La promotion des mariages mixtes dans le cadre de la politique d’assimilation de 1910 à 1930

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Contextes théoriques à travers l’histoire de la Corée : le développement du nationalisme (ou de l’identité nationale) basé sur le sang pur

L’histoire du métissage est celle de la Corée moderne et la question du métissage est discutée souvent dans le cadre de l’appartenance nationale, ou bien du nationalisme. Chez les Coréens, le mot « nation » englobe l’origine raciale et/ou nationale. La formation nationale est définie comme une nation unique, pure, d’un point de vue ethnique. La conception de la nation coréenne » (hanminjok) se distinguant des « autres » par l’emploi du « nous » s’est traduite par le mythe d’un « sang pur ».
Le nationalisme importé en Corée durant la colonisation japonaise (1910-1945) est forgé par les « nationalistes modernisateurs » s’inspirant du modèle japonais10. L’idée sur la « nation unique » (tanilminjok) semble néanmoins trouver son fondement dans son histoire : la construction d’un État politique très tôt dans l’histoire et sa longue histoire suivie jusqu’à la colonisation japonaise ; sa propre langue et des traditions culturelles communes pratiquées dans la communauté historique d’un même territoire. La croyance fondamentaliste sur le sang et l’ascendance communs implantée dans le nationalisme coréen – en dépit de l’hybridité réelle et de l’ethnicité coréenne à la suite d’innombrables invasions étrangères et des mouvements de populations transfrontaliers dans l’ère prémoderne – fait les Coréens imaginer la « nation coréenne » comme une forme élargie de la famille plutôt que comme une collectivité politique ou civile au sens occidental.
Par conséquent, la notion de la nation coréenne comme famille a certainement été plus que la rhétorique ou la métaphore politique ; elle a été une réalité perçue dans la population coréenne. Le nationalisme basé sur cette idée est appuyé en grande partie en tant que principe de la cohésion nationale en termes d’entité organique, de culture nationale et de continuité historique. Et en même temps, comme des études récentes sur le nationalisme coréen ont montré11, la consolidation d’une identité nationale ethnique dans l’histoire coréenne du XXe siècle a exclu d’autres formes possibles des identités collectives ou catégorielles, comme classe et religion, et a maintenu sa nature patriarcale/masculine à travers la militarisation constante de la vie quotidienne. Le discours sur le nationalisme se déroule de façon différente au fur et à mesure que le temps passe et les caractéristiques du nationalisme dominant à chaque époque concernée influencent fortement la question du métissage de l’époque.

Les discours nationalistes en Corée du Sud

La nation, appelée « communauté imaginée », est un produit historique de l’Europe de l’Ouest dans le processus de croissance du capitalisme et de l’impérialisme au XIXe et XXe siècle, alors que les pays colonisés dans le tiers monde comme la Corée au début XXe siècle avaient besoin de « nation » pour résister contre l’impérialisme. En général, le substantif nation » s’entend comme une « communauté humaine » qui résulte de la modernisation de la société et de l’apparition de l’État moderne. Cela signifie que la nation est non seulement un produit historique, mais aussi une « invention » dans le cadre du développement de l’État-nation politique moderne. L’apparition de la nation en Europe est ainsi un événement historique, lié à la nécessité de la formation de l’État moderne. Dans ce sens, la nation appartient exclusivement « à une période particulière, et historiquement récente. Ce n’est une entité sociale que pour autant qu’elle soit liée à un certain type d’État-nation. La nation est ainsi un destin politique12 ».
Par contre, l’étude du nationalisme coréen ne permet pas de vérifier l’exactitude d’une théorie face à une autre, mais bien de trouver un cadre d’analyse et une méthodologie par lesquels les principaux aspects du nationalisme coréen se retrouvent les mieux pris en compte et analysés. Les sciences sociales en Corée du Sud ont une histoire récente dans un espace évolutif : elles naissent dans un moment colonial après l’invasion japonaise en 1910. Les sciences sociales y naissent du seul fait autochtone, c’est-à-dire de la résistance au pouvoir colonial japonais pour l’indépendance nationale. Les intérêts pour le nationalisme s’ouvrent sur le Japon impérialiste dès le début de la colonisation13.
Le nombre d’articles académiques qui contiennent le mot minjokchuŭi (nationalisme) dans le titre ou le mot-clé est de 1512 à Dbpia14 qui fournit une base de données de toutes les principales publications académiques en Corée et de 911 à KISS(Korean Studies Information Service System)15 depuis 1958 jusqu’au présent. Le nationalisme est un des sujets importants dans le domaine académique. Ainsi, il existe beaucoup de discours et de travaux accumulés sur l’origine et le développement du nationalisme coréen dans le domaine de l’histoire et de la politique, et les sociologues utilisent le cadre théorique du modernisme dans leurs études analytiques sur la conceptualisation de l’identité coréenne au tournant du XXe siècle.
Les études effectuées avant les années 1990 examinent généralement le nationalisme, en portant une vision positive sur le nationalisme coréen et en opposition avec l’idéologie socialiste de la Corée du Nord. On observe, à partir du milieu des années 1990, un débat sur un nationalisme ouvert » ou un « dé-nationalisme » suite à des discussions sur la mondialisation, et après les années 2000, l’accroissement des études portant sur le nationalisme en liaison avec le droit des femmes et la mondialisation. Enfin, à partir de la fin des années 2000, apparaissent des études consacrées au dé-nationalisme, accompagnées de débats sur le multiculturalisme, la question des immigrés et des enfants métis, et la diversité culturelle16.
Avec l’adoption d’une politique prônant la diversité culturelle en 2006, l’idée préconisant que le phénomène d’opposition et de résistance au multiculturalisme est la conséquence de l’idéologie d’une nation homogène ou du nationalisme, s’est répandue largement en Corée du Sud. Cette idée est considérée et décrite comme un fait universel connu par tous, même dans les articles publiés dans des magazines spécialisés.
Toutefois, les spécialistes coréens du nationalisme, en tout cas jusqu’à une date récente, s’étaient beaucoup inspirés de la réflexion théorique sur les nations et le nationalisme. Les différences de formation entre les chercheurs coréens et la formation de réseaux intellectuels séparés semblent réduire les échanges de recherche. En fait, les chercheurs coréens ne s’accordent pas encore sur la traduction en coréen des termes, tels que nation, État-nation et nationalisme, hésitant entre minjok, minjokkukka, minjokchuŭi et kukmin (citoyen), Kukmingukka, Kukminjŭi. Malgré cela, il est tout à fait fréquent qu’ils considèrent que les Coréens forment une « nation homogène ». Le fait que des notions qui n’ont pas été acceptées par les spécialistes soient employées fréquemment non seulement par le grand public, mais aussi par les intellectuels, révèle l’une des caractéristiques originales du nationalisme coréen.
Afin de bien comprendre le nationalisme coréen, il est nécessaire d’analyser comment s’est développé historiquement le discours nationaliste d’un point de vue intellectuel. Pour ce faire, nous allons analyser comment la nation coréenne est définie politiquement et culturellement et les discours sur le nationalisme et la nation affectés et changés selon les périodes historiques seront aussi analysés afin d’observer l’évolution de l’identité nationale coréenne en relation avec la question du métissage.
Les discours nationalistes en Corée ne sont pas monolithiques. Trois discours ont émergé en lice : (1) primordiale, (2) moderne et (3) post-moderne constructiviste.

