La prévalence des maladies hémorroïdaires

 La prévalence des maladies hémorroïdaires

 La prévalence des maladies hémorroïdaires est très difficile à apprécier. Elle varie entre 4,4% et 86% (Haas P. A et al, 1983 ; Johanson J. F et al, 1990 ; Acheson R. M, 1960; Hyams et al, 1970) selon la population étudiée, la définition retenue (hémorroïdes ou maladie hémorroïdaire) ou le type de recueil des informations (enquête sur questionnaire ou avec examen proctologique systématique). Aux Etats Unies et en Angleterre les taux annuels de visite chez le médecin, pour cette pathologie sont respectivement de 1177 et 1123 pour 100000 habitants (Johanson J. F et al, 1991). La maladie hémorroïdaire touche les deux sexes (Johanson J. F et al, 1990 ; Hyams et al, 1970 ; Johanson J. F et al, 1991 ; Gazet J. C et al, 1970), mais pour les mêmes symptômes, les hommes 18 s’en plaignent plus précocement (Haas P. A et al, 1983 ; Gazet J C et al, 1970). Elle augmente avec l’âge avec un pic de prévalence durant la septième décennie (Gazet J. C et al, 1970; Hyams et al, 1970). Les couches sociales les plus favorisées se plaignent plus souvent de manifestations hémorroïdaires (Johanson J. F et al, 1990 ; Hyams Et al, 1970 ; Johanson J. F et al, 1991) et il n’y a pas de prédisposition ethnique (Hyams et al, 1970 ; Brondel H et al, 1976). Le rôle de la consommation de fibres alimentaires (Johanson J. F et al, 1991 ; Denis J, 1976 ; Sielezneff I et al, 1998), d’alcool (Acheson R. M, 1960 ; Brondel H et al, 1976 ; Sielezneff I et al, 1998), de café (Brondel H et al, 1976 ; Sielezneff I, 1998), l’obésité (Acheson R. M, 1960 ; Hyams et al, 1970), la pratique de certains sports (Denis J, 1976 ; Brondel H et al, 1976) et la consommation de tabac (Acheson R. M, 1960 ; Hyams et al, 1970 ; Sielezneff I et al, 1998), dans la genèse de la maladie hémorroïdaire est diversement apprécié selon les auteurs. Des antécédents familiaux sont fréquemment rapportés (Acheson R. M, 1960; Brondel H et al, 1976; Cleave T. L, 1968), mais il est possible que l’on se plaigne plus de ces hémorroïdes dans certaines familles, sans compter le rôle possible de certains facteurs environnementaux actuellement non identifiés (Hyams L et al, 1970).

PHYSIOPATHOLOGIE DE LA MALADIE HEMORROIDAIRE

La physiopathologie des hémorroïdes a été pendant longtemps l’objet de nombreuses discussions. Deux théories, non exclusives, de pathogénie de la maladie hémorroïdaire existent (PIGOT F, 2001) : la théorie mécanique et la théorie vasculaire ou circulatoire. 19 IV.1 La théorie mécanique La théorie mécanique fait intervenir une augmentation de laxité du tissu de soutien des hémorroïdes, provoquant ainsi leur prolapsus. Elle invoque, dans la pathogénie des hémorroïdes, un glissement de la muqueuse du canal et un relâchement progressif des ligaments suspenseurs muqueux de Parks. Aux différents stades du processus répondent les différents degrés des hémorroïdes. Cette conception prête un rôle important à la constipation et aux efforts que ce trouble du transit impose lors de la défécation. Des manifestations pathologiques peuvent exister en l’absence de troubles du transit (en cas de grossesse ou d’accouchement) (Hyams et al, 1970). Les phénomènes circulatoires seraient, selon cette théorie, secondaires ou aggravées par la strangulation de la sous muqueuse et de ces vaisseaux par la contraction sphinctérienne (Parnaud E et al, 1981). 

La théorie vasculaire

La théorie vasculaire est secondaire. Elle incrimine des désordres vasculaires et est due à une augmentation de la pression abdominale qui ralentirait le reflux dans les veines rectales supérieures pouvant entrainer des saignements (Graham, 1963). Il n’y aurait entre la congestion hémorroïdaire avec ou sans saignement et la thrombose ou l’hématome par rupture vasculaire qu’une différence de degré (Adelakoun, 1990). Les troubles circulatoires, par les séquelles dégénératives et fibreuses qu’elles provoquent modifient le volume des hémorroïdes et en facilitent le glissement. La contraction du sphincter sur la muqueuse extériorisée serait à l’origine de troubles circulatoires provoquant une strangulation de la muqueuse et de ses vaisseaux. 20 La physiopathologie de la maladie hémorroïdaire est sans doute multifactorielle et reste encore incomplètement élucidée d’autres études seront nécessaires pour l’expliquer complètement.

 ETIOLOGIE DE LA MALADIE HEMORROIDAIRE

Les hémorroïdes sont des formations vasculaires normalement présentes au niveau du canal anal dès la vie embryonnaire. Cependant la maladie hémorroïdaire ne touche que les adultes et ne s’exprime le plus souvent qu’à la suite d’un traumatisme mécanique ou irritatif (Bensaude, 1974). La cause exacte de ces maladies hémorroïdaires reste encore inconnue mais il existe des facteurs qui peuvent être à l’origine de celles-ci. 

Facteurs incriminés

Parmi ces facteurs incriminés, on a les facteurs métaboliques et les facteurs génétiques.  Les facteurs métaboliques : les hémorroïdes sont fréquentes chez les phlébotoriques, les obèses, les gouteux et les diabétiques (Document Midy, 1968).  Les facteurs génétiques : des données épidémiologiques ont montré que la maladie hémorroïdaire est fréquente dans les populations du pourtour méditerranéen surtout les populations africaines et juives (Adelakoun, 1990).

Formation et coursTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *