LE LIQUIDE ARTICULAIRE

LE LIQUIDE ARTICULAIRE

Liquide articulaire 

Le liquide articulaire est un dialysat de plasma sanguin renfermant un glycosaminoglycane de haut poids moléculaire secrété par les synoviocytes, l’acide hyaluronique ou hyaluronate. Le liquide articulaire est normalement présent en très petite quantité dans chaque cavité articulaire (Amouroux, 1998). L’examen du liquide apporte de nombreux renseignements sur la pathologie responsable d’un épanchement articulaire. L’observation de microcristaux caractéristiques qui apparaissent dans le liquide articulaire au cours des arthropathies métaboliques apporte des renseignements précieux. La cellularité et la formule de la population cellulaire permettent d’isoler cinq types de liquides articulaires. Il s’agit, bien entendu, d’une indication qui n’a qu’une valeur relative mais qui est précieuse pour le clinicien. Le liquide articulaire normal est transparent, clair ou jaunâtre (Amouroux, 1998). Il devient plus opaque quand augmente la cellularité. Sa viscosité est en rapport avec la teneur du liquide en acide hyaluronique (Démarchez, 2012). Elle est élevée dans un liquide normal ou non inflammatoire. Elle s’apprécie aisément en étirant une goutte de liquide entre deux doigts protégés par un gant ou des doigtiers, et en mesurant la longueur du filament ainsi formé (Amouroux, 1998). Dans tous les liquides inflammatoires la viscosité diminue. La formation d’un caillot est le propre des liquides pathologiques. En effet, le liquide synovial normal est dépourvu de fibrinogène et ne coagule donc pas. En revanche, tout liquide pathologique, surtout s’il est inflammatoire, contient de la fibrine et forme un caillot dont les mailles enserrent les éléments cellulaires. Il est donc essentiel d’éviter la coagulation du liquide par l’emploi d’anticoagulants (Amouroux, 1999). Figure 1: Articulation normale 3 Source : http://www.detective-sante.com/anatomie/3572.html 

Rôle du liquide articulaire 

Le liquide articulaire est un liquide jaune très pâle, visqueux et filant. À l’état normal produite par la membrane synoviale, il est peu abondant, parfaitement claire, sans opacité, ni floculation. Son rôle est double : l’un étant d’assurer la nutrition des cartilages articulaires avasculaires, et l’autre étant d’assurer la lubrification des surfaces articulaires. Il contribuerait à la résistance aux forces de cisaillement et de compression générées par mouvement (Barone, 1989 ; Collin, 1990). 

Cytologie du liquide articulaire 

La cellularité du liquide articulaire intéresse grandement le clinicien car des résultats de cet examen découlent un véritable aiguillage étiologique. Le liquide articulaire est recueilli sur au moins 2 tubes. Le premier sec et stérile pour l’analyse bactériologique, le deuxième pour la numération et la caractérisation des éléments figurés. L’examen cytologique inclura, à partir d’un tube citraté ou hépariné, une quantification des leucocytes avec réalisation d’une formule leucocytaire, ainsi qu’une recherche de microcristaux sur le liquide frais (permettant le diagnostic différentiel de chondrocalcinose et de goutte articulaire aigüe). Normalement, le liquide contient moins de 200 éléments cellulaires/μL dont moins de 20% de polynucléaires (Bakzinski, 2013). Les liquides dits « mécaniques » contiennent moins de 1 000 éléments/μL, moins de 20% de polynucléaires, moins de 5% de ragocytes. Les liquides dits « inflammatoires » contiennent plus de 2 000 éléments/μL (souvent bien plus : de 5 000 à 50 000 éléments), plus de 20% de polynucléaires (souvent plus de 50%) et plus de 10% de ragocytes (Farhi, 2018). Dans la majorité des cas d’arthrite septique, le liquide contient plus de 10 000 éléments/mm3 dont plus de 90% de polynucléaires neutrophiles (PNN), souvent altérés (Dupieux & Laurent, 2016). Entre 50 000 et 100 000 éléments/μL, il s’agit souvent d’une infection surtout si le taux de granulocytes est > 95% (Farhi, 2018). Une prédominance de lymphocytes est en faveur d’une arthrite virale ou d’une tuberculose, mais peut s’observer dans la polyarthrite rhumatoïde ou le lupus érythémateux disséminé (Farhi, 2018). Les liquides à prédominance monocytaire se voient dans les arthrites virales, la polyarthrite rhumatoïde, le lupus érythémateux disséminé, le rhumatisme psoriasique, la sarcoïdose. Les liquides riches en éosinophiles sont rares. Ils sont observés après arthrographie iodée, au cours d’arthrites parasitaires et chez les allergiques. L’examen du liquide à l’état frais en lumière polarisée identifie des cristaux. Un cristal représente un état d’équilibre entre une phase liquide et solide qui dépend des conditions locales physique et de soluté. Parfois l’examen du 4 liquide articulaire à l’état frais ou après coloration par le May Grünwald Giemsa (MGG) montre à la fois des cristaux d’urate et de pyrophosphate (Amouroux, 1999).  Les cristaux d’urate de sodium forment des bâtonnets fins, à bords parallèles, à extrémités pointues de 10 à 20 µ de long, intra ou extracellulaires, fortement réfringents en lumière polarisée. Leur présence est non corrélée à l’intensité/ancienneté de la goutte (du fait de leur petite taille avec S/V important, ils se dissolvent rapidement ainsi que lors d’un traitement par colchicine, les cristaux sont dissous par l’uricase mais non par l’Éthylènediaminetétraacétique (EDTA)). Les cristaux peuvent aussi être de plus petite taille, fragmentés, alors souvent visibles en position intracellulaire, gardant une forte biréfringence négative.  Les cristaux de pyrophosphate de calcium forment des parallélogrammes de largeur variable, parfois carrés ou losangiques, de 3 à 10 µ avec réfringence moins forte que les cristaux d’urate de sodium. Ils peuvent être intra ou extracellulaires et traduisent le plus souvent une chondrocalcinose. Ils se rencontrent également dans les liquides hémorragiques ou traumatiques. Les cristaux sont dissous par l’EDTA et non l’uricase.  Autre microcristaux L’examen des liquides articulaires à l’état frais révèle parfois d’autres variétés de microcristaux (Amouroux, 1999). Citons : – l’oxalate de calcium – le cholestérol – les dérivés cortisoniques – les cristaux de Charcot-Leyden N.B : les cristaux ne sont pas vus en microscopie dans le liquide articulaire sauf après coloration par le rouge alizarine.

Table des matières

Remerciements
Abréviations
Liste des tableaux
Liste des figures
Introduction
Chapitre I : Synthèse bibliographique
I.1. Liquide articulaire
1.1 Rôle du liquide articulaire
1.2 Cytologie du liquide articulaire
1.3 Diagnostic des infections articulaires
I.2. Physiopathologie des arthrites
I.4. Manifestations articulaires
Chapitre II : Matériel et Méthodes
II.1. Cadre de l’étude
1.1 Type et période d’étude
1.2 Population d’étude
1.2.1 Critères d’inclusion
1.2.2 Critères de non inclusion
II.2. Matériel
II.3. Méthodes
Chapitre III : Résultats et discussion
III.1. Résultats
1.1 Taille de l’échantillon (Nombre des cas)
1.2 Répartition des patients selon sexe
1.3 Répartition des patients par tranche d’âge
1.4 Taux de positivité)
1.5 Principaux germes isolés
1.6 Principaux profils de résistance
III.2. Discussion
Conclusion et Perspectives
Références bibliographiques

 

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