La perspective primordiale

La perspective primordiale de la nation coréenne, adaptée par la plupart d’historiens, met l’accent sur son développement dans l’histoire ancienne. Tout d’abord, la perspective primordiale affirme que l’identité nationale, l’histoire, la langue et la culture découlent d’un ancêtre commun, Tan’gun, personnage fondateur de la nation coréenne selon la mythologie coréenne. Selon les ouvrages Samkukyousa écrits par Il Yeon (1206-1289) au XIIIe siècle, le premier empire coréen Kochosŏn fut fondé par Tan’gun en 2333 av. JC. Étant descendant de Tan’gun, les Coréens sont donc le peuple choisi par le ciel et leur existence est censée bénéficier du monde entier. Pour ses partisans, par exemple, Shin Yongha17, la légende de Tan’gun est une réalité historique et les liens du sang sont à l’origine de la famille étendue que tous les Coréens formeraient. Ce point de vue est renforcé à un âge précoce comme la plupart des écoles primaires ont une statue de Tan’gun sur le campus et offrent des cours sur Tan’gun qui a souligné l’unité organique de la nation coréenne.
Shin Yongha, « Minjogŭi sahoehakchŏk sŏlmyŏnggwa sangsangŭi kongdongch’eron pip’an » (La notion sociologique de la nation et la critique sur la théorie de « la communauté imaginée », l’école, on soulignait particulièrement la supériorité du peuple coréen et une idéologie relative à un sang pur pouvant permettre de maintenir cette primauté. Un livre scolaire de morale dit ainsi :
Nous, la nation coréenne (hanminjok) sommes une communauté qui partage un ancêtre, une culture et une histoire communs dans le territoire délimité, la péninsule coréenne. À travers une telle longue histoire, nous nous apercevons que la nation coréenne est une communauté de destin qui a une force d’agrégation plus forte que les autres nations. Cette conscience a permis à la Corée de se développer18 ».
Lee Beomseok insiste sur l’importance de la lignée qui joue le rôle le plus crucial dans la formation de la nation coréenne après la libération en disant que « notre nation est une nation unie typique dont nous devons être fiers »19. Selon lui, la nation coréenne est une nation formée exclusivement parmi les autres nations dans le monde grâce à une histoire commune, à un même territoire depuis plusieurs centaines d’années, au sentiment d’appartenance très fort en tant que communauté de destin, et à une même origine20.
Trois grandes dynasties unifiées dès le VIIe siècle ont marqué :
La première unification d’État réalisée par la dynastie de Shilla en 676 (676-935)
La deuxième dynastie unifiée par Koryŏ en 918 (918-1392)
La troisième unification par Chosŏn (1392-1910)
Les processus historiques et les expériences collectives de ces trois événements confèrent un contour spécifique à la nation coréenne. Ces expériences collectives interviennent fréquemment au travers des incursions de groupes étrangers face auxquelles une conscience collective est capable de se développer. L’origine, la langue commune, le système politique et les expériences historiques forment ainsi la racine de la communauté coréenne de destin au sens d’avoir survécu et de s’être défendus contre les nombreuses invasions étrangères. Surtout, la dernière dynastie de Chosŏn a donné un cadre fondamental à la nation coréenne avec le confucianisme qui est l’instrument idéologique le plus important pour le développement de l’État ainsi que pour la sécurité de la structure sociale. Cette philosophie confucianiste a influencé tous les domaines sociaux et politiques. L’exclusion et la discrimination envers les étrangers et les métis sont aussi dans ce cadre de pensée : la pensée patriarcale.
Le sentiment de collectivité donne un sentiment spécifique coréen de « nous ». Ce sentiment de « nous », issu des liens de parenté de chaque individu dans sa propre famille s’est mêlé dans la société coréenne pendant plus de mille ans pour donner une unification du peuple basée sur une structure autoritaire21 . Uri (traduit de nous), l’un des mots-clés de la langue coréenne qui ne connaît pas l’emploi du « je », réservé aux enfants, aux étrangers, ou au roi, autant dire aux personnages hors de la hiérarchie sociale. Pour parler de lui et de sa famille, un Coréen dit « notre mère », « notre père », « notre famille », « notre mari », « notre femme », au lieu de « mon ou ma ». Ce « nous » ou « notre » exalte l’appartenance à un même groupe : famille, clan, village, université, entreprise, pays. La Corée du Sud est alors indiquée comme notre pays » plutôt que « mon pays » dans l’usage coréen. Cette caractéristique, née du confucianisme et tournée vers l’intérêt collectif a permis à la Corée d’avancer vite et d’imposer des sacrifices sans soulever trop de revendications, notamment du lendemain de la guerre de Corée22. La valeur de l’individu n’était considérée qu’à travers son trôle dans la collectivité. Par conséquent, la conscience nationale chez les Coréens est demeurée un phénomène naturel, d’un sentiment de groupe acquis au cours des siècles en tant qu’ordre de la société.
An Hosang constate que le mot « principe d’une seule nation » (ilminjuŭi) se traduit comme une nation (han’gyŏrye), autrement dit, une nation homogène23. Gyŏrye caractérise un groupe humain qui descend d’un même ancêtre. Il insiste également sur la notion de minjok en tant que groupe qui a la même origine et le même destin, un élément indispensable pour construire un État puissant24. Park Chanseong apprécie que le principe d’une seule nation d’An soit un des nationalismes coréens qui soulignent surtout une lignée unique et jouent un rôle considérable pour répandre l’idéologie de « nation unitaire » dans la société coréenne25. Minjok est lié à la définition de la nation au sens occidental alors que Gyŏrye correspond au peuple qui a plutôt un lien émotionnel et possède ainsi des caractères primordiaux. Selo An, la notion de la « nation » en Corée se distingue de celle de l’Occident parce que « la plupart des Coréens sont convaincus d’appartenir à une « race » sans mélanges. On leur a enseigné à l’école, d’un terme savant, qu’ils étaient une seule minjok. C’est une réalité si l’on considère que, à la différence d’autres pays asiatiques, il n’y a pas de minorité en Corée26 ».
Shin Giwook 27 tente d’appréhender l’origine de la nation coréenne basée sur l’identité ethnique très forte et le sang pur pour montrer le fondement idéologique de la formation de l’État-nation coréen différente de celui des pays occidentaux. D’après lui, premièrement, le caractère du système de la nation trouvé dans l’homogénéité et le sens d’ethnicité basées sur le sang a été formée par la croyance indépendante des faits historiques ou de la réalité, et cette croyance a fait croire aux les Coréens qu’ils appartenaient à une même « race » et à un peuple qui n’a subi aucun brassage ethnique. Deuxièmement, il définit le nationalisme coréen comme un produit des idéologies modernes. L’origine historique du nationalisme coréen se trouve au début du XXe siècle où la Corée a été intégrée au système mondial moderne et où l’étude de l’histoire nationale a démarré. Enfin, il montre qu’un sentiment d’appartenance ethnique coréen s’est développé dans le même processus que d’autres États-nations existants.
John Duncan rejette l’idée de la nation coréenne comme un produit naturel ainsi que l’application mécanique du modèle occidental de la modernisation au cas coréen 28 . Les processus historiques et les expériences collectives que la Corée a connus confèrent un contour spécifique de la nation coréenne. Ces expériences collectives interviennent fréquemment au travers des incursions de groupes étrangers face auxquelles une conscience collective est capable de se développer. Elle est le résultat d’un processus de formation de mémoire collective qui donne lieu à l’émergence d’une conscience propre. La conscience nationale, pendant les deux premières dynasties (la dynastie de Shinla (676-935) et celle de Koryo (918-1392), était caractérisée par la concentration du pouvoir de la monarchie qui permettait non seulement une attitude défensive à l’égard des dominations étrangères, mais aussi à la formation d’une communauté de destin historique. Mais il est d’accord avec le point de vue primordial en affirmant que « les activités organisationnelles de l’État peuvent avoir créé une collectivité homogène avec un sens d’identité commune partagée créé beaucoup plus tôt que dans les pays d’Europe occidentale où est né le modernisme qui fait un lien direct entre la création de l’État moderne et celle de la nation29 ». Ainsi, Duncan prend un point de vue éclectique en combinant la perspective primordiale avec le modernisme.
Dans ce point, on trouve une particularité de la nation coréenne. Selon Hobsbawm, « sauf s’il peut être ou a été fusionné avec quelques chose comme une tradition de l’État, comme peut-être en Chine, la Corée et le Japon, qui sont en effet parmi les exemples extrêmement rares des États historiques composée d’une population qui est ethniquement presque ou complètement homogène30 ». Il ajoute que « ainsi, sur les États d’Asie (non arabes) aujourd’hui, le Japon et les deux Corée sont 99% homogène, et 94% de la population de la Chine appartiennent à l’ethnie Han. De tels pays existent, plus ou moins, au sein de leurs frontières historiques31 ». Dans ce sens, il faut tenir compte de cette particularité avec un point de vue général pour lequel le nationalisme coréen est un produit moderne.
travers ces études, nous pouvons apprendre que les Coréens partagent non seulement des liens de sang qui en font une seule et même ethnie, mais aussi une culture commune. Comme la nation coréenne repose sur une unité construite politiquement, géographiquement et culturellement, la nation d’État et la nation de culture sont donc applicables à la nation coréenne. C’est la raison pour laquelle la nation coréenne est définie souvent comme une communauté de destin, favorisée par l’histoire commune dès le VIIe siècle. La notion de « nation » au sens occidental ne fut utilisée qu’à partir de l’occupation japonaise au début du XXe siècle et la formation de la nation revint alors à définir l’État national qui servirait à l’indépendance du pays. Gyŏrye et minjok ne sont plus guère distingués aujourd’hui dans l’usage courant et ils sont repris communément dans le langage politique et social.

