L’impact de la crise financiÄre dans le monde

L’impact de la crise financière dans le monde

les mécanismes de transmission du stress financier des économies avancées aux pays en développement (dont les émergents) sont passés par deux autres types de facteurs (FMI, 2009). Le premier type concerne les facteurs globaux qui ont trait Ü des effets prix (y compris de taux d’intérÖt) ou Ü une augmentation de l’aversion pour le risque ou de l’augmentation des primes de risque qui réduisent les volumes des prÖts dans les pays en développement (common-lender effect). Ce facteur est d’autant plus important que les marchés financiers sont fortement intégrés. Le deuxième type concerne des facteurs spécifiques aux pays qui dépendent de l’intensité des liens commerciaux et financiers entre les pays oè est née la crise et les pays qui la subissent par contagion (on comprend alors que le Mexique soit plus touché par la crise que le Brésil), mais également des vulnérabilités que connaissent les pays en développement au niveau de situation macroéconomique globale. C’est en effet la capacité de réponse macroéconomique des pays en développement et émergents aux chocs financiers qui, tout en rassurant (ou pas) les investisseurs, permet d’adoucir voire parfois d’éliminer les effets de la crise. On utilise alors comme indicateur de cette vulnérabilité aux chocs le solde des comptes courants, l’endettement et le déficit public, l’endettement extérieur et le niveau des réserves de change. Ces indicateurs lorsqu’ils sont à au vert â sont alors autant de degré de liberté dans l’autonomie des politiques macroéconomiques de ces pays. 1. Impact de la crise sur les grandes économies : La crise financière de 2008 avec toutes ses répercussions sur la croissance mondiale a remis en question la vulnérabilité souvent synonyme d’économie émergente. En effet, l’épicentre de la crise est cette-fois un pays développé et quel pays, c’est la métropole du capitalisme et l’organisation la plus rigoureuse. Ce ne sont donc pas uniquement les pays émergents qui sont la source de dysfonctionnement et de L’impact de la crise financière dans le monde La crise financière internationale 2007 & la contagion financière 84 fragilité, mais toute économie ne respectant pas les régulations prudentielles et l’éthique des affaires. On peut donc dire que de ce cáté, les pays émergents ont tiré parti de cette crise Ü travers un rétrécissement des portées de l’aléa moral qui lie toujours les crises aux économies émergentes.

Aux Etat-Unis

L’analyse de l’impact de la crise des à subprimes â sur les principales économies mondiales fait recenser certaines constatations. En effet, de janvier Ü octobre 2008 : Aux Ñtats-Unis, le Dow Jones a baissé de 36,83%. Le 7 Septembre 2008 : Freddie Mac et Fanny Mae qui assurent 40% de l’encours de crédit immobilier américain sont mis sous tutelle. Le Trésor américain envisage d’y investir 200 milliards de $ pour les sauver. Le 15 Septembre : Lehman Brothers se déclare en faillite. Cette faillite a été considérée comme la banqueroute la plus importante de toute l’histoire financière des Etats-Unis. Cette faillite a provoqué un affolement des bourses mondiales. Tout le monde accuse la FED et le Trésor américain d’avoir aggravé la crise puisque ces institutions n’ont pas sauvé Lehman Brothers. Le 16 Septembre : AIG premier assureur américain, est sauvé par l’Etat et nationalisé Ü raison de 80%. Le 19 Décembre : Dans le cadre du plan Paulson, le gouvernement américain a débloqué 17,4 milliards de $ pour sauver les constructeurs de voitures General Motors, Chrysler et Ford, proches de la faillite. Le 6 Janvier 2009 : Le producteur américain d’aluminium, Ní1 mondial, annonce qu’il va supprimer 13 500 emplois et réduire 18% de sa production. Le marché immobilier américain n’est d’ailleurs pas le seul Ü percevoir des lueurs d’espoir : les choses s’arrangent aussi au Royaume-Uni. Les prix de l’immobilier y ont en effet augmenté de 0,9% durant le mois de mars, leur première hausse depuis octobre 2007, d’après les données de Nationwide. MÖme si comme aux Etats-Unis, les analystes estiment cependant que, bien que la hausse des prix en mars soit la bienvenue, il est encore trop tát pour considérer ces données comme une preuve que le marché ait abordé un nouveau tournant. Mais l’espoir renaét, et pour les investisseurs, cela fait toute la différence

