Le processus de conception, l’activité de conception, le début, la fin

Le processus de conception, l’activité de conception, le début, la fin

En reprenant une des définitions générales plus partagées de ce qu’est le processus de conception de produits, à savoir, aller d’une idée à un produit (de l’abstrait au concret), nous détaillons le schéma de base pour illustrer les possibles dérivés des résultats intermédiaires sur des produits « non prévus » ainsi que des boucles faisant repartir vers un nouveau processus de conception. On pourrait donc représenter avec le schéma de base un processus de conception qui va, par exemple, de l’idée 1 au produit A ou bien au produit B ; ou d’une idée 2 au produit C. Le lecteur verra bien que la question de quand ou où a commencé le processus de conception du produit C reste imprécise par rapport à l’horizon choisi (idée 1 ou idée 2 ?). De même, si un produit résultant (A, B ou C) donne suite à une nouvelle idée 3 qui termine comme produit D, la question de quand ou où a fini le processus de conception dévient donc ouverte. Ces notions seront regardées en détail. Comme le souligne Jean François Bassereau21, une question qui apparaît sou-jacente dans les constats et la discussion sur le contexte industriel, c’est où commence et où s’arrête la conception. La conception (ou l’activité de conception) identifiée comme un processus autour d’un produit implique la mise en place d’un système d’évolutions sur deux aspects de base : le temps et l’espace. Le temps sera lié aux changements d’état. Le temps sera logiquement lié aux délais de réalisation des différentes étapes (structurées ou non) et leur agencement chronologique ; L’espace, au travail entre les acteurs (leurs frontières et interactions,…) et l’environnement (ressources matérielles et immatérielles, la géographie,…).

Quant à la dimension temporelle, nous constatons au moins deux échelles importantes bien distinctes. L’une réfère au processus de conception plus ou moins explicite ou formalisé. Nous l’appelons échelle ontogénique dans la mesure où ce processus devrait aboutir à la création (gestation) bien identifiable d’un produit Nous nous posons donc la question d’à quel moment le processus de conception est initié et à quel moment il est finit. La réponse dépendra du contexte dans lequel ledit processus est modélisé, comme le souligne Vadcard pour les modèles dits de rationalité technique [VADCARD 1996]. Vadcard cite l’exemple d’un modèle mettant l’accent sur la reproductibilité industrielle comme « critère d’arrêt ». Naturellement, du fait d’être proposé par des industriels, tant que le processus n’aboutit pas à des résultats suffisamment exploitables de ce point de vue, le processus n’est pas considéré comme finalisé [VADCARD 1996]. De manière générale, dans les modèles par phases séquentielles, la notion d’acteur-métier implique que pour des processus de conception privilégiant des aspects spécifiques du produit, le début et la fin seront forcément plus restreints. Benfriha [BENFRIHA 2004] place le choix d’outils comme un évènement clé avant de démarrer le processus de conception de produits. L’auteur parle d’un instant t-1. Puis illustre le processus même avec l’utilisation distribuée (suivant une démarche établie) des différentes méthodes et outils associés aux interventions des acteurs-métier impliqués, le tout à partir d’un instant t0. Voir figure ##. En nous appuyant sur cette description, nous pourrons avancer – Un possible objectif est de trouver (créer) un moyen (un outil) pour fomenter cette métamorphose. Cela pourrait être un avantage pendant le processus de développement (diminuer les risques, raccourcir le temps), dans le sens de pouvoir profiter d’un produit en effet tangible, réel, ayant toute une chaîne (de production, commercialisation, etc.) connue, et normalement maîtrisée. Bref, de ne pas partir de zéro.

Deux approches expérimentales

Sur l’aspect épistémologique de notre action expérimentale, nous précisons que les recherches en conception de produits (sur l’activité), au moins deux approches sont identifiées : celle de la mise en situation artificielle de l’activité de conception (associée aux courants anglo-saxons des protocoles expérimentaux) et celle de la mise en situation réelle, dans le terrain dans une démarche plutôt de recherche-action (ou action-recherche). Cette dernière est associée souvent aux écoles françaises. Dans le premier cas, on a l’avantage de maîtriser les paramètres de contrôle et se concentrer sur l’observation précise des indicateurs d’intérêt. Cela rend plus accessible l’étude et l’analyse de l’expérimentation. Mais en détriment d’une représentativité d’une situation réelle de conception. Cette manière de travailler s’appuie très souvent sur une approche analytique (en opposition à la systémique), ce qui facilite l’étude « de détails » en perdant la visibilité globale des systèmes.

 

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