LA REALISATION DES OUVRAGES HYDRAULIQUES 

CONTEXTE GEOLOGIQUE

La zone du lac Retba est une partie intégrante de la région de Dakar et sa géologie est tributaire de celle des Niayes qui à son tour renvoie à celle du bassin sénégalo mauritanien. Les Niayes ont fait l’objet de plusieurs études parmi lesquelles celle de Tchani (1996) et Gomis (1996) etc.
Ces travaux ont permis de constater que l’essentiel de la mise en place des formations affleurantes s’est déroulé au Quaternaire. Durant cette période l’histoire géologique du bassin est marquée par une succession de transgression et de régression. Ceci entraina une alternance de phase sèche et de phase humide, d’intensification du vent et de ralentissement provoquant une édification de trois séries de cordon dunaire. Ces cordons sont entrecoupés par endroit par des lacs et des dépressions appelées cuvettes. L’histoire géodynamique du Quaternaire est marquée par deux épisodes l’une ancienne l’autre récente. L’évolution récente est marquée par les variations du niveau de la mer liées aux changements climatiques.
Ainsi il va en résulter des formations superficielles et des dépôts variés. C’est ainsi que ces événements morpho structuraux (successions de transgression et de régressions) vont aboutir à la fin du Quaternaire ancien à la mise en place des formations dunaires d’âge Ogolien (18.000 BP) dans la zone littorale et qui s’émousse vers l’intérieur sous l’action des vents (Kane, 1995). La période ogolienne sera suivie d’une période pluviale le Tchadien entre 18000 et 8000. C’est une période de pédogenèse et de stabilisation du matériel marneux mis en place durant l’Ogolien. La transgression de la mer envahit les zones près du littoral et des sols ferrugineux rouges se forment sur les dunes ogoliennes. Les intervalles inter dunaires sont occupés par des lacs, étang entourés d’une flore soudano-guinéenne. Vers 8000 BP, se termine le Tchadien et c’est le début de la régression qui cependant sera de courte durée puisque vers 5500 BP intervient la transgression marine du Nouakchotien qui a atteint 2 à 3 m au-dessus du niveau initial de la mer. Elle a permis la mise en place du dépôt d’argile sableuse associé ou non à des coquilles (Sall, 1971). La mer va se retirer vers 4000 BP, c’est la régression du Taffolien. Une dérive littoral dirigée vers le sud va s’en suivre et entrainait la mise en place des cordons littoraux sableux.

CONTEXTE CLIMATIQUE

Le climat défini comme étant l’état moyen de l’atmosphère en un lieu donné est caractérisé par un certain nombre de paramètres. Notre zone d’étude bénéficie d’un climat particulier par rapport au reste du pays. Elle se trouve dans la zone sahélienne avec un climat de type sub canarien et est placé sous l’influence quasi permanente des alizés maritimes avec trois masses d’air.
Il s’agit de l’alizé maritime qui est issu de l’anticyclone des Açores avec un vent de direction Nord-Ouest à Nord qui de par son parcours océanique détient une fraicheur et une humidité qui abaissent les températures. Il est présent entre décembre et mars et ne favorise pas la pluie.
L’alizé continental ou harmattan de direction NNE-SSW à E-W est la deuxième masse d’air. Il se caractérise par sa sécheresse liée à son long parcours véhiculé par la cellule libyenne d’origine thermique.
La troisième masse d’air est la mousson qui provient de l’anticyclone de Saint Hélène de l’hémisphère Sud. Elle provoque des orages isolés et à l’occasion des pluies continues après le passage au sol du FIT lors de sa migration vers le Nord (Leroux ,1980). Elle est présente de juin à octobre.
Avec la position intertropicale du pays, seule deux saisons se succèdent : une saison sèche et une saison humide. La saison sèche s’étale de novembre à juin avec des pluies pratiquement inexistantes et des températures moyennes mensuelles de 23 °C entre les mois de janvier et avril, à 27 °C pendant la période de transition. L’hivernage ou « saison des pluies » s’étend du mois de juillet au mois d’octobre avec une température moyenne de 28 °C dans la région de Dakar.

LES SABLES DU QUATERNAIRE DANS LES NIAYES

Les sables quaternaires qu’ils soient d’origine marine ou continentale, se comportent du point de vue hydrogéologique comme un aquifère unique. Ainsi le système aquifère est constitué respectivement de: la nappe infrabasaltique à la tête de la presqu’ile, la nappe des sables quaternaires qui s’étend de la grande Niaye de Pikine jusqu’au lac Tanma la nappe du littoral nord qui se situe au-delà du lac Tanma. Selon le projet OMS (1972) la formation des sables quaternaires repose sur un substratum marno-argileux imperméable du Tertiaire (figure4). Cependant nous allons nous limiter seulement à notre zone d’étude située dans la zone du Lac Retba et qui exploite la nappe des sables quaternaires. Cet aquifère est limité au Nord par l’océan atlantique, à l’Est par la remontée de son substratum marno-calcaire et au Sud par l’Océan Atlantique de la région de Thiaroye. Mais la présence des lagunes salées réduit les potentialités de l’aquifère.
Dans les Niayes le système aquifère est composé d’une nappe libre . Elle correspond à celle des sables dunaires entre Dakar et Kayar. Il est limité à l’Est par le lac Tanma à l’Ouest par une crête piézométrique au Nord par l’océan et au Sud-est par l’affleurement du substratum perméable.

