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La population cible
AMYOTTE définit une population comme “un ensemble de tous les faits, de tous les objets ou de toutes les personnes sur lesquels porte une étude ou une recherche”47
Notre population mère est l’ensemble des familles d’élèves des écoles élémentaires publiques de la Gueule Tapée dont les responsables48 ne travaillent pas.
Conformément au tableau des cours et effectifs des établissements scolaires élémentaires de l’ IDEN49 de Grand- Dakar I (cf annexe 1) et au pourcentage de 51.68% que représentent les “non-travailleurs” dans la population totale de la Gueule Tapée50 soit 1521 familles sur les 2942 que recouvrent les sept(7) écoles élémentaires du quartier.
Le choix de la Gueule- Tapée n’est pas gratuit car il s’agit de notre terrain de recherches de notre mémoire de maîtrise; et cette étude s’inscrit dans le sillage de l’approfondissement de la première.
L’échantillonnage
“Il n’est point besoin de manger tout le plat pour savoir si nous pouvons le servir (…). Il n’est point nécessaire, ni souhaitable, ni possible parfois d’étudier toute la population pour bien la connaître” disait AMYOTTE51
Ainsi compte tenu de l’effectif de la population de référence (1521 familles / élèves) et de certaines contraintes surtout d’ordre financier, nous allons faire recours à l’Echantillonnage. Pour procéder au choix des familles d’élèves devrant faire partie de notre échantillon de 100 individus, nous appliquerons d’abord la méthode des quotas pour pouvoir toucher l’ensemble des écoles ciblées. C’est donc dire que dans chacune de ces écoles, nous choisirons un sous-échantillon qui respectera le prorata de l’effectif total de l’école.
Le choix de 100 familles / élèves comme taille de l’échantillon est guidé par le fait que nous avons supposé qu’il est très rare de trouver un seul élève par famille à Dakar et à la Gueule Tapée en particulier. Dans chacune d’elle, nous trouvons au moins deux (2) élèves. Théoriquement, notre échantillon devrait prendre en compte 200 élèves des 1291 que comptent les classes ciblées, soit un pourcentage de 15,49%.
Ensuite, compte tenu des textes législatifs scolaires instaurant le “taux d’achèvement” dont l’application est effective depuis l’année dernière et de la “scolarité obligatoire de 5 ans” qu’a droit chaque élève; nous avons préféré porté notre choix sur les élèves des classes de CE2, CM1 et CM2 des établissements respectifs.
Enfin, dans ces différentes classes ciblées, nous procéderons également à la méthode des quotas selon les effectifs. Cependant, le choix des élèves à l’intérieur de chaque classe est laissé à l’enseignant chargé des enseignements du cours du fait qu’il vit quotidiennement avec eux et devrait être le seul capable de nous donner des indications sur tel ou tel élève. Ainsi, le tableau suivant résume la stratification de notre échantillon.
Les outils de l’enquête
Ils seront à la fois quantitatifs et qualitatifs. Nous utiliserons comme outils:
Le questionnaire qui est principalement destiné aux parents d’élèves: Par définition :«Un questionnaire est un instrument rigoureusement standardisé, à la fois dans le texte des questions et dans leur ordre. Toujours pour assurer la comparabilité des réponses de tous les sujets, il est absolument indispensable que chaque question soit posée à chaque sujet, de la même façon sans adaptation, ni explications complémentaires, laissés à l’initiative de l’enquêteur…»52
Il a servi au recueil des données quantitatives qui devront nous permettre de faire l’analyse statistique des caractéristiques socio- économiques de la population enquêtée. IL s’articule autour de trois (3) rubriques fondamentales que sont:
i. l’ identification du parent;
ii.sa situation socio-economique et;
iii. la situation des enfants dans la famille (cf Annexe 2)
L’analyse documentaire: il s’agira ici d’analyser les principaux documents dont disposent les maîtres ( instituteurs chargés d’enseignements dans ces classes où étudient les élèves faisant partie de l’échantillon). Entre autres documents, nous analyserons les cahiers de compositions trimestrielles, les cahiers de devoirs journaliers, les régistres d’appel, les cahiers de leçons.
L’ analyse de ces documents nous permettra de juger du niveau de l’élève par rapporrt au groupe- classe et par rapport à lui même; et, ce, sur le plan de la régularité, de la compétence et de l’assiduité.
Les entretiens directifs et semi- directifs: Ces entretiens (directifs) dont le guide d’entretien s’articule autour de deux principaux thèmes ( l’éducation des enfants en général et celle des enfants des “non-travailleurs” en particulier) devront nous permettre de recueillir des données qualitatives auprès des enseignants titulaires de ces classes et semi- directifs auprès des parents d’élèves ( cf Annexe 3) ;
les récits de vie: Selon Daniel BERTAUX, la simple mention du terme “récit de vie”évoque aussi une représentation circulant dans le sens commun, y compris le sens commun sociologique: celle d’un récit de vie “complet”, c’est- à-dire traitant de l’histoire d’un sujet. Il commencerait par la naissance, voire par l’histoire des parents, leur milieu, bref par les origines sociales (…)53.
Nous avons prévu la réalisation de quelques récits de vie auprès de certains parents nécessiteux. Ces récits nous permettront non seulement d’avoir des idées claires sur la descendance de l’élève; mais aussi sur la manière dont ses parents se débrouillent pour survivre( cf Annexe 5) .
2.3.5. le focus group. Focus est un mot latin qui désigne le « foyer ». Le verbe focaliser veut dire centraliser à un point précis qui est ici la scolarisation des enfants des “ Non- travailleurs” à la Gueule Tapée. Ainsi, nous comptons organiser au moins une réunion discussions par école. Ces différentes réunions nous permettront de faire le point sur le problème de la scolarisation de ces groupes d’enfants( cf Annexe 4).
Dans chacune de ces réunions, nous essayerons de regrouper le(a) directeur(rice) de l’école, le président du comité de gestion de l’école ou son représentant, au moins 2 instituteurs titulaires des classes que fréquentent ces enfants, 2 parents de ces élèves qui vont débattre du thème.
L’utilisation de ces différents outils nous permettra de recueillir des données à la fois quantitatives et qualitatives qui nous permettront d’analyser l’ampleur du problème à la Gueule – Tapée ; un quartier qui a changé de visage sur le plan économique de même que sur le plan humain.
PRESENTATION DU CHAMP D’ETUDE
Bordée par la corniche qui surplombe la Baie de Soumbédioune, limitée à l’Ouest par le canal IV, Fann Hock en partie et l’Université de Dakar, à l’Est par l’Avenue Cheikh Anta DIOP, la Gueule Tapée est un quartier où l’on note d’importantes infrastructures et des locaux administratifs. Elle s’étend sur une trentaine d’hectares avec une population regroupant toutes les catégories socio- professionnelles.
Présentation démographique et scolaire
La population
La zone est fortement peuplée et présente un important brassage ethnique. Les ethnies dominantes sont représentées par : les lébous, les wolofs, les peuls, les sérères, les soninkés et bon nombre d’ethnies africaines (ivoiriens, marocains, mauritaniens, nigériens, etc.) réparties selon le nombre de ménages et leurs sexes comme suit :
Cette population estimée à 19.302 habitants en 1999 avec un taux de masculinité de 47,66% soit 9200 personnes de sexe masculin.
Après analyse du document, nous constatons que la Gueule Tapée est une zone de précarité avec 51,68% de sa population qui se retrouve sans emploi (et sans profession) et 30,33% qui travaillent dans la vente et les services55. C’est pour cette raison fondamentale,que nous avons décidé de jeter un regard profond sur les enfants de ces “sans emploi” qui fréquentent les établissements élémentaires de la zone.
Sans risque de nous tromper, nous affirmons qu’ils envoient leurs enfants dans les établissements publics qui constituent notre terrain d’études. Cependant, il serait intéressant de photographier la carte scolaire de la zone pour avoir une idée générale sur ce que devrait être les opportunités d’Education du milieu.
La carte scolaire du quartier56
Nous avons recensé beaucoup d’infrastructures scolaires dans le quartier dont :
– 3 écoles maternelles (Amadou Lamine Diène, la seule école publique des trois; le «Daara» Khalifa Ababacar Sy et Jaraaf Ibra Paye)
– 2 écoles privées catholiques (Anne Marie Javouhey et Saint Julien Eymard).
– 1 Centre Verbo-Tonal pour les sourds muets,
– I.TE.COM (Institut Technique de Commerce) qui est une école privée d’enseignement secondaire, supérieur et professionnel,
– 7 écoles élémentaires (Alie Codou Ndoye, Omar Hamet Wane, Amadou Lamine Diène, Adja Warack Diène, 3 écoles « manguiers ») qui constituent notre terrain de recherches
– le complexe du Lycée Maurice Delafosse (1 Lycée technique industriel, 1 Lycée technique commercial, 1 Lycée d’enseignement général, une école de formation professionnelle (C F. A) et une école de secrétariat et de comptabilité( GUEYE 2003).
Un ensemble d’établissements couvrant toute l’aire géographique « Gueule tapoise ». C’est dire que si toutes les conditions socio-économiques étaient réunies, tous les enfants de la Gueule Tapée devraient être scolarisés normalement ; mais hélas, ceux qui sont scolarisés rencontrent des difficultés qui fussent de partout, surtout les enfants des “non- travailleurs” dont il est question ici d’étudier leur cas.
