L’entrepreneuriat féminin et la croissance économique

Légaré (2000) dans son étude a mis de l’avant, l’importance de la création d’entreprise qui se trouve être aujourd’hui un incontestable pilier du développement économique durable en ce qui a trait à la création d’emplois, la création de richesse et l’interaction avec l’environnement. Par la même occasion, l’entrepreneuriat se veut nourrir les processus d’innovation tout en contribuant à créer un écosystème favorable pour de nouveaux horizons (Nacim, 2016). On estime que les femmes contribuent à 52 % de la main d’œuvre mondiale alors que les hommes ne contribuent qu’à hauteur de 48 % (BAD, 2014, 2015). De plus, les entreprises créées par les femmes sont devenues, ces dernières années, un vrai moteur de croissance économique dans le monde. Par exemple, lorsque nous observons les deux figures sur les pages suivantes, nous pouvons constater l’activité entrepreneuriale précoce des hommes et des femmes pour les années 2001 et 2014. Ceci nous permet d’apercevoir un écart considérable entre les deux dates en termes d’implication des femmes dans les activités entrepreneuriales. Cette tendance est fortement encourageante parce qu’en 13 ans le taux de femmes entrepreneures a beaucoup augmenté dans les pays.

Ainsi, pour mieux appréhender ces différentes avancées surprenantes, il convient de comprendre le rôle concret des femmes entrepreneures dans la croissance économique des pays développés comme ceux en développement.

Dans les pays développés 

Pratiquement inexistant au cours des cinquante dernières années, l’entrepreneuriat féminin représente aujourd’hui plus qu’une force de développement économique non négligeable (Brush et Cooper, 2012; Powers, 2009). Ce domaine d’activité autrefois réservé qu’aux hommes, tend à se féminiser au fur et à mesure et plus particulièrement dans les pays dits industrialisés.

Lorsque nous prenons l’exemple du Canada, l’entrepreneuriat féminin est considéré comme une force motrice à l’ économie durable et rentable pour sa population (Carington, 2006; Powers, 2009). De plus, cette progression s’est fait sentir sur l’ensemble du territoire canadien, mais beaucoup plus au Québec où en 2001 , 21 % des PME étaient des entreprises dans lesquelles les femmes détenaient une participation majoritaire (Carington, 2006). Ainsi donc, la population de femmes entrepreneures est très hétérogène. Celle-ci exploitent des entreprises de toutes les tailles, jeunes, moins jeunes et dans tous les secteurs d’activité de l’ économie. De plus, Saint-Cyr et Hountondji (2003 , p.1) expliquent clairement dans leurs études que: L’entrepreneuriat constitue un phénomène économique et social important. Il permet la création d’ emplois, de richesse, favorise l’innovation et permet aux entrepreneurs d’ accéder à une certaine autonomie et à un certain sens de l’accomplissement personnel. Depuis les vingt dernières années, on peut affirmer qu’au Canada, la croissance de l’entrepreneuriat a été largement favorisée par le dynamisme de l’entrepreneuriat féminin.

Dans la même logique, aux États-Unis, 48 % des entreprises privées seraient détenues par un actionnariat majoritairement féminin et ces entreprises emploieraient près de 19,1 millions de personnes générant environ 2,5 billions de ventes Swersky, Gorman et Reardon (2007 cités par Powers, 2009 ; Carington, 2006). De plus, les travaux de Chabaud et Lebegue (2013) mettent l’ emphase sur le fait qu’en France les femmes dirigeraient près de 27 % des entreprises de 10 à 149 salariés et 7 % des PME de 150 à 249 salariés.

Les conférences de l’OCDE sur l’entrepreneuriat en (1997, 2000) sont venues soutenir l’hypothèse de la présence éminente des femmes à la gestion des petites et moyennes entreprises ainsi que leur essor constant depuis plusieurs années. De ce fait, les femmes sont de plus en plus nombreuses au sein de la population des dirigeants d’entreprises dans un certain nombre de pays, comme le Brésil, l’Espagne, les ÉtatsUnis, l’Irlande, etc .

Enfin, toutes ces informations corroborent que l’ entrepreneuriat au féminin a gagné du terrain tout en prenant une ampleur plus que considérable dans une économie mondialement diversifiée.

Dans les pays en voie de développement 

Les études faites sur l’entrepreneuriat féminin dans les pays en VOle de développement font valoir l’importance capitale des femmes entrepreneures dans les économies émergentes. En raison du rôle premier de l’entrepreneuriat dans le processus de développement économique, la création de la main d’ œuvre passant par une réduction du chômage ainsi que le rôle crucial des femmes dans la société, les pays en voie de développement sont obligés de le reléguer au premier plan (Brush et Cooper, 2012; Minniti et Naudé 2010).

Outre cela, ces travaux précisent comment une augmentation plus que massive des femmes entrepreneures dans les pays en voie de développement s’est manifestée par rapport aux pays développés. Selon le GEM 2010, le taux de femmes en activité entrepreneuriales dans ces pays serait égal à 45,5%, un pourcentage nettement plus élevé que celui généralement enregistré dans les pays développés qui se situe aux alentours de 43% (Vita et al., 2014). Ces derniers mentionnent que, lorsqu’on observe certains pays de l’Amérique Latine, de l’Asie le taux d’ activité entrepreneuriale féminine serait beaucoup plus élevé qu’ en Europe ou aux États-Unis.

Du coup, même le taux de prévalence à l’entrepreneuriat féminin proprement dite serait plus élevé dans les pays en voie de développement en raison du fait que dans ces pays, les femmes surmonteraient également plus d’obstacles sur le marché du travail formel ce qui les amènerait à avoir plus recours à l’esprit d’entreprise comme un moyen de sortir du chômage et de la pauvreté (Minniti et Naudé, 2010). Dans le même ordre d’idée, Vita et al. (2014) mentionnent que, les femmes mariées avec de jeunes enfants sont plus susceptibles d’avoir recours à l’ entrepreneuriat parce qu’ elles voient en cela le seul moyen d’éviter le chômage à cause de leur emploi du temps surchargé.

Enfin, nous pouvions dire que l’intérêt pour l’ entrepreneuriat féminin a beaucoup augmenté dans les pays développés comme ceux en voie de développement. Les collectivités et les gouvernements découvrent en cela une source inébranlable du développement économique et durable.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIER CHAPITRE- PROBLÉMATIQUE MANAGÉRIALE
1.1. LE CONTEXTE DE L’ÉTUDE
1.2. LA PROBLÉMATIQUE MANAGÉRIALE
1.3. L’ OBJECTIF DE LA RECHERCHE
1.4. LA PERTINENCE ACADÉMIQUE DE LA RECHERCHE
1.5. LA PERTINENCE MANAGÉRIALE DE LA RECHERCHE
DEUXIÈME CHAPITRE- LE CONTEXTE THÉORIQUE
2.1. L’ENTREPRENEURIAT FÉMININ ET LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE
2.1.1. Dans les pays développés
2.1.2. Dans les pays en voie de développement
2.2. L’ÉTAT GÉNÉRAL DES RECHERCHES SUR LES FEMMES ENTREPRENEURES
2.2.1. Défmition de la femme entrepreneure
2.2.2. L’approche comportementale
2.2.3. L’approche managériale
2.2.4. L’approche culturelle
2.3. LES ENTREPRENEURES AFRICAINES ET LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE REGIONNAL
2.3.1. L’ entrepreneure africaine
2.3.2. Le rôle des entreprises créées par les femmes africaines et les obstacles rencontrés
2.4. LE CAS SPÉCIFIQUE DU MALI EN TERMES D’ENTREPRENEURIAT FÉMININ
2.4.1. Le Mali, pays en voie de développement
2.4.2. Les lois régissant l’entrepreneuriat féminin au Mali
2.4.3. La culture malienne et le rôle de la femme dans la société
2.4.4. Portrait de la femme entrepreneure malienne typique et l’impact de son entreprise sur le développement économique malien
2.4.5. La gestion des entreprises créées par les femmes entrepreneures maliennes et leur performance
2.4.6. La situation sociale, politique et sécuritaire du Mali actuel et son
impact sur l’entrepreneuriat
2.5. LES PRATIQUES DE GESTION
2.5.1. Défmition
2.5.2. Typologie des pratiques de gestion employées en entreprise
2.5.3. La particularité de la gestion féminine et son impact sur la performance
2.6. LA PERFORMANCE
2.6.1. La notion de performance
2.6.2. Les typologies de performance
2.6.3. La performance des entreprises dirigées par les femmes
2.7. LE CADRE SPÉCIFIQUE D’ANALYSE DE LA RECHERCHE
TROIXIÉME CHAPITRE- LE CADRE OPÉRATOIRE
3.1. LE CHOIX DE LA MÉTHODE DE RECHERCHE
3.2. LA STRATÉGIE UTILISÉE POUR LA RECHERCHE
3.2.1. L’étude de cas multiples
3.3. L’ÉCHANTILLON
3.3.1. Les critères d’échantillonnages
3.3.2. Les procédures d’échantillonnage
3.3.3. Les entreprises participantes
3.4. LA COLLECTE DE DONNÉES
3.4.1. Le choix de la stratégie de collecte des données
3.4.2. Le protocole de la cueillette des données
3.5. L’ANALYSE DES DONNÉES
3.5.1. Le choix de la tactique d’analyse des données
3.5.2. Le protocole d’analyse des données
QUATRIÈME CHAPITRE- LES RÉSULTATS
4.1. L’ANALYSE INTRA-CAS
4.1.1. L’entreprise Kossam
4.1.2. L’entreprise Kiki
4.1.3. L’entreprise ABB Maliba
4.1.4. L’école BIAA
4.1.5. L’entreprise ABIBI
4.2. L’ ANALYSE INTER-CAS
4.2.1. Les caractéristiques des entrepreneures
4.2.2. Les motivations des entrepreneures au démarrage
4.2.3. Le démarrage des entreprises et les défis rencontrés
4.2.4. Les caractéristiques des entreprises étudiées
4.2.5. Les objectifs personnels de performance des entrepreneures
4.2.6. Les objectifs organisationnels de performance en entreprise
4.2.7. Les pratiques de gestions les plus stratégiques selon les femmes entrepreneures maliennes et leurs retombés sur la performance de l’entreprise
4.2.8. Les pratiques de gestion utilisées pendant la crise et qui ont impacté sur la performance
DISCUSSION-CONCLUSION

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