Les acteurs clés de l’inclusion financière font face à de nombreux défis à relever

MATERIELS ET METHODES

Matériels

Justification du choix du thème

Une bonne partie de la population malagasy demeure privée d’accès aux services financiers de base. Selon les résultats d’enquête du Finscope en 2016, 41% de la population sont exclues financièrement. L’accès aux produits et services financiers compétitifs et adaptés aux besoins quotidiens des agents économiques peuvent grandement améliorer leur qualité de vie et favoriser la croissance et le développement économique. L’inclusion financière fait partie désormais des priorités des décideurs politiques et est considérée comme facteur de progrès des 17 objectifs de développement durable (Banque Mondiale, 2012).

Choix de la zone d’étude

Madagascar figure parmi les pays où le taux de l’exclusion financière est considérable.
L’impact de l’inclusion financière peut entraîner une croissance sur l’économie du pays.

Méthodes

Démarches de vérification communes aux hypothèses

La réalisation de cette étude a surtout été effectuée à partir d’une revue bibliographique.
La consultation de divers documents comme des mémoires de fin d’étude, des livres et des rapports de la Banque Mondiale, du Ministère des Finances et du Budget, et de la Banque Centrale de Madagascar a été de mise. (Annexe 1). Il a également été nécessaire de disposer des informations concernant l’inclusion financière dans les site-web.

Démarches de vérification spécifiques à chaque hypothèse

Hypothèse 1 : « Les acteurs clés de l’inclusion financière font face à de nombreux défis à relever »

Des recherches bibliographiques ont été faites sur les acteurs clés en se focalisant sur les offreurs de services financiers qui sont les banques et les microfinances. Les mots clés employés ont été les institutions financières, la banque, les microfinances et les potentialités et faiblesses. Pour la vérification de cette hypothèse, la méthode d’analyse « forces et faiblesses » a été employée. En analysant les faiblesses des institutions financières, des problèmes ont été dégagés sur leur structuration.

Hypothèse 2 : « L’inclusion financière à Madagascar est loin d’être favorisée à l’égard des programmes mis en œuvre »

L’enquête du Projet « No poor » a dégagé la situation de l’inclusion financière suivant le milieu de résidence (LAZAMANANA, 2016). Ces données ont aidé à faire un état des lieux de l’inclusion financière à Madagascar.
Ensuite, l’exploitation des rapports et des livres a permis de mettre en exergue les programmes relatifs à la mise en œuvre de l’inclusion financière, développés à Madagascar.

RESULTATS

Les acteurs principaux

Généralités sur les institutions financières à Madagascar

Les acteurs principaux dans l’inclusion financière sont les institutions financières. Ces dernières offrent les produits financiers. Elles se regroupent en deux catégories : (i) les banques et (ii) les Institutions de Micro Finance ou IMF.

Les banques

Le système bancaire à Madagascar est constitué par l’ensemble des établissements financiers formés par la Banque Centrale et les banques primaires.

La Banque Centrale

La Banque Centrale est le centre du système bancaire. Ses rôles sont résumés dans la figure suivante.
La Banque Centrale constitue le centre du système bancaire. Son rôle principal est de veiller sur la monnaie, le crédit et le bon fonctionnement du système bancaire. Elle a le monopole d‘émission des billets de banques. Elle fixe les taux d‘intérêts auxquels les banques primaires doivent se référer pour établir les conditions de leurs prêts. Le taux d‘intérêt est fixé par le taux directeur de la Banque Centrale, lequel à son tour est fixé en fonction des risques de la stabilité monétaire d’une part, et de la demande en liquidité des banques, d’autre part. Ces derniers doivent tenir un compte minimal à la banque centrale appelé réserves obligatoires.
La Banque Centrale joue alors le rôle de banque des banques. Elle refinance les banques primaires lorsque celles-ci manquent de liquidités. Dans ce cas, elle leur accorde de la monnaie scripturale en demandant en contre partie la détention de leurs actifs (les bons de trésor en leur possession, les créances sur clients). Enfin, lorsque la monnaie vient à être insuffisante dans le système bancaire, la Banque Centrale joue le rôle de prêteur en dernier ressort.

Les banques primaires

La banque est une entreprise qui reçoit du public sous forme de dépôts ou autrement, un fonds qu’elle emploie pour son propre fonctionnement en opération d’escompte, en opérations de crédit ou en opération financière (JOSOA, 2010). Donc une banque est un organisme recevant des moyens de paiement, distribuant du crédit ainsi qu’assurant le change.
Dans le monde, il existe différentes catégories de banques : (i) les banques de dépôts, (ii) les banques d‘affaires, (iii) les banques de crédit à long et moyen termes, (iv) les banques d‘immobilier et d‘équipement, et (v) les banques d‘investissement. La figure suivante permet de résumer de façon généralisée leur rôle dans le financement des activités économiques.