A l’Angleterre

Le FTSE 100 -ou Footsie-reflète la valeur des 100 plus importantes entreprises cotées. Parmi les entreprises les plus touchées, Anglo-American a perdu depuis un an 59,08% de sa valeur, British Airways 64,55%. La laboratoire pharmaceutique Glaxosmithkline résiste mieux, avec une chute de 9,29% de son cours sur 12 mois. Le 28 Septembre : La banque britannique Bradford & Bingley, spécialisée en crédit immobilier, est nationalisée. Le 8 Octobre : 8 banques britanniques (HSBC, Barclays, HBOS, Royal Bank of Scotland, Lloyds TSB, Standard Chartered, Nationwide et Abbey) sont partiellement nationalisées. 1.3 Allemagne : Le Dax, principal indice boursier allemand, liste les 30 plus importantes entreprises de la bourse de Francfort. Les valeurs qui ont le plus chuté depuis le début de l’année sont la banque Hypo Real Estate (-86,45%) et Infineon Technologies (-75,85%). Volkswagen, en revanche, a vu sa cotation grimper de 124%. 1.4 Chine : Le SSE composite, principal indice de la bourse de Shanghai. 1.5 Inde : Le BSE Sensex, composé des trente sociétés les plus importantes et les plus actives de la place financière de Bombay, a ainsi vu sa valeur tomber de 47%. 2.2 L’impact de la crise sur les pays arabes Ses réserves financières mettent le Golfe Ü l’abri de la crise et en font un acteur clef de la recomposition du capitalisme mondial Les systèmes financiers des pays arabes en général et de la région MENA en particulier (évidemment, Ü l’exception de quelques rares pays très intégrés au sein du marché financier mondial avec le pétrodollar, comme le Kuweit et l’Arabie Saoudite) n’ont pas été exposés directement Ü la crise financière en raison de leur intégration plus ou moins limitée pour ne pas dire très limitée : Tunisie, Algérie, Libye, dans les institutions financières mondiales. Cependant, les effets sur l’économie réelle de la grande récession subie par les pays occidentaux se sont fortement sentis dans de nombreux pays de la région. Plusieurs canaux qu’on pourra qualifier à d’indirects â sont Ü l’origine d’un phénomène de contagion dont principalement : 1/ La chute de la demande mondiale de matières premières et de produits de consommation (textiles, produits informatiques, mécaniques et électricité…). Selon des études, le commerce international a chuté de 10% durant cette année, suivi d’un effondrement des flux de capitaux du secteur privé qui atteindront 363 milliards seulement contre 707 milliards de dollars en 2008. 2/ La chute du tourisme qui est impliquée par la récession apparue dans les pays occidentaux et les vagues de chámage qui en est résultées. 3/ L’effondrement des prix de quelques produits exportables par les pays arabes : Ü leur tÖte le pétrole, le textile, le phosphate, le coton… 4/ La baisse des transferts financiers des migrants qui constituent pour quelques pays, un moteur principal de la croissance (quatrième ressource de devises pour le cas de la Tunisie après le textile, les industries mécaniques et électriques et le tourisme et troisième pour le Maroc). De mÖme, la raréfaction des IDE et de l’aide au développement, deux sources principales pour l’équilibre financier et commercial de plusieurs pays, s’est fortement ressentie en menaëant leur processus de développement. Ainsi, les effets surtout de la crise de l’économie réelle dans les pays développés qui étaient Ü l’origine du marasme tant économique que social des pays de la région MENA. C’est cela qui explique en partie la faible réduction, par rapport Ü ceux des PD, du taux de croissance enregistré durant cette année. Selon des estimation, ce taux sera de 3,3% contre 5,5% réalisés en 2008, ce qui n’est pas très catastrophique Ü La crise financière internationale 2007 & la contagion financière 88 comparer avec la majorité des autres régions du Sud comme, notamment l’Asie centrale ou l’Europe de l’Est ou encore l’Asie orientale et le Pacifique. Si le Qatar et le Yémen ont connu un taux de croissance accru en raison de leur importante capacité de production de gaz naturel liquéfié (GNL) , d’autres pays de la région, connus par leur grande intégration dans le marché mondial comme l’Egypte, la Tunisie, le Maroc, ont ressenti davantage les effets de cette crise. La croissance trimestrielle de l’Egypte n’a enregistré que 4,1% en décembre 2008 contre 7,7% en 2007 et la création d’emplois a chuté de 30% aggravant par lÜ le taux de chámage.

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