Prise en charge des enfants brules entres

Parmi les causes des décès des enfants de moins de 5 ans, les accidents de la vie courante et particulièrement les accidents domestiques prennent une place prédominante. Parmi ces accidents domestiques, les BRÛLURES occupent la 3è positions dans plusieurs pays après les traumatismes et les intoxications.

RAPPELS SUR LES BRULURES

DEFINITION

Les brûlures sont des lésions locales détruisant tout ou une partie du revêtement cutané voire même des tissus sous-jacents produits par les agents thermiques sous toutes leurs formes :

-Des liquides bouillants (eau chaude, huile chaude)
-Les flammes
-L’électricité
-Les substances chimiques
-Les radiations
-Des corps incandescents .

C’est donc la conséquence d’une élévation anormale de la température cutanée sous l’effet d’un agent physique. Dans certains cas, l’énergie est transférée d’une source de chaleur vers l’organisme (brûlure par flamme, brûlure par contact liquide ou solide), dans d’autre cas la chaleur est directement produite au niveau de la peau (brûlure par rayonnement, brûlure électrique). L’importance des lésions dépend du niveau de la température atteint et de la durée pendant laquelle cette température est maintenue . c’est pourquoi on a classifié la brûlure en plusieurs degrés selon la profondeur du revêtement cutané.

ETIOLOGIE, MECANISMES, CIRCONSTANCES DE SURVENUE

Les principales causes des brûlures sont :
-Les agents thermiques
-Les agents chimiques
-Les agents électriques
-La brûlure par rayonnement .

Les agents thermiques
Une des premières causes des brûlures et elles sont les plus graves. Les agents responsables sont multiples et agissent suivant des mécanismes et de circonstances variables : (2), il y a :

-Les liquides bouillants agissant soient :
• Par contact direct (ébouillantement…)
•par projection (vapeur)
•par immersion (bain…)
-Les liquides inflammables (Pétrole, essence, gaz)
-Les flammes d’incendie, de foyer brûlé :
• Par léchage direct
•par déflagration ou par explosion (gaz)
•par l’intermédiaire des vêtements
•par inhalation de gaz ou de fumées
-Les substances solides incandescentes ou en fusion soit :
•Par contact direct (braises, marmite, fer à repasser)
•Par projection (métal fondu)
•Par irradiation (soleil) .

La profondeur et l’intensité des lésions dépendent de la température de l’agent vulnérant et de sa durée d’application. De plus la nature de l’agent vulnérant peut aggraver la lésion tant au niveau de l’étendue qu’au niveau de la profondeur (vêtement synthétique). Tels sont également le cas des brûlures par ébouillantement pourlesquelles VILAIN (3) a distingué trois types
-L’ébouillantement simple : l’eau aura juste le temps de couler sur la peau sans être retenue. La brûlure est toujours superficielle.
-L’ébouillantement aggravé : l’eau est absorbée par un vêtement en contact du tégument, la durée d’application est assez longue. Si bien que la brûlure est la plupart du temps intermédiaire.
-L’ébouillantement par immersion ou par  » contact prolongé » : entraîne, sauf cas exceptionnel, une brûle profonde. (bain trop chaud pour le bébé, bouillotte, …) .

Les agents chimiques
Généralement, les brûlures chimiques sont provoquées par des accidents de travail, mais elles peuvent être intentionnelles c’est – à – dire criminelles.

Les produits chimiques les plus en cause sont les acides forts et les bases fortes. La nature du caustique responsable, sa concentration, son mode d’action, et surtout sa durée de contact conditionnent la gravité du dommage cutané.
-Les acides forts agissent par soustraction d’eau et coagulation des protéines ainsi que par dégagement de chaleur, ils déterminent des brûlures profondes et douloureuses. Les lésions sont essentiellement cutanées mais peuvent atteindre les muqueuses de la bouche ou de l’œil (cornée).
-Les bases fortes pénètrent dans les tissus, dissolvent les protéines et exposent à un risque majeur d’infection secondaire.

Les désordres hydro-électrolytiques provoqués par les brûlures chimiques sont comparables à ceux provoqués par les brûlures thermiques de même étendue. Il faut laver immédiatement avec de l’eau froide même non stérile pendant 30 minutes, enlever les vêtements imbibés du produit chimique tout en lavant .

En cas d’atteinte du globe oculaire, on procédera de la même façon Deux types de brûlures chimiques nécessitent des mesures particulières :
-Les brûlures au phosphore doivent être lavées à grande eau puis humidifiées en permanence avec de l’eau, le phosphore s’enflamme spontanément à 34°C en présence d’oxygène et dégage une chaleur de combustion de 5800 Cal/g.
-Les brûlures par acide fluorhydrique imposent un lavage avec une solution bicarbonatée tiède à 2 ou 3%, puis l’infiltration de gluconate de calcium à 10% in situ. En effet, après lavage, l’excision – greffe précoce reste le meilleur traitement local .

Les agents électriques
Deux principaux mécanismes sont mis en jeu:
-Les brûlures par arc électrique ou flash électrique qui apparaissent à l’approche d’un conducteur à haute tension : le courant électrique ne traverse pas l’organisme. Les lésions sont comparables aux brûlures thermiques.
-Les brûlures électriques par contact direct avec le conducteur ou brûlure électrique vraie. Elles sont provoquées par le passage du courant électrique à travers le corps. Les lésions sont plus marquées aux points d’entrée et de sortie du courant électrique. Il y a donc dégagement de chaleur. Plus la résistance des tissus est élevée plus le dégagement de chaleur est important. La résistance électrique des tissus est la suivante, dans l’ordre croissant (5) : nerf
– sang – vaisseaux – muscles – peau – tendons – tissus adipeux – os.

Ces brûlures électriques présentent trois particularités :
-L’importance des lésions avec les courants à haut voltage est souvent plus grande que ne le laissent supposer les seuls dégâts cutanés;
-Compte tenu des différences de conductivité en fonction des tissus, les axes vasculo-nerveux sont les voies préférentielles empruntées par le courant électrique qui provoque en particulier au niveau des vaisseaux des thromboses secondaires extensives;
-L’atteinte musculaire se traduit par le largage de quantité parfois importantes de myoglobine dans le torrent circulatoire, avec l’incidence que l’on connaît sur la fonction rénale (néphropathie tubulo-interstitielle). Les brûlures électriques sont parfois à l’origines d’arrêts respiratoires ou arrêts cardiaques après une période de fibrillation ventriculaire. (4) Les circonstances peuvent être:
-Toujours la méconnaissance chez les enfants. Exemple : l’introduction d’un objet métallique dans les prises de courant électrique
-Les cataclysmes naturels : les fils rampant par terre .

Les brûlures par rayonnement
Elles sont dues au soleil (coup de soleil), aux rayons UV, rayons X. Les circonstances peuvent être variables :
– exposition au soleil
-traitement de certaines maladies
-investigations radiologiques .

Leurs répercussions secondaires (ulcérations rebelles, dégénérescence, atteinte sanguine, viscérale, séquelles génétiques) constituent un danger.

Table des matières

INTRODUCTION
I. DEFINITION
II Etiologie, mecanismes, circonstances de survenue
II.1. Les agents chimiques
II.2. Les agents électriques
II.3. Les brûlures par rayonnement
III. anatomie patholoGIQUE
III.1. La profondeur
III.1.1. La brûlure de 1er degré
III.1.2. La brûlure du 2e degré
III.1.3. La brûlure du 3e degré
III.2. L’étendue
III.2.1. Les tables de LUND et BROWDER
III.2.2. Les autres méthodes
III.2.3. La combinaison surface – profondeur
III.3. Classification
III.3.1. ARTZ cité par MARICHY En 1970
III.3.2. MOREAU et Collaborateurs En 1977
III.3.3. Selon le taux d’UBS (1977)
IV. physiopathologie
IV.1. Les problèmes locaux
IV.1.1. La perte de la fonction de régulation thermique
IV.1.2. Le processus de cicatrisation
IV.1.3. Perte des fonctions de défense antibactérienne d’où surinfections poly microbiennes
IV.2. Les problèmes généraux
IV.2.1. Désordre hydro-électrolytique
IV.2.2. Trouble métabolique avec perte d’énergie
IV.2.3. L’atteinte hépatique
IV.2.4. Perturbations de la fonction rénale
V. EXAMEN CLINIQUE
V.1. Les signes cliniques
V.2. L’examen initial
V.2.1. L’existence de brûlures des voies aériennes ou d’inhalation de vapeurs toxiques
V.2.2. Des signes de choc périphérique
V.2.3. L’évaluation de la gravité
VI. Evolution LOCALE de la brûlure
VII. Les complications
VIII. TRAITEMENTS
VIII.1. Prise en charge d’urgence
VIII.1.1. Sur les lieux de l’accident (ou de ramassage)
VIII.1.2. Réception en milieu hospitalier
VIII.2. Traitements locaux
VIII.2.1. Le refroidissement immédiat par l’eau
VIII.2.2. L’exposition à l’air libre
VIII.2.3. Les topiques antibactériennes
VIII.2.4. Les pansements
VIII.3. Réanimation
VIII.3.1. Réanimation hydro-électrolytique
VIII.3.2. Traitement antalgique
VIII.3.3. Traitement des troubles métaboliques
VIII.3.4. Traitement de l’infection
VIII.4. Prévention des séquelles
VIII.4.1. La kinésithérapie
VIII.4.2. L’appareillage
VIII.4.3. Le maquillage
VIII.4.4. Les cures thermales
VIII.4.5. La chirurgie plastique
SURVEILLANCE ET ADAPTATION DU REMPLISSAGE VASCULAIRE
CONCLUSION

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