INFLUENCE DU BISEAU SALE SUR LES OUVRAGES

En zone littoral l’eau douce, plus légère que la mer flotte sur l’eau de mer avec un contact incliné assimilé à un plan dont la position est liée à la différence de densité (1 pour l’eau douce et 1.025 pour l’eau de mer). Dans la réalité un mélange peut se produire par diffusion car le système n’est pas purement statique donc les deux milieux peuvent se mélanger et former une frange d’eau saumâtre d’épaisseur variable. Pour arriver à cette conclusion il faut que les charges hydrauliques soient modifiées entrainant ainsi l’établissement d’un nouvel équilibre et la migration du biseau salé.
Dans les Niayes l’évolution du biseau salé est le fait d’intrusions fossiles qui sont isolées de l’océan par une lentille continue d’eau douce dans les cordons littoraux. La difficulté tient au fait que l’intrusion saline n’est pas un phénomène statique mais plutôt un phénomène de contamination dynamique gouverné par des actions anthropiques et climatiques. Dans cette zone le réseau hydrographique ne fonctionne que pendant la saison des pluies. Autrement dit l’alimentation de l’aquifère se fait uniquement par l’infiltration de la pluie. Cette réalimentation périodique provoque une remontée verticale de toute la nappe. Le phénomène d’invasion marine à l’intérieur des terres a un grand risque pour les régions côtières tributaires des eaux souterraines pour leur approvisionnement en eau.
Ainsi à Benoba au cours de la réalisation des mini forages à Keur Balla exactement, un mini forage a été abandonné pendant le développement à cause de ce phénomène. C’était un forage de 26 m de profondeur avec une colonne de captage de 22 m captant les sables du Quaternaire . Avec un débit de 7 m3/h et un niveau dynamique de 18.5m le pompage alterné a modifié la position de la zone de transition entrainant ainsi une remontée d’eau saumâtre.

GESTION DE L’EAU

Une bonne gestion de l’eau est impérative pour la pérennité d’un ouvrage hydraulique surtout dans les Niayes ou la proximité du biseau est bien réelle. Pour cela les populations doivent être sensibilisées sur le fait que l’eau n’est pas une source inépuisable. A Benoba les deux forages possèdent chacune un château d’eau de 10 m 3 sur 5m de hauteur.
Cependant le débit ne peut pas approvisionner toutes les populations. Seulement trois villages sur les quatre auront accès à l’eau. Des réseaux d’adduction ont été réalisés avec 9 bornes fontaines réparties comme suit:
4 bornes fontaines à Keur Mame Nar et Keur Assane ;5 bornes fontaines à Keur Balla . Le village de Keur Mareme ne peut être raccordé à cause de la distance et du faible débit du forage de Keur Mame Nar. Ainsi ses populations desservies utilisent les bornes fontaines de Keur Assane. Pour une bonne gestion, des réunions ont été tenues dans les quatre villages entre l’ONG coréenne l’ingénieur hydrogéologue de Layer Tech et les populations. Les femmes étant les principales concernées ont été présentes. Pour une bonne gestion l’entreprise a expliqué : Une tarification de l’eau est nécessaire pour empêcher le gaspillage de l’eau ; Le pompage des forages doit se faire tous les deux jours pour ne pas trop exciter la nappe ; Prendre une personne pour le maintien des ouvrages.

Table des matières

INTRODUCTION 
CHAPITRE 1 : DESCRIPTION DU SITE ETUDIE
1. LOCALISATION DE LA ZONE D’ETUDE
2. CONTEXTE CLIMATIQUE 
3. CONTEXTE GEOLOGIQUE 
4. LES SABLES DU QUATERNAIRE DANS LES NIAYES 
4.1 Les paramètres Hydrodynamiques
4.2 L’hydrochimie
4.3 La vulnérabilité
CHAPITRE 2 : ALIMENTATION EN EAU POTABLE POUR LES POPULATIONS DE BENOBA
1. LA REALISATION DES OUVRAGES HYDRAULIQUES 
1.1 Matériels et méthodes
1.1.1 Principe de foration
1.1.2 Captage et équipements du forage
1.1.3 Développement d’ouvrage
1.1.4 Réception du forage
1 .1.5 Déroulement des travaux
1.2. Résultats et discutions
1.2.1. Analyse lithologique
 Le forage de Keur Mame Nar
 Le forage de Keur Balla
1.2.2 Analyse chimique
 Forage de Keur Mame Nar
 Forage de Keur Balla
1.2.3 Interprétations des pompages de longue durée
2. INFLUENCE DU BISEAU SALE SUR LES OUVRAGES 
3. GESTION DE L’EAU 
CONCLUSION 
RECOMMANDATION 
BIBLIOGRAPHIE 
ANNEXES 

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