Les institutions de microfinance

Il existe plusieurs façons de définir la microfinance Le concept de Microfinance est un terme nouveau dans la littérature économique destinée aux pays en voie de développement. D’après l’OCDE, « la Microfinance vise l’accè s au financement de petits projets, portés par des personnes marginalisées qui aspirent à créer leur propre emploi, souvent par défaut d’autres perspectives professionnelles et parce que l’accèsaux sources traditionnelles leur est refusé».

Demande en finance inclusive

La demande en services financiers est principalement constituée par les besoins d’épargne et de crédit, de micro-assurance, de services, de transfert d’argent, notamment par la téléphonie (TOTOVELONA, 2016). Cependant, il faut noter que les enquêtes et les études effectuées à nos jours ne sont pas suffisantes pour indiquer si la demande est satisfaite.
D’ailleurs, la couverture des besoins de financement en agriculture est seulement de 14%. Plus de 50% de la population rurale ont besoin de crédit pour la diversification des sources de revenus plutôt que de crédits strictement agricoles (RAKOTOARISOA, 2014)

Les besoins d’épargne et de crédit

Les besoins d’épargne et de crédit couvrent un vaste champ de besoins qui sont satisfaits de façon très variable à Madagascar. Pour la plupart de ces types de crédit, les besoins peuvent varier par strate de population ou de clientèle Les besoins de crédit varient selon les utilisations qu’on veut en faire : les besoins de crédit pour la commercialisation, le conditionnement et la transformation agroalimentaire ne sont pas très différents des besoins des MPME. Le besoin de crédit à l’habitat est mal connu et sa faisabilité n’est pas établie, cependant la demande est importante en milieu urbain. De plus, la possibilité de mobiliser l’épargne est également un besoin (RAHARISOA, 2016).

La micro-assurance

Depuis la fin des années 90, la Grande Ile a connu un essor des institutions de micro assurance dont la mutuelle de santé en constitue le modèle dominant. A ce jour, il existe trois types de modèles de système de mutuelle de santé à Madagascar : (i) mutuelle de santé du type assurance, (ii) mutuelle du type crédit, et (iii) mutuelle mixte crédit et assurance. Les produits de micro-assurances qui constituent la demande sont généralement: (i) les assurances vie-prêt, (ii) les assurances couvrant l’incendie, (iii) le vol, (iv) les calamités, (v) les assurances santé, (vi) les assurances agricoles et (vii) d’autres types d’assurance spécifique comme l’assurance emploi ou pour couvrir les frais funéraires. Il est à signaler que les opérations d’assurance ne figurent pas parmi les activités autorisées pour les institutions de Microfinance (SNFI, 2012).
À Madagascar, des expériences d’assurance vie prêt et certaines expériences d’assurance santé ont été menées. Des besoins en matière de services de microassurance sont ressentis (SNFI, 2012).

Les besoins de transferts et de services technologiques et de téléphonie

Les services de transferts d’argent constituent un besoin depuis longtemps pour les usagers de la microfinance. Les transferts peuvent prendre diverses formes au sein des institutions financières en général. Les transferts peuvent consister aux simples transferts d’un point de services de l’institution financière du client à un autre, du transfert inter-institutions financières, de transferts par le moyen de la téléphonie, de paiements directs par transfert auprès des commerces et autres fournisseurs, des transferts internationaux.
Par ailleurs, le développement technologique de la téléphonie, avec la capacité de répondre à la demande de transfert de façon efficace et peu couteuse connait un essor important pour les clients de la téléphonie mobile. Une proportion de plus en plus importante de la population réalise des transferts pour disposer de liquidité ou comme mode de paiement (RAHARISOA, 2016).