Dans le chapitre suivant, il s’agira d’aborder la présentation, l’analyse et l’interprétation des données recueillies de l’enquête. C’est également l’étape de vérification des hypothèses de recherche pour voir si elles sont confirmées ou infirmées par la réalité du terrain.
Au regard de ce tableau, nous constatons que la majeur partie des parents d’élèves de notre échantillon ont un âge se situant entre 40 et 50 ans (26%), ensuite viennent ceux qui ont 60 ans et plus (28%) et 50- 60 ans (23%). C’est dire que la classe modale ici est la classe [40 ; 50 ans [(classe qui a le maximum d’effectif). Cette distribution montre que dans l’espace scolaire de la Gueule Tapée, la majeure partie des parents d’élèves ont un âge se situant entre 30 et plus de 60 ans. Autrement dit, ceux sont les retraités qui ont plus en charge des élèves des écoles élémentaires que les autres.
Les résultats de cette enquête confirment les enquêtes précédentes sur le Genre. En effet, sur 100 familles enquêtées, 62 ont comme responsable des femmes, soit 62 % en valeur relative.
Dans ce pays, les spécialistes dans la recherche sur la «Pauvreté» s’accordent pour dire que «les femmes constituent la première couche vulnérable de la pauvreté ; ensuite, viennent les enfants». Dès lors, il ne fait alors pas de doute que ces 62 familles en fassent partie. Les enfants de ces familles dont les Responsables sont des femmes qui ont la chance de se rendre à l’école, n’auront aucune chance de réussir car n’ayant aucun moyen (manque notoire de fournitures, d’assistance à la maison, pas de prise régulière des trois repas quotidiens) d’autant plus que les parents ne travaillent pas.
Table des matières
Introduction
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU CADRE GENERAL ET METHODOLOGIQUE
CHAPITRE I : CADRE GÉNÉRAL
I. LES RAISONS DU CHOIX DU SUJET
II. PROBLÉMATIQUE
III. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
3.1. Les objectifs généraux
3.2. Objectifs spécifiques
IV. HYPOTHÈSES DE LA RECHERCHE
4.1. Hypothèse principale
4.2. Hypothèses secondaires
V. LA REVUE DE LA LITTÉRATURE
5-1: La Reproduction
5-2: L’inégalité des chances
VI- CADRE CONCEPTUEL
6-1- Conceptualisation
6.1.1. “La scolarisation” et “la scolarité”
6.1.2. La famille
6.1.3. Le “non-travailleur”
6.1.4. L’enfant.
6-2- Les modèles théoriques
6.2-1- Quelques principales approches en rapport avec le thème
a) L’approche wébérienne
b)L’approche marxiste
c) L’approche historico- fonctionnelle
6-2-2- Le modèle d’analyse
2.1. La population cible
2.2. L’échantillonnage
2.3. Les outils de l’enquête
2.3.1 Le questionnaire
2.3.2. L’analyse documentaire
2.3.3 Les entretiens directifs et semi- directifs
2.3.4. les récits de vie
2.3.5. le focus groug
DEUXIEME PARTIE: L’IMPACT DE LA SITUATION SOCIO- ECONOMIQUE DES PARENTS D’ELEVES SUR LA SCOLARISATION DES ENFANTS
CHAPITRE III: PRESENTATION DU CHAMP D’ETUDE
3-1 Présentation démographique et scolaire
a) La population
b) La carte scolaire du quartier
ENQUETES
I. LES CARACTERISTIQUES HUMAINES
1.1. L’âge du parent
1.2. Le sexe du parent
1.3. Caractéristiques selon le lien parenté
II. CARACTERISTIQUES SELON LE STATUT
2.1 Le niveau d’études du parent, le niveau d’études des enfants et leurs classes doublées
2.2. La profession du parent
2.3. La situation matrimoniale des parents, leurs revenus et les classes fréquentées par les enfants.
III- CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES
3.1. Le sexe du parent, son emploi et la période sans travail
3.2. Les types et montants des revenus
3 .3. Les dépenses d’éducation
CHAPITRE V : LES RAPPORTS PARENTS / ELEVES / SCOLARISATION
I. CARACTERISTIQUES DES ELEVES DE L’ECHANTILLON
1-1-le niveau d’étude des élèves et les classes doublées
1.2. La répartition des enfants selon le sexe
II. LES RESULTATS SCOLAIRES
2.1 La répartition des enfants selon le montant du revenu du parent, la classe fréquentée et le résultat de fin d’année
2.2 La répartition des enfants selon le type de famille, la classe fréquentée et le résultat de fin d’année
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
