LES RAISONS DE LA MIGRATION DES ETUDIANTS BENINOIS VERS L’UCAD

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Univers de l’étude

Le Sénégal est de longue date, un foyer de brassage culturel et multiethnique. Avant le 10ème siècle, la région était un espace de convergence entre les populations venues du Nord et de l’Est. Les groupes sahariens noirs de Berbères se sont mêlés aux populations autochtones venues de l’Est. La région était aussi traversée par un grand axe de commerce transsaharien d’esclaves, d’or et de sel, ce qui a permis ce mélange ethnique.
La colonisation a accéléré le brassage ethnique en provoquant un exode rural et un afflux de travailleurs saisonniers étrangers venus de l’Est.
Les communautés étrangères sont surtout regroupées à Dakar, capitale de l’Afrique Occidentale Française (AOF) de 1902 à 1958 puis du Sénégal dès 1960. Dakar exerce alors une attraction considérable sur les populations intérieures, mais aussi sur celles des Etats voisins. On y retrouve presque toutes les nationalités mais les plus nombreuses sont celles de l’Afrique de l’Ouest, dont la migration vers le Sénégal date de la période coloniale pendant laquelle, les cadres et fonctionnaires voyageaient de poste en poste dans les différents pays de l’AOF. La ville de Dakar regroupe en effet les plus importantes fonctions administratives, industrielles, économiques et culturelles du pays, ainsi que la plus grande institution de l’enseignement supérieur l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD), ce qui en fait encore aujourd’hui, un pôle sub-régional attractif.

Cadre de l’étude

Créée le 27 février 1957, l’Université de Dakar comprenait alors peu d’étudiants ; en 1962-63, il y avait 2290 étudiants de 39 nationalités différentes dont 740 sénégalais, 732 Français, et 279 Dahoméens (Béninois aujourd’hui). Le but de cette Université était de produire des cadres servant à l’économie et à l’administration coloniale.
Jusqu’en 1971, l’Université de Dakar était largement soutenue par la France, aussi bien pour le financement de son fonctionnement, de son équipement et de son développement que pour la rémunération des personnels et pour les bourses et allocations octroyées aux étudiants et aux enseignants. Tous les diplômes sénégalais étaient également décernés par le Ministère français de l’Education Jusqu’en 1968. De plus, enseignants et chercheurs étaient en majorité expatriés, envoyés dans le cadre de coopération entre la France et le Sénégal. Mais actuellement, l’Université ainsi que tout le système d’Enseignement Supérieur du Sénégal sont financés, gérés et administrés par l’Etat Sénégalais. Le 30 mars 1987, l’Université de Dakar est devenue UCAD.
Première institution de l’enseignement supérieur au Sénégal devant l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB) créée en 1990, l’UCAD enregistre provisoirement en mars 2005, 42 741 étudiants, toutes nationalités confondues dont 197 Béninois.
Les facultés, Ecoles et Instituts ayant rang de faculté qui la composent sont des Etablissements publics dotés de la personnalité juridique et de l’autonomie financière.
Non seulement l’UCAD peut être considérée comme l’Institution phare, la vitrine de l’enseignement supérieur au Sénégal, mais aussi elle apparaît comme une université régionale, considérant le nombre de nationalités africaines qui y affluent.

Méthodes et techniques

Le choix des méthodes et techniques appropriées à une étude dans les sciences sociales nécessite des efforts permanents qui tiennent compte de l’objet de recherche, du terrain d’enquête, des enquêteurs et des objectifs finaux des études.
Dans le cadre de notre étude, nous avons opté pour une combinaison de l’enquête qualitative et quantitative.

L’échantillonnage

Nous avons d’abord procédé au dénombrement de l’effectif des étudiants béninois par faculté et par année; de 2001 à 2005 ; ceci nous a permis d’avoir un effectif global de 649 étudiants.
Nous avons donc procédé au tirage de l’échantillon dans ce grand ensemble. Rappelons que l’échantillon est un sous-ensemble de personnes tirées d’une population mère à tel point que les observations faites à partir de ce sous-groupe puissent être généralisées à l’ensemble de la population. Le but de l’échantillonnage est de définir l’unité sur laquelle porte l’étude.
Ceci étant, nous avons choisi un échantillon de 100 étudiants toutes facultés confondues en nous servant de la procédure d’échantillonnage au hasard. Afin d’avoir une représentativité conséquente, nous avons procédé par le jeu des quotas en choisissant le nombre d’étudiants à interroger dans chaque faculté en fonction du nombre d’inscrits.

Les techniques de collecte des données

Le fait d’avoir recours à plusieurs techniques nous permet d’échapper à certaines limites relatives à chaque technique prise individuellement.
Ainsi pour réaliser cette étude, nous avons prévu trois techniques de collecte des données à savoir, le questionnaire, l’entretien semi-directif et le focus-group.
Le questionnaire est le moyen de communication essentiel entre l’enquêteur et l’enquêté. Il traduit l’objectif de la recherche en question et suscite chez les sujets interrogés des réponses sincères et susceptibles d’être analysées en fonction de l’objet de l’enquête.
Notre questionnaire a été administré à 100 étudiants.
Les variables prises en compte dans le questionnaire s’articulent autour de :
– l’identification des étudiants
– les raisons du départ
– les attentes des étudiants
– l’origine sociale
– les projets d’avenir (finir les études sur place ou partir ailleurs)
– les conditions de vie
L’entretien semi-directif, par la souplesse de sa structure, permet d’explorer le sujet de façon exhaustive étant donnée la marge de manœuvre offerte à l’interviewé (il ne coche pas des cases ni ne répond par oui ou non), et à l’interviewer qui peut se permettre de déborder si d’autres questions que celles prévues lui viennent à l’esprit.
L’autre intérêt de ce type d’entretien est qu’il reflète toujours << un certain contexte social, économique et culturel>>, il << permet de reconnaître au savoir individuel, une valeur universelle>>.
Cet entretien a été réalisé avec :
– des autorités compétentes de l’UCAD
– des autorités de l’UAC (Université du Bénin)
– des parents d’étudiants afin de recueillir leur avis, leurs positions sur la question.

