Les théories relatives aux marchés des produits miniers

Madagascar dispose de richesses minérales importantes, dispersées sur l’ensemble du territoire . Madagascar se singularise également par son potentiel minier jugé relativement considérable. La mise en valeur de ce potentiel a toujours été un des objectifs des dirigeants qui se sont succédés à la tête du pays.

Le Gouvernement a bien décidé à faire du secteur minier un levier du développement socio-économique . La politique minière du Gouvernement s’inscrit dans la continuation des réformes initiées dans le cadre du Projet de Réforme du Secteur Minier (PRSM) avec l’adoption en 1998 du Document cadre de Politique Minière. La mise en œuvre de la politique minière a abouti à la préparation et adoption en 1999 d’un nouveau code minier moderne qui régit le secteur.

LES THÉORIES RELATIVES AUX MARCHÉS DES PRODUITS MINIERS

Marché oligopolistique

La notion d’oligopole est décrite par l’existence de grand nombre d’acheteurs et de petit nombre de vendeurs. La théorie traditionnelle de l’échange international s’intéresse aux effets du commerce international sur les nations en retenant comme hypothèse de base que la concurrence est pure et parfaite. Il est déduit que le libre-échange améliore la position des nations qui échangent, incitant donc au démantèlement des barrières protectionnistes.

Toutefois, les situations de concurrence pure et parfaite sont rares: « l’essentiel du commerce industriel est réalisé pour des produits de secteurs que nous considérons comme des oligopoles lorsque nous les étudions sous leur aspect domestique » . Dans la majorité des cas, les marchés sont en situation de concurrence imparfaite où le nombre de firmes produisant un bien et agissant sur le marché est faible.

L’environnement oligopolistique ainsi obtenu est appelé un environnement stratégique . Cet environnement stratégique se caractérise par l’émergence et la résistance du profit. Dans ces conditions, il peut être rationnel d’imposer une réglementation protectionniste. Ces théories constituent la base théorique de la politique commerciale stratégique et ont donné naissance à une nouvelle approche de l’échange internationale, dénommée « nouvelle économie internationale ». Initiée par Brander et Spencer, Paul Krugman a participé à cette nouvelle approche. L’apparition de cette théorie remonte à la fin des années 70, mais elle s’est surtout développée dans les années 80.

Marché monopolistique

Le monopole est un des deux cas extrêmes de structures de marché à l’opposé du modèle de concurrence pure et parfaite. Un monopole est un marché composé de plusieurs acheteurs mais d’un seul vendeur. Ce terme est également utilisé lorsque l’un des vendeurs domine le marché de manière très importante ( par exemple Microsoft). Cependant, dans ce cas, la notion d’oligopole est précise.

a/ La concurrence monopolistique :
La concurrence monopolistique désigne une structure de marché où celui-ci est séparé en niches, chacune servie par un monopole local. Un tel cadre permet l’existence d’une forme de concurrence entre les monopoles, les frontières entre les différentes niches étant endogènes, déterminées par l’action de chacun des monopoles.

La concurrence monopolistique se rencontre sur des marchés de biens possédant une identité forte ( image de marque, par exemple) qui fait d’un bien donné un substitut imparfait des autres. Cela s’applique ainsi aux vêtements de marque comme aux consoles de jeux vidéos.

Ce concept désigne ainsi une grande variété de situations intermédiaires entre la concurrence parfaite et le monopole théorique. La règle de ce type de cas est que chaque monopole local bénéficie d’une rente d’autant plus importante que l’élasticité de substitution entre les biens est faible,autrement dit qu’un bien donnée est un plus mauvais remplaçant de l’autre. Cette élasticité constante constitue alors une mesure du pouvoir de monopole de chaque entreprise. La volonté de diminuer cette élasticité (de diminuer la facilité de passer d’un produit à l’autre) expliquerait ainsi les sommes engagées en publicité, en constitution d’une image de marque ou en restriction de compatibilité par les entreprises engagées dans une concurrence monopolistique.

