Intégration financière et croissance économique

Intégration financière et croissance économique

La libéralisation du compte capital : un élément déterminant pour l’intégration financière

La littérature économique suggère que la libéralisation des flux de capitaux est l’un des facteurs déterminants de la croissance économique, car elle fournit un appui favorable à l’intégration financière entre les pays et à la croissance économique1 . Cependant, se référant à diverses approches et conditions initiales, certains pays ont réussi à libéraliser leurs comptes de capital tout en parvenant à maintenir la stabilité du secteur financier, tandis que d’autres pays ont connu de graves crises financières. L’expérience de nombreux pays a montré que la libéralisation financière interne et celle du compte de capital peuvent accroître le risque de la survenance des crises financières lorsqu’elles ne sont pas accompagnées par une supervision prudentielle et une réglementation robuste. Ainsi, les recherches et l’expérience confirment que les politiques macroéconomiques sont également essentielles pour une libéralisation réussie. Celles-ci aidant à prévenir l’aggravation des déséquilibres déstabilisants sur les marchés financiers et à atténuer les effets néfastes de la crise financière2 . Au cours des deux dernières décennies, de nombreux pays en développement ont pris des mesures pour libéraliser leurs comptes de capital ainsi que leurs transactions financières afin de profiter du plus grand nombre de liquidité globale et de réaliser un rendement plus élevé à travers le monde. Il est bien connu que les flux financiers et de capitaux peuvent jouer un rôle fondamental dans la stimulation de la croissance économique et, par ricochet, dans l’élévation des niveaux de vie, et ce en augmentant l’allocation du capital basée sur la productivité et le taux de rendement entre les pays bénéficiaires. Toutefois, suite à la crise financière mondiale, des préoccupations ont été soulevées quant à un risque d’intégration financière rapide dans les pays en développement, en l’absence des réformes nécessaires pour assurer la prudence et atténuer les risques potentiels. Pour justifier ces arguments, certains économistes affirment que les expériences précédentes de la libéralisation financière ont, peut-être, tourné au désastre et contribué largement au déclenchement des crises financières au Mexique (1994), en Asie du Sud-Est (1997), en Russie (1998), au Brésil (1999), en Turquie (2001) et en Argentine à la fin 2001 et début 2002. Du point de vue de la diversité de ses affectations tant industrielles que géographiques, la mobilité du capital est importante pour favoriser une allocation efficiente du capital. Une économie est intégrée internationalement si les flux de capitaux peuvent entrer et sortir librement du pays et si les actifs financiers nationaux sont de bons substituts des actifs financiers des autres pays. Cette vision générale nous conduit à considérer deux concepts : le degré d’ouverture et le degré d’intégration du pays ; l’ouverture et donc la mobilité internationale des capitaux, n’étant que le premier pas vers l’intégration. 

L’investissement direct étranger : facteur clé de l’intégration financière et la croissance

La mondialisation accrue au cours des deux dernières décennies a généré une forte croissance de l’activité internationale et des investissements directs étrangers. Ceux-ci ont progressé à un rythme phénoménal depuis le début des années 90, et le marché mondial est devenu plus concurrentiel. L’attrait grandissant des pays en développement tient en partie à la gamme d’actifs «créés» qu’ils offrent aux investisseurs. L’IDE est devenu, donc, une source importante de financement extérieur privé pour les pays vu que, théoriquement, il offre plus d’avantages que d’autres types de flux financiers. En plus de l’augmentation du stock de capital national, il a un impact positif sur la productivité grâce aux transferts technologiques et aux compétences de gestion. Cette forme de financement est considérée comme la moins volatile (du fait qu’elle rend les pays moins vulnérables aux brusques arrêts et reprises de flux) des différents types de flux de capitaux.Les flux de capitaux privés entrant dans une entreprise ou dans un Etat peuvent être classés dans les trois grandes catégories suivantes : les placements de portefeuilles (les investissements indirects) ; les flux financiers (principalement les prêts bancaires) et les investissements directs1 . – Les investissements de portefeuille : cela consiste, entre autres, à investir dans les actions ou les obligations d’une entreprise donnée. L’objectif poursuivi par ces opérations n’est pas de prendre le contrôle de la firme en question car il s’agit le plus souvent d’investissement à court terme visant de meilleurs rendements. – Les prêts bancaires : il s’agit d’un ensemble de capitaux prêtés à des conditions commerciales généralement instables et imprévisibles d’une année à une autre aux grés de la préférence ou de la défaveur manifestées par les banques d’affaires pour un pays ou une région donnée. – Les investissements directs à l’étranger : ce sont des opérations destinées à la création d’entreprises à l’étranger ou à une prise de participation dans les firmes étrangères. En somme, on peut dire que parallèlement à l’essor des échanges de biens et de services, les flux internationaux de capitaux ont eux aussi connu une croissance extraordinaire. Ces mouvements de capitaux prennent des formes diverses, mais sont aujourd’hui particulièrement présents sous forme d’IDE (investissements directs à l’étranger).

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