Le nationalisme coréen au sens moderne

Néanmoins, il est largement accepté dans le monde académique qu’une nation est un produit de l’ère moderne. Les partisans modernistes partagent la perspective primordiale de la nation coréenne comme une entité ethnique homogène. Mais ils diffèrent dans le sens que le nationalisme en tant qu’idéologie est apparu comme un instrument pour résister à la pénétration et à la domination étrangères, pour favoriser le processus de modernisation et pour consolider la souveraineté nationale et l’unification. Pour eux, le nationalisme est une entité réelle, mais construit dans le processus de la modernisation. En Corée, après l’indépendance du Japon, le discours moderniste a été dominant.
Selon l’étude empirique de Kwon Bodrae32, c’est en 1897 où se trouve dans les imprimés coréens le mot minjok pour la première fois, plus précisément dans un texte écrit par Chang Hoik dans le numéro six du « Taechosŏn yuhaksaeng ch’inmok’oe hoebo » (Bulletin d’une amicale des étudiants de Chosŏn au Japon). Selon les résultats des études de Baek Donghyun33 et Park Chanseung 34 , un article du journal Hwangsung a employé le mot minjok pour la première fois dans le pays. De ce fait, les modernistes pensent que l’identité nationale coréenne n’est apparue qu’en 1897.
Ainsi, l’origine historique du nationalisme coréen se trouve à la période de la fin du XIXe siècle où la Corée a été confrontée à des défis menaçants du monde extérieur. Selon ce point de vue, il est impossible que la nation coréenne ait une longue histoire. Quand le sentiment de crise a fait trembler les fondements de l’ordre traditionnel, l’État coréen était trop vétuste et trop faible pour mobiliser des ressources pour la défense et le développement. Le pays affronte alors de nombreux problèmes (jacqueries, finances difficiles…) et Taewŏn’gun35 décide de restaurer le pouvoir royal par la réforme de la structure du gouvernement en dissolvant de nombreux conseils inutiles, ce qui lui vaut des ennemis. Il est également violemment opposé aux étrangers et sa politique xénophobe devient synonyme de refus de la modernisation. Il entend lutter contre le désordre social créé par les étrangers et en particulier les missionnaires, et il lance une grande vague de persécutions en 1866 contre les catholiques36. Les Français réagissent, les Américains tentent aussi de pénétrer sur le territoire, et les défaites qu’il leur fait subir lui valent un regain de popularité. Cependant, la réforme finale du régime ancien par Dawongun a échoué.
Il y avait une autre tentative plus radicale de réforme par les jeunes fonctionnaires à la fin du XIXe siècle. Le Coup de Kapsin de 1884 a envisagé le programme de modernisation de haut en bas après s’être emparé du trône, en suivant un exemple de la restauration de Meiji au Japon. Cependant, cette tentative du coup et le programme de réforme n’ont pas réussi. À la fin du siècle, la souveraineté de la Corée est devenue seulement une fiction puisque son autonomie a été défendue par ses voisins puissants qui ne cherchent que leur intérêt sur la péninsule coréenne.
C’est la révolte de Tonghak des paysans qui donnent le sentiment national face à l’augmentation des menaces étrangères. La population coréenne mono-ethnique et culturellement homogène a été facilement suscitée par l’idéologie nationaliste et égalitaire contre l’intrusion et le système féodal. La Rébellion Tonghak comme une secte religieuse a été fondée par Choi Jaewoo en 1860. Bien qu’il ait été affirmé comme « l’apprentissage de l’Est », qui fusionne les doctrines du confucianisme, du bouddhisme et du taoïsme afin de s’opposer à l’apprentissage de l’Ouest », ses idées ont inclus des éléments de christianisme et également adopté activement les rituels et les langages chamaniques pour la transmission de ses messages. L’essentiel des idées de Tonghak se trouve dans l’unité de l’homme avec Dieu, ainsi servir les gens s’est équivalu à servir Dieu. Il a prôné l’égalitarisme radical pour tous les êtres humains, et attaqué les classes privilégiées et l’empiétement étranger. Dans ce sens, il ne s’agissait