En théorie économique, ce type de structure est couramment utilisé pour étudier les problèmes de diversité optimale des produits et les problèmes d’innovation, les rentes de monopole servant à financer la recherche qui entretient la capacité de différenciation de chaque entreprise. Dans ce cas, le concept d’équilibre le plus couramment utilisé est celui de l’équilibre symétrique de Nash.

Selon la célèbre théorie de John Nash parue en 1994 connu sous le nom de l’équilibre de Nash ou dilemme du prisonnier, « Sans coopération, les interactions humaines aboutissent à une solution optimale» .

La notion d’équilibre la plus souvent utilisée dans la théorie des jeux est celle de l’équilibre de Nash: étant donné un ensemble d’agents rationnels, un ensemble de stratégies possibles pour chaque agent, et un gain associé à chaque choix de stratégie, on appelle équilibre de Nash un état dans lequel aucun agent n’a intérêt à changer de stratégie. Pour plusieurs problèmes, l’équilibre de Nash n’est pas unique (son existence n’est pas toujours assurée) et peut conduire à des performances plus ou moins bonnes.

b/ Le monopole naturel :
Un monopole naturel est un monopole dont l’existence découle d’économies d’échelle si importante qu’une seule entreprise peut fournir l’ensemble du marché tout en restant plus compétitif que tout autre concurrent. Dans ce type d’industries, la concurrence tendra à diminuer au fur et à mesure qu’une entreprise, souvent la première arrivée sur le marché, se développe et tire parti d’un coût moindre. Dans ce type d’industries, le monopole peut être plus efficace que la concurrence, bien que certain considère que cette conclusion ne soit pas toujours robuste à des arguments d’efficacité dynamique, lorsque l’existence d’un monopole établi empêche la mise en place d’une technologie concurrente plus efficace. Les monopoles naturels deviennent souvent des monopoles publics.

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Le monopole naturel apparaît lorsque les coûts fixes sont très importants au regard des coûts variables, typiquement dans les industries nécessitant une lourde infrastructure (eau, électricité, chemins de fer). Il faut distinguer ce cas de celui des monopoles liés à des effets de réseau qui agissent sur la demande s’adressant à une entreprise et non sur la structure de coûts (télécommunications, logiciels).

c / La thèse de l’écart technologique :
L’avance technologique d’un pays pourrait être source de monopole de ce pays. Dans ce cas, chaque pays n’a pas la même puissance sur le marché car certain pays peuvent influencer le marche .Théoriquement, c’est un marché imparfait. En d’autre terme, la concurrence est imparfaite car la condition d’atomicité n’a pas été respectée. Ainsi, les entreprises rendent compte qu’elles peuvent influer les prix de leur produit, elles se trouvent dans la situation qu’on appelle concurrence monopoliste.

Avec l’étude de M. Posner, le pays qui dispose d’une avance technologique fabrique des nouveaux produits lui assurant un monopole temporaire de production et d’exportation . L’innovateur dispose d’un avantage, parce que les consommateurs étrangers demandent le nouveau produit par effet d’imitation (demand lag) avant que leurs producteurs nationaux puissent y répondre (réctionlag).

« Cette analyse demeure bien dans l’optique ricardienne : les pays qui disposent d’un avantage dans la production et l’exportation de biens intensifs en dépenses de Recherche – Développement doivent importer des pays technologiquement moins avancés les biens qui nécessitent des techniques banalisées »

De ce fait, les pays qui bénéficient d’une taille plus grande ont tendance à constituer un monopole sur le marché. Un de ces facteurs d’inégalité est l’écart technologique entre les pays. En effet, la technologie est considérée comme un des facteurs aux échanges entre divers pays. De ce fait, l’avance technologique obtenue dans un secteur permet le monopole d’exportation pour certains produits à condition que les consommateurs des pays étrangers expriment une demande très forte pour ces biens nouveaux. Par conséquent, les pays bénéficiant de cette avance technologique dans une zone économique intégrée peuvent jouer le rôle de monopole sur un marché large , c’est le cas d’un marché commun au niveau d’une zone d’intégration économique comme la S.A.D.C. ou l’A.G.O.A. par exemple.

