Le processus de conception d’une application interactive

Le processus de conception d’une application interactive

De façon générale, le processus de conception se divise en quatre étapes [BEAUDOIN 91] ; à l’issue de chaque étape un modèle est produit. On obtient ainsi les modèles suivants : – le modèle cognitif ; – le modèle conceptuel ; – le modèle structurel ; – le modèle perceptif. Le modèle cognitif consiste en l’analyse des tâches de l’utilisateur et prend en compte les facteurs humains généraux, ainsi que ceux propres à l’application envisagée. Il s’agit dans ce modèle de définir les habitudes de travail, les besoins des utilisateurs, et les contraintes techniques.  Le modèle conceptuel a pour objectif de rationaliser les résultats issus du modèle cognitif. La description du modèle conceptuel passe par la décomposition de l’application interactive en plusieurs fonctions d’interaction : gestion des données (sauvegarde, chargement), présentation des objets graphiques à l’écran (création de fenêtres, défileurs…). Une autre phase consiste à identifier les objets, leurs propriétés, et les opérations qui leur sont associées. Le modèle structurel de l’interface s’intéresse à l’implémentation proprement dite, à partir des boîtes à outils et outils existants, en respectant les guides de style qui leur sont associés. Le modèle perceptif représente la façon dont l’utilisateur perçoit le système final. Si les modèles conceptuel et perceptif correspondent, l’utilisateur peut anticiper le fonctionnement du système et donc l’utiliser de façon efficace. Si les deux modèles sont trop éloignés l’un de l’autre, l’utilisateur peut ne pas comprendre les réactions du système interactif. La manière la plus adéquate pour évaluer le modèle perceptif est de réaliser des expérimentations auprès des utilisateurs. Il s’agit en fait de réaliser des prototypes, en associant les utilisateurs potentiels au sein du processus de conception, l’objectif étant l’amélioration de la qualité du logiciel. Modèle Cognitif Analyse des tâches Habitudes de travail Besoins les utilisateurs Contraintes Techniques Influence Pennet 1* réalisation Modèle Conceptuel Identification its onjets Décomposition en plusieurs fonctions l’interaction Influence Modèle Perceptif Recueil les impressions Evaluation Permet la réalisation 4 • • Permet 1A réalisation Modèle Structurel Implementation Compromis Guile 4e style Figure 2-1 : Processus de conception d’une interface 2-2 Modèle Cognitif Il s’agit pour nous de dégager, d’une part les méthodes de travail couramment suivies pour exploiter TRNS YS et les scénarios d’utilisation les plus fréquents, et d’autre part un certain nombre d’idées clés concernant le dialogue Homme/Machine, notamment en faisant référence aux environnements informatiques réputés les plus conviviaux. Les résultats de ce travail préliminaire vont nous permettre de proposer un environnement intégrant des méthodes qu’ont coutume d’employer les différents utilisateurs de TRNSYS ; par conséquent, cela va favoriser l’appropriation de ce nouvel outil par les nombreux anciens utilisateurs de ces codes de simulation, par le fait que l’environnement Chapitre 2 : Présentation de l’interface réalisée 44 proposé ne leur sera pas totalement inconnu (notons qu’en général, un utilisateur préfère utiliser un système dépassé dont il a l’habitude plutôt qu’un nouveau logiciel, a prion plus convivial, plus performant, mais également inconnu et qu’il doit donc commencer à apprendre). De plus, l’analyse des méthodes de travail utilisées pour exploiter TRNSYS va nous permettre de mettre en évidence les facteurs qui freinent l’utilisation du code de calcul, ainsi que les phases qui ralentissent le travail des utilisateurs, et parmi celles-ci celles qui peuvent être automatisées toutes ou partie. 

Identification des tâches

Rappelions que les utilisateurs de TRNSYS procèdent par la mise en place d’un diagramme de flux (cf. § 1-4-1) : il s’agit pour eux de constituer un système composé de modules, représentés par des boîtes noires, et de connecter les variables entrées/sorties qui doivent l’être. Pour certains modules, la représentation sous forme de boîtes noires ne suffit plus, l’utilisateur doit constituer parfois un réseau RC (module bâtiment du code de calcul CSTBât [LARET 1-89] par exemple – cf. § 1-5-1-2 -). Les principales tâches qu’accomplit un utilisateur de TRNSYS sont les suivantes : – introduction de nouveaux objets dans une bibliothèque (tâche A) ; – modification d’un objet dans une bibliothèque (tâche B) ; – échange de modèles entre utilisateurs (tâche C) ; – préparation des données de simulation ; elle consiste pour l’utilisateur à faire le choix des modules (tâche Dl), à réaliser les liaisons entre modules (tâche D2), à connecter les variables d’entrée/sortie (tâche D3), à introduire les valeurs numériques pour les paramètres (tâche D4) et à spécifier les cartes de contrôle (tâche D5); – lancement de simulations (tâche E) ; – analyse de résultats (tâche F). Dans la plupart des cas, l’enchaînement des tâches, pour un but donné, est classique : préparation des données de simulation, lancement de simulations, analyse de résultats (on parle dans ce cas d’enchaînement critique). L’enchaînement des tâches, dans le cas où l’utilisateur veut étudier un système dont tous les composants existent dans une de ses bibliothèques, est schématisé par la figure 2-2. D 1 * D2+-D3+ D4+D5+E—*-F î î T T T î I Figure 2-2 : Enchaînement des tâches La boucle Dl, D2, D3, D4, D5, E, F, D4, D5, E, F, D4, D5, E, F… constitue l’enchaînement le plus probable. Ce scénario très fréquent dans l’utilisation d’un code de simulation consiste pour l’utilisateur, une fois un système conçu, à faire varier un ou plusieurs paramètres. L’objectif peut être l’observation du comportement du système (pour étudier par exemple le système dans les conditions limites de fonctionnement) ; l’objectif peut aussi consister à faire tendre la valeur d’une variable vers une valeur numérique spécifiée dans un cahier des charges (température de zone appartenant à un certain intervalle par exemple). Cela nécessite d’une part de choisir les « bons paramètres », de leur affecter les « bonnes valeurs », et d’autre part de lancer plusieurs simulations.

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