Le focus-group

C’est une méthode qui consiste à centrer une étude sur un groupe de populations pour comprendre ses comportements, ses représentations, ses pratiques, ses habitudes etc. Les participants sont choisis dans un groupe cible dont les opinions, les idées, les sentiments et les croyances intéressent la question étudiée. C’est donc une réunion de discussion qui permet de communiquer et de confronter les idées, les opinions sur un sujet donné.
Il a été réalisé avec 5 groupes de 8 étudiants afin de confronter leurs avis sur la question de l’attrait qu’exerce l’UCAD sur les étudiants étrangers, les raisons profondes de cet attrait, la satisfaction des attentes, les difficultés rencontrées. On pourrait appeler cela, « la parole à l’étudiant » ; ils se sont librement exprimés dans une ambiance de cordialité et de camaraderie, et c’est là où nous avons recueilli le maximum d’informations sur la renommée de l’UCAD, l’offre de formation, les conditions de vie et d’étude.

Procédure de la recherche

Notre étude a commencé par la recherche documentaire ; nous avons consacré à cette première phase de l’enquête plus de deux mois au cours desquels, nous avons parcouru aussi bien les centres de documentation de l’UCAD que des centres extérieurs.
A l’UCAD, nous avons consulté des mémoires d’étudiants au niveau des bibliothèques des départements de Sociologie et de Géographie ; à la bibliothèque centrale de l’UCAD, nous avons consulté des ouvrages spécifiques sur le phénomène migratoire. Mais c’est surtout au CODESRIA que nous avons pu avoir assez de documentation sur la question.
La deuxième phase a été celle des entretiens exploratoires avec des étudiants, des professeurs, des chercheurs pour tester la faisabilité et la pertinence du sujet. Nous l’avons réalisée au moins de mai, ce qui nous a permis de recadrer le sujet.
L’enquête proprement dite a démarré très tardivement. Nous étions prête pour commencer au mois de juin, mais cela coïncidait avec les périodes des examens et l’état de stress et d’anxiété dans lequel se trouvaient la plupart des étudiants ne leur permettait pas de se soumettre à notre interrogatoire. Et dès la fin des examens, ils se sont volatilisés, la plupart sont partis en vacances et nous avons donc été obligée d’attendre la reprise des cours avant de démarrer effectivement nos enquêtes.

Obstacles rencontrés et Limites de l’étude

La seule et grande difficulté que nous avons eue est celle liée à la non-disponibilité des étudiants au moment où nous avions réellement besoin d’eux. Comme nous l’avions dit, les étudiants n’étaient pas aptes à répondre à nos questions au moment où nous étions censée commencer nos enquêtes. Cette situation nous a causé un sérieux désagrément par rapport au délai fixé pour le dépôt des travaux.
N’eût été cela, nous aurions pu aborder le sujet sous d’autres angles et approfondir notre recherche.
Toutefois, si l’opportunité nous est offerte, cette limite pourrait faire l’occasion de recherches ultérieures.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CADRE GENERAL ET METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE
CHAPITRE I : APPROCHE GENERALE
1 1 : Problématique
1 2 : Objectifs
1 3 : Hypothèses
1.3.1 : Hypothèse principale
1.3.2 : Hypothèses secondaires
1 4 : Clarification des concepts
1 5 : Modèle d’analyse
1 6 : Revue de la littérature
CHAPITRE II : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
2 1 : Univers de l’étude
2.1.1 : Cadre de l’étude
2 2 : Méthodes et techniques
2.2.1 : L’échantillonnage
2.2.2 : Les techniques de collecte des données
2.2.2.1 : Le questionnaire
2.2.2.2 : L’entretien semi-directif
2.2.2.3 : Le focus-group
2 3 : Procédure de la recherche
2 4 : Obstacles rencontrés et Limites de l’étude
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS
CHAPITRE I : CARACTERISTIQUES DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR AU BENIN
1.1 : Les différents établissements de l’Université d’Abomey-Calavi
1 2 : Les conditions d’accès dans les Centres universitaires au Bénin
CHAPITRE II : LES RAISONS DE LA MIGRATION DES ETUDIANTS BENINOIS VERS L’UCAD
2.1 : Les problèmes de l’Université béninoise
2.2 : La renommée de l’UCAD et la célébrité de la Faculté de Médecine
2.3 : La stabilité politique du Sénégal et le contexte socio-économique
2.4 : Les raisons culturelles et historiques
CHAPITRE III : CONDITIONS DE VIE DES ETUDIANTS ET SATISFACTION DES ATTENTES
3.1 : Problèmes de logement
3.2 : Difficultés financières
3.3 : Origine sociale des étudiants
3.4 : Satisfaction des attentes
3.5 : Intégration sociale
CONCLUSION
Références bibliographiques
Annexes

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