pas simplement d’un mouvement religieux, mais aussi d’un mouvement social nationaliste et révolutionnaire. En faisant appel aux nobles ruinés (Yangban) et aux paysans opprimés, et en mettant les motifs antiféodaux et anti-impérial en avant, le mouvement de Tonghak a été diffusé très vite dans tout le pays sans précédent. C’est pourquoi de nombreux chercheurs le considèrent comme le début du nationalisme coréen moderne37. Le nationalisme coréen était aussi différent de celui de l’Occident en ce qu’il n’était pas pour la liberté et les droits des individus, mais pour la libération et l’indépendance de la nation38. Par conséquent, le nationalisme coréen s’est développé avec la guerre sino-japonaise, le traité d’Eulsa en 1905, le traité de Jungli en 1907 avec les mouvements de l’armée civile, et les mouvements des Lumières patriotiques (Aeguk kyemong undong) depuis 1907, lorsque l’armée civile s’est transformée en l’armée indépendante, l’ancien nationalisme s’est transformé en mouvement national populaire. Pendant ce temps, le mouvement de Lumières patriotiques a modernisé la capacité nationale et a popularisé la conscience nationale pour la récupération de la souveraineté.
Historiquement, le Japon avait reçu de la Chine et de la Corée, au cours des règnes de membres des différentes dynasties, d’importantes influences dans plusieurs domaines, tels que l’écriture, le calendrier, la médecine, la religion, la littérature, la musique, les beaux-arts, etc.
Les Chinois et les Coréens ont longtemps été les maîtres des Japonais. Cependant, à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, la situation a changé. Après la victoire de la guerre expansionniste contre la Chine, le Japon a annexé la Corée. La domination coloniale japonaise fut un choc pour la Corée, dès lors que les Coréens étaient insultés par un voisin qu’ils avaient justement l’habitude de mépriser. Cette période fut aussi l’occasion pour la Corée de renouer avec son homogénéité ethnique « imaginée » du côté du nationalisme.
Les premiers nationalistes coréens modernes ont donc imaginé une nation « pure » indépendante qui a dû être sauvée du « vicieux » impérialisme Japonais. L’humiliation par les colonisateurs japonais créa un sentiment de solidarité entre les Coréens contre eux et l’étranger en général, produisant un puissant nationalisme de résistance qui allait depuis laisser une trace très forte dans l’esprit collectif. Shin Chaeho39 a considéré la nation coréenne une « entité organique formée de l’esprit national » dans son essai intitulé « une nouvelle manière de lire histoire » (Toksasillon). Ce corps organique a représenté le noyau ethnique du peuple coréen, et la nation centrée sur les traits ethniques est devenue un idéal politique qui a rempli le vide créé sous l’occupation japonaise. Dans ce sens, le nationalisme au sens moderne de la Corée a émergé dans le contexte historique de la politique conflictuelle entre la domination coloniale et la lutte anticoloniale, dans lequel les deux, colonisateurs japonais et colonisés coréens, ont utilisé la notion ethnique de la nation 40 . Ceci a influencé la façon dont les deux Corées postcoloniales ont imaginé leur propre nation41.
On trouve une mythologie héroïque en Corée du Sud, y compris dans un lieu aussi solennel que l’Indépendance Hall, immense sanctuaire moderne du nationalisme. On lit dans la déclaration d’intention, publiée lors de l’inauguration le 15 août 1987 :
Les 36 années de la domination coloniale japonaise (1910-1945) furent la plus grande épreuve nationale qu’endura le peuple coréen dans ses cinq mille ans d’existence. Le peuple coréen tout entier, cependant, conduit par les combattants patriotiques de l’indépendance, qui risquèrent leur vie pour recouvrer la souveraineté nationale, transforma une période de honte, sous domination étrangère, en une histoire de fiers combats pour l’indépendance42 ».
Shin Chaeho, Toksasillon (une nouvelle manière de lire histoire), In : Taehan maeilshinbo, août-décembre, 1908 ; Shin Chaeho, Chosŏn sanggo munhwasa (Histoire culturelle du Chosŏn), Seoul, Pibong Ch’ulp’ansa, 2007.