Lorsque les pays appartiennent à une zone de libre échange, ils doivent tirer des avantages de l’intégration économique. Le problème en est que les partenaires sont de taille inégale. Les pays africains ont par exemple beaucoup de difficulté pour profiter de leurs intégrations dans les communautés ou organisations internationales .

Table des matières

Introduction
1ère partie : LES THEORIES RELATIVES A L’EXPLOITATION MINIERE
Chapitre I : Les théories relatives aux marchés des produits miniers
I.1° Marché oligopolistique
I.2° Marché monopolistique
a/ La concurrence monopolistique
b/ Le monopole naturel
c/ La thèse de l’écart technologique
Chapitre II : Les théories sur le commerce
I.1° Les théories de base :
a/ La Théorie de la concurrence imparfaite et la politique commerciale stratégique
b/ La théorie de la concurrence pure et parfaite
II.2° Les théories du commerce international
a/ La théorie protectionniste
b/ La théorie libre-échangiste
b.1°/ Politique commerciale et libéralisation des échanges
b.2°/ Théorie de l’Avantage comparatif de Ricardo
b.3°/ Théorie de l’avantage absolu
Chapitre III : Les théories de développement
III.1° La phase d’industrialisation
a/ Le développement industriel
b/ La place de l’industrie dans le processus de développement
III.2° Le développement durable
a/ Principe
b/ Notion du développement durable
III.3° La théorie des besoins essentiels
2ème partie : LE CONTEXTE DU SECTEUR MINIER A MADAGASCAR
Chapitre I : Les potentialités de Madagascar en ressources minières
I. Caractéristiques des ressources minières
II. Atouts et potentiels
Chapitre II: Les lois qui régissent le secteur minier
I. Exposé des motifs
II. Analyse du code minier
III. Le code minier
Chapitre III : Les conditions d’extraction et d’exploitation des ressources minières
III.1° Les Autorisations minières
III.2° Les permis miniers
III. 2.1° L’Autorisation Exclusive de Réservation de Périmètre
1° Principe
2° Procédures
III.2.2° Le Permis réservé aux Petits Exploitants Miniers
1° Définition
2° Procédures
Chapitre IV : Rôles du Ministère de tutelle et les principaux problèmes des acteurs miniers
IV.1° Les missions et attributions du Ministère
IV.2° Proposition pour le secteur minier malgache
IV.3° Les principaux problèmes rencontrés par les collecteurs, les exploitants miniers
a/ Le contexte
b/ Concrétisation des problèmes dans le secteur minier
c/ La phase d’industrialisation à Madagascar
3ème partie : INITIATIVES POUR LE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR MINIER
Chapitre I : Les obstacles au développement du secteur minier
I.1° Formalités administratives complexes
I.2° Exploitation informelle des gisements ou carrières
I.3° Fausse déclaration de la production minière
Chapitre II : Analyse des exportations des produits miniers : pierres fines, pierres industrielles et pierres brutes.
II.1° Apport des exportations des produits miniers à la Balance des Paiements
II.2° Analyse statique et analyse dynamique
Chapitre III : Les programmes d’action pour le développement du secteur minier
III.1° Le projet P.G.R.M.( Projet de Gestion des Ressources Minérales)
III.2° Valorisation des ressources minières
III.3°La prise en compte des dimensions environnementales dans les politiques de développement du secteur minier
a/ Proposition d’une réglementation modulée pour les Investissements miniers
b/ La prise en compte des dimensions environnementales dans les politiques du développement du secteur minier
Chapitre IV: Perspectives pour une meilleure gestion des ressources minières
IV.1° Une perspective efficiente
IV.2° Une vision à long terme du secteur minier
IV.3° Etude de cas : « Géodes de Celestites »
IV.3°Les possibilités d’investissement dans ce secteur
a/ Critères d’investissement des sociétés minières
b/ Vision sur les possibilités d’investissement dans le secteur…
Conclusion

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