Le mil (Pennisetum thyphoides Stapf. Et Hubb)

Impact et régulation naturelle de la mineuse de l’épide mil, Heliocheilus albipunctella (Lepidoptera, Noctuidae) étude de cas dans le bassin arachidier au Sénégal (Bambey)

Le mil (Pennisetum thyphoides Stapf. Et Hubb) constitue de loin la culture et l’aliment de base le plus important pour la population de nombreux pays Africains et du Sénégal, en particulier. Il constitue pour la plupart des villages une importante source de protéine d’origine végétale (Mémento de l’agronome, 2002). Voir Annexe 1. Près de la moitié de la production mondiale de mil provient d’Afrique avec 13,3 millions de tonnes, dont près de 6,1 millions de tonnes pour le Nigéria, 2,2 Millions de tonnes pour le Niger, et 600.000 tonnes pour le Sénégal. La culture du mil occupe près de 1,1 millions d’hectares des terres cultivables au Sénégal, pour un rendement moyen variant entre 0,5 et 0,6 t/ha (FAO, 2001). Voir Annexe 2. Les faibles rendements entrainent une insuffisance de la production, ce qui continue de compromettre l’objectif d’autosuffisance alimentaire de 80%, fixé par la nouvelle politique agricole du Sénégal, et qui visait essentiellement à revaloriser la culture vivrière à base de mil. Un secteur qui a été longtemps relégué au second plan au détriment de la filière arachidière (Ba, 2008).

Une bonne production n’est possible qu’avec une protection efficace contre les bioagresseurs des cultures. Parmi ceux-ci, les insectes occupent une place prépondérante par les dégâts occasionnés. La mineuse de la chandelle (Heliocheilus albipunctella Joannis) et les foreurs des tiges (Coniesta ignefusalis Hampson et Sesamia calamistis Hampson) peuvent constituer de véritables menaces pour la production de mil dans certaines régions semi-arides tropicales d’Afrique de l’Ouest, en particulier dans le bassin arachidier qui constitue la principale zone agricole du Sénégal. A titre exemple, au Sénégal, le taux d’infestation des épis de mil par la mineuse varie entre 13 et 100% (Vercambre, 1978; Gahukar, 1984) dans les années de forte pullulation. Dans la zone sahélienne, les taux d’infestation par les foreurs des tiges sont de l’ordre de 25 à 100% (Nwanze, 1989 in Youm et al., 1996).

Le mil

La distribution géographique de la forme sauvage limitée en Afrique occidentale sahélienne laisse penser que c’est dans cette zone qu’il a été domestiqué pour la première fois (Bezançon et al., 1997 ; Bezançon et Pham, 2004). Essentiellement produit en Asie (Inde, Asie du sud) et en Afrique, la production de mil couvre près de 30 millions d’hectares répartis principalement dans les zones arides et semi-arides de l’Afrique, avec 20 millions d’hectares cultivés pour une production de 11,9 millions de tonnes (Bezançon et al., 1997). Le mil (Pennisetum glaucum), aliment de base des populations, est de loin la céréale la plus importante au Sénégal, tant pour les superficies emblavées que pour la production. Il est cultivé dans tout le pays, notamment dans la région de Kaolack, qui représente 26% des superficies cultivées et 39% de la production nationale, estimée à plus de 528 000 tonnesen 2005. Les rendements moyens en milieu paysan varient entre 0,5 et 0,6 t/ha (Ndiaye et al., 2005). Parmi les quatre espèces cultivées, le P. glaucum est de loin la plus importante.

La mineuse de l’épi de mil

Plusieurs insectes ont été inventoriés sur le mil, à travers des travaux de Risbec (1950), Appert (1957), et Gahukar (1984). Le nombre varie entre 81 et 150 espèces selon le lieu (Youm, 1995). Parmi ces espèces, celles appartenant à l’ordre des Lépidoptères restent de loin les plus redoutables, d’une part par les dégâts et d’autre part par leur omniprésence dans la région (Mbaye, 1993 ; Toure et Yehouénou, 1995). On peut citer :H. albipunctella, Coniesta ignefusalis Hampson(Pyralidae), Sesamia calamistis Hampson (Noctuidae), Lema planifrons Benth(Chrysomelidae). On peut retrouver également quelques Coléoptères comme Psalydolytta flavicornis, P. vestita, P. fusca (Meloidae), Rhinyptia infuscata (Rutelidae), et des acridiens de la famille des Acrididae (Oedaleus senegalensis, Schistocerca gregaria). Le défoliateur L. planifrons, intervient précocement et à chaque fois qu’une poche de sécheresse se présente au début du développement végétatif (Bal, 1992). Cependant la mineuse de l’épide mil H. albipunctella, compte tenu de son importance économique sera étudiée en détail dans cechapitre.

Endémique en zone sahélienne, la mineuse de la chandelle du mil a été reconnue comme ravageur à partir de la sécheresse de 1972-1974 (Gahukar et al., 1986 ;Mbaye, 1993; Toure et Yehouénou, 1995). C’est une espèce monophage qui n’a été jusque-là retrouvée que chez le mil. Elle mine l’épi selon un tracé en spirale caractéristique. Les jeunes larves perforent les glumes et dévorent l’intérieur des fleurs, tandis que celles plus âgées coupent les pédoncules floraux et laissent des déjections granulées blanchâtres (Vercambre, 1977 ; Gahukar et al., 1986; Bal, 1992), empêchant ainsi la formation des grains ou en provoquant même leur chute.

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