installés en ville ou par l’intermédiaire d’un collecteur revendeur. Seule la ferme Wayembam pasteurise et emballe son lait qui est écoulé à travers le circuit moderne de distribution des supérettes et supermarchés. Toutefois, sans contrôle de l’environnement de la production (climat, ressources fourragères, parasitisme, etc.) et en l’absence de gestion adéquate des fermes, les races importées produisent peu de lait par rapport à leur potentiel. En outre, elles se reproduisent relativement mal et avec une forte mortalité des veaux (Ba Diao, 1996). Le système intensif ou semi-intensif est caractérisé par un recours important aux aliments du bétail ; ce système pratiqué en milieu urbain (zone des Niayes), concerne une faible partie du cheptel (1% des bovins et 3% des petits ruminants). 

CONTRAINTES 

POTENTIEL GENETIQUE

Les races locales ont un très faible potentiel laitier. Elles n’ont fait l’objet d’aucune sélection ou amélioration génétique. La présence du veau est nécessaire pour induire l’éjection du lait et entretenir la lactation. La durée de la lactation varie de 5 à 6 mois. Elle est négativement influencée par la mort du veau et peut être rallongée avec une alimentation complémentaire(Thiongane et Denis, 1969) . 

NUTRITION

Les facteurs nutritionnels et ceux liés à l’environnement sont également des contraintes importantes pour la productivité des ruminants sous les tropiques ; elles limitent l’expression du potentiel génétique. En particulier, l’insuffisance et la faible valeur nutritive du pâturage naturel, base de l’alimentation, rendent compte pour l’essentiel de la médiocrité des performances. La faiblesse de la production laitière des races locales et l’importance du déficit sont telles que les orientations en matière de production laitière ont privilégié des systèmes d’élevage intensifs utilisant des races à haut potentiel de production(Thiongane et Denis, 1969) .

LES CONTRAINTES SANITAIRES

Le problème de la santé animale demeure encore un enjeu important en matière de production laitière. Pendant la saison des pluies beaucoup de maladies virales, microbiennes et parasitaires apparaissent dans les troupeaux. Ces pathologies entraînent souvent des mortalités élevées et une baisse importante de la production laitière. Il faut toutefois signaler que les nombreuses campagnes de vaccination entreprises par la Direction des Services Vétérinaires ont considérablement réduit les maladies. 

LES CONTRAINTES INFRASTRUCTURELS

L’absence de bâtiments d’élevage et de magasins de stockage dans la quasi totalité des exploitations constituent des obstacles à la production laitière. Les animaux divaguent le jour à la recherche de pâturages et d’eau et sont parqués la nuit dans les champs à l’air libre ou à 7 côté des maisons pour les métis. Ceci est à l’origine d’un phénomène crucial qui a été soulevé par beaucoup éleveurs, à savoir le vol de bétail. 

LE VOL DE BETAIL

Le vol de bétail constitue aujourd’hui l’une des contraintes majeures qui freinent le développement des productions animales. Ce phénomène constitue une véritable préoccupation au niveau de tous les agropasteurs.

LES CONTRAINTES A LA COMMERCIALISATION ET A LA TRANSFORMATION DU LAIT

Le lait qui est un produit hautement périssable doit être commercialisé ou transformé dans les heures qui suivent la traite. La commercialisation et la transformation constituent donc des points importants de la filière. La commercialisation se heurte à un circuit de distribution mal organisé. 

LES CONTRAINTES FINANCIERES

En matière de crédit on note l’absence d’institutions locales de crédit ou de prêt financier. Les institutions bancaires les plus présentes en milieu éleveurs sont la Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal (CNCAS) et le Crédit Mutuel du Sénégal (CMS). Cependant les conditions d’octroi de crédits de ces banques et les modalités de leur remboursement ne donnent pas de satisfaction à la majorité des éleveurs.

Table des matières

Introduction
I. Synthèse bibliographique
I.1. Systèmes de production
I.1.1. le système extensif
I.1.2. Le système périurbain intensifié
I. 2. Contraintes
I. 2.1. Potentiel génétique
I. 2.2. Nutrition
I. 2.3. Les contraintes sanitaires
I. 2.4. Les contraintes infrastructurels
I. 2.5. Le vol de bétail
I. 2.6. Les contraintes à la commercialisation et à la transformation du lait
I. 2.7. Les contraintes financières
I. 3. Quelques aspects théoriques du croisement
I. 3.1. La Dépression de Consanguinité (DC)
I.3.2. L’Hétérosis.
I. 3.3. Les différents types de croisement
I. 3.3.1. Croisements à buts génétiques
I. 3.3.2. Croisements à buts « commerciaux »
Conclusion
II. Matériel et Méthode
II.1. Matériel
II.1.1. Conduite alimentaire
II.1.2. La conduite sanitaire
II.1.3. Les animaux
II.1.3.1. Races bovines tropicales
II.1.3.2. Races bovines importées
II.1.3.3. Description de la race Holstein
II.1.3.3.1. Origine
II.1.3.3.2. Morphologie
II.1.3.3.3. Aptitudes.
II.1.3.4. Description de la race Gobra
II.1.3.4.1. Signalement
II.1.3.4.2. Aptitudes
II.1.3.4.2.1. Lait
II.1.3.4.2.2. Viande
II.1.3.4.2.3. Travail
II.2. Méthodologie
II.2.1. La documentation
II.2.2. Les entretiens avec les encadreurs et les éleveurs
II.2.3. L’analyse et l’interprétation des données
II.2.4. Zone d’étude: Linguère
III- Résultats et Discussions
III-1. Production laitière des locales
III-2. Production laitière des métisses
III-3. Etude comparée des performances de production entre les vaches locales et métisses
IV. RECOMMENDATIONS

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