Offre en finance inclusive

Les structures qui offrent des services financiers tels que l’épargne et le crédit pour la finance inclusive sont constituées d’institutions de microfinance, d’institutions bancaires et d’établissements financiers (Annexe 3). Incluant les banques de microfinance, à la fin de 2011, le secteur de la microfinance présentait un taux de pénétration d’environ 18,4% auprès des ménages malagasy. Malgré leur croissance, la part de marché des IMF sous forme de coopérative s’est réduite depuis quelques années avec la venue des IMF créées sous un statut de Société Anonyme (SA) et des banques de Microfinance (RAHARISOA, 2016).
L’offre pour la finance inclusive n’est pas statique, la concurrence est de plus vive sur les marchés. Depuis les dernières années, le secteur a assisté sur la venue de plusieurs nouvelles institutions qui ont l’intention d’offrir une gamme diversifiée de produits micro financiers, quoique les premiers marchés couverts par celles-ci aient été celui des MPME en milieu urbain. Cette concurrence obligera les institutions existantes à adapter leur offre, leur approche et dans certains cas à se restructurer (SNFI, 2012). La téléphonie bancaire pourra également avoir des impacts sur la mobilisation de l’épargne et sur les services de transferts d’argent, offerts partiellement pour les opérateurs actuels. Ils devront le faire à titre connexe, en s’insérant comme sous distributeurs aux organisations bancaires et de téléphonie existante. Ces services permettront à la clientèle de la finance inclusive d’avoir un meilleur accès aux services financiers. (SNFI, 2012)

Les différents programmes

Au niveau national, les ministères, toutes les institutions de microfinance, les banques, les ONG collaborent ensemble au sein du pays pour mener une politique financière efficace et de ce fait œuvrer pour une croissance inclusive et durable. La lutte contre la pauvreté et la réduction de cette dernière se trouvent dans les tourments des économistes et des Gouvernements depuis toujours. Les deux groupes collaborent ensemble afin de déterminer et d’appliquer le moyen le plus efficace et optimal pour y parvenir (RAHARISOA, 2016).

Making Access to financial services Possible ou MAP

Conçu par l’UNCDF et en partenariat avec le FinMarkt Trust et le Center of Financial Regulation and Inclusion (CENFRI), la MAP est une initiative multi-pays pour soutenir l’inclusion financière par le biais d’un processus d’analyse factuel du pays. Il intègre une analyse complète de l’environnement global, de la demande, de l’offre et de la réglementation afin d’identifier les principaux obstacles et opportunités pour l’inclusion financière. De plus, le MAP implique un plan d’actions et un large éventail de parties prenantes au sein du Gouvernement, du secteur privé et de la communauté des bailleurs de fonds sur la feuille de route de l’inclusion financière nationale (RAKOTOMAVO, 2015).

Programme d’Appui à la Finance Inclusive à Madagascar ou PAFIM

Le Programme conjoint Programme d’Appui à la Finance Inclusive à Madagascar (PAFIM) de l’UNCDF-PNUD a été élaboré en conformité avec la stratégie nationale du gouvernement pour la microfinance, laquelle a été développée en 2004 avec l’appui technique de l’UNCDF (RAHARISOA, 2016). Le programme favorise l’accès aux services de microfinance durables. Une attention particulière est accordée aux ménages pauvres et à des micro-entrepreneurs à faible-revenu en soutenant l’intégration complète des institutions de microfinance viables sur le marché financier national. Le portefeuille comprend des contributions de l’UNCDF, le PNUD et le gouvernement (PAFIM, 2012).
Les objectifs généraux visés par ce programme n’est autre que les Objectifs de Développement Durable (ODD). L’objectif spécifique réside dans le fait de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations pauvres et à faible revenu. Le moyen d’atteindre ces ODD est la promotion d’une finance accessible à tous. Quant aux spécifiques, la solution adéquate est d’améliorer l’accès aux services financiers de base (RAHARISOA, 2016).

Stratégie Nationale de la finance Inclusive ou SNFI

La Stratégie Nationale de la Finance Inclusive (SNFI) de 2013 – 2017, fait suite à la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de la Micro finance (SNMF) 2008 – 2012 qui, elle-même était la continuité de la SNMF 2004 – 2007. La SNFI a pour objectif ultime de permettre un meilleur accès de la population à une diversité de produits et services financiers. En outre, c’est un document de base pour le diagnostic du secteur de la finance inclusive. Pour atteindre cet objectif, la SNFI a défini quatre axes stratégiques (SNFI, 2012) :
– le soutien de la demande de produits et services financiers ;
– le développement de l‘offre de produits et services financiers ;
– la coordination et le plaidoyer de la finance inclusive ;
– le cadre légal, la supervision et l‘environnement de la finance inclusive.

Table des matières

LISTE DES FIGURES
LISTE DES GRAPHES
ACRONYMES
INTRODUCTION
1. MATERIELS ET METHODES
1.1 Matériels
1.2 Méthodes
2. RESULTATS
2.1 Les acteurs principaux
2.2 L’inclusion financière à Madagascar
3. DISCUSSIONS
3.1 Discussions
3.2 Recommandations
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

projet fin d'etude

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