La perspective postmoderniste sur le nationalisme coréen

Plus récemment, les deux perspectives, primordiale et moderniste, ont fait l’objet de critiques par des constructivistes post-modernes. Ils soutiennent que le nationalisme coréen n’est qu’une construction moderne et sociale qui attache les Coréens à une communauté imaginée par l’identité culturelle et la mémoire partagée du passé historique. Shin Giwook soutient que « la nation est une construction sociale et historique, pas éternelle ni naturelle. En tant que tel, la nation ou l’identité nationale est constamment remise en question, contestée, reformulée et transformée43 ». Henry H. Em réfute les perspectives primordiale et moderniste du nationalisme coréen en disant que « (…) les récits sur l’identité coréenne n’ont pas simplement été accumulés avec le temps ; ces récits n’ont pas été tous transmis, et même ceux qui ont l’été, étaient invariablement traduits (réinventés) pour une utilisation dans le présent44 ». Les motifs sous-jacents sont de légitimer le pouvoir de l’État, d’améliorer l’intégration sociale et de maintenir l’ordre dans la construction nationale postcoloniale à travers une interprétation sélective des discours sur le pouvoir politique plutôt qu’une réalité objective. Ainsi, les postmodernistes 45 croient qu’il est le temps pour les Coréens, en particulier pour les intellectuels coréens, d’échapper à un angle « myope » nationaliste et de recourir à des discours post-modernes, post-nationalistes, et pluralistes. Leurs perspectives sont liées au changement social, économique et politique. Ils disent que la généralisation progressive de l’économie de marché et l’augmentation du nombre d’étrangers sur le sol coréen ne pourront que faire reculer le nationalisme, et la mondialisation le rejetterait au piège de l’histoire dépassée. Les critiques sur le nationalisme basé sur le sang pur, soulevées avec le phénomène migratoire et le débat sur le multiculturalisme, résultent des pensées postmodernistes46.

Spécificité du nationalisme en Corée du Sud

Malgré les critiques post-modernes, le nationalisme existe et se développe comme une réalité sociale en évoluant dans les idées, les normes, les actions et les mouvements concrets qui affectent les sentiments du public et des attitudes. Les discours existants sur le nationalisme coréen peuvent être utiles pour clarifier ses fondements théoriques mais ils ne parviennent pas rendre compte du rôle du nationalisme qui affecte les dynamiques des dispositifs destinées aux métis et aux étrangers. Comment le nationalisme se manifeste-t-il dans les interactions des acteurs sociaux à l’égard de la question du métissage ? Comment alors le nationalisme coréen a-t-il affecté le sentiment du public, les attitudes et le comportement de la politique destinée aux métis ? Nous allons présenter la spécificité du nationalisme en prenant trois formes différentes analysée par Moon et Lee 47 : le nationalisme « absolu » ; le nationalisme « instrumental » ; et le nationalisme comme idéologie de l’unification du pays.

Le nationalisme « absolu » anti-impérialiste

La première est la forme « absolue » du nationalisme qui s’est manifestée en termes de nationalisme anti-impérialiste durant la période coloniale japonaise. Comme le soulignent Gellner48 et Hobsbawm49, le nationalisme est préoccupé par un agenda politique ou un projet pour atteindre la souveraineté politique et territoriale pour une unité culturelle homogène. Ainsi, la libération de la Corée de la domination coloniale japonaise et la restauration de la souveraineté de l’État sont devenues la force motrice principale du nationalisme coréen. Les Coréens opprimés ont opposé une forte résistance face à l’impérialisme japonais. Le nationalisme reposait sur une idéologie relativement bien définie et sur des mouvements de résistance de masse du 1er mars50 pour l’indépendance nationale en soulevant le sentiment national et en réactivant la nouvelle conscience nationale et la solidarité. La pression du pouvoir colonial japonais a fait se développer une conscience nationale qui fut marquée par plusieurs autres actions d’envergure. Pour la première fois, les Coréens convenaient à l’idée de nation moderne. Aucuns des intérêts ou valeurs ne pourraient rivaliser avec le fait de libérer la patrie de la domination étrangère et d’assurer la souveraineté politique. Cette forme du nationalisme d’une forte orientation anticolonialiste et anti-impérialiste existait durant la période coloniale japonaise de 1910 à 1945. Contrairement au XIXe siècle en Italie ou en Allemagne, où le nationalisme est devenu une idéologie pour intégrer divers groupes ethniques dans une communauté politique unifiée, le nationalisme en Corée a servi des buts anti-impérialistes.
Ainsi, la nécessité d’affirmer la spécificité et la pureté de la nation coréenne a été soulignée encore de manière plus importante sous le régime colonial, d’autant plus que le Japon a tenté d’assimiler les Coréens dans l’Empire comme des « sujets impériaux ». Les Coréens, cependant, ont résisté en revendiquant leurs origines raciales uniques et le grand patrimoine national. Ils ont souligné que « les Coréens sont sans aucun doute une nation unitaire dans le sang et la culture51 ». Une telle unité aurait été équivalente à nier la « coréanité » à la face du défi impérial. Ainsi, la domination japonaise n’a pas réussi à effacer la conscience nationale coréenne mais a plutôt renforcé la demande pour une identité ethnique distincte et homogène des Coréens. De ce fait, les métis de couple mixte coréano-japonais durant l’occupation japonaise ne sont pas accepté comme faisant partie de la « nation coréenne » (hanminjok) par les Coréens et cela, même après la fin de la colonisation, puisqu’ils sont considérés comme personnifiant les stigmates de l’époque de l’occupation.
Dans ce sens, l’un des axes majeurs des études sur le nationalisme concerne la société coréenne colonisée. En s’intéressant d’abord à un terrain colonial, aux colonisateurs, les intellectuels ont cherché à rendre compte de la complexité des sociétés engendrées par la colonisation. Les chercheurs se demandent pourquoi la colonisation bouleverse les structures démographiques, économiques et sociales de l’ensemble du pays. Les expériences du passé appris et l’héritage colonial ont singulièrement affecté la construction du nationalisme et ses caractéristiques de la Corée. « Mariage » et « métis » travaillent de façon importante pour former la frontière de la « nation coréenne » depuis l’occupation japonaise dans l’histoire coréenne. L’influence de la domination japonaise avait recours à l’oppression de l’esprit mais aussi aux contraintes matérielles, mais elle a aussi ouvert le champ au nationalisme moderne en tant que sentiment de résistance. Autrement dit, la période de l’occupation coloniale a enfin conduit à la légitimité absolue du nationalisme coréen qui a imprégné la société coréenne pour les années qui suivirent ; les mots « nation » et « nationalisme » sont considérés comme des espaces sacrées et uniques pour caractériser la société coréenne encore aujourd’hui. Cette légitimité a gagné une signification spécifique lors de la division du pays et a donné la priorité l’État. L’État gagne ainsi le rôle central pour la communauté nationale. Le deuxième caractère du nationalisme est étroitement lié à la puissance de l’État.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE : LE « LIEN DU SANG », MULTICULTURALISME ET METISSAGE
Ⅰ. La position des métis dans la société coréenne : problématique d’un objet nouveau et légitime
Ⅱ. Contextes théoriques à travers l’histoire de la Corée : le développement du nationalisme (ou de l’identité nationale) basé sur le sang pur
Les discours nationalistes en Corée du Sud
La perspective primordiale
Le nationalisme coréen au sens moderne
La perspective postmoderniste sur le nationalisme coréen
Spécificité du nationalisme en Corée du Sud
Le nationalisme « absolu » anti-impérialiste
Le nationalisme « instrumental »
L’idéologie de la réunification du pays
La nation coréenne (hanminjok) et le multiculturalisme
Ⅲ. Remarque sur les recherches existantes sur le métissage en Corée du Sud
Qu’est-ce qu’un métis ?
Ce que les recherches nous apprennent sur le métissage : les deux âges du « métissage » distincts en Corée ? Une histoire coloniale oubliée
Ⅳ. La description méthodologique et la brève description des parties suivantes
PREMIERE PARTIE.  LES METIS NES DE JAPONAIS ET DE COREENS DURANT LA COLONISATION JAPONAISE (1910-1945) 
Introduction
Chapitre 1.  La politique d’assimilation et le mariage mixte (1910-1920) 
L’assimilation en tant que politique coloniale du Japon
L’annexion et la politique coloniale japonaise
Affinités de race et de culture, et la distinction ethnique
Assimilation progressive 87
Le mariage mixte comme moyen d’assimilation biologique
La politique du sabre et des mariages mixtes
Politique de l’administration civile ou politique culturelle et le mariage mixte
Mouvement indépendantiste du 1er mars et le changement de politique coloniale
La politique de naesŏn yunghwa (Japon et Corée dans une harmonie)
Des problèmes juridiques
Réforme de la loi relative aux mariages mixtes entre Japonais et Coréens et application
Conclusion
Chapitre 2. La promotion des mariages mixtes dans le cadre de la politique d’assimilation de 1910 à 1930
La promotion du mariage mixte du gouverneur général de Corée
La réaction des Japonais et des Coréens à propos du naesŏn’ kyŏrhon
Le débat sur le racisme dans le contexte de colonisation chez les intellectuels japonais dansl’Archipel
Le regard des Coréens sur naesŏn’kyŏrhon : influence du nationalisme basé sur le sang
Les différents types de naesŏn’kyŏrhon réalisé en Corée et au Japon, et la situation actuelle
Conclusion
Chapitre 3. La politique de naesŏnilch’e à la fin des années 1930 et la question du métissage : la politique du métissage saisie par l’intérêt colonial
La politique de naesŏnilch’e pendant le temps de guerre (1937 – 1945) et le naesŏn’kyŏrhon
Discussion du Gouvernement général japonais de Corée sur le mariage mixte
La perception du gouvernement japonais sur naesŏnilch’e et le métissage à la fin des années 1930
Les études sur les métis et la pensée raciale du Japon
Le métissage : une question de l’identité nationale et un stigmate de l’invasion japonaise
Conclusion
DEUXIEME PARTIE. LES METIS NES DE SOLDATS AMERICAINS ET DE FEMMES COREENNES (1945-1980)
Introduction
Chapitre 4. La guerre de Corée, la garnison des soldats américains et la prostitution érigée en système
Les contextes politique et historique autour de la naissance des métis : la libération, la partition, la guerre civile et l’influence forte des États-Unis
Occupations militaires américaines et la prostitution (1945-1953)
Les bordels militaires dans les kijich’on après la guerre de Corée et la condition de la femme
Les mesures prises par le gouvernement à l’égard des femmes prostituées
Le contrôle dans les années 1950 : examens médicaux
La Loi sur la prévention Yullak et les districts spéciaux pour la prostitution
Le Doctrine Nixon et l’intervention du gouvernement coréen plus active
Maladies vénériennes et hospitalisation forcée
La prostitution et les dollars
Les femmes du kijich’on dans l’image de la société coréenne et le regard des soldats américains sur la population civile féminine
Le regard social sur les mariages mixtes
Conclusion
Chapitre 5. Le regard du pays et de la société sur les métis
La naissance des enfants métis de soldats américains et de femmes coréennes
Les chiffres du métissage
Trois générations des métis nés de soldats américains et de femmes coréennes
Obsession du sang pur : le métissage, synonyme d’ « impureté » et de « honte »
Le stigmate permanent : hybrides et bâtards
La nationalité des métis
La promotion masculine face aux relations avec les États-Unis
Le métissage : une question de la catégorisation, « citoyen » ou « non-citoyen »
Conclusion
Chapitre 6. Les pouvoirs publics face à la question des métis
Les réactions de l’État à l’égard des métis
La première action contre le problème du métissage : cacher les enfants métis en les internant dans un asile isolé
La deuxième décision : l’adoption internationale
Les organisations internationales prennent en charge les enfants métis
L’inclusion des métis qui restent en Corée
L’école autorisée pour les métis
Dispense de service militaire et offre de formations professionnelles dans les années 1970
Les métis oubliés
Conclusion
TROISIEME PARTIE. LES ENFANTS DE COUPLES MIXTES : MIGRATION ET « MULTICULTURALISME » EN COREE DU SUD
Introduction
Chapitre 7. La globalisation, la migration et la diversité en Corée du Sud
La globalisation et le changement démographique par les nouveaux arrivants
Groupes d’immigrés et types migratoires
Travailleurs migrants : l’histoire des politiques de l’importation de main-d’oeuvre en Corée du Sud
Travailleurs immigrés qualifiés / professionnels
Les Chaeoedongp’o (émigrants de souche coréenne) : les migrations privilégiées ?
Femmes étrangères issues du mariage mixte
Autres migrants : réfugiés nord-coréens et étudiants étrangers
L’évolution du mariage mixte depuis 1990 : particularités du mariage mixte à partir des années 1990
Le changement du type de mariage mixte : un phénomène démographique important et structurel
Intérêt public pour le couple mixte dans la statistique nationale
Conclusion
Chapitre 8. Les rôles de divers acteurs sociaux dans la construction des discours sur le multiculturalisme
Le milieu intellectuel
Le rôle des experts
L’immigration dans les sciences sociales sud-coréennes
Les médias
La médiatisation des problèmes liés aux travailleurs immigrés
La famille des femmes étrangères issues du mariage mixte dans les médias
Le regard sur la famille « multiculturelle » dans les médias
La montée de l’intérêt médiatique à l’égard des métis
Le milieu associatif (les associations humanitaires, les ONG, les groupes de pression etc.)
Les activités des associations
Le milieu associatif et la famille « multiculturelle »
Conclusion
Chapitre 9. Nécessité d’intervenir pour régler la question d’immigration : le « multiculturalisme » à la façon coréenne
Similitudes et divergences des formes d’intégration selon les types migratoires
Les politiques d’immigration à l’égard des travailleurs migrants : Exclusion et contrôle
La mise en place de la loi coréenne relative aux conditions d’accueil des résidents étrangers (Chaehan oegugin ch’ŏu kibonbŏp)
1ère étape du Plan fondamental de la politique à l’égard des étrangers (2008-2012)
2ème étape du Plan fondamental de la politique à l’égard des étrangers (2013-2017) : « La République de Corée, une nation dynamique évoluant aux côtés de la communauté internationale »
Les politiques à l’égard des femmes issues du mariage mixte : Assimilation ou intégration ?
Régime de naturalisation par mariage : article 6 de la loi relative à la nationalité coréenne
Sécurité sociale
Loi relative au soutien aux familles multiculturelles
Le multiculturalisme coréen sans le multiculturalisme
« Multiculture » (tamunhwa), un mot-clé qui décrit la société coréenne contemporaine
Que le « multiculturalisme » en Corée n’est pas du multiculturalisme
Conclusion
Chapitre 10. Les enfants issus des familles multiculturelles
Hines Ward, la question du métis et la catégorie d’ « enfants multiculturels »
Le regard sur les enfants multiculturels
Les enfants multiculturels considérés comme vecteur de problèmes sociaux
Enfants de familles multiculturelles en tant que peuple coréen
Leader global à l’ère de la mondialisation
Politiques à l’égard des enfants multiculturels
Ministère des Femmes et des Familles et les enfants multiculturels
Ministère de l’Éducation et les enfants multiculturels
Conclusion
CONCLUSION GENERALE
De l’indifférence à l’intégration
A-t-on a vraiment besoin d’une catégorie « enfants multiculturels » ?
Pour vivre ensemble
BIBLIOGRAPHIE

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