LA TRANSPLANTATION FECALE, UN TRAITEMENT POUR LA SCHIZOPHRENIE REFRACTAIRE AUX TRAITEMENTS

LA TRANSPLANTATION FECALE, UN TRAITEMENT POUR LA SCHIZOPHRENIE REFRACTAIRE AUX TRAITEMENTS

La transplantation fécale est citée pour la première fois dans la littérature médicale chinoise du IVe siècle dans le traitement des épisodes diarrhéiques sévères ou des intoxications alimentaires. (274) Aujourd’hui, sa seule et unique indication est le traitement de l’infection multi-récidivante à Clostridium difficile. (274) Le principe repose sur le prélèvement des selles d’un donneur minutieusement sélectionné, lesquelles vont ensuite être transférées à un patient malade, soit par sonde nasogastrique, soit par sonde nasoduodénale, soit par voie rectale sous forme de lavement, ou lors d’une coloscopie (274).

Greffes fécales à l’AP-HM/IHU en seringues

Au cours de mon stage de 5e année à l’IHU méditerranée, j’ai pu réaliser et assister à la préparation de seringues pour effectuer des greffes fécales chez des patients atteints de Clostridium difficile. L’assistance publique des hôpitaux de Marseille a déposé une autorisation de préparation magistrale de microbiote fécal le 3 janvier 2018 à l’Agence Régionale de Santé.

Sélection du donneur

Comme nous venons de le voir au cours des différents chapitres, la transplantation d’un microbiote en état de dysbiose peut avoir des répercutions potentiellement graves chez un receveur, d’autant plus s’il est déjà fragilisé. L’ANSM a défini des critères à remplir pour pouvoir être éligible en tant que donneur. Le profil du donneur doit être : – Age : 18-65 ans ; – IMC < 30 ; – Absence de pathologies chroniques ;  – Absence de traitement curatif au long cours ; – Absence de prise d’antibiotiques dans les 3 mois précédant le don ; – Absence de séjour à l’étranger dans les 3 mois précédant le don ; – Absence de résidence pendant plusieurs années en zone intertropicale ; – Absence d’hospitalisation à l’étranger dans les 12 mois précédant le don ; – Absence de troubles digestifs à type de diarrhée aiguë ou chronique dans 3 mois précédant le don ; – Absence d’antécédents de fièvre typhoïde ; – Aspect macroscopique normal des selles ; – Dépistages négatifs d’agents infectieux (la liste de l’ensemble des agents infectieux est donnée sur le site de l’ANSM) (275).

Préparation des seringues

Les selles qui ont donc été récupérées, analysées et validées sont congelées à -80°C. Lors de la prescription d’un greffe fécale par un clinicien, les selles sont décongelées pendant 12 heures au réfrigérateur. En cas d’urgence, il est possible de les décongeler au bain-marie. Cinquante grammes de selles sont prélevés, mis dans un pot en plastique et deux échantillons de matières premières sont conservés. Cinq cents millilitres de NaCl 0,9% sont préparés. Un peu de NaCl est versé dans le pot de selles puis le tout est mis dans un bol du blender muni d’une lame. Le mixage dure dix minutes. La solution est ensuite filtrée par un entonnoir. Huit seringues de 50 mL sont alors préparées et deux échantillons d’infusât sont mis de côté également (Figure 34).

 Le domaine de la recherche, la greffe au-delà de l’infection à Clostridium difficile

Concernant le domaine de la recherche, de nombreux essais cliniques ont été effectués ou sont en cours dans diverses maladies. On retrouve notamment : – Les maladies inflammatoires de l’intestin, les MICI, notamment la rectocolite hémorragique ; – Le traitement de la réaction du greffon contre l’hôte après allogreffe de moelle osseuse ; – L’encéphalopathie hépatique chez le cirrhotique ; 1 2 3 4 5 6 175 – Le syndrome de l’intestin irritable ; – L’insulino-résistance ; – L’autisme (276). Avec l’émergence de nouvelles indications, mais aussi l’aversion des patients à accepter la voie nasogastrique, l’utilisation de la voie orale de lyophilisat fécal semble une bonne alternative. 9.2.1. Vers les gélules…. L’objectif de la réalisation de gélules de selles lyophilisées est de pouvoir les utiliser en pratique courante et dans les essais cliniques. Mais la lyophilisation ne doit pas diminuer la population microbienne des selles. L’équipe du préparatoire de la PUI de la Timone a donc évalué la stabilité microbienne des gélules de selles lyophilisées jusqu’à 30 jours, dans différentes conditions de conservation, soit à – 80°C, à 4°C et à température ambiante. La sélection du donneur est la même que lors de la préparation des gélules. Trente grammes de selles sont pesés et mixés avec 200 mL de NaCl. Deux filtrations sont effectuées, d’abord avec un tamis grossier, puis avec une passoire à thé. L’infiltrat est alors centrifugé à 5 000 g pendant quinze minutes. Et la suspension du culot est mise dans un milieu nutritif et protecteur. 

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