Les modèles de produits

Les modèles de produits

Le modèle « FBS »

Le modèle « FBS » a été proposé par John S GERO au début des années quatre vingt-dix. Il propose de structurer les données de conception d’un produit à partir de trois vues [Gero 03]. La première rassemble celles décrivant les fonctions du produit. La deuxième regroupe celles relatives à son comportement (statique, dynamique, thermique…). Enfin, la troisième contient celles qui permettent de définir sa structure. Bien entendu, ces trois vues Modélisation de la conception 87 interagissent. La figure 2-45 présente ce modèle produit ainsi que l’ensemble des interactions entre les différentes vues qui le composent [Labrousse 04]. Il est important de noter que ce modèle produit s’appuie sur un nombre limité d’étapes de conception. Même s’il est complet et cohérent, son niveau de généricité trop élevé ne lui permet pas de couvrir l’ensemble des besoins de conception. Par exemple, il ne permet pas de prendre en compte les éléments de conception intermédiaires entrant dans l’élaboration de l’architecture organique du produit physique. Pourtant, cette étape est cruciale pour le suivi du produit tout au long de sa vie car elle permet notamment de contrôler les impacts des modifications. Figure 2-45: le modèle de produit « FBS » [Gero 03].

Le modèle « RFLP »

Le modèle « RFLP » est similaire au modèle « FBS ». Il caractérise également un produit à travers les fonctions qu’il doit remplir (F), la manière dont il le fait (L pour « logical ») et ses constituants (P). Cependant, il introduit une nouvelle vue qui rassemble l’ensemble des besoins du client, ou exigences (R). En effet, le modèle « RFLP » est essentiellement utilisé en ingénierie système car il propose des outils permettant de caractériser et de formaliser ces exigences (exemple : l’ingénierie des exigences). Cet aspect est donc considéré comme une partie importante et indissociable de l’activité de conception. Par conséquent, elle doit être représentée clairement dans les modèles de données [Lebrun 09] [O2M 10] [IBM-DS 09]

Les « L-graphe, T-graphe et P-graphe »

Les modèles « T-graphe, L-graphe et P-graphe » permettent de représenter un produit à partir de trois graphes complémentaires. Ils ont été proposés par Eric DUPINET au début des années quatre vingt-dix. Ainsi, le « L-graphe » (ou graphe « Logique ») permet de décrire les fonctions d’un produit à travers les relations cinématiques et géométriques entre ses surfaces fonctionnelles. Le « T-graphe » (ou graphe « Technologique ») permet, quant à lui, de caractériser les zones de contact entre les composants élémentaires du produit. Enfin, le « Pgraphe » (ou graphe « Produit ») est construit à partir de l’association des deux graphes précédents. Son rôle est de maintenir la cohérence de l’ensemble. La figure 2-46 présente un exemple de « L-graphe » et de « T-graphe » appliqué à un frein à disque [Dupinet 91] [Constant 96]. Le modèle de produit « FBS » est représenté à travers un schéma permettant d’apprécier les interactions entre chaque classe de données d’un point de vue dynamique. 1. Transformation des fonctions caractérisant les besoins du client (F) en un comportement attendu du produit (Be), 2. Transformation du comportement attendu du produit en une architecture (S), 3. Evaluation du comportement réel de l’architecture (Bs), 4. Comparaison du comportement mesuré (Bs) avec le comportement attendu du produit (Be), 5. Conception détaillée du produit (D) à partir de l’architecture retenue (S), 6. Modification de l’architecture du produit (S) après la conception détaillée afin que celle-ci reste conforme au comportement réel du produit (Bs), 7. Modification du comportement attendu du produit (Be) après la conception détaillée afin que celles-ci restent conformes au comportement réel du produit (Bs), 8. Modification des fonctions du produit (F) durant la conception détaillée afin que celles-ci restent conformes au comportement réel du produit (Bs). Be: comportement attendu du produit Bs: comportement réel (mesuré) du produit D: conception détaillée du produit F: fonctions du produit S: structure du produit ↔ Comparaisons → Transformation 88 Figure 2-46: exemple d’application du modèle « L/T/P-graphe » [Constant 96].

Les modèles de processus 

Le modèle « Graphe » Ce modèle est proposé par C VARGAS au milieu des années quatre vingt-dix [Vargas 95]. Il permet de formaliser un processus de conception de manière déclarative. Il est constitué de « tâches » qui représentent les problèmes de conception et les « méthodes élémentaires » susceptibles de les résoudre. Une même méthode peut être utilisée par plusieurs tâches et inversement. Le tout est complété par des liens booléens (« ET » et « OU ») permettant de créer la filiation de chaque problème à travers une arborescence unique (voir figure 2-47). Figure 2-47: représentation du modèle de processus proposé par VARGAS [Vargas 95]. La mise en œuvre de ce modèle est réalisée en deux temps : l’identification et la hiérarchisation des problèmes à résoudre, puis le choix d’une méthode de résolution. Un ensemble de contraintes est alors affecté à cette dernière par propagation. Elles permettent de limiter les solutions ou même de les déterminer entièrement si la méthode le permet. Même si ce modèle n’est pas accompagné de méthode et d’outil formels permettant de décomposer les « tâches » et d’identifier les « méthodes de réalisation », il définit néanmoins le besoin impératif de structurer et de capitaliser les savoir-faire. De plus, il met en évidence la manière dont ceux-ci sont distribués tout au long du processus de conception.

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