La crise des dettes souveraines dans la Zone Euro

 La crise des dettes souveraines dans la Zone Euro

Les causes de la crise dans la zone euro

L’euro a présenté depuis sa création d’incontestables avantages en fournissant un environnement monétaire stable aux échanges à l’intérieur de la zone. L’adoption de l’euro a éliminé les opérations de changes entre les différentes monnaies nationales, évitant la spéculation ainsi que les frais liés à la vente et à l’achat de devises sur le marché des changes. Les coûts de transaction se sont trouvés, de plus, allégés par la disparition des couvertures destinées à se prémunir contre les évolutions des cours. La réduction de ces coûts de transaction devait donc encourager les échanges intracommunautaires. Passée la première année d’adaptation à la nouvelle monnaie, l’inflation a été contenue dans les limites fixées par la BCE. Au début de l’année 2009, l’euro qui a célébré son dixième anniversaire s’est distingué à juste titre par ses succès importants enregistrés tout au long de la dernière décennie par la monnaie européenne : crédibilité indiscutée, développement sur les différents marchés financiers, accès sur les différents marchés financiers, accès au deuxième rang des monnaies internationales…etc. L’enthousiasme pour la monnaie européenne a même conduit certains à affirmer que la zone euro par sa dimension incluant un marché unifié de 329 millions de consommateurs, et sa structure (une seule monnaie gérée par le système européen de banques centrales), pouvait constitué un bouclier contre les perturbations économiques et financières d’origines extérieures. Une monnaie unique, par définition, et nous le soulignons encore une fois, supprime les fluctuations de change générées par les crises à l’intérieur de la zone monétaire créée et accroît l’assise financière de l’ensemble unifié. Ces renforcements ne suffisent cependant pas dans une économie mondialisée, à affranchir la zone des conséquences économiques et financières des chocs externes censées être protégées par le bouclier dont il a été question ciavant. 

Les causes structurelles de la zone euro 

Nous avons déjà parlé de la crise américaine des subprimes (voir chapitre I), laquelle problématique est reprise par Jacque Bourrinet (2010)8 qui lui aussi confirme que c’est cette même crise qui a provoqué une instabilité financière constituant le plus grand choc depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. La faillite de l’une des principales banques américaines (Lehman Brothers) le 15 septembre 2008 a entrainé la propagation universelle et instantanée d’une déflation par la dette résultant d’un crash immobilier, de l’effondrement du crédit et de la chute des marchés financiers avec transmission à l’économie réelle : brutale régression de la croissance économique, blocage de l’investissement et du crédit, accroissement massif du chômage, destruction des richesses estimées à plusieurs dizaines de milliers de milliards. Cette onde de choc a rapidement mis à mal les différentes structures bancaires et financières rendues vulnérables par la dérégulation d’une sphère financière mondiale en proie à une spéculation débridée s’appuyant sur un excès de liquidité mondiale, cette position de ces différentes structures est liée à l’ampleur des déficits américains et à des mécanismes de titrisation permettant de ne plus faire apparaitre le risque d’un crédit au bilan de la banque concernée mais de le transférer à d’autres investisseurs. Pourquoi une crise localisée dans la zone de l’euro ? La zone euro n’a pas été épargnée et la première crise grave qui a frappé l’Union Européenne en 2008-2009 a entrainé une détérioration des finances publiques de la plupart de ses membres. En effet, de 2007 à 2010 le déficit et l’endettement des pays de l’Union Européenne sont passés de 0,9% à 6,4% et de 59% à 80% de leur PIB et ceux de la zone euro ont augmenté respectivement de 0,7% à 6% et de 66,2% à 85,1% du PIB de la zone euro. Cette détérioration financière a particulièrement frappé la Grèce, l’Irlande et le Portugal comme le montre les données du tableau ci-dessous.Le TFUE vise notamment à « établir les fondements d’une union sans cesse plus étroite entre les peuples européens »11. Son principe général de libre circulation des capitaux dispose que « toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les Etats membres et entre les Etats membres et les pays tiers sont interdites».12 La professeure Denise Flouzat Osmont d’Amilly (2010)13 déclare pour sa part que c’est l’incident grec qui a fixé la crise dans la zone euro par le biais de la hausse des taux des obligations publiques et la baisse de l’euro. Cette dernière, bienvenue pour stimuler les exportations européennes, a inquiété non pas le niveau même de l’euro, encore supérieur à celui qu’on pourrait déduire de la parité des pouvoirs d’achat, mais par sa rapidité et par sa cause. L’auteure de cet article précise que ce sont les investisseurs qui se sont détaché à la fois de la monnaie unique de la zone et des obligations d’Etat fragilisés par un endettement excessif. Les déficits structurels de ces derniers (les Etats) étaient souvent déjà importants avant la crise. Celle-ci a ajouté une très forte détérioration des finances publiques par le jeu du mécanisme des stabilisateurs automatiques, entrainant la baisse des recettes fiscales et hausse des prestations sociales. A cela s’ajoute les plans de relance et des injections de capitaux dans le secteur bancaire, qui ont transféré le risque du secteur bancaire au secteur public. Mais finalement, un certain sentiment de déception s’est répandu au bout d’une dizaine d’années d’usage de l’euro, en raison des conséquences de ce qui a été appelé l’euro fort au plan international et des déséquilibres internes à la zone. Au plan international : les déséquilibres au sein du système monétaire Au plan international, l’euro a été inséré dans un système hétérogène qu’on peut qualifier de semi Dollar Standard, où le dollar est monnaie internationale. Il répond en effet aux caractéristiques nécessaires à ce statut : taille de l’économie de référence, part dans le commerce mondial, importance de la puissance politique internationale de l’émetteur. L’euro ne pouvait être vis-à-vis du dollar que dans une situation de duopole asymétrique, jouant souvent le rôle de variable d’ajustement de la monnaie américaine. La part de la monnaie unique comme moyen de transaction international est de l’ordre du quart. Si l’on exclut le commerce intra-européen, le pourcentage de l’euro dans la facturation du commerce mondial est plus faible. Si l’euro reste loin derrière le dollar en tant que monnaie de transaction et de réserve, il le concurrence mieux comme véhicule de placement, puisqu’il représente 30% des émissions d’actions et d’obligations internationales, contre 45% pour le dollar. Depuis son lancement en janvier 1999 à 1,1789 dollar, l’euro fait l’objet d’amples mouvements sur le marchés des changes : il s’est déprécié à 0,83 dollar entre janvier 1999 et octobre 2000 ; il s’est fortement apprécié pour atteindre 1,60 dollar en juillet 2008 ce qui a pénalisé le secteur productif européen, affectant ses capacités d’exportations, notamment dans la zone dollar. 

